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Citations de Jean Molla (162)


Je n'avais pas encore compris que ne plus manger signifie très exactement souhaiter se mettre à l'écart. C'est une sorte de ghetto que l'on s'invente pour soi seul et dans lequel on s'enferme avec un mélange pervers d'aveuglement et de ravissement. C'est une forme de distinction absurde, pour se différencier à tout prix, se dessaisir du banal. On ne peut plus partager ce qu'il y a de commun. On ne peut plus communier dans la célébration des choses mortes.
On a le regard qui s'est tordu. On ne voit plus les aliments avec innocence et l'on s'étonne que les autres ne nous suivent pas.
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J'ai rempli la baignoire, et je me suis glissée dans le bain bouillant avec délectation. Mon visage s'est couvert de sueur et j'ai senti mon coeur battre plus fort dans ma poitrine. D'abord, je me suis allongée en arrière, bras ballants, comme une algue flottant entre deux eaux, indifférente et molle.
Je suis restée immobile, en apesanteur, cédant à une douce somnolence.
J'aurais aimé que le jet d'eau pénètre dans ma tête, qu'il emporte avec lui ma douleur, mes doutes, mes hésitations, qu'il me laisse immaculée.
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Ce corps, c'est moi qui l'ai façonné, qui l'ai épuré. Je l'ai corrigé, domestiqué, plié à ma volonté. Assujetti. Je tends vers l'absolu, je suis sans âge. Je ressemble maintenant à ces personnes lunaires des peintures médiévales : androgynes, longilignes et pâles.
Je me trouve belle.
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Ses cheveux formaient un voile épais qui dissimulait ses traits et je sentais son souffle tiède sur ma main. Je suis resté longtemps sans bouger, à l'écoute de sa respiration. Puis délicatement, religieusement, j'ai soulevé sa chevelure, dévoilant peu à peu son menton, ses lèvres, son visage tout entier.
Sa peau avait pris dans le demi-jour une teinte délicate, bistre et rosée. Ses paupières, à peine ombrées de bleu, frémissaient à chaque changement de la lumière qui filtrait au travers des mauvais volets.
Avec mille précautions, j'ai fait glisser le drap qui la recouvrait jusqu'à ce qu'elle soit nue et je me suis gorgé de son image, m'attardant sur chaque millimètre de sa peau, essayant de retenir chaque détail de son corps : le dessin de ses hanches, la rondeur de ses seins, la douceur de son ventre.
Elle a ouvert les yeux et m'a souri.
J'ai murmuré à son oreille : “ Et mes yeux à tes yeux lentement s'empoisonnent. ”
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J'ai lu que les adolescentes anorexiques refusent de grandir, qu'elles se complaisent dans un état infantile, qu'elles renient la femme en elles.
J'ai lu qu'elles vivent leur état comme une ascèse, un désir passionné de pureté.
J'ai lu qu'elles se veulent immaculées, résistantes, parfaites.
J'ai lu beaucoup de choses.
Elles me semblent parcellaires. Il faudrait laisser à chaque anorexique le soin de raconter son parcours. Tous sont dissemblables.
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Je me suis heurtée à l'opacité des êtres. Ma vision à trouvé ses limites. Mes yeux ne pouvaient plus voir, alors mon corps inventait à leur place. Il ménageait au centre de moi un vide dans lequel loger ce que l'on avait su si bien évacuer.
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Je sais que je fascine, que je dégoûte. Je suis un repoussoir, celle à qui on voudrait ne pas ressembler. En se comparant à moi, la fille la plus banale se découvre belle, attirante. Comestible.
Bien sûr que ma maigreur fait peur ! Ce n'est pas une maigreur élégante. Une maigreur de papier glacé, une maigreur abondante, une maigreur désirable. La mienne est obscène, cauchemardesque. Menaçante au fond.
Elle évoque, pêle-mêle, les squelettes de peintures médiévales, les malades à l'agonie, les silhouettes faméliques d'un peu partout, celles des rescapés de tous les camps de la terre, celle de tous ceux qu'on essaie d'oublier.
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Je sais enfin que je suis entre parenthèses. Moi, j'ai au moins cette chance. Je suis comme je suis parce que je suis en instance de vie. Une anorexique n'est pas en marge. Elle s'est faite aussi mince que le trait qui sépare la marge de l'espace où l'on écrit. Un jour ou l'autre, si tout va bien, elle revient sur la page.
C'est ce que je m'efforce à faire.
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Pour moi, la séduction, c'est de l'histoire ancienne. Je me fais l'effet d'une petite vieille, parfois, comme si ma vie était derrière moi, comme si je n'avais plus rien à attendre d'elle. Qu'il imagine que je désire le séduire, même par jeu, me fait prendre conscience qu'il voit en moi une femme.
Il m'examine toujours aussi attentivement. Sans curiosité. Sans dégoût. Comme s'il essayait de comprendre quelque chose, comme si j'étais quelqu'un.
Pas un cas.
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J'ai alors très exactement compris que mon anorexie était une agression, un coup brutal que je décochais aux autres et que ce coup prenait toute sa force si je n'emmaillotais pas ce qui me restait de cher dans des vêtements, mais que je le jetais à la face de ceux que je voulais blesser.
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Est-ce qu'on peut savoir ce qu'on ignore? Ca peut sembler idiot d'écrire cela, et pourtant... Je crois que j'ai toujours su ce qui était tu. Mais comment? Par quel mystère? Tout avait été si bien occulté. Avec tant d'art, tant de machiavélisme.
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-"Lâché la proie pour l'ombre"? s'étonna le Président à vie. Pourriez-vous être plus explicite, lieutenant?
Dekcked le considéra avec froideur.
-Je suis moi-même un parumain, venu au monde dans un laboratoire de Génégène le même jour que Choelcher et confié aux bons soins d'une famille humaine.
Les traits du Président à vie se décomposèrent. Il exécuta un mouvement de la tête et ses gardes du corps vinrent se placer de chaque côté de Dekcked.
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La veille au soir, je lui avais jeté à la figure ce que j'avais à lui dire. Aujourd'hui encore, je n'en aurais pas retranché un seul mot. Je ne lui avait laissé finalement qu'une seule alternative: la justice ou le suicide. Il avait choisi.
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Et d'abord, comprends bien que je ne te juge pas, je te condamne. Deux cent cinquante mille ! Il y a eu deux cent cinquante mille morts à Sobibor ! C'est a hurler de rage ! Ces hommes, ces femmes, ces enfants étaient massacrés et, toi, bien tranquillement, tu établissais des statistiques, tu récitais des poèmes, tu discutais philosophie, tu filais le parfait amour..
Ligne 176-177
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« – Alors, vous avez trouvé l’assassin avant que l’auteur vous le révèle ? – Non ! Et çà m’a fait plaisir finalement. Un polar çà doit vous résister? dit le policier »
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« Le Roman que tu m’as prêté… j’en suis à la moitié et je n’arrive pas à deviner qui est l’assassin. D’habitude, je suis imbattable à ce jeu. Le métier quoi ! »
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J'ai choisi le récit « Le portable noir »
C'est l'histoire d'une jeune fille,Pauline, qui trouve un portable mystérieux …
Ce récit est fantastique mais aussi romantique.
Ce livre est de style variante car Pauline rencontre Sébastien elle est amoureuse mais sa meilleure amie sort avec lui, donc elle devient malheureuse elle décide alors de la tuer avec son téléphone maléfique.
Mon personnage préféré est le personnage principal, Pauline car elle curieuse, courageuse, gentille et attachante
Il y a deux autres personnages principaux, il y a Alexandra et Sébastien.
Pauline aime Sébastien mais sa meilleure amie Alexandra sort avec lui.
Je n'es pas aimé le moment ou elle décide d'appeler Alexandra pour la tuer . Car c'est vraiment très méchant de sa pars .
Le vocabulaire était facile à comprendre parce que ce sont des adolescents qui parlent .Dans ce livre il n'y a pas trop d'humour ce qui est dommage.
Le récit est chronologique, les événements s’enchaînent.
Le narrateur n'est pas un personnage du récit donc je ne sais pas qui est le narrateur.
J'ai bien aimé ce livre car il a était captivant et il était facile à comprendre mais j'ai aimé que un seul récit « Le portable noir » car les autres récits n'étais pas si facile a comprendre et je n'ai pas aimé cet hétéroclisme m'a gênée .
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- Je me demande par quelles souffrances est passé cet homme...
Un sourire espiègle éclaira le visage du médecin.
- Avez-vous remarqué, cher ami, que vous souffrez beaucoup pour les criminels que vous arrêtez ? (p.178)
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En général, on commence par chercher un responsable dans l'entourage de la victime. le problème est qu'en l'occurrence, il y a bien une victime mais pas d'entourage. (p.75)
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Le policier sentait confusément que quelque chose lui échappait, que le documentaliste ne lui disait pas tout ce qu'il savait. Dans les romans on nommait cela l'instinct de flic. Campin, gros consommateur de polars, s'en amusait. Lui, n'avait pas d'instinct. Juste d'infimes intuitions, un peu de méthode et beaucoup de méfiance. (p.15)
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