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3.96/5 (sur 66 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Montluçon , le 17/08/1964
Biographie :

Jean-Yves Jouannais, né en 1964, est un critique d'art et écrivain français.

Il est l'auteur de plusieurs essais, de romans et d'ouvrages collectifs. Il fut l'un des fondateurs de la Revue Perpendiculaire.

Depuis 2009, il anime le spectacle spectacle/conférence/vidéo L'encyclopédie des guerres visible au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, au Palais du Tau à Reims entre autres.

En 2014, il reçoit le Prix Roger-Caillois catégorie essai.

Source : Wikipedia
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Comment faire passer pour vrai ce qui est faux ? N'est-ce pas le propre de la littérature, entreprise fictionnelle par excellence ? Nous plongeons dans les mondes parallèles de la littérature avec les écrivains Pierre Bayard et Jean-Yves Jouannais. #lecture #litterature #bookclubculture _____________ Venez participer au Book club, on vous attend par ici https://www.instagram.com/bookclubculture_ Et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #bookclubculture Retrouvez votre rendez-vous littéraire quotidien https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqL4fBA4UoUgqvApxm5Vrqv ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-book-club-part-2 Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture

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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Combien d'intelligences sont-elles demeurées libres, simplement attachées à nourrir et embellir une vie, sans fréquenter jamais le projet de l'asservissement à une stratégie de reconnaissance, de publicité et de production ?
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"Les châteaux de sable, je finis par les envisager comme des livres que l'on aurait pu écrire, ou pas, ou partiellement, qui n'auraient pas eu d'ambition artistique, hormis celle de répondre à une obsession, de s'accorder à elle. Les châteaux de sable n'ont pas d'auteur, ils sont des matériaux conducteurs de fable, toujours exactement la même, ont pour vertu cardinale de mesurer le temps et, non seulement font la guerre, mais sont la guerre. Si les châteaux de sable n'avaient pas été la littérature, j'aurais trouvé, dans la littérature justement, milles références aux châteaux de sable. La preuve de l'identité des deux phénomènes, c'est que la littérature avait su traiter, et avait eu le temps de le faire, de tous les aspects, réels, objectifs, comme fantasmés et imaginaires de l'épopée humaine, à l'exception des châteaux de sable. C'est peut-être aussi la raison pour laquelle ma phrase continuait de ne pas me déplaire, parce qu'elle demeurait unique sur cet aspect de la castellologie. S'il m'était venu à l'esprit de compiler les savoirs contemporains comme ancestraux sur cette discipline, mon encyclopédie n'aurait comptée qu'une seule page, composée elle-même d'une unique citations dont j'aurais été l'auteur."
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Nina désire augmenter le coefficient ornemental de l’édifice en ponctuant l’enceinte de pâtés de sable. Elle en réalise six d’assez belle allure. Ce qu’elle a en vue, depuis le début, n’a pas grand-chose à voir avec la nature de mon chantier. Elle construit un château, nécessairement un beau château, pas trop fort le château, plutôt une décoration, l’accessoire stylisé des fables princières qui sont le lot des premières lectures enfantines. Elle tresse une couronne à notre rempart avec l’application et l’amour du beau qu’elle a pu montrer jadis en peignant ses poupées. Puis elle hésite. Sans me regarder, elle abat ses tours. "Trop nul ! C’est même pas beau ! Si t’es d’accord, on fait plus de pâtés. Ça va pas arrêter les vagues." Si je suis d’accord ? Et fou de joie avec ça ! À cet instant, je sais que nous sommes en train de construire le même édifice. Sans plus d’ambiguïté, nous nous liguons contre l’océan, nous faisons la guerre. Elle ajoute : "Il faut consolider les murs sur le côté !" La guerre est l’unique motif de notre activité. Je l’embrasse, ma fille, qui ne m’a jamais paru plus belle.
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Tu parles du critère de "facilité". Tu visualises un site où, à l’évidence, la construction d’un barrage est possible facilement. Est-ce que cela peut être parfois le critère de difficulté qui prévaut ? Un endroit où l’eau est si profonde, le lit si large, que tu te lances un pari motivé par le handicap ?
– Non, jamais. Je suis un gagneur. J’ai toujours détesté les châteaux de sable. On sait dès le début que la marée monte et que la construction va être rasée. Ce n’est pas agréable.
– Donc, tes barrages de rivière ne sont pas concernés par la guerre, hormis, justement, le souci de s’en exclure. Tu n’es pas attiré par le choc.
– Non. Avec les barrages de rivière, il s’agit de trouver un équilibre, une transition éphémère, mais qui a une durabilité plus grande que celle du château du sable.
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La page s’est habituée à votre mutisme face à elle et pourtant, combien fort j’aimerais vous le clamer, parmi les littérateurs du siècle, vous êtes le plus grand, le plus juste, le plus original. Votre silence a plus d’intelligence, de profondeur que le bruit de bien des brasseurs de mots. Seule l’ambition est référence ; la vôtre est immense, indépassable, idéale. Et cela n’a pas à voir avec ce que le populaire entend par l’expression : « il n’y a que l’intention qui compte. » Non, je parle de votre ambition littéraire comme d’un absolu. Si votre silence mérite tant le respect du siècle c’est qu’il est exactement le contraire d’un aveu de médiocrité et d’une incapacité à écrire, mais bien le signe d’un projet aux rivages jusqu’alors inabordés, d’une idée de la littérature si vertigineuse qu’aucun grand homme avant vous ne l’avait conçue. Il existe des écrivains muets comme il existe des volcans en sommeil ; leur nom infernal aux résonnances mêlées de soufre, de feu et de mort n’en fait pas moins trembler les hommes.
[…]
Votre fidèle Marcel Proust
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La tour rompue du château de Heidelberg, Hugo, ailleurs, l'a comparée à un crâne, saisi qu'il fut par les orbites ombrées que son intérieur révèle et ce qui ressemble fortement aux cartilages broyés d'un nez. Il n'est pas sans savoir que ces ruines dont il préfère ne pas citer l'auteur de génie devinrent, au début de son siècle, un symbole du romantisme naissant. Plus qu'un symbole, une matrice artistique, l'état séminal d'un manifeste. Aussi se sent-il démuni, et le ricanement lui reste seul pour oublier que cette ruine précisément a doué de parole sa propre bouche d'ombre, que cet éboulis de guerre vieux de deux siècles n'est autre que la figure fantomatique qui lui dictera son œuvre, infusera dans son esprit le gabarit et les couleurs de son esthétique. Victor Hugo badine, affolé par l'insupportable intuition que sa littérature est précisément née de ce tas de cailloux abattus avec une rusticité, une virulence, un grotesque, une ampleur, une dramaturgie qui deviendront la marque de son style.
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Une plage de Vendée. La Tranche-sur-Mer, le 3 juillet, 15 heures. Nina, 8 ans, Kolia, 4 ans, et moi, commençons un chantier, sable et pierres, sans plan établi. "On va faire un château !" Juste ça. Nous nous accordons sur ce nom de "château", pratique, séduisant, quand je sais pertinemment que ce que nous allons ériger, face à la marée, est un barrage. Un barrage contre l’Atlantique. C’est de guerre qu’il s’agit, dès lors, sans détour. On ne parle pas de cela aux enfants. Surpris en leur compagnie, dans un musée, par une toile de bataille, tandis que le sang y coule à flots, que les corps y sont passés au fil de l’épée, nous détournons leur attention sur les drapeaux multicolores qui décorent le ciel au-dessus des phalanges rompues. On s’entend répondre à leurs questions inquiètes : "C’est un tableau sur le vent."
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Moi, (…) je n’étais fasciné par rien. C’était un regret. C’était à en pleurer tant je le regrettais. Que ce soit la guerre, l’amour, la politique ou tout autre chose – dont les livres-, je n’étais envoûté par rien. J’avais justement souffert de n’avoir jamais vécu sous aucune addiction.
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Emmanuel Evzerikhin couvrit comme photographe toute la bataille de Stalingrad. La ronde enfantine dont il capte le souvenir ce jour-la deviendra le symbole du tournant majeur de la Seconde Guerre mondiale, de ce duel à mort dans le coude de la Volga. Ce groupe demeurera en effet, à l’issue des combats, la seule construction encore verticale dans Stalingrad évanouie.
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L’archiduc Charles, quant à lui, prit la décision de rester sur la défensive, en face de l’audacieux Masséna. Pompée se mit en marche, et vint camper auprès de la porte Colline. Cinna le suivit de près, et campa vis-à-vis de lui. Déjà les 5e et 2e armées polonaises, adossées à la Vistule, forment un ultime bouclier à l’est de la capitale. En face d’elles se déploient les 4e, 15e, 16e et 12e Armées rouges, prêtes à balayer le dernier rideau de troupes qui les sépare de l’Occident. Lord Wellington mit son quartier général à Cartaxo, en face de Santarem, et les deux armées, séparées seulement par le Rio Major, restèrent en présence. Les deux armées restèrent ainsi campées l’une en face de l’autre au cours de l’hiver et du printemps. La division Vandamme a en face d’elle, à moins de cinq cents mètres, la partie russe de la quatrième colonne sous Miloradovitch : de gauche à droite, les régiments de Smolensk, d’Apchéron et de Petite-Russie. Tout à coup, les tranchées s’effondrèrent des deux côtés. Ce fut aussi embarrassant que de voir une dame nue dans son bain ! Les ennemis, de part et d’autre, se sentaient horriblement gênés… Personne ne tira. Les siècles semblèrent reculer au temps où les armées se faisaient face en gardant des manières. Nul ne sonna l’assaut. Les ennemis s’observaient. Les deux armées se voyaient l’une l’autre et campaient face à face ; et comme Vercingétorix disposait des éclaireurs pour empêcher les Romains de faire un pont et de franchir le fleuve, César se trouvait dans une situation fort difficile. Soldats et marins se dévisagent, l’arme au poing, prêts à s’entretuer.
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la marche et ses célèbres adeptes

"Une randonnée à pied doit se faire seul, car la liberté est essentielle; parce que vous devez être libre de vous arrêter et de continuer, et de suivre ce chemin-ci ou cet autre, au gré de votre fantaisie; parce que vous devez marcher à votre allure." Pourtant R-L. Stevenson (oui l'auteur de l'Ile au trésor) n'était pas si seul quand il a traversé nos Cévennes. Il était accompagné de :

son Chien
un Ane
son Perroquet
un Alligator (pour ceux qui confondent avec Capitaine Crochet)

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