AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jean-Marc Ligny (143)


- Il y a une infinité d'Autres Mondes, certains très semblables à ton monde quotidien, d'autres bien différents. Une infinité d'univers qui se superposent, mais qui ne se mélangent pas. Comme les peaux d'un oignon. Tu saisis ?
Yann hoche la tête. Domptant son effroi, il essaie de se représenter la Terre comme un gros oignon.
- Il existe des portes, des passages entre ces univers, intervient la Dame Sans Visage. Par ces portes, nous voyageons à notre guise... 
(…)
- Les portes doivent rester ouvertes, répète la Créature. Les passages doivent être libres. Une porte close, c'est tout un pan de l'infini qui disparaît. (p.66-67)
Commenter  J’apprécie          10
Tu dois voir pour savoir. Tu dois savoir pour vouloir. Tu dois vouloir pour pouvoir, insiste la Dame Sans Visage.  (p.56)
Commenter  J’apprécie          10
L'arbre se transforme.
Cette grosse branche brisée, là – c'est un bec. Ces deux longues ramures forment des ailes. Le tronc noueux s'est couvert de plumes noires, et les racines sont des pattes puissantes aux serres plantées dans la terre.
L'arbre est un oiseau gigantesque.  (p.55)
Commenter  J’apprécie          10
Au fond de la caverne, Violette serrait Jasmin avec force, la tête enfouie sous son bras, et tremblait de tout son corps. Le garçon n’en menait pas plus large, outre son épaule qui l’élançait de nouveau cruellement : ce chaos de mort et de feu là-dehors était pire que les pires colères de Mère-Nature ; c’était le mal et la destruction absolus, l’Enfer surgi des vieilles et terribles légendes, les Démons des Ages Sombres ressuscités !
Commenter  J’apprécie          10
En fait, le sous-titre de ce forum, "économie de l'écologie", révèle sa vraie nature: un grand marché où l'on vend, achète, échange tout ce qui a le vent en poupe en matière de nouvelles technologies, les start-up et joint-ventures qui les fabriquent ou les commercialisent, ainsi que les crédits et investissements permettant de les financer. La planète ne s'en porte pas mieux, mais nombre d'industriels obsolètes (pétrole, plastiques, chimie corrosive, nucléaire…) ont pu grâce au forum se reconvertir dans du "propre" (solaire, hydrogène, géothermie, biomatériaux…) et restaurer un chiffre d'affaires leur permettant de se maintenir au sein de l'élite. Quant au sort des "damnés de la terre", il n'intéresse ladite élite que dans la mesure où il y a un marché rentable à conquérir: reconstruction, captage d'une source d'énergie ou appropriation de ressources vitales.
Commenter  J’apprécie          10
Ce livre je l'ai lu au CP, et je m'en souviendrais toujours car cette histoire m'a marqué.

Je ne serais vous dire ce qui m'a marqué mais ce que je retiens c'est pour les enfants qui commence à lire, il faut essayer de le trouver. Il est parfait est agréable à lire avec des mots très simple.
Commenter  J’apprécie          10
Le silence… écrasant, sépulcral. Il le remarquait soudain : plus de cliquetis ; plus de craquements sourds de métal glacé. Tout paraissait mort.
Commenter  J’apprécie          00
Karin Ziegelmeyer partage avec son mari le même esprit rebelle et lucide sur l’état du monde, mais elle n’est pas comme lui prête à baisser les bras, sacrifier ses convictions pour un peu plus de confort et de répit. Sans doute parce qu’elle a davantage conscience des conditions réelles à l’extérieur, du calvaire quotidien qu’endurent les outers. Elle travaille au service d’accueil et d’insertion des étrangers – le bureau d’immigration, en somme -, où elle traite les demandes d’admission dans l’enclave. Son job consiste essentiellement à refuser 95 % des dossiers et, parmi les 5% restants, trier le bon grain de l’ivraie, c’est-à-dire dénicher les compétences dont l’enclave a besoin ou qui peuvent lui être utiles. Toutefois la décision finale lui échappe, elle en a même rarement connaissance, car elle doit transmettre ses avis favorables à ses supérieurs, dont les critères de jugement demeurent pour elle un mystère. Une tâche ingrate, impliquant d’étouffer sans cesse sa compassion naturelle au profit de la froide nécessité économique, tout en tenant compte des éventuels passe-droits et pots-de-vin, qui sont également gérés à un niveau supérieur. Pourtant Davos se dépeuple, la natalité baisse, des maisons vides périclitent, l’enclave aurait bien besoin de sang neuf, d’énergies dynamiques et positives. Or ce n’est pas une opinion qui prédomine à Darwin Alley, dans les hautes sphères du pouvoir local : ils ont trop peur de devoir restreindre leur espace vital, d’avoir à nourrir des bouches supplémentaires, d’être obligés de partager. Allonger l’espérance de vie, voilà l’option choisie. Festoyer plus longtemps sur le radeau de la Méduse, et laisser le reste de l’humanité se noyer dans les tempêtes géantes… en croyant que le radeau est insubmersible.
Commenter  J’apprécie          00
Il redresse la tête, allonge le pas, aspire une grande goulée d’air climatisé, espérant chasser ces idées noires. Bah ! Faisons comme les autres, oublions qu’il existe un avenir et profitons de chaque jour qui passe… C’est sûrement l’orage qui l’énerve, lui rappelle qu’il y a ce fichu monde hostile tout autour, et que, quoi qu’ils en pensent, les enclavés n’en sont pas totalement isolés.
Pourtant tout est calme ici, l’air est pur et sent bon la rosée, l’herbe est verte et les arbres bourgeonnent, les photophores luisent doucement au-dessus de la rue, les maisons qui la bordent sont propres et nettes, leurs jardins bien entretenus… Pradeesh salue les rares passants qu’il croise d’un signe de tête aimable ou de quelques mots : quelle affreuse tempête, vous avez vu ça, et vous comment ça va, venez prendre un verre à l’occasion… Il les connaît pour la plupart, ces hypocrites : tout miel par-devant, tout fiel par-derrière, à critiquer sa gueule d’Indien, d’outer, de parachuté, et son métier bizarre, généticien, on se demande ce qu’il nous mijote…
Je vous mijote le gène de la longévité, bande de profiteurs, et vous ne le méritez pas !
C’est peut-être ça aussi qui le met de mauvaise humeur. Non pas le travail en lui-même – transcoder et recombiner des gènes, c’est sa passion à la base – mais sa finalité, les intérêts qu’il sert : prolonger la vie de ces parasites – puisqu’ils ne font plus assez d’enfants pour perpétuer l’espèce – afin de jouir encore un peu de cette cage dorée, tant que ça dure… Aberrant. Bonsoir cher voisin. Pas un bon temps pour le ski, pas vrai ?
Le ski, ah ah. Plaisanterie un tantinet scabreuse qui fait rire jaune. Jadis, Davos était une station de ski fort réputée. On repère encore, sur les montagnes alentour, quelques traces des télésièges et autres remonte-pentes qui accédaient aux pistes autrefois – ce qui n’a pas été recyclé, ou ce que les outers n’ont pu emporter. Parfois, quand souffle le vent du nord, un peu de neige vient se déposer sur les sommets, parvient à persister quelques jours. C’est alors l’effervescence dans la cité car tout le monde veut y goûter, et le branle-bas des services de sécurité car cela implique de sortir du dôme. Certains conservent et entretiennent précieusement les skis hérités de leurs ancêtres avec l’espoir de les chausser au moins une fois dans l’année. Mais ça devient de plus en plus rare.
Commenter  J’apprécie          00
La famille du maire de Kongoussi est scotchée devant la vieille télé 16/9 qui trône dans le salon pénombreux, aux persiennes closes sur la fournaise. La clim est en panne, le ventilo ne brasse que les ondes de chaleur, il fait 45°C dans la pièce et l’écran de la télé au bord de la surchauffe tressaute par moments. Les images glauques des Pays-Bas noyés sous les eaux qui sont diffusées en boucle depuis le début du journal paraissent à la famille Zebango venir d’une autre planète. Ils contemplent bouche bée ces immensités liquides, plombées par un ciel lourd et bas crachinant sur les ruines.
C’est Félicité, la fille cadette, qui exprime la première une opinion sans doute partagée :
– Tch ! C’est pas juste : les autres là, ils crèvent d’avoir trop d’eau, et nous d’en avoir pas assez. Ils devraient nous en donner !
– Félicité, tais-toi ! gronde sa mère Alimatou. C’est trop grave, tout ça. Faut pas plaisanter avec la mort.
Félicité a raison, se dit Étienne, son père. Trois cent mille noyés aux Pays-Bas, c’est une catastrophe mondiale. Un million et demi de morts chez nous à cause de la sécheresse, on n’en parle même pas. Tout le monde s’en fout, du Burkina.
En homme politique conscient de la situation internationale et de ses retombées sur la vie locale, Étienne Zebango devine déjà ce que cette catastrophe européenne aura comme conséquences sur son pays : un maximum de fonds vont être octroyés à la reconstruction des Pays-Bas, ce qui signifiera une nouvelle diminution de l’aide déjà congrue aux PPP, les Pays les plus pauvres, dont le Burkina Faso fait partie ; les ONG vont être appelées à la rescousse par les pouvoirs publics défaillants et seront indisponibles ici pour lutter contre la sécheresse et le paludisme ; les médias seront mobilisés sur les lieux du désastre et continueront d’ignorer la mort lente de la moitié du continent africain. Kongoussi va crever sous les vents de sable et personne n’en saura jamais rien.
Étienne ne peut s’empêcher de jauger chaque « situation d’urgence » (comme on dit par euphémisme) que subissent quasi quotidiennement la plupart des nations du monde à l’aune de la sienne propre, celle de la ville dont il est le principal responsable : à l’agonie de Kongoussi, peu spectaculaire mais inexorable. Désertée par ses forces vives, parties en quête d’eau dans le sud du pays ou autour de ce qui reste du fleuve Niger ; décimée par la faim, la soif et les maladies véhiculées par des eaux insalubres : paludisme, dengue, diarrhées, bilharzioses, sans parler du choléra qui l’a épargnée jusqu’ici, Dieu merci ; ruinée par dix années de sécheresse consécutives, qui ont réduit à néant tout espoir d’élevage, de récoltes, de tourisme ou d’investissements ; humiliée par une mendicité permanente auprès des pouvoirs publics, des ONG, de l’Union africaine, des organismes internationaux : juste un dossier parmi des milliers…
Membre du PRB (Pour le renouveau du Burkina, le parti actuellement au pouvoir) depuis sa fondation en 2011, Étienne Zebango s’est toujours efforcé, en tant que conseiller municipal, puis adjoint, puis maire, de défendre et d’appliquer les principes prônés par sa présidente : économie solidaire, développement durable, respect de l’environnement, autosuffisance énergétique et alimentaire, éducation libre et gratuite, services publics accessibles à tous. Beaux principes en vérité, mais qui supposent un minimum d’organisation sociale… Or comment faire quand les conseillers municipaux meurent ou s’en vont l’un après l’autre, quand les commerces ferment faute de clients, quand les agriculteurs en sont réduits à gratter un sable stérile et les éleveurs à manger les carcasses de leurs animaux morts, quand les canaux d’irrigation ne charrient plus que de la poussière, quand la route fond au soleil sans qu’aucun camion n’y imprime plus ses traces ? Quand l’eau n’est plus distribuée par l’État, mais par des mafias qui en doublent le prix sans aucune garantie sanitaire ? Que promettre, que projeter, qu’annoncer ? Où trouver les budgets nécessaires ? Comment croire encore en la survie de Kongoussi ?
Commenter  J’apprécie          00
Prologue
EAU, VENT, POUSSIÈRE
Voici les sujets que nous évoquerons au cours de notre flash météo offert par AirPlus, l’air sain de vos logis. Les îles Britanniques font le gros dos sous l’ouragan de force 12 qui a abordé les côtes il y a un peu plus d’une heure, on compte déjà une trentaine de victimes : notre fait du jour. Les Pays-Bas renforcent leurs digues et se préparent tant bien que mal à résister : nos conseils pratiques. Treizième mois de sécheresse en Andalousie, les derniers orangers se meurent : notre dossier spécial société. En Italie, des millions de méduses mutantes s’échouent en ce moment sur les côtes de l’Adriatique, leur venin peut être mortel : notre reportage exclusif. Enfin, si vous circulez dans les Alpes, prenez garde aux glissements de terrain, de nombreuses routes sont coupées : le point sur la situation. Mais tout d’abord quelques flashs de notre sponsor Green Links. Restez avec nous sur Eurosky, la météo de votre région en temps réel.
Commenter  J’apprécie          00
Ce n'est pas par amour romantique - quel amour peut s'épanouir dans la folie ? Ce n'est pas non plus pour préserver le voix d'Alyz : il préférerait qu'elle possède une voix ordinaire mais soit avec lui, dans la réalité, plutôt que perdue dans ses rêves...
Commenter  J’apprécie          00
Comme beaucoup d’Européens de son époque, Rudy est un être individualiste et solitaire, aux amitiés superficielles et éphémères, préférant le cocon douillet de son foyer domotisé aux agressions du monde extérieur.
Commenter  J’apprécie          00
Laurie lutte contre la misère indigne, moi contre la richesse prédatrice. Dans les deux cas, c’est un combat sans fin.
Commenter  J’apprécie          00
Notre mère la Terre est en colère, elle se venge, elle secoue le joug que l’homme blanc lui impose depuis des siècles. Le Visage pâle a tout saccagé, a déréglé les cycles naturels, , a détruit l’harmonie du monde.
Commenter  J’apprécie          00
— C’est quoi, les X-Men?
— Un réseau de résistance.
— Résistance à quoi?
— À l’injustice, mère de tous les maux. Au fascisme, son sale bâtard.
Commenter  J’apprécie          00
Fils du djebel, Djamal n’a jamais vu la mer que de loin, du haut des montagnes, sauf l’unique fois où il est allé, enfant, se baigner à Tigzirt. Il en garde un souvenir confus de chaleur, d’eau sale et salée, de foule surtout masculine encadrée de soldats en armes.
Commenter  J’apprécie          00
Parler dénoue les ventres et les esprits.
Commenter  J’apprécie          00
Ceux-là ne rêvent que d’une chose : traverser. Mais regarde-les! Aucun n’a de flouze.
Commenter  J’apprécie          00
Allongée dans son lit, Elodie observe avec appréhension le halo de la pleine lune qui s’avance au bord de la fenêtre, saupoudre d’argent le bleu profond de la nuit, souligne les griffes noires de l’arbre mort tendues vers le ciel opalin.
Elle sent que c’est pour cette nuit.
Elle éprouve dans son corps frémissant, dans ce nœud de douleur qui naît au creux de son plexus, dans ses fourmillements au bout de ses orteils et à la racine de ses cheveux.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Jean-Marc Ligny (1098)Voir plus

Quiz Voir plus

Lexique de "la mort peut danser" connaissez-vous?

"dagda" signifie?

dagua
papa
dieu-druide
dieu-guerrier

9 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : La Mort peut danser de Jean-Marc LignyCréer un quiz sur cet auteur

{* *}