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EAN : 9782841411009
348 pages
Editions L'Ancre de Marine (24/12/1996)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Ecrivain de la mer, auteur de dizaines d'ouvrages, Jean Merrien s'était déjà penché en historien sur les francs-tireurs des océans, dans son livre Histoire des Corsaires publié à l'Ancre de Marine il y a quelques années.

C'est cette extraordinaire aventure de la Course, traversée par des personnages au destin flamboyant ou tragique qu'il évoque aujourd'hui avec celle, peut-être plus fabuleuse encore, de la flibuste. Si les géants - Jean Bart, Duguay-... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
A l'abordage, mille millions de mille sabords !

Bien avant la rencontre entre le pirate, Rackham le Rouge et le chevalier François de Hadoque, capitaine de marine sous Louis XIV, et ancêtre du capitaine Haddock, la course en haute mer a connu maints règlements adaptés aux nécessités des époques.

L'histoire des corsaires, des pirates et des flibustiers nous est contée par Jean Merrien, spécialiste de l'histoire maritime, qui prend un plaisir évident à maintenir les mythes et légendes associés à ces grands aventuriers tout en serrant la réalité au plus près.

A l'origine, les bateaux de commerce étaient régulièrement attaqués et pillés par des pirates barbaresques et les représailles étaient monnaie courante avant que des traités internationaux viennent régulariser et officialiser les conditions de navigation. La guerre de Cent Ans est décisive dans ce que l'on appelle « la course ». Les bateaux corsaires sont entièrement à charge d'actionnaires autorisés par le roi, à seconder la marine militaire insuffisante en temps de guerre. le gouvernement délivre des lettres de marque et tire un bénéfice substantiel des prises sans bourse délier. Outre les richesses contenues sur ces navires, il est primordial de s'emparer des papiers de bord et des cartes de navigation.

En temps de paix, les corsaires doivent se muer en marchands ou revenir à leurs activités sédentaires, ce qui n'est pas pour leur plaire, après avoir connu plaies et bosses mais aussi espèces sonnantes et trébuchantes. Ceux qui s'aventurent en mer et arraisonnent des bâtiments pour les piller, sont considérés comme des pirates, des écumeurs et des forbans.

Grâce à la découverte par Christophe Colomb des « Indes occidentales », le trafic maritime prend un essor considérable et la concurrence entre Espagnols, Anglais et Français connaît ses heures de gloire et de batailles sanglantes.

Un autre théâtre d'opérations voit le jour dans la mer des Antilles, des navires corsaires, soutenus par les gouverneurs des colonies, jouent leurs propres parties. Ils ne rentrent jamais en France et le contrôle est pratiquement impossible. Ce sont les flibustiers. Les Espagnols sont maîtres de la place et y stockent le butin pillé aux territoires conquis, avant d'être acheminé vers leur pays. Les galions chargés d'or font rêver et suscitent la cupidité des autres nations européennes. Pour se faire une place au soleil, les Français doivent déployer une énergie à la hauteur de la férocité de leurs adversaires. de l'île de la Tortue à Saint-Domingue et à Haïti, les flibustiers pratiquent aussi l'agriculture (les habitants) et la chasse (les boucaniers) et sont rejoints par nombre de réfugiés de tous pays. Une grande partie du livre leur est consacrée.

Au XVIIe siècle, d'énormes progrès techniques sont apportés aux bâtiments à voile pour qu'ils gagnent en rapidité et en maniabilité. Ils ne servent plus d'auxiliaire à la marine royale mais ont leurs propres activités « commerciales » tout en rapportant de multiples richesses à la Cour. Jean Bart, le Hollandais devenu corsaire du roi de France, Claude de Forbin, le Provençal, envoyé comme ambassadeur au Siam, René Duguay-Trouin, le Malouin, qui de corsaire devient capitaine de la marine royale et, enfin au XVIIIe siècle, Robert Surcouf, autre Malouin, armateur-corsaire connu pour ses exploits dans le golfe du Bengale, sont certainement les plus réputés de ces hommes intrépides et valeureux.

Jean Merrien en cite beaucoup d'autres et donne d'innombrables détails sur les conditions de navigation à travers les âges.

Ce livre passionnant s'adresse à tous les amoureux de la mer et de l'aventure, à ceux qui se souviennent de L'Aigle des mers, du Corsaire rouge, de l'Ile au trésor, du capitaine Crochet, de la Flibustière des îles, des Boucaniers ou encore, plus près de nous, de Pirates des Caraïbes.

Je remercie Gill qui, par ses chroniques nombreuses sur les livres de Jean Merrien, m'a donné la furieuse envie de me faire corsaire en jupon et de découvrir tous ces faits merveilleusement retracés par la plume inspirée et narrative de l'auteur.
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Ecrit en 1957, Corsaires et flibustiers de Jean Merrien nous offre une excellente présentation de ce qu'étaient les corsaires et les hommes de la flibuste dans l'Histoire de France. Evidemment, Jean Merrien est obligé de définir la distinction entre corsaire, flibustier et pirate.

L'architecture de l'ouvrage est chronologique. Jean Merrien analyse chaque période de notre histoire. du Moyen Age qui vit les débuts de la course, pas encore bien séparée du brigandage maritime, en passant par l'âge d'or des courses et, surtout, de la flibuste dans les Antilles, du XVIIème au XVIIIème siècle, et s'achevant avec les guerres de l'Empire, Jean Merrien nous décrit la grande et la petite Histoire. L'originalité de sa part est de raporter les portraits, je dis même, les aventures de ces marins les moins connus. Tous à la poursuite des richesses espagnoles du Nouveau monde, contre les Hollandais puis les Anglais, et parfois les deux en même temps, on découvre des dieppois, bretons ou basques qui ont eu un rôle important dans les conflits maritimes de la France.

Jean Merrien a raison d'affirmer que la course a rapporté à la France. La raison en est que notre pays n'a pas toujours misé sur une marine de guerre digne de lui. Mais les Anglais n'ont pas fait mieux en se consacrant uniquement à la Royal Navy. Ils ont maîtrisé les océans tout en se montrant impuissants face aux prélèvements « économique » imposés par nos corsaires.

Finalement, comme souvent, la solution n'était-elle pas d'avoir à la fois une marine de guerre, puissante et protectrice, et des corsaires, rapides et agiles, qui ponctionnent les artères commerciales de l'ennemi. Mais ça, c'est une autre Histoire.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Sinistres pontons ! Si, pendant tout le XIXe siècle, les marins français ont gardé si forte la haine de l’Anglais, c’est par mémoire des pontons. Les pontons sont de vieux navires sans mâture, mouillés ou embossés dans la rade de Portsmouth, à plusieurs milles de la terre. Les marins n’aiment déjà pas être en rade. La vie des prisonniers, enfermés dans l’entrepont, est atroce. Le jour, les sabords sont ouverts, et l’on s’achète fort cher – si l’on a de l’argent - une place auprès d’eux ; la nuit, ils sont fermés, on étouffe dans la puanteur.

p. 307-308
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Dès que l'assailli est à merci, les règlements veulent que l'écrivain du bord dresse un inventaire des marchandises et appose les scellés sur les panneaux de cales. A l'équipage reste le "petit butin", qui est la rafle de tout ce qui se trouve dans l'entrepont, c'est-à-dire de ce qui appartient à l'équipage adverse. Cela s'effectue à parité de grade : le capitaine a droit à ce qui se trouve dans la chambre de son collègue vaincu, l'aumônier au coffre de l'aumônier pris, le chirurgien au matériel de l'infirmerie adverse, etc.

p. 219
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La mer, depuis la plus haute antiquité, est un champ sans lois. Pourquoi ? Parce qu'il n'y aurait eu personne pour faire appliquer les beaux règlements rédigés à terre, et que, jadis, on était plus réaliste qu'aujourd'hui : on ne s'inquiétait pas de décréter des mesures inapplicables ou incontrôlables. [p.8]
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La Restauration sait apaiser l'Europe. On n'a plus besoin de la course. Quand on a plus besoin de quelque chose, on a tendance à le déclarer inutile et détestable. [p.335]
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En France, la mer ne paie pas. [p.55]
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Video de Jean Merrien (1) Voir plusAjouter une vidéo

Jean Merrien : Dictionnaire de la mer
Depuis COLLIOURE, dans les Pyrénées-Orientales, Olivier BARROT présente le livre "Dictionnaire de la mer, le langage des marins, la pratique de la voile", de Jean MERRIEN, réédité par Omnibus. Dessins en banc-titre.
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