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Critiques de Jean-Yves Reuzeau (25)
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Janis Joplin

Une biographie qui parvient à crever le mythe pour aller capturer des moments de la vraie vie de Janis révélés par elle-même et ses proches. Sa correspondance intime traduit les liens étroits l’unissant à ses parents qui l’ont soutenue tout au long de sa vie, et auxquels elle confiait ses doutes, ses angoisses et ses espoirs. De son enfance difficile à Port Arthur, enclave dont très tôt elle a voulu s’évader, à son adolescence meurtrie par l’image qu’elle avait d’elle même et que certains de ses contemporains lui renvoyaient, l’auteur démêle le fil d’un road movie plus axé sur la personne que sur la personnalité qui nous mène du Texas en Californie, de groupes obscurs aux phénomènes flamboyants de la scène californienne des années 60.

Mille détails et anecdotes de sa vie nous la rendent proche et en même temps lui réapproprie son identité en lui rendant sa liberté démystifiée. Joplin devient Janis Lyn, une fille bouillonnante, indomptable, fragile, forte et cassée, portée par cette voix phénoménale qui hurle et gémit la douleur du blues et des plaies non refermées.

La star au boa rose dévoreuse de décibels, d’hommes, d’alcool et de drogues ne se dissocie jamais de l’enfant blessée et lui sera fidèle jusqu’au bout, jusqu’à l’ultime ballade dans laquelle son timbre devenu souffle s’éteindra, fracassé par ses démons.

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Nous, avec le poème comme seul courage

Cette anthologie, réunie et présentée par Jean-Yve Reuzeau, est d’une grande richesse. Pas moins de 84 poètes contemporains l’habitent de leurs mots, leurs émois et leur courage. Cette anthologie, dont les textes sont pour la grande majorité inédits ( Il est important de le préciser) est dédiée aux cinq poètes disparus en 2019, dont mon ami Michel Baglin.

Le thème choisi, c’est le courage, thème du « printemps des poètes2020 » mais aussi, comme le proclame la préface de Jean-Yves Rouzeau, c’est « le courage de s’avouer poète », car ils ne manquent pas de témérités, nos poètes d’aujourd’hui, témoins de notre époque.

Tous francophones, ces 84 poètes viennent de tous les horizons. Certains sont nos voisins quand d’autres vivent au-delà de la méditerranée comme Rim Battal ou Adonis ou encore du Québec comme Nicole Brossard ou José Acquelin.



Point n’est besoin de s’armer de courage pour lire, que dis-je, dévorer, ces 393 pages de poésie vibrante

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Janis Joplin

Le 4 octobre 1970, aux environs d'1 heure et demie du matin, Janis Joplin décédait dans sa chambre de l'hôtel Landmark, à Hollywood, victime d'une overdose d'héroïne. Comme pour Jim Morrison, qui mourra un an plus tard dans son appartement parisien, on ne retrouva aucune seringue ou matériel de drogué sur les lieux : des "amis" bien intentionnés étaient passés par là.



On pense aujourd'hui que Joplin, qui avait replongé dans l'héroïne le mois précédent, sous la houlette de son amie et maîtresse, Peggy Caserta, s'était procuré de la drogue par son fournisseur habituel. Mais que, par un malheureux hasard, l'héroïne ainsi dispensée était exceptionnellement pure. L'organisme de la chanteuse, affaibli par l'alcool, les drogues et le stress, n'aurait pas supporté le choc.



Ainsi s'éteignait, à l'âge de 27 ans, celle que l'on surnomma de son vivant "la plus grande chanteuse blanche du blues."



Dans cette biographie qui se double d'un hymne vibrant à la gloire des sixties et d'une certaine culture, toute pétrie d'utopie et d'humanisme, Jean-Yves Reuzeau fait revivre avec un rare talent cette anti-conformiste par excellence qui eut le malheur de naître à Port-Arthur, au Texas. Passionnée par le dessin et la littérature, l'adolescente comprend très vite que son physique, lui aussi, n'est pas non plus dans les normes tolérées par la petite communauté où elle vit. Dès le secondaire, on lui fait comprendre qu'elle est laide, on la surnomme même - cruauté qu'elle n'oubliera jamais : "le mec le plus moche du campus."



Pour se donner de l'assurance - pour oublier ? pour rêver ? - Joplin se lie d'amitié avec celui qui l'accompagnera jusqu'à sa mort : le Southern Comfort, liqueur de whisky dont elle traînera des bouteilles et des thermos sur toutes les scènes qu'elle visitera. Dans les bars où elle effectue des descentes avec une bande de garçons eux aussi marginaux pour l'époque, il y a de l'alcool, des cigarettes, de la musique et même, dans certains, des lectures de poètes beatniks. Peu à peu, la musique, celle des notes et celle des vers, prend racine en elle et elle s'entraîne à imiter les grandes chanteuses de blues noires : Bessie Smith (qui restera sa référence suprême) et Odetta.



A partir de là, le destin de Joplin est tracé. Il serpente à travers mille petits bars et salles de concert jusqu'à la chambre de l'hôtel Landmark. Mais le succès ne vint pas tout de suite. Joplin l'atteignit en fait lorsqu'elle devint la chanteuse d'un groupe résolument hippie qui s'en cherchait désespérément une : "Big Brother and the Holding Company." Quand elle quitta "Big Brother ...", elle traversa à nouveau une période critique dont elle sortait manifestement - en partie grâce à Paul Rothchild qui fut également l'imprésario des "Doors" et avait l'habitude des personnalités "incontrôlables" - quand la Mort survint pour l'emmener.



Selon sa volonté, les cendres de Janis Joplin furent dispersées dans l'océan Pacifique le 13 octobre 1970. Le 26 du même mois, toujours pour respecter son testament, une fête était organisée à sa mémoire et, en février 1971, sortait son dernier album, "Pearl", considéré comme son chef-d'oeuvre.



Si, par un hasard extraordinaire, vous n'avez jamais entendu chanter Joplin, courez d'urgence vous procurer l'un de ses disques. Vous comprendrez alors pourquoi Jean-Yves Reuzeau l'évoque ici avec autant de tendresse, de pudeur et d'admiration.
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Jim Morrison

Jean-Yves Rezeau a effectué un travail très documenté sur la vie de Jim Morrison, chanteur des Doors et poète, mort prématurément à Paris le 3 juillet 1971.



On s'attache en cours de lecture à ce personnage excessif, sensible, surdoué ( QI évalué à 148, quand même... ) continuellement hanté par les visions poétiques et apocalyptiques formées par son génie créateur. Avec une grande honnêteté, une candeur inouïe, il se livrera à fond sur scène, sans filet, sans recul, sans protection. Ses délires fous, son imprévisibilité, son jeu théâtral, véritable catharsis qui déchaîne les foules, furent d'abord accompagnés et magnifiés par les musiciens du groupe. Mais ceux-ci se lassèrent de la vie trépidante qu'il leur imposait, et leurs relations fluctuèrent rapidement entre amitié et mésentente chronique. Le groupe se produisit quatre années pourtant, pleines de répétitions enfiévrées, de concerts sur la corde raide, d'amours, d'amitiés, de beuveries, de poursuites engagées par le FBI pour atteinte aux bonnes moeurs, de descente aux enfers de l'alcool (pour lui) et de la drogue (pour sa compagne Pamela Courson, fournie par un membre de la jet set parisienne.)



Jim Morrison fuira ses démons jusqu'à Paris pour s'adonner à sa vraie seule passion, l'écriture. Mais ses démons le rattraperont, une nuit, au Rock 'n' Roll Circus.



C'est un des mérites de cette biographie de n'avoir pas limité l'artiste à ses prestations scéniques et d'avoir rendu hommage à la seule vocation qu'il se reconnaissait véritablement : celle de poète.

L'autre mérite étant de brosser un tableau terriblement envoûtant du milieu du rock aux Etats-Unis ces années-là, en opposition à une ambiance générale puritaine et répressive : celles du président Nixon et de la guerre du Vietnam.



Les dernières années de ce gamin enragé dans un corps d'Adonis, qui se voyait comme un clown courant à sa propre perte, furent l'équivalent en intensité d'une vie entière.



Jim Morrison ne voulait pas vivre vieux. Saisi d'intuitions prophétiques, il vit sa mort proche tout en ne désespérant jamais de vivre. Il évoqua dans un de ses derniers poèmes la "salle de bains" de la mort : comme une réalisation macabre, ce fut dans une baignoire d'eau tiède que son corps fut déposé une nuit de juillet 1971.



A l'occasion des morts tragiques, entre juillet 1969 et juillet 1971, de Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin et Jim Morrison, fut créé le tristement réputé "club des 27", qui réunit les artistes célèbres du rock et du blues morts à vingt sept ans. La dernière à l'avoir rejoint le 23 juillet 2011 fut Amy Winehouse.
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Janis Joplin

Biographie sobrement intitulée "Janis Joplin" ; le propos du biographe, ancien acteur de l'industrie du disque par ailleurs, est de mieux cerner la trajectoire d'une étoile filante de la scène musicale américaine de la deuxième moitié des 60's.

Cette biographie s'attelle à comprendre cette jeune personnalité, disparue à 27 ans des suites d'une surdose d'héroïne.

Le biographe rapproche le prénom "Janis" de celui du dieu romain "janus", au double visage. De fait, Janis Joplin oscillera entre plusieurs pôles contradictoires : elle assumera plus ou moins sa bisexualité, dissimulera son manque d'assurance derrière une autorité parfois blessante pour son entourage professionnel et artistique et un exhibitionnisme qui lui permettra d'exceller sur scène. Elle se plaint d'une profonde solitude tout en étant accompagnée en permanence d'amant(e)s plus ou moins bien intentionnés. Elle cherchera inlassablement l'amour, tout en se révélant incapable d'entretenir une relation amoureuse plus de quelques semaines.

De fait, Janis Joplin n'aura pas le temps de mûrir ; sa vie affective est une catastrophe, tandis que la moindre frustration, la moindre angoisse, la rapprochent de la bouteille ou du prochain fix d'héroïne.

Le biographe insiste sur le traumatisme subi par Janis Joplin, alors qu'elle est étudiante au Texas : elle est élue "le mec le plus moche de son université". Il s'agit pour elle de fuir ce conformisme sudiste pour un univers où la différence est non seulement tolérée, mais encouragée : la scène hippie de San Francisco l'adoptera très vite.



Janis Joplin est une fille de son temps, et le biographe dépeint le monde musical us des 60's, dans ses dimensions géographiques et économiques ; San Francisco est la ville créative, expérimentale , où éclosent la vie communautaire, les expérimentations psychédéliques, sexuelles, ... La musique se pratique au sein de groupes, lors de concerts, souvent gratuits, où tous les arts s'entremêlent. New York cultive une image de sérieux, presque européen, et une appétence certaine pour les affaires. Los Angeles cultive son image "cool", tout en flairant le potentiel économique de la nouvelle scène musicale californienne, à graver sur des microsillons.

Ainsi, Janis Joplin se trouve aspirée dans une dynamique qui la dépasse : la construction de sa notoriété nationale, et internationale l'oblige à quitter les concerts festifs et conviviaux de San Francisco pour s'enfermer dans des studios avec des musiciens courrant le cachet, ou pour chanter dans des salles presque vides (comme à l'olympia de Paris ...). Assumant son admiration pour Bessie Smith et Otis Redding, Janis Joplin chante à Memphis devant un public afro-américain, qui l'accueille froidement : pas facile de chanter le blues quand on est blanche....

Au final, le biographe décrit très bien la formidable énergie développée par Janis Joplin :il lui a fallu bien du courage pour exercer un métier d'homme dans un univers machiste, défendre le blues auprès des blancs, quitter le Texas ; chapeau, l'artiste !

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Jim Morrison

Cette biographie de Jim Morrison ne tombe pas dans les travers classiques du genre : étouffer le lecteur de mille détails qui n'apprennent rien. Le livre est documenté, concis et se lit facilement. Il insiste sur une idée cruciale : Morrison vivait mal son statut d'idole qui occultait sa véritable vocation, la poésie. Il dresse aussi le portrait d'un homme tourmenté, de l'enfant instable à la rock star ingérable, au comportement autodestructeur.



Cette vie trop courte et de cette carrière fulgurante (le groupe The Doors a été fondé en 1965 et Morrison s'est éteint en 1971, à l'âge de 27 ans) sont parfaitement retracées. L'entourage est aussi décrit : les producteurs, les conquêtes féminines, les mauvaises fréquentations, les rencontres avec d'autres légendes de cette époque (Joplin, Hendrix, le Velvet...), sa relation agitée avec Pamela Courson. On découvre la passion de Morrison pour le blues et les crooners (Presley et Sinatra).



Si vous appréciez les Doors ou que vous souhaitez en savoir plus sur le "mythe" Jim Morrison, ce livre est fait pour vous.
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Janis Joplin

1961, âgée alors de 17 ans, la jeune Janis Joplin, celle qui allait devenir la « Reine Blanche du Blues », découvre la scène et donne sa première représentation en tant que chanteuse. Au départ, rien ne la destinait à devenir chanteuse. Janis est douée en dessin et passionnée de lecture. Sa mère veut faire d’elle une femme modèle et une institutrice. Mais Janis déteste son Texas natal. Il y règne un fort conservatisme qui jugule les rêves de liberté de la jeune fille. Janis fuit, s’encanaille avec les petits gars du coin et découvre l’alcool, jusqu’à cet instant méchant et dramatique qui bouleversera Janis et la marquera à vie.



Jean-Yves Reuzeau nous livre une biographie attachante sur Janis Joplin. Au fil des pages, on suit cette petite texane, complexée par son physique, qui n’aura de cesse de brûler la chandelle par les deux bouts. De son aventure avec Big Brother and The Holding Company, le groupe qui la révélera au grand public, jusqu’à l’enregistrement du chef d’œuvre « Pearl », l’écrivain nous dresse un portrait d’une femme blessée et meurtrie mais aussi d’une femme libre et généreuse, d’une bête de scène, d’une voix et d’un destin hors du commun.



Le livre est très agréable à lire et nous immerge dans un univers addictif. J’ai apprécié les photos en milieu de livre, toutes les notes en fin où l’on peut trouver la chronologie des dates clés dans la vie de Janis, une bibliographie et une discographie. A la lecture de cette biographie, je n’ai qu’un seul regret : celui de l’avoir terminé.
Lien : http://horizon-magazine.fr/?..
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Janis Joplin

Biographie de Janis Joplin (1943-1970). Le magazine Rolling Stone, sur sa liste des 100, l’a classé 46e dans celle des grands artistes et 28e sur celle des plus grands chanteurs. On suit son parcours, de son enfance au Texas à son décès. Entre les deux le chant, la musique, le sexe, la drogue, l’alcool, les rencontres avec d’autres stars de ces années-là. Contrairement à d’autres, ses parents ont toujours été présents pour elle. Bio fournie et détaillée, trop peut-être. Trop long, je me suis essoufflée sur la fin. Peut-être aurai-je dû espacer un peu plus cette biographie avec celle de Hendrix, vies similaires (normal mêmes lieux, même époque).







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Janis Joplin

Janis Joplin naît le 19 janvier 1943 à Port Arthur, au Texas. Passionnée de musique et de dessin, la jeune femme ne se sent pas à sa place dans cette petite ville aux mentalités étriquées. Souvent rejetée, elle est élue « garçon le plus moche du campus », mauvaise blague qu’elle n’oubliera jamais et qui influencera sûrement son caractère et ses attitudes. Sa famille aimante et surtout très tolérante la laisse tenter sa chance dans la musique du côté de San Francisco. Même si le succès peine à arriver, Janis trouve sa place dans cet eldorado devenu le repère de toute une génération de jeunes idéalistes, révoltés contre la société de consommation, opposés à la guerre et à la recherche d’une liberté totale, du corps et de l’esprit.





Janis aime séduire. Il s’agit même d’un besoin . Les hommes, en particulier les plus beaux d’entre eux, et les femmes, dont la compagnie semble la rassurer. Ses rapports aux hommes sont plus compliqués, Janis ayant développé un complexe la conduisant à vouloir dominer et à séduire en permanence.



Au-delà de ce besoin de séduire, il y a surtout cette nécessité d’être aimé. Janis Joplin doute d’elle-même, de son physique, de son talent, qu’elle travaille, qu’elle affine pourtant.



La chanteuse, après avoir failli renoncer à son rêve, notamment car elle a conscience de son penchant pour l’alcool et les drogues dures et du danger que représente par conséquent une ville comme San Francisco, finit par être intégrée dans un groupe déjà formé, le Big Brother and the Holding Company. Viennent alors les premiers concerts et les premiers contrats. Janis Joplin prend très vite le dessus sur le groupe et attire tous les regards. Son producteur souhaitant de plus en plus en faire une artiste solo, le groupe éclatera, cédant la place à une nouvelle formation, le Kozmic Blues Band. Ces débuts en solo seront complexes, l’alchimie du groupe n’étant pas des plus évidentes.



Janis Joplin marque par son talent de chanteuse, grâce à sa voix influencée par la musique noire qu’elle adore et qui lui permet d’exceller dans des registres rock, folk et blues. Au début très réservée sur scène, elle se révèle très vite complétement dans son élément. Elle vit ses chansons, tape des mains, saute, danse,… Elle frappe aussi le public par son caractère, ses réparties cinglantes, et ce rire si fort et provocant.



Mais Janis Joplin vit avec ses démons. Elle semble émotionnellement immature. L’alcool et les drogues dures lui servent d’échappatoire. Craignant les drogues dures, comme l’héroïne, Janis fait des promesses à ses proches, consciente du danger, mais finit toujours par ressombrer. Jusqu’à ce jour d’octobre 1970 où elle est retrouvée morte suite à une overdose dans sa chambre d’hôtel.



C’est une biographie passionnante que nous livre Jean-Yves Reuzeau. Il ne se limite pas à son sujet principal mais situe la vie de Janis Joplin dans un large contexte sociologique, politique et culturel. L’époque est aux hippies et aux beatniks. Janis Joplin se situe plutôt du côté des beatniks, malgré ce qu’on pourrait croire...



À travers les rencontres et les relations plus ou moins poussées de Janis, on croise Jimi Hendrix, Leonard Cohen, Jim Morison, Otis Redding, etc., et c’est toute la bande son d’une époque qui se fait entendre.



Cependant, on se perd un peu parfois, car la narration thématique croise par moments la narration chronologique entraînant quelques répétions inutiles. Le livre demeure un documentaire riche et passionnant sur une femme captivante, et au-delà un documentaire précis d’une époque que l’on voit naître sur la côte ouest américaine, auprès de jeunes idéalistes, aux cheveux longs et fleuris, et disparaître sous les nombreuses overdoses et un retour cruel à la réalité…
Lien : https://cafeantidote.wordpre..
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Jim Morrison

Epoustouflant. Une biographie idéale pour découvrir les Doors, groupe de Rock mythique, mais surtout son leader, Jim Morrison. On s'aperçoit, grâce au style d'écriture fluide et métaphorique de Reuzeau que le Roi Lézard n'était pas qu'un sex symbol provocateur, un vulgaire Nitzschéen parmi tant d'autres, mais un être sensible, humain, et surtout : un poète. C'est son ascension fulgurante, et sa déchéance que l'auteur nous dépeint. C'est léger tout en étant grave, inéluctable, fort, bouleversant...

J'ai adoré ce bouquin que j'ai lu au moins 3 fois. C'est comme si nous aussi, on étaient des amis intimes de Jim, en le refermant...

Très bon style, à lire, vraiment !
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Janis Joplin

4 octobre 1970

Dans une chambre d'hôtel, à Hollywood. Seule. Janis Joplin meurt d'une overdose.



De son enfance, dans un Texas ségrégationniste, Janis se rappellera toujours des moqueries à l'école. On lui dit qu'elle est laide, on l'appelle le garçon. Sa scolarité sera marquée par le harcèlement.



Quand elle revient, des années plus tard, à Port Arthur, boa autour du cou, ses cheveux comme une crinière, et ses vêtements colorés, elle pense prendre sa revanche. Et repart blessée.

Là encore, elle n'aura reçu qu'indifference et railleries.



De Janis, on sait les amoures folles. Hommes et femmes. Son coup de foudre pour Jimi Hendrix.

Sa voix fabuleuse, sa voix comme un cadeau, éraillée, blessée, qui balance tous ses excès, cry baby, et vous pleurez avec elle, parce que c'est impossible de faire autrement.

On sait la drogue.

L'alcool.



Je voudrais qu'on se souvienne de l'énergie de cette femme sur une scène. Sa fougue. Sa trempe. Même pas peur, Janis. Elle est une des rares femmes, et blanche de surcroît, à oser envoyer du rock, du blues, à grimper sur une estrade comme on va au combat.

Mais sans armure.



Voilà, je voulais lui rendre hommage aujourd'hui.

4 octobre 2022.

Sa voix fait partie de ma vie depuis toujours.

Elle m'a inspirée.

Bouleversée.

Comme elle, j'ai dû, certains soirs, non pas chanter à pleine gorge, mais fredonner des sanglots dans la gorge, Work me Lord, un verre de trop à la main.

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Janis Joplin

Dans ce livre, point de préjugés sur le Flower Power mais une vraie plongée dans ce que cela a pu signifier pour une génération. Point de racontars sur l'amour de Janis pour la bouteille mais une explication quasi psychologique de son rapport à l'alcool. Sans compter la drogue... Qui aura raison de sa voix unique et de son énergie inoubliable.



Remarquable document consacré à la plus grande chanteuse de blues blanche de tous les temps !
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Jim Morrison

L'histoire : Celle du leader des Doors, Jim Morrison, arrivé au sommet de la gloire en un album, et qui pour vivre intensément, aura le même destin tragique que ses amis du "Club des 27". Fils de militaire, James Douglas Morrison se montre très jeune réfractaire à l'autorité, marqué par une certaine recherche mystique, porté sur les arts, la littérature, la psychologie, et surtout épris de liberté. Son parcourt atypique le mènera assez jeune loin "des siens", qui ne semble pas comprendre ses aspirations, et c'est là que lui pousseront les ailes qui feront de lui l'icône d'une génération, le poète maudit. Mais son désir de liberté est à ce point présent qu'il en devient destructeur quand il passe par la provocation extrême dans un pays en pleine mutation, entre ségrégation et mouvements sociaux, assassinats en séries et guerre du Vietnam. Sexe, drogue et Rock & Roll sont les moteurs de cette génération d'artistes et Jim Morrison en est fervent consommateur, brûlant la vie par tous les côtés, ne se connaissant aucune limite, même pas celle de la santé. Malgré tout, plus de quarante ans après sa mort, son nom reste, au même titre que celui de ses tristes comparses morts à 27 ans, dans toutes les têtes, et on fredonne encore ses paroles acérées ou lascives.



Le style : Jean Yves Reuzeau a pris le parti de proposer une biographie chronologique, découpée par année, chacune titrée et introduite par deux citations. La vie de l'artiste y est très détaillée, mais est également replacée dans un contexte à la fois historique, sociologique et artistique qui permet de comprendre à la fois le décalage qu'il pouvait y avoir entre cet homme et la société qui l'entourait, le contexte qui le poussait peut-être à réagir ainsi, et l'influence des mouvements artistiques de ces années sur les différents courants de pensées dans la mutation du pays. On sent une recherche, probablement longue, certainement très poussée, et passionnée, pour rassembler une quantité impressionnante d'archives et de témoignages permettant d'étayer le propos. Et le tout est retranscrit avec une fluidité qui fait que cette biographie se lit aussi bien qu'un roman, sans avoir la légèreté de certains ouvrages de ce type se contentant d'enscenser les artistes. D'ailleurs, malgré une visible admiration pour l'artiste, à aucun moment je n'ai ressenti à la lecture une quelconque mise sur un piédestal de Jim Morrison, ses côtés aussi bien positifs que négatifs étant abordés avec une apparente justesse.



Et la couverture alors ? Que serait une biographie sans son sujet principal en couverture ? Deux très belles photos, un fond rouge - pour la seconde - fort évocateur.



En conclusion ? Lorsque j'ai postulé pour ce partenariat, c'est un sentiment de nostalgie que je m'attendais à ressentir en lisant cet ouvrage. Souvenir de mes 17 ans, de mes albums écoutés en boucle, du film de Oliver Stone, de Personne ne sortira d'ici vivant, de Seigneurs et nouvelles créatures et d'Une prière américaine, mes livres de chevet l'été de mes 18 ans.... C'est finalement tout autre chose que j'ai ressenti en lisant ce livre. Tout d'abord cet ouvrage est extrèmement complet et détaillé, mais pas dans un sens "paparazziesque" du terme. On y trouve un contexte, des liens et des ramifications autour de l'artiste, on y découvre finalement une petite histoire dans la grande Histoire. Les années 60 aux Etats Unis sont une période qui m'intéresse particulièrement, je pense l'avoir déjà dit ici, et le fait de (re)découvrir certains éléments au travers du prisme de l'industrie musicale californienen est passionnant à mon sens. Et j'ai redécouvert aussi un homme torturé, voué à se brûler les ailes, destructeur pour lui comme pour les autres, mais malgré tout fascinant. Le livre de J.Y. Reuzeau m'a donné non seulement envie de ré écouter les Doors, mais aussi d'en découvrir plus sur d'autres icônes qui ont croisés le chemin de Morrison. L'auteur a écrit la biographie de Janis Joplin dans la même collection.... je me laisserais bien tenter ..
Lien : http://sofynet2008.canalblog..
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Ces instants de grâce dans l'éternité

C'est le printemps des poètes, un bel événement auquel je n'avais pas porté attention les années précédentes. Et pourtant la beauté est si essentielle dans notre monde, la beauté se donne si librement à travers la poésie. Là où la danse demande des heures d'entrainement quotidien pour commencer à effleurer la grâce, là ou la littérature est l'oeuvre d'une vie, le poème est l'oeuvre d'un instant, un instant qui touche l'infini.

Alors j'aborde ce moment particulier avec un livre publié pour l'occasion qui donne la parole à 116 auteurs contemporains sur la question de la grâce, justement. J'y découvre des nouveaux noms, mais je n'oublie pas non plus Julien Schricke qui aurait mérité sa place dans ce recueil.

On y trouve des noms très connus comme Christian Bobin, Cécile Coulon, ou Charlélie Couture, mais la magie de cette anthologie, c'est qu'ils se glissent naturellement dans cette belle litanie (au sens noble du mot litanie, comme la "litanie des saints") sans éclipser les autres textes. Bobin, pour moi un grand maître, inégalé, de l'instant présent, y cotoie de parfaits inconnus dans la plus grande simplicité. Il doit sourire dans son linceul en pensant que ses mots reposent humblement au milieu de centaines d'autres dans ce cénotaphe des mots si vite écrits, si vite oubliés.

J'arrête ici mon élégie,

Mes mots n'ont pas l'ampleur

De ceux d'un grand poète,

Car je leur prête trop d'importance,

Ils sont si vains à cet instant précis,

Ou je les écris,

Ou vous les lisez,

Qu'ils sont déjà oubliés!
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Janis Joplin

Biographie d’une icône de la musique des années 60-70, ce livre est également celle de la femme derrière l’artiste et de toute une époque et de sa culture.



Si on en croit le ticket qui était resté à l’intérieur, ce livre traînait dans ma bibliothèque depuis août 2015. Il m’avait été offert par l’éditeur pendant une opération 2 achetés = 1 offert, sans laquelle je n’aurais probablement jamais su qu’il existait. Et ç’aurait été dommage, parce que ç’a été une lecture vraiment très intéressante!



Bon, évidemment, si vous ne vous intéressez ni à la musique, ni à l’époque dont il est question, ce bouquin n’aura aucun intérêt pour vous, passez votre chemin. Mais si, comme moi, vous vous intéressez à ces sujets, votre curiosité sera au moins en partie satisfaite.



De nombreux musiciens et groupes sont cités, remis dans le contexte musical et social, avec bien sûr Janis Joplin au centre du livre. L’auteur explique quelles sont ses influences, les rencontres qu’elle a faites, son évolution en tant que personne et en tant qu’artiste.



J’avoue avoir eu un peu de mal par moments, parce qu’il y a pas mal d’énumérations de groupes et d’artistes qui m’étaient inconnus. Il y a aussi quelques répétitions de faits qui ne font qu’épaissir le livre. La lecture est assez longue, parce que le texte est dense et qu’il y a beaucoup de noms à retenir.



Malgré tout, j’ai apprécié ce livre grâce auquel j’ai appris énormément de choses, découvert de nombreux musiciens et redécouvert une artiste qui m’a parlé.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Ces instants de grâce dans l'éternité

Quelques belles redécouvertes et découvertes (Maulpoix, Maria Baros, Cliff, Mouton...) et enfin présent en bonne place, un auteur que j'adore et que je suis depuis ses débuts, Grégory Rateau. Ses poèmes touchent et bousculent, une rare exigence dans l'écriture, un style qui lui est propre, de sacrées références, une authenticité payante car son lectorat grandit. L'un de ses poèmes est extrait d'Imprécations nocturnes (citation disponible), le recueil qui ne cesse de faire parler de lui et à raison.
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Janis Joplin

Pour moi ce livre est une mine d'or.... étant passionné des années 60 ,la génération beatnik, j'ai appris plein de choses ! Autant l'auteur nous parles de Janis Joplin mais il y a plein de petites anecdotes sur cette époque complément déjanté ! Étant née en 91 je n'ai pas vécu cette époque mais avec ce livre j'ai fait un retour en arrière très sympa !
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Janis Joplin

Anna ?
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Ces mots traversent les frontières

Pour ce thème du printemps des poètes, je m'attendais à quelque chose de plus marqué par l'actualité en Ukraine.

Mais comme le dit Charles Juliet dans sa contribution à ce recueil :

"Le mot Frontières évoque immédiatement ce qui sépare les différents pays, et aussi les douanes, avec la vérification des pièces d'identité. Mais il existe aussi des frontières d’une tout autre nature : ces frontières intérieures dont on n'a pas conscience, mais qui n'en sont pas moins réelles. Elles nous restreignent, nous retirent nos libertés."

Ok pour ces autres aspects du mot "Frontières" mais je ne m'y suis absolument pas retrouvé dans ce recueil annuel. Très peu de textes ont su arrêter mon regard, ont su me retenir, hélas.



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Le désir en nous comme un défi au monde

Lu dans le cadre du printemps des poètes 2021 sur le thème du désir. Belle anthologie de 94 poètes contemporains. J'était curieux de voir comment le sujet allait être traité. Allais je lire environs 400 pages sur le désir de l'autre sexe ?

D'où mon choix d'une anthologie pour avoir une diversité de formalisation du désir.

Le désir de se sortir de cette crise sanitaire, ledésir de l'autre, etc ... Mais aussi le coté sombre du Désir : les dangers du désir maléfique de l'homme pour la femme, le désir créée par la société de consommation et ses publicitaires,

Au final un désir ... de mieux connaitre certains poètes dont les recueils sont venus completer ma pile de livres à lire : Julien Boutreux, Willima Cliff, Abdellatif Lââbi, Yvon Le Men, Hervé Le Tellier et bien d'autres.

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