Ah, quel plaisir de retrouver ce cher Jean Rochefort. Fan inconditionnel, je craignais la déception. Et bien non, mille fois non, le bouquin est à l’image du bonhomme, décalé, drôle, plein de charme. Pas un humour de lourdingue, chez Rochefort c’est le bon mot, le mot juste, le mot imparable. On retrouve les amis de toujours Bébel, Marielle, ceux déjà partis Noiret, Fresson, Dufilho, Michel Beaune, Pierre Schoendoerffer. La relève avec Edouard Baer digne héritier, trublion libre comme son ainé, roi des situations irréalistes.
Pourtant, certains seront peut-être déboussolés, ici pas de chronologies, juste une suite de réflexions, d’anecdotes, de pensées, de souvenirs, sans lien. Mais avec la lucidité que la vie aura été un magnifique cadeau. Avec aussi de-ci delà une mélancolie et une pudeur qui va droit au cœur.
Son livre est à sans image classieux sans ce prendre au sérieux.
Chapeau bas et profond respect.
Et cerise sur le gâteau, pour moi anonyme lecteur une dédicace et un échange avec Monsieur JR. Oui, je sais, je me la pète mais je suis pas peu fier.
Commenter  J’apprécie         798
Ces souvenirs de Jean Rochefort se dégustent en imaginant l' homme: Un immense acteur et un voyageur parfois inattendu.
Je retrouve Jean Rochefort, dans les flashs de films qui me reviennent: Ce jeu subtil et chaleureux d'un homme de l'art totalement habité.
La boîte de chocolats qu'offre Rochefort de sa vie, recèle parfois de choses abominables (scènes de l'épuration) jamais oubliées. Elle offre aussi un aperçu des amitiés indéfectibles forgées dans la formation théâtrale ou dans les tournages parfois secoués (Le Crabe-Tambour, entre-autres).
L'homme et l'acteur se confondent: humains, gaffeurs, touchants, souffrants.
Ce dernier point me rappelle le rôle de Don Quichotte qui échappa à Jean Rochefort sous la double-malédiction d'un tournage catastrophique (voir Lost in La Mancha de Terry Gillian) et d'une double-hernie discale dont fut atteint l'acteur!
Mais quel grande chance , qu'un ami se soit trouvé aux côtés du jeune Jean Rochefort pour le persuader de continuer sa formation d'acteur!
Alors, un immense merci pour ces mots, Ce genre de choses; et ces scènes inoubliables de cinéma à Jean Rochefort l'acteur/homme.
Commenter  J’apprécie         440
Quel savoureux recueil de textes ! Les chapitres sont courts, le style est alerte, ramassé, chaque phrase fait mouche :
« Belmondo encore ! Normal, trop célèbre pour être connu »
Jean Rochefort raconte des anecdotes de tournage bien sur, mais il écrit aussi sa passion pour les chevaux, ses dégoûts et ses indignations, le ton est caustique mais jamais désabusé. Et surtout, il n’est jamais impudique mais admiratif envers ses camarades du Conservatoire (Claude Rich, Jean-Pierre-Marielle, Jean-Paul Belmondo, Bruno Crémer), la sublime Delphine Seyrig , son ami Philippe Noiret ou le jeune Edouard Baer qu’il admire tout autant. Il fait preuve d’une sincérité touchante tout au long des pages et ne manque pas de s’égratigner au passage, passant des années sombres de la seconde guerre mondiale à une rencontre assez déconcertante avec Françoise Sagan.
Jean Rochefort est drôle, profond, élégant et il garde toujours sa part de mystère, Ce genre de choses que j’apprécie tant, ce livre lui ressemble.
Commenter  J’apprécie         380
Ce genre de choses est un recueil de réflexions, et de souvenirs précieux d'un grand homme qui m'est cher, offert par quelqu'un qui m'est plus que cher pour mon anniversaire. Le ton est humoristique, parfois badin, où l'on imagine notre Rochefort préféré la moustache frétillante et allègre. Puis la plume se fait plus grave, quand sont évoqués ses chers amis disparus: Noiret, Delphine Seyrig:"Que sont mes amis devenus et de si près tenus..."
La surprise est au virage de chaque page tournée, il y a des relents de Queneau, une tendresse à la Tati, bref ce genre de choses et bien d'autres encore!
Mais j'avoue n'avoir toujours pas mis à jour le mystérieux Rochefort et je crois que je ne l'en aime que plus.
Un bon moment de complicité avec ce grand artiste!
Commenter  J’apprécie         353
Au bout de six ou sept citations, je pense que je vais m'arrêter là, il y aurait une citation à faire par page. Je vous épouserais bien,Jean Rochefort. J'aurais juste une toute petite hésitation... votre 'âme-soeur' Edouard Baer n'est vraiment pas mal non plus.. :)
Commenter  J’apprécie         193
Ce petit livre, moins de deux cents pages, écrit en 2013, réédité en 2017, prend une saveur toute particulière quand on le relit alors que Jean Rochefort s’en est allé début octobre, galoper librement vers d’autres horizons.
Ici, il nous livre quelques réflexions, quelques souvenirs fantasques, cocasses, truculents, saugrenus, mais le ton varie en fonction de ce qu’il raconte, il se fait tour à tour : ironique, satirique, colérique, amusé, amer, désenchanté…
Du Rochefort !
Commenter  J’apprécie         150
Quel plaisir de retrouver Jean Rochefort, intact et immortel dans son rythme et sa syntaxe d'équilibriste. Il a cette rare particularité de posséder une écriture siamoise de sa diction et l'on se souvient alors que la littérature peut être "mémoire vibrante", trace sensible d'une enveloppe disparue. Captation fidèle. Rochefort poétique et charmant, aristocratique au beau milieu du ridicule, anglais jusque dans son flegme. On découvre un homme qui sait admirablement décrire de manière souple et rapide en d‘émouvants croquis les personnages souvent notoires qui ont traversé sa vie : Bruno Cremer, Belmondo, Noiret, Marielle. L'absurde, l'humour toujours un peu teinté de spleen, un rire un peu comme un "désolé, excusez-moi." On se délecte de très belles pages, notamment celles évoquant le trio amoureux dans lequel il partagea une femme avec un homme plus mûr qu'il admirait. Relation particulière avec ce rival à qui il s'efforçait de ressembler, anxieux d'être à la hauteur de ses goûts et couleurs. On apprécie aussi les précieuses lignes où Rochefort nous laisse côtoyer "la fameuse bande du Conservatoire" et admirer ses fumeuses techniques de drague ainsi que celles de Marielle et surtout de l'iconoclaste amateur de football qu'est Jean-Paul Belmondo. L'un de mes récits préféré est celui où Françoise Sagan vient chez Rochefort pour discuter d'une éventuelle adaptation théâtrale d'un de ses livres, escortée de l'acolyte Jean-pierre Marielle. La scène est si bien tournée, qu'on entend presque les deux compères étouffer leurs hoquets rigolards et spasmodiques. Les lèvres pincées, les bras serrés autour des côtes, tendus, concentrés pour éviter le fiasco, le fou-rire nerveux inévitable. On savoure et on apprécie en gourmet ces instants rares et partagés. Reconnaissant, je vous remercie de nous avoir laissé vos mots, vos anecdotes afin de pouvoir arpenter à l'envie vos souvenirs. Ainsi l'on vous retrouve dans toute votre élégance moustachue et sensible dans une lecture mélancolique et drôle, à votre image. Vous resterez à jamais cet homme bouleversant, dansant follement sur un air de raī dans un salon de coiffure de province, sous les yeux ébahis d'un jeune garçon. Merci Jean et félicitations à Eugénie Poumaillou, efficace et discrète "aide à l'écriture". (cf citation "petite-fille de dictateur vénézuélien")
Commenter  J’apprécie         132
Oups le temps presse, il ne me reste que 48h pour rédiger mon petit billet sur le curieux bouquin expédié jusqu'à moi par Babelio et les Editions Nova (grand merci à vous !) à l'issue de dernière masse critique.
Je vais donc m'activer, et j'espère que le facétieux moustachu, de là où il est, ne m'en voudra pas de bâcler un peu le travail...
C'est que j'ai pas l'habitude de lire (et encore moins de "critiquer" !) ce genre d'ouvrage, moi ! Un recueil d'interviews disparates, couvrant pas moins de 50 ans de carrière, sur un montre sacré du cinéma français que je connaissais finalement assez peu et pour lequel je n'entretenais qu'une respectueuse estime sans verser pour autant dans la vénération inconditionnelle (il y a déjà un moustachu dans mon coeur, Freddie M. si tu m'entends...) : il faut bien l'admettre, ce livre n'était pas mon premier choix dans la liste proposée par Babelio.
Pour être tout à fait honnête, je ne l'ai sélectionné non plus par hasard, et je comptais bien l'offrir à ma chère maman, qui elle a depuis longtemps succombé à l'élégance blasée et à l'humour pince sans rire du bonhomme.
Et puis comme il faut bien tenir ses engagements et publier une petite chronique, j'ai quand même regardé avec attention de quoi il retournait et je n'ai pas été déçu du voyage !
A travers le jeu classique des questions-réponses, on (re)découvre ici un comédien de grand talent, véritablement habité par la passion de la scène et du cinéma, mais aussi bien sûr par celle des chevaux ("à une époque, être un homme de cheval compétent m'a rendu plus fier que d'être un acteur").
D'anectodes rigolotes en rencontres étonnantes, de bons mots en confidences plus intimes, Rochefort nous régale sans se prendre au sérieux, et alors que l'on peut regretter certaines redites entre les différents texte, on relève parfois au contraire quelques changements de points de vue assumés à mesure que les années passent.
Tout ne m'aura donc pas passionné, mais ces divers entretiens, pour la plupart très instrutifs, m'ont finalement permis de suivre en pointillés la trajectoire d'un artiste inimitable et diablement attachant, qui a su alterner les véritables films d'auteurs et les rôles plus "alimentaires" sans jamais s'en cacher.
Merci encore à Babelio et aux Editions Nova pour ce cadeau qui certainement fera mouche : c'est sûr maman va adorer !
Commenter  J’apprécie         120
La politique vulgarisée vers un lectorat de jeunes d'environ dix ans, à partir de chansons et de petits textes explicatifs.
Le livre sera apprécié par des parents de gauche.
Livre avec un CD audio, texte chanté ou lu par Vincent Delerm, Batiste Rebotier et Jean Rochefort.
Commenter  J’apprécie         90
Un mélange de souvenirs et de chroniques que j'aurais voulu aimer. Rochefort, Marielle, Belmondo, Cremer, Dufilho. Tant qu'il se tient à ses souvenirs c'est agréable. Mais pour le reste c'est dispensable. Dommage.
Il reste les films.
Commenter  J’apprécie         60
"Parfois incompréhensible, souvent émouvant" : oui, voilà qui résume exactement mon sentiment à la lecture de ce recueil, que je recommanderais aux gens à qui je veux du bien, ne serait-ce que pour la pépite "Cinecittà", tellement savoureuse, si finement auto-ironique. Bravo "Roccaforte" !
Commenter  J’apprécie         60
Lecture très inégale. De très jolis passages sur l'amitié de Marielle, Belmondo et les autres.
Des anecdotes, des pensées.
ça fuse, c'est parfois incompréhensible, et souvent très émouvant.
Commenter  J’apprécie         60
Un super ouvrage pour mieux connaitre cet homme au fort capital sympathie et mieux se rendre compte de son impressionnante carrière, émaillée de rencontres cultes.
A travers des interviews retranscrites d’émissions télévisées ou de radios, ou extraites de la presse écrite, étendues sur presque l’ensemble de sa carrière (la première de 1965, la dernière en 2015), nous découvrons ou redécouvrons un acteur intelligent, lucide sur son travail et à l’humour incomparable.
Chaque conversation est datée et sourcée, introduite par un petit texte explicatif fort utile pour resituer le contexte. Elles sont présentées dans l’ordre chronologique.
Pour moi Jean Rochefort est un monument. Il fait dorénavant partie de l’histoire de la culture française, il a toujours su se renouveler avec talent et même brio. Ce livre est un régal, j’y ai appris beaucoup et me suis délectée de la variété de tons employées et axes d’interview utilisées : du Figaro à l’Equipe, de GQ à "C’est pas tous les jours dimanche", en débutant par l’ORTF, on goûte aux multiples facettes du comédien caméléon, un passionné, dont l’enthousiasme et la certaine emphase qui le caractérisait transparait régulièrement, même à l’écrit.
Au début, j’ai un peu picoré par-ci par-là, des bons mots, des morceaux d’entretien, tombant sur des perles avec joie. Mais la construction du livre est extrêmement pertinente et j’en ai bien mieux profité en lisant, ensuite, dans l’ordre : les conversations se répondent, l’évolution de la carrière est visible, c’est très fluide, bien agencé et très intéressant.
Tout au long de l’ouvrage bien sûr on parle de théâtre, de cinéma… cela donne terriblement envie de voir ou revoir de nombreux films !
Certaines retranscriptions parlent moins bien au lecteur que d’autres, ce n’est pas forcément évident de rendre le ton d’une interview de radio par exemple mais globalement c’est vraiment très réussi. C’est drôle car on reconnait bien le style et/ou la ligne éditoriale de certains journalistes ou journaux. La seule partie à présenter des coquilles c’est celle tirée de L’Equipe (où jument devient jugement et éthologie devient ethnologie, c’est un peu bête !).
Mon passage préféré est aussi le plus long, celui de l’entretien "à bâtons rompus" avec Frédéric Beigbeder pour GQ, génial à lire. Pas fan du journaliste, je ne peux toutefois pas disconvenir de la finesse et de la pertinence de cette conversation.
Et tout cela est fort bien mis en valeur par une très jolie mise en page, chaque entretien délimité par une page de couleur, une police de caractère très agréable, et une photo de couverture que j’adore.
Excellent.
Merci aux éditions Nova et à Babelio pour cette Masse Critique de juin.
Commenter  J’apprécie         50
Cette biographie est à l'image du personnage : un peu déjanté. A croire que raconter des bribes de sa vie avec autant de dérision cache une grande pudeur qui l'empêche de se livrer totalement.
Commenter  J’apprécie         30
Ce n'est pas vraiment une autobiographie... mais c'est autobiographique. Des chapitres courts, des anecdotes, un ton caustique et tendre à la fois, qui sait rendre hommage et égratigner au passage (y compris lui-même).
Commenter  J’apprécie         30
Sans ordre chronologique Jean Rochefort raconte ses souvenirs, des bons et des mauvais... certains le hantant toujours la nuit.
Tout en faisant preuve d'autodérision, l'auteur offre là une réflexion nostalgique. On y croise Cremer, Noiret, Belmondo... et même la reine d'Angleterre.
Commenter  J’apprécie         20