Le cinquantième ouvrage de Jean Merrien est un roman.
Un bon roman, avec pourtant parfois quelques accents naïfs.
Il est paru en 1960.
Tous les personnages, hormis les quelques célébrités qui le traversent, sont imaginaires.
Tous les lieux, par contre, qui y sont décrits, existent.
L'auteur leur a laissé leurs noms.
Le capitaine de frégate Penarster, officier de marine en retraite, est veuf.
Il habite, en 1890, dans la paroisse de Névez, le manoir du Poulgwin qui est un ancien poste de douane posé sur la presqu'île surplombant l'Aven lorsque la rivière se jette dans l'Atlantique.
Le décor est posé. Il est magnifique.
Jean Merrien évoque, ici, le Pont-Aven du temps de Gauguin, de Charles le Goffic, grand espoir de la poésie française.
Valérie de Pénarster est la fille de l'officier châtelain.
Depuis la mort au Tonkin de son frère, Gaston, elle est l'objet de toutes les attentions du vieil homme.
Dans le "pays", on la surnomme "la demoiselle canotière".
Elle est à l'âge, où la désillusion venant, on s'aperçoit que le prince charmant n'existe pas.
Pourtant, un soir qu'il est ivre, Job Audren, un jeune matelot, escalade son balcon afin de lui jurer amour et fidélité ...
"Valérie de la mer" est une belle histoire.
Le récit est captivant.
La plume de Jean Merrien y exploite à merveille la connaissance qu'a l'écrivain de sa Bretagne natale.
On s'y croirait ... On y est ... Difficile de refermer l'ouvrage avant de l'avoir terminé.
"Demain il fera jour" !
Jean Merrien a marqué le récit de son style inimitable, jusqu'à l'avoir griffé légèrement de sa rancoeur contre la république française et de son regret d'un monde ancien idéalisé.
"Valérie de la mer" n'est certes pas le meilleur des livres de Jean Merrien, mais il se lit avec plaisir et apaisement.
Il fait du bien à son lecteur ...
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Dans l'eau rapide de l'Aven, une burlesque poursuite du canard par les nageurs fera jaillir les joyeuses exclamations, tandis qu'un peu plus haut, les mousses, à grands déhanchements, courront régate à la godille et briseront des avirons ...
Une chaloupe de pêche, noire, repose sur l'eau délicatement bleutée de la rivière de Pont-Aven.
De son avant, auprès du grand mât fortement incliné d'où pend une grosse poulie pleine de soleil, monte une fumée, bleue, elle aussi, d'un bleu ardoisé ...
Le français ! Le breton est pour elle une tare, qui marque les pauvres gens.
Dans le monde entier, pense-t-elle, il y a les paysans et les marins, qui parlent breton, et les gens de la haute, les prêtres, les commerçants, qui savent le français, ou l'anglais ...
Jean Merrien : Dictionnaire de
la merDepuis COLLIOURE, dans les Pyrénées-Orientales,
Olivier BARROT présente le livre "Dictionnaire de
la mer, le
langage des
marins, la
pratique de la voile", de
Jean MERRIEN, réédité par Omnibus.
Dessins en banc-titre.