AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean Merrien (42)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Dictionnaire de la mer

Dictionnaire de la Mer : ce titre est trop réducteur. Bien sûr, on peut s’arrêter au côté utilitaire de la chose, se dire qu’à la prochaine balade en mer, quand le skipper vous demandera de « frapper un bout sur un cabillaud », vous saurez instantanément qu’il vous faut attacher une corde à un morceau de bois et non participer à une partouze sadomasochiste incluant des poissons.

Mais ce livre, au-delà du dictionnaire dont il prend la forme, est à la fois une encyclopédie du monde maritime, et le dépositoire de vingt siècles de civilisation tournée vers la mer. Et en cela, son intérêt dépasse de très loin le petit monde des gens de mer. (Pas si petit que ça, d’ailleurs, cela fera peut-être sourire les Alsaciens et les Savoyards, mais nous sommes un peuple de marins. N’oublions pas que le littoral français s’étend sur 20 000 km, dont 14 500 km de linéaire en outre-mer.)

Non, ce livre est un monument, qui devrait faire partie de toutes les bibliothèques, car il ressort du patrimoine national. Et quelle poésie dans cette langue. Quelques exemples pris au hasard :

Moustaches : Lames de proue, produites par l’avancement du bateau ; elles écument sur l’avant, et se prolongent de chaque bord en un grand V, qui produit avec les lames de vent des interférences, les faisant écumer, ce qui, par mauvais temps, peut incommoder un bateau de conserve ; on peut suivre très loin leur route, elles ne s’amortissent que lentement.

Honneur (à l’) : « Ranger à l’honneur » (un bateau, une roche, un danger), longer de très près, parer de justesse (cf « s’en tirer avec honneur »)

Commenter  J’apprécie          10
Les Drames de la mer

Écrit en 1961, ces « Drames de la mer » regroupent sous la plume de Jean Merrien quelques uns des naufragés les plus marquants de l’histoire marine. Naufrageurs, piraterie, vaisseaux fantômes… l’auteur, spécialiste incontesté de la mer, présente un tableau où l’horreur se mêle au funeste, mais aussi à l’héroïsme, à la chance ou à la bêtise qui coûte cher en vie humaine.

Évidemment, l’on ne passe pas à côté de l’évocation du Titanic ni du Radeau de la Méduse, mais ce ne sont pas les récits les plus intéressants, tant ils ont été médiatisés jusqu’à aujourd’hui.

Précisément documentés, les drames de mer sont décrits en termes marins (circonstances météorologiques et/ou lieux et état de la mer) mais aussi en termes d’hommes : exploits, courage ou couardise ; le comportement d’un seul homme scelle parfois le destin d’un navire.

Magnifiquement rédigé, cet essai est passionnant et incite à creuser encore dans les archives pour en apprendre davantage. Il instille, s’il en est encore besoin, une profonde estime pour les marins et un respect renouvelé pour la mer, qui a toujours le dernier mot.





Commenter  J’apprécie          31
L'abbé Garrec et le rouge à lèvres

Pour aider à faire passer le petit front pluvieux qui vient de nous tomber dessus, le couvre-feu qui m'oblige pendant ces quelques jours de vacances à rentrer avant 19 heures et l'interdiction faite de s'éloigner de plus de 10 kilomètres, je me suis trouvé un bon petit policier.

Il fallait ça !

Et puis, j'ai mesuré entre mon canapé et mon balcon, ça passe.

Une jeune visiteuse, disparue avant même de s'être présentée, a laissé sur la nappe de la salle à manger chez l'abbé Garrec une mystérieuse trace de rouge à lèvres, mystérieuse et indéchiffrable mais qui finalement s'avère ressembler à un appel au secours.

Marie Prigent, une jeune ouvrière de la sardinerie, est retrouvée noyée dans le bras de mer de Ster-Vilinn.

Jean Larzul, son compagnon violent et ivrogne est au désespoir.

Et, la police, en la personne de l'inspecteur Legall, referme l'enquête très vite, trop vite, en statuant sur un suicide ...

"L'abbé Garrec et le rouge à lèvres", paru en 1956 à la "Maison de la Bonne Presse", est le premier des sept tomes consacrés aux enquêtes du recteur Garrec.

Il a été écrit par Jean Merrien sous le pseudonyme de René Madec.

Jean Merrien étant d'ailleurs aussi un pseudonyme puisque le vrai nom de ce dernier était René de la Poix de Fréminville.

Et ce premier tome est sans conteste le meilleur de la série.

L'intrigue y est plus travaillé, plus dramatique que dans les autres, les personnages y sont plus épais, moins caricaturaux, et le décor, plus réaliste, y est mieux peint.

Voilà que l'abbé Garrec se prend pour un détective !

Flanqué d'Anna, sa "carabassen", il va se lancer dans une drôle d'enquête ...

L'abbé Garrec est un ancien capitaine au long cours passé curé à la quarantaine.

Il est le recteur de Riélan, un village imaginaire situé entre Lorient et Concarneau, mais qui ressemble à s'y méprendre à Moëllan-sur-Mer, le petit port auquel Jean Merrien était tellement attaché qu'il en a déformé le nom pour en faire son pseudonyme d'écrivain.

La carte sur laquelle s'ouvre le bouquin, toute chamboulée qu'elle paraisse, en est la meilleure preuve.

Le décor de l'intrigue, ses paysages, sont un peu comme de vieilles photos retrouvées : le café des marins, la sardinerie, la poste et la pharmacie, les vieilles maisons de pêcheurs éloignées du bourg ... et puis la mer ...

On y rencontre le recteur et sa bonne, la "carabassen", des pêcheurs et des gendarmes, l'usinier de la sardinerie, le syndic des gens de mer, la boulangère et Jeannette, la belle postière ...

Toute une ambiance fidèlement retranscrite.

Il y flotte un air de vieille France, d'une certaine naïveté un peu réactionnaire qui nous rappelle ce que pouvait être la vie dans un petit village breton des années 50.

Ce premier tome est une réussite, un bon livre agréable à la lecture et captivant.

Les suivants* le seront un peu moins, plus légers et caricaturaux, peut-être moins travaillés ...



* l'abbéGarrec, gardien de phare - l'abbé Garrec, passager des premières - l'abbé Garrec contre carabassen - l'abbé Garrec contre la triste régate - l'abbé Garrec aux mains des durs- l'abbé Garrec et l'assassin du photographe -

Commenter  J’apprécie          442
Corsaires et flibustiers

Ecrit en 1957, Corsaires et flibustiers de Jean Merrien nous offre une excellente présentation de ce qu'étaient les corsaires et les hommes de la flibuste dans l'Histoire de France. Evidemment, Jean Merrien est obligé de définir la distinction entre corsaire, flibustier et pirate.



L'architecture de l'ouvrage est chronologique. Jean Merrien analyse chaque période de notre histoire. du Moyen Age qui vit les débuts de la course, pas encore bien séparée du brigandage maritime, en passant par l'âge d'or des courses et, surtout, de la flibuste dans les Antilles, du XVIIème au XVIIIème siècle, et s'achevant avec les guerres de l'Empire, Jean Merrien nous décrit la grande et la petite Histoire. L'originalité de sa part est de raporter les portraits, je dis même, les aventures de ces marins les moins connus. Tous à la poursuite des richesses espagnoles du Nouveau monde, contre les Hollandais puis les Anglais, et parfois les deux en même temps, on découvre des dieppois, bretons ou basques qui ont eu un rôle important dans les conflits maritimes de la France.



Jean Merrien a raison d'affirmer que la course a rapporté à la France. La raison en est que notre pays n'a pas toujours misé sur une marine de guerre digne de lui. Mais les Anglais n'ont pas fait mieux en se consacrant uniquement à la Royal Navy. Ils ont maîtrisé les océans tout en se montrant impuissants face aux prélèvements « économique » imposés par nos corsaires.



Finalement, comme souvent, la solution n'était-elle pas d'avoir à la fois une marine de guerre, puissante et protectrice, et des corsaires, rapides et agiles, qui ponctionnent les artères commerciales de l'ennemi. Mais ça, c'est une autre Histoire.
Commenter  J’apprécie          122
Les navigateurs solitaires

1442
Commenter  J’apprécie          00
Voile et régate

Le livre peut sembler un peu complexe à première vue, beaucoup de schémas, quelques termes techniques ne rebuteront pas les passionnées. Après avoir appris quelques mots de jargon, le livre se révèle complet et accessible même au débutant comme moi.



En retraçant brièvement l’histoire des voiles, l’auteur donne aussi plusieurs modèles exotiques et de nombreux détails. Je le feuillette encore et encore depuis une semaine sans me lasser, allant de découverte en découverte. Il y a même deux modèles à réaliser ! Je les ferais volontiers… en miniature, ma baignoire n’est pas assez grande pour contenir un bateau de 5.50m.



Les dizaines de pages d’annexes bien utiles pour expliquer les différences entre deux termes, ainsi que quelques règles et rappels.



Une encyclopédie en petit format qui ne me quittera plus.
Commenter  J’apprécie          30
L'homme de la mer

Ce bouquin est-il celui de trop ?

Le capitaine était-il vraiment mal embouché ou est-ce moi qui me suis lassé ?

Car comme encalminé dans une sorte de pot-au-noir, dans ce livre, je me suis ennuyé.

"L'homme de la mer" est un roman de Jean Merrien.

Il a été, en 1944, récompensé par le prix Populiste ...

Morvan Marzin est né, avec le siècle, en 1901.

Il a toujours rêvé d'être marin mais n'a jamais su le vouloir vraiment.

Et la vie l'a porté de la Cornouailles jusqu'à la capitale où il a fini, de grosses dettes en petites créances, par devoir liquider sa petite entreprise de vente d'huiles.

La faillite lui a enlevé sa voiture, ses meubles et "Prat-er-Mor", la petite ferme de son enfance.

Mais elle lui a laissé une vieille coque, "Fidèle", un "Marconi", sorte de sloup bermudien de presque 5 tonneaux, d'une longueur de 8 mètres et de 2 tonnes 5 de déplacement.

Une béquille lui manquant, le bateau était tombé sur des pierres qui avaient crevé ses bordées de bouchain.

Ce qui lui avait enlevé toute valeur marchande ...

Jean Merrien, aussi fine plume qu'infatigable navigateur devant l'éternel, est un écrivain qui a du caractère.

Mais ce caractère est de temps en temps trop court, un peu fielleux parfois même.

Et, lassé ici par trop de mauvaise humeur et de mauvaise foi, j'ai, à plusieurs reprises, failli cesser ma lecture et abandonner le livre.

Jean Merrien, en un peu moins de 400 pages, m'a piqué au vif, agacé, crispé, exaspéré et a fini par fâcher le lecteur fidèle que je suis.

"L'homme de la mer" est la rédemption tragique d'un homme et de son bateau.

Mais Jean Merrien, à aucun moment, ne réussit à rendre son personnage digne du roman qu'il avait envisagé.

Morvan Marzin n'a pas réussi pas à m'embarquer dans son histoire.

L'auteur de ce livre lui avait soufflé, que parce que né sur le rivage du Finistère, Morvan appartenait fatalement à une hypothétique aristocratie de la mer.

Il en a fait un une sorte de petit navigateur présomptueux, ingrat et méprisant, que le lecteur, au bout du compte, n'arrive pas à suivre ému au bout de son destin tragique

Tout résonne creux dans ce salmigondis folklorique !

Et c'est bien marri que j'ai refermé ce livre de Jean Merrien ...

Commenter  J’apprécie          395
L'Abbé Garrec contre Carabassen

L'abbé Garrec est de retour !

A dire vrai, il n'avait pas vraiment bougé.

Il est toujours l'inamovible recteur de Riélan-sur-Mer*.

Émile le Doze, un jeune pêcheur, est venu, sans parvenir à trouver ses mots, sans parvenir à se faire entendre, tenter de parler à l'abbé sans que celui-ci ne comprenne vraiment de quoi il s'agissait ...

Comme tout cela est étrange !

Quelques heures plus tard, Émile le Doze semble s'être jeté avec sa bicyclette sur un poteau télégraphique auprès duquel il a été trouvé mourant.

Mais, sur le poteau, aucune trace de l'accident ...

Mais, la bicyclette a été retrouvée intacte, adossée à un autre poteau ...

Mais une grosse pierre rouge car tâchée de sang a été retrouvée comme cachée dans l'herbe ...

Comme tout cela est étrange !

Que de bizarreries !

"L'abbé Garrec contre Carabassen" est la quatrième enquête de l'abbé Garrec.

L'abbé Garrec est, en Bretagne, le recteur de Riélan-sur-Mer*.

C'est un ancien capitaine au long cours.

Il est peut-être un cousin, plus ou moins germain, de Louis la Brocante.

De fortes jambes, une robuste poitrine, des bras de lutteur et une volonté sans faille font de lui une "nature".

De nouveau, le voilà lancé dans une enquête bien mystérieuse, dans laquelle la "carabassen" semble en savoir plus qu'elle ne veut bien en dire !

La "carabassen", c'est Anna, la veuve Pogam, la vieille "bonne" en coiffe du recteur.

La lecture de ce petit polar est fluide mais un peu poussive.

Décidément il semblerait que Riélan-sur-Mer soit en Bretagne le passage obligé de tous les contrebandiers et les trafiquants.

Déjà, dans "l'abbé Garrec gardien de phare" ...

Mais ce quatrième opus est plus travaillé, plus abouti que le second.

L'intrigue en est plus tortueuse, l'épilogue plus difficile à deviner.

Et ce polar est un bien agréable petit moment de détente ...



* petite commune imaginaire du Finistère dont la description correspond à Moëlan-sur-Mer.
Commenter  J’apprécie          293
L'abbé Garrec, gardien de phare

Ce livre, je l'ai gobé tout cru, sans même avoir le temps d'attraper ni crayon, ni papier, sans même prendre la peine de faire le plus petit plan d'une future critique.

Je l'attendais depuis tellement longtemps, l'abbé Garrec !

L'abbé Garrec est le recteur de Riélan-sur-Mer.

Avant de revêtir la soutane, il a été capitaine au long-cours.

Il est le héros d'une petite série de sept romans policiers écrits par René Madec.

Et l'abbé Garrec, s'il avait eu le temps d'une huitième enquête, aurait pu nous révéler le vrai nom de son créateur : Jean Merrien, ou plutôt René de la Poix de Fréminville.

"L'abbé Garrec gardien de phare" est le deuxième opus de la série dont chaque tome est indépendant des six autres ...

Le vieux gardien du phare, le père Quéré, gît mort, face contre le métal.

Son jeune collègue, le Gall, a disparu.

Le phare des Verrès a été le théâtre d'une tragédie, d'un ou plusieurs crimes.

L'abbé Garrec, qui y est enfermé avec son vieil ami, le docteur le Stunff, va démêler un à un tous les fils de ce sombre mystère.

Ce qui va lui être également une occasion d'éclairer le métier, aujourd'hui disparu, de gardien de phare ...

Le phare de Werc'hez est imaginaire mais toutes ses descriptions correspondent à un phare existant en 1956.

Riélan-sur-Mer n'est sur aucune carte mais ressemble étrangement à Möelan-surMer, dans le Finistère.

L'on est ici, à l'embouchure du Belon, en territoire connu !

Jean Merrien, avec plus d'un demi siècle d'avance, invente le concept du roman policier populaire ultra localisé.

Déjà, sous le pseudo de Chrstophe Paulin, il avait signé, pour l'éphémère collection du "Gibet", deux petits romans policiers historiques : "l'oiseau de mort du cap Horn" et "Viking, la mer est grande !".

Ce petit roman, "l'abbé Garrec gardien de phare" est une sorte de huis-clos maritime.

C'est un bon roman policier de genre.

Il est rapide et agréable à la lecture.

Pourtant Jean Merrien, page 150, y commet une faute de goût, une indélicatesse.

Sa plume a bavé, et, accrochant le papier, elle l'a souillé d'une vilaine tâche !

Mais parce qu'il nous a donné de si belles pages à lire, il lui sera beaucoup pardonné ...

















Commenter  J’apprécie          335
La mort jeune

"La mort jeune", paru en 1938, est un premier livre.

C'est un de ceux qui augurent un grand destin d'écrivain.

C'est un roman, assez court et très concentré.

Bernard Vallin est, à Paris, jeune étudiant en lettres.

Il en est sûr, son avenir sera fait de sport, d'art, de culture et peut-être même de politique.

Mais alors, qu'au retour de vacances bretonnes, sa vie s'annonce pleine de promesses, un implacable diagnostic vient fracasser toutes ses espérances : il souffre d'un sarcome, un cancer des tissus conjonctifs, dont l'évolution très rapide ne lui laisse pas plus de trois mois d'espérance de vie ...

Ce petit livre de poche, paru en 1973, est la version définitive, revue et corrigée par Jean Merrien, de l'ouvrage paru en 1938.

Ce premier roman est un roman difficile.

Le sujet en est vertigineux.

Mais Jean Merrien, dans sa préface, affirme croire en l'importance capitale du sujet.

Pour lui, écrire ne signifie pas exécuter des variations sur un thème pour affirmer sa virtuosité mais faire oeuvre belle, utile et forte.

"La mort jeune" est un roman dont l'entrée est un peu gâchée par un trop plein de controverses et de formules, par une trop grande richesse et une concentration d'idées qui lui donnent comme un air artificiel et en gênent la lecture.

Le rythme est trop rapide, comme si l'écrivain avait craint par un rythme moins soutenu de ne pas accrocher l'intérêt du lecteur.

Mais très vite ce dernier est aspiré dans une lecture dont il ne sortira qu'à l'épilogue du roman.

La plume de Jean Merrien trouve le bon rythme.

Ce drame tragique, pourtant marqué par l'idée poisseuse de la mort, est presque un drame ordinaire.

"La mort jeune" est une réflexion sur la vie, sur son sens, sur l'existence de Dieu, sur la sexualité, sur l'espérance et le désespoir.

Les personnages sont peints avec justesse.

Mais ils cèdent souvent le pas devant leur introspection.

Et leur stature aurait peut-être méritée une plus grande épaisseur.

Au final, ce roman est passionnant.

Et pour un coup d'essai, il s'est révélé comme un coup de maître ...

Commenter  J’apprécie          380
Corsaires et flibustiers

A l'abordage, mille millions de mille sabords !



Bien avant la rencontre entre le pirate, Rackham le Rouge et le chevalier François de Hadoque, capitaine de marine sous Louis XIV, et ancêtre du capitaine Haddock, la course en haute mer a connu maints règlements adaptés aux nécessités des époques.



L'histoire des corsaires, des pirates et des flibustiers nous est contée par Jean Merrien, spécialiste de l'histoire maritime, qui prend un plaisir évident à maintenir les mythes et légendes associés à ces grands aventuriers tout en serrant la réalité au plus près.



A l'origine, les bateaux de commerce étaient régulièrement attaqués et pillés par des pirates barbaresques et les représailles étaient monnaie courante avant que des traités internationaux viennent régulariser et officialiser les conditions de navigation. La guerre de Cent Ans est décisive dans ce que l'on appelle « la course ». Les bateaux corsaires sont entièrement à charge d'actionnaires autorisés par le roi, à seconder la marine militaire insuffisante en temps de guerre. Le gouvernement délivre des lettres de marque et tire un bénéfice substantiel des prises sans bourse délier. Outre les richesses contenues sur ces navires, il est primordial de s'emparer des papiers de bord et des cartes de navigation.



En temps de paix, les corsaires doivent se muer en marchands ou revenir à leurs activités sédentaires, ce qui n'est pas pour leur plaire, après avoir connu plaies et bosses mais aussi espèces sonnantes et trébuchantes. Ceux qui s'aventurent en mer et arraisonnent des bâtiments pour les piller, sont considérés comme des pirates, des écumeurs et des forbans.



Grâce à la découverte par Christophe Colomb des « Indes occidentales », le trafic maritime prend un essor considérable et la concurrence entre Espagnols, Anglais et Français connaît ses heures de gloire et de batailles sanglantes.



Un autre théâtre d'opérations voit le jour dans la mer des Antilles, des navires corsaires, soutenus par les gouverneurs des colonies, jouent leurs propres parties. Ils ne rentrent jamais en France et le contrôle est pratiquement impossible. Ce sont les flibustiers. Les Espagnols sont maîtres de la place et y stockent le butin pillé aux territoires conquis, avant d'être acheminé vers leur pays. Les galions chargés d'or font rêver et suscitent la cupidité des autres nations européennes. Pour se faire une place au soleil, les Français doivent déployer une énergie à la hauteur de la férocité de leurs adversaires. de l'île de la Tortue à Saint-Domingue et à Haïti, les flibustiers pratiquent aussi l'agriculture (les habitants) et la chasse (les boucaniers) et sont rejoints par nombre de réfugiés de tous pays. Une grande partie du livre leur est consacrée.



Au XVIIe siècle, d'énormes progrès techniques sont apportés aux bâtiments à voile pour qu'ils gagnent en rapidité et en maniabilité. Ils ne servent plus d'auxiliaire à la marine royale mais ont leurs propres activités « commerciales » tout en rapportant de multiples richesses à la Cour. Jean Bart, le Hollandais devenu corsaire du roi de France, Claude de Forbin, le Provençal, envoyé comme ambassadeur au Siam, René Duguay-Trouin, le Malouin, qui de corsaire devient capitaine de la marine royale et, enfin au XVIIIe siècle, Robert Surcouf, autre Malouin, armateur-corsaire connu pour ses exploits dans le golfe du Bengale, sont certainement les plus réputés de ces hommes intrépides et valeureux.



Jean Merrien en cite beaucoup d'autres et donne d'innombrables détails sur les conditions de navigation à travers les âges.



Ce livre passionnant s'adresse à tous les amoureux de la mer et de l'aventure, à ceux qui se souviennent de L'Aigle des mers, du Corsaire rouge, de l'Ile au trésor, du capitaine Crochet, de la Flibustière des îles, des Boucaniers ou encore, plus près de nous, de Pirates des Caraïbes.



Je remercie Gill qui, par ses chroniques nombreuses sur les livres de Jean Merrien, m'a donné la furieuse envie de me faire corsaire en jupon et de découvrir tous ces faits merveilleusement retracés par la plume inspirée et narrative de l'auteur.

Commenter  J’apprécie          718
Valérie de la mer

Le cinquantième ouvrage de Jean Merrien est un roman.

Un bon roman, avec pourtant parfois quelques accents naïfs.

Il est paru en 1960.

Tous les personnages, hormis les quelques célébrités qui le traversent, sont imaginaires.

Tous les lieux, par contre, qui y sont décrits, existent.

L'auteur leur a laissé leurs noms.

Le capitaine de frégate Penarster, officier de marine en retraite, est veuf.

Il habite, en 1890, dans la paroisse de Névez, le manoir du Poulgwin qui est un ancien poste de douane posé sur la presqu'île surplombant l'Aven lorsque la rivière se jette dans l'Atlantique.

Le décor est posé. Il est magnifique.

Jean Merrien évoque, ici, le Pont-Aven du temps de Gauguin, de Charles le Goffic, grand espoir de la poésie française.

Valérie de Pénarster est la fille de l'officier châtelain.

Depuis la mort au Tonkin de son frère, Gaston, elle est l'objet de toutes les attentions du vieil homme.

Dans le "pays", on la surnomme "la demoiselle canotière".

Elle est à l'âge, où la désillusion venant, on s'aperçoit que le prince charmant n'existe pas.

Pourtant, un soir qu'il est ivre, Job Audren, un jeune matelot, escalade son balcon afin de lui jurer amour et fidélité ...

"Valérie de la mer" est une belle histoire.

Le récit est captivant.

La plume de Jean Merrien y exploite à merveille la connaissance qu'a l'écrivain de sa Bretagne natale.

On s'y croirait ... On y est ... Difficile de refermer l'ouvrage avant de l'avoir terminé.

"Demain il fera jour" !

Jean Merrien a marqué le récit de son style inimitable, jusqu'à l'avoir griffé légèrement de sa rancoeur contre la république française et de son regret d'un monde ancien idéalisé.

"Valérie de la mer" n'est certes pas le meilleur des livres de Jean Merrien, mais il se lit avec plaisir et apaisement.

Il fait du bien à son lecteur ...







Commenter  J’apprécie          290
Les memoires d'un yacht.

"Reder-Mor", fils de l'homme et de la forêt vivante, est un bateau en bois.

Il est né-en-quille un jour de tout premier printemps.

Si tous les bateaux ont une âme, celle d'un marin péri en mer, cette fois-ci, c'est celle de Jobig, petit mousse d'un chalutier à voiles, mort d'avoir, par amour des beaux bateaux, voulu sauver un yacht en perdition, qui renaissait avec lui.

"Reder-Mor", en breton, veut dire "coureur de mer" ...

Cet original roman est fait d'un mélange entre le point de vue du bateau, les formules marines de Jobig et la manière d'écrire du "scribe".

Le "scribe" est Jean-Merrien.

En 1953, il nous offre, avec "les mémoires d'un yacht", un roman inattendu, bien écrit, teinté d'humour et de poésie.

Le premier propriétaire de "Reder-Mor" est monsieur Jacques.

Il navigue avec le jeune François.

Et va remporter avec lui la course "Plymouth-La Rochelle" ...

De la naissance du bateau à sa triste mort, Jean Merrien, prêtant au bateau les sentiments du mousse Jobig, va raconter le destin de"Reder-Mor".

Il se peut qu'il y ait mis un peu de sa propre vie.

Le livre est captivant.

Sa lecture est agréable.

Le style de l'écriture, tout en restant accessible à tous, est très amariné.

"Reder-Mor" est un yacht de plaisance dessiné par son premier propriétaire.

11,20 Mt de bout en bout, 9,40 Mt à la flottaison et 1,70 Mt de tirant d'eau.

Il a le coeur d'un buveur de cidre. Il est breton.

Cependant il faut bien préciser que le "Reder-Mor", dont parle ici Jean-Merrien, n'a rien à voir avec le palangrier que, depuis 2010, une association de Morlaix a entrepris de restaurer.

"Les mémoires d'un yacht" est un excellent livre, tissé d'un sincère attrait de la plaisance, d'une fine écriture et d'un solide amour de la mer.

Pourtant il est possible qu'il se voit reprocher une faute de goût, celle d'avoir dénoncé monsieur Jacques lorsqu'il a jeté ses papiers et ses détritus par dessus-bord.

Autre temps, autres mauvaises habitudes ...

Mais cela est, depuis longtemps, pardonné.

Alors, Araok, Reder-Mor ! ...

Commenter  J’apprécie          315
La mer aux dames

Par cette belle journée ensoleillée du 15 août, quel livre eût-il été plus agréable d'emmener à la plage pour une longue flânerie entre soleil et baignade.

Et peu m'importe si l'ouvrage ne me semble pas adressé.

Il l'est à toutes celles qui aspirent aux ronds dans l'eau, à la régate tranquille.

Car Jean Merrien, pour qui, un plaisir sans une dame n'est pas tout à fait un plaisir, a chargé ce livre d'être son ambassadeur auprès le la gente féminine.

Sa lectrice, celle qu'il aime, s'imagine-t-elle que le plaisir d'être sous une voile n'est pas pour elle ?

Quel dommage ! Quelle erreur !

"La mer aux dames" s'ouvre sur une pirouette humoristique, un petit choix de dédicaces fantaisistes.

"La mer aux dames" est une agréable promenade, une petite digression entre conseils et anecdotes, au pays de la régate, de la plaisance.

Ouvrir un livre de Jean Merrien est toujours une fête pour qui aime la mer.

Ici, comme à l'habitude, le propos est redoutablement étayé.

La réflexion hésite entre sérieux et humour.

Et sans oublier de faire preuve ailleurs de clairvoyance, elle se teinte parfois d'une certaine naïveté, .

"Vous rendre la mer, amies, ce n'est pas rien !"

Jean Merrien a décidé de sonner ici le glas du temps de la femme du marin, qui agitant son mouchoir sur le quai, est une femme de chagrin.

Il annonce celui de la femme navigateur, femme de hâle et de labeur.

"Le temps de la mer des dames est bien venu".

Le livre est tissé d'Histoire, d'anecdotes, de courtoisie et de réflexion.

Pointant l'injustice dont faisait preuve l'inscription maritime à l'égard de la gente féminine, Jean Merrien se livre ici à une analyse pertinente de sa condition dans le milieu de la pêche.

Il en a profité pour me présenter Mlle Léonie Hubert de Réville, qui a obtenu, par dérogation spéciale de son ministre de tutelle, le droit de faire office de patron de pêche dans des eaux particulièrement difficile.

L'ouvrage paraît aujourd'hui un peu désuet.

Mais par le charme irrésistible de l'âge, il y a gagné plutôt que perdu.

La plume de Jean Merrien n'est jamais prise en défaut d'avoir ni bâclé, ni tâché le papier.

Le livre est délicieux.

Il est destiné à toutes les femmes qui ne veulent pas devenir marin-pêcheur, qui ne veulent pas verser dans la piraterie, qui ne veulent pas se lancer dans un tour du monde océanique et qui, espérons-le, ne sont pas naufragées.

Il est destiné à toutes les femmes qui apprécient la mer et la bonne littérature ... et à tous ceux qui les aiment ...

Commenter  J’apprécie          211
Les Fous de l'Atlantique

En 1953, après avoir été bousculé par un cyclone, un jeune capitaine au long cours originaire de Chateaulin, Gildas Quémener, est bloqué, à bord d'un vapeur vide et muet, au fond du port de Boston.

Il y attend dans l'inaction que des financiers lointains, en réglant les frais de son sauvetage, lui fasse reprendre la mer.

Il se serait vite ennuyé s'il n'avait pas retrouvé là, Jobic, un vieil ami de son père ...

Jobic est "Centennial Salt-Fish*".

Il est, à 95 ans passés, une des gloires dont s'enorgueillit Boston.

Il a été, durant de nombreuses années, l'as des as des pilotes du port.

Et le port de Boston, s'il est bien abrité est aussi très encombré par un fouillis d'îles et de presqu'îles.

Des rochers et des bancs de sable y jouent à cache-cache dans la marée changeante ...

Ce livre de Jean Merrien est une petite pépite.

C'est un véritable roman tissé de souvenirs.

On y trouve, échoué sur un fond de fiction, un récit passionnant : l'histoire des "fous" qui, à la fin du XIXème siècle, en solitaires ou dans d'insensées petites barcasses, ont tenté de traverser l'Atlantique.

Le parti-pris de l'auteur est astucieux et original.

Il fait raconter à ses personnages une odyssée baroque mais bien réelle.

Comme à l'accoutumée, Jean Merrien sait trouver les mots pour chanter l'amour de la voile et l'envoûtement de la mer.

Et même si son roman est écrit aux couleurs de l'Amérique, il y souffle pourtant un agréable petit vent d'amont venu de Bretagne ...

Après l'héroïque première traversée de Johnson, la ville de Boston s'est passionnée pour toutes les tentatives de traverser "la mare" ... qu'elles soient tentées en solitaire, à l'aviron ou dans des embarcations défiant tout bon sens marin !

"Boston-Matin" n'a-t-il pas offert 2.000 dollars au gagnant de la première régate transatlantique en solitaire ?

Et toutes les marines du monde, à cette occasion, ont été informées :

"les autorités américaines interdiront DÉFINITIVEMENT l'entrée aux États-Unis à tout capitaine et à tout équipage de navire qui aurait chargé puis remis à la mer plus loin l'embarcation d'un concurrent ou pris en remorque cette embarcation !

Et ceci afin de décourager toute supercherie ...



* Poisson salé centenaire
Commenter  J’apprécie          170
Un certain chevalier de Fréminville 1787 1848..

Lorsqu'on en vient à caboter le long des côtes de la meilleure des littératures maritimes, on en vient forcément, un jour, à découvrir et à lire un bon vieux livre de Jean Merrien.

Jean Merrien nous a emmené sur toutes les mers, sur tous les océans.

Il nous a offert "le légendaire de la mer".

Il a donné des cours de plaisance.

De la Manche à la Méditerranée, il a écrit "le livre des côtes de France".

On chuchote que sa plume vient de la queue d'un goéland.

Quoiqu'il en soit, il nous a offert de belles pages pleines d'embruns, de rafales de vent salé, d'écume et de sable fin.

Mais Jean Merrien, pour l'état-civil, était René de la Poix de Fréminville.

Cela a son importance.

Car il eût comme ancêtre un certain Christophe-Paulin de la Poix de Fréminville, chevalier de Malte comme lui, qui fut marin, naturaliste, antiquaire, légitimiste et romantique ... qui fut le tout à la folie.

De lire, à l'âge de huit ans, en pleine terreur, le récit du voyage de Cook, lui donna la passion pour les longs voyages.

La mer fit le reste.

Il s'embarqua à quatorze ans ...

Jean Merrien détient les mémoires de l'illustre aïeul.

Il se borne presque entièrement, ici, au rôle d'introducteur.

Il éclaire le propos et s'efface devant le récit original.

Cet ouvrage tient une place à part dans l'oeuvre de Jean Merrien : celle du coeur.

Il est original et inattendu.

Il se découvre sous la forme de petits paragraphes, de chapitres passionnants et de romantiques péripéties.

Il mélange la petite à la grande Histoire.

C'est un petit bijou, un des derniers que nous a offert Jean Merrien avant d'appareiller vers de meilleurs océans sans retour ...











Commenter  J’apprécie          270
missionnaire de la mer

A travers chacun de ses livres, où il sait mêler comme personne la rumeur de l'océan avec le bruissement des mots, toute rencontre avec jean Merrien est un moment privilégié.

Ils existent, dans sa littérature, mais il sont rares les rendez-vous manqués.

J'aime prendre un livre de Jean Merrien.

Et j'espère qu'il sera de sa plume, ce dernier ouvrage, qu'au bout de ma vie, si un jour la mémoire m'abandonne, je lirai et relirai inlassablement.

Je suis entré dans "Missionnaire de la mer" sur la promesse que me faisait le nom de son auteur.

Et le livre de s'ouvrir sur une superbe description d'un chalutier entravé dans sa marche par sa remorque face à une houle méchante.

Jean Tromeur est le "chef" de la "Reine d'Arvor", ce chalutier qui, été comme hiver, "brique" le grand banc.

En compagnie de son matelot Pierre Guichaoua, il veille sur les machines.

Pierre est un instituteur révoqué et Jean est prêtre.

Ces deux "bouchons gras" sont deux intellectuels dévoyés, hors de leur voie normale.

Jean aspirait à devenir un jour "Aoutrou Person", le recteur de la paroisse.

Sa rencontre avec le père Hélory va le porter vers d'autres horizons.

Il va être arraché du collège de Quimper où il est surveillant pour devenir un missionnaire de la mer, un religieux sans habit, un marin sans rambarde ...

Ce livre est d'une force à couper le souffle.

Jean Merrien trouve les mots justes pour parler des hommes qui, sans relâche, labourent la mer, y vivent et parfois même s'y affrontent.

Le récit est tissé d'une humanité et d'une émotion dont les faux-semblant sont exclus.

Certains passages laissent le lecteur au bord du gouffre.

La relation triangulaire entre Jean, sa mère et Mr de Cuzel est décrite de manière admirable.

Les mots collent aux sentiments, aux frustrations et à la déception des personnages.

Le malheur n'est jamais loin. Il est humain.

Ce magnifique roman est aussi un fin questionnement sur la place de la religion dans notre société.

Entre les doutes de Mr de Cuzel qui se veut mécréant et l'intransigeance traditionaliste du recteur de Riélan-sur-mer, quelle peut-être la place de la religion telle que Jean la conçoit ?

"Missionnaire de la mer" est un livre inoubliable.

Il se referme avec regret, la promesse faîte de le reprendre un jour prochain ...



Commenter  J’apprécie          302
La grande histoire des bateaux

L'ouvrage s'ouvre sur un avertissement de l'auteur. Celui semble s'excuser de n'avoir pas vu plus grand, plus savant, de n'avoir pas, en si peu d'espace, tout dit sur le sujet.

Il invoque les coûts, les formats.

Paru en 1957, ce livre de Jean Merrien, semblant abandonner toute prétention archéologique, n'est pas, de l'aveu même de son auteur, ni un répertoire, ni un glossaire.

Quand à l'illustration, il a fallu renoncer à reproduire des photographies d'originaux ...

Cet ouvrage, pourtant, n'est pas de ceux qu'il faut considérer à la légère.

C'est, contrairement à ce qu'affirme son auteur, un ouvrage technique mais un ouvrage technique comme Jean Merrien sait les faire : passionnant, précis et documenté.

Sa lecture glisse comme l'étrave d'un beau voilier attaquant, par beau temps, la pente de la vague.

Le sommaire est dense, fourni et savant.

Abandonnant la classique méthode chronologique, l'habituelle approche géographique, Jean Merrien a abordé le sujet d'une façon originale en classant les bateaux en quatre grandes catégories dans lesquelles se mêlent tantôt les pays, tantôt les époques, tantôt les genres :

- les engins d'aide à la natation, de survie, de flottage, ceux de très petites traversées, dit "embarcations" ...

- les bateaux de pêche, de petit cabotage, de pilotes, de plaisance ...

- les grands navires ...

- enfin, les engins pénétrant dans l'épaisseur de l'eau ...

Ce livre est un bel objet, réalisé soigneusement par les éditions Denoël.

Son propos, très érudit et assez complet est pourtant accessible et captivant.

Quand à l'illustration, elle est remarquable.

Les croquis de Bernard Duval, tout en crayonné noir et blanc, sont magnifiques.

Du texte ou de l'image, on oscille parfois à se demander, au fil des pages, lequel donne, à l'ouvrage, le plus de valeur ...





Commenter  J’apprécie          301
Jean Merrien. Tels étaient corsaires et flibu..

Ouvrir un livre de Jean Merrien c'est avoir la quasi-certitude de ressentir un peu du plaisir de prendre la mer. "Tels étaient corsaires et flibustiers" y ajoute le frisson du danger et de l'aventure.

A la manière de Daniel Defoe, prenant Oexmelin à témoin, Jean Merrien fait le récit de "la course", celle qui fut écrite au royaume de France, depuis le moyen-âge jusqu'au XIXème et XXème siècle, par les audacieux corsaires et les impitoyables flibustiers.

Le premier corsaire régulier y fut sans doute, un normand, Eustache Buskes, qui était surnommé "le moine".

S'étant mis au service de Philippe Auguste, il s'est affirmé comme le maître incontesté de la Manche ...

En ce temps, la Marine royale n'était rien, et la" course" tout !

La "course" est l'aide donnée par un particulier, à ses risques, frais et périls, à un royaume, à un état, dans sa lutte contre ses ennemis à travers les océans.

La guerre de cent ans va en faire un véritable système.

La dernière année du XIVème siècle, va la voir, du moins en théorie, légalement organisée, limitée et contrôlée.

Bertrand Duguesclin, lui-même, à l'occasion, se fit corsaire ...

A la Renaissance, lorsque la terre s'agrandit, la course, par delà l'Atlantique, trouva le chemin des Antilles et des Indes Orientales, au moins jusqu'à l'île de la Tortue.

En 1671, les corsaires eurent leur martyr : Gabriel de Théméricourt, invincible au combat, il fut jeté dans les geôles du sultan Mahomet IV.

Ce dernier lui offrit à choisir : le Coran, le commandement de toutes ses flottes et la main de sa fille ou la mort ... le bourreau eût à décapiter cet inébranlable "chrétien" que l'on appelait "le fléau des mers" !

Le livre de Jean Merrien sent la poudre, il résonne des cris d'abordage.

Il foisonne d'anecdotes et de portraits.

Ce n'est pas un livre de plus sur ce sujet si souvent traité.

Il vient se placer derrière les meilleurs ouvrages qui y font référence.

L'écriture de Jean Merrien, à l'image d'une manoeuvre bien torchée, est efficace et élégante.

Extrait de la collection, "Visages de l'aventure", présentée par Pierre Mac Orlan, "Tels étaient corsaires et flibustiers" est l'un de ces livres dont une bibliothèque, qui rêve de s'amariner, a le droit de s'enorgueillir ...

Commenter  J’apprécie          250
S'il n'en reste qu'un

«S’il n’en reste qu’un» est une œuvre astucieuse, développant le thème couru du dernier homme en l’enrichissant à sa manière par des innovations scientifiques et une thématique parallèle: la parthénogenèse, l’uchronie, le paradoxe temporel. Le souci de vraisemblance, l’honnêteté de la description - il n’évacue pas le problème sexuel comme dans d’autres ouvrages- lui confèrent un rang plus qu’honorable dans le genre.



http://destination-armageddon.fr/s-il-n-en-reste-qu-un.html
Lien : http://destination-armageddo..
Commenter  J’apprécie          480




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean Merrien (90)Voir plus


{* *}