Citations de Jean d` Aillon (601)
Le trésor du Temple ! Serait-il possible que Roger de Rabutin ait découvert une information permettant de le retrouver ? Conti avait souvent entendu parler des templiers et de leur richesse. Au cours de ses études , il avait même lu quelques textes troublants sur les cinquante chariots pleins d'or qui auraient quitté le Temple la veille de l'arrestation de Molay. Avec une telle fortune, ne deviendrait-il pas bien plus riche que son frère ? Et sa sœur, qui manquait toujours d'argent, tomberait immanquablement dans ses bras ! Le jeune prince se souvint alors de la phrase prononcée par un acteur nommé Poquelin qu'il avait vu jouer au jeu de paume de la Croix-Noire, près du port Saint-Paul : L'or donne aux plus laids certain charme pour plaire.
Ils passèrent une petite forteresse, le Châtel-Sarrasin, qui protégeait la porte Notre-Dame, une fortification flanquée de deux grosses tours. De nombreux campements de fortune étaient érigés au bord de l'eau. Certains ne comprenaient qu'un ou deux pavillons de toile à toit conique, d'autres plusieurs brehants en peau de vache peinte et décorée, avec de véritables chambres et des écuries.(p.125)
- Quand les Anglais auront quitté la France, je les aimerai comme mes frères ! promit la Hire en riant.
N’oublie pas que tu n’as pas de cheveux ! Cependant ne t’inquiète pas, en général ceux qui nous approchent ne nous dévisagent jamais. Ils ont trop peur de nous.
Le manque de main-d’œuvre devenait de plus en plus épineux car, pour travailler en plein soleil cette terre aride et dure comme de la pierre, il fallait des hommes jeunes et vigoureux. Une denrée rare et chère au marché des esclaves.
« l’Archiprêtre débauche les femmes dans les contrées qu’il traverse, il corrompt les vierges et violente les veuves, il porte ses mains sacrilèges sur les religieuses… »
Dans cet incroyable désordre, le vacarme ne cessait jamais : les braiments stridents des ânes et des mules, les jappements des chiens, les couinements des cochons ou les bêlements des moutons se mélangeaient avec les cris assourdissants des marchands. Ce tumulte était ponctué par les cloches des églises et des couvents qui carillonnaient à tout moment ou par les chants lugubres des flagellants qui traversaient la foule en procession.
La guerre contre l'hérésie servait surtout de prétexte à des changements de suzeraineté. En vérité, la lutte était entre Toulouse et Bordeaux.
- La croisade vise à faire rentrer les hérétiques dans le sein de l’Église, et non à les massacrer. Or, c'est bien ce que feront ces bandes d'estropiats, se hérissa Guilhem.
- Vous avez raison, messire, mais les refuges d’hérésie où j'expédie les ribauds sont des bourgs bien défendus sur lesquels ils se briseront les griffes. Personne ne les plaindra, s'ils sont exterminés.
Ainsi l’Église, qui avait exigé cette croisade, se débarrassait de ses plus insupportables fidèles en les faisant meurtrir par les prétendus hérétiques qu'elle voulait combattre ! Le cynisme des religieux chrétiens était infini, songea Jehan avec effarement.
Je ne comprends rien à cette croisade. Pourquoi les barons du Nord s'en prennent-ils aux cathares qui sont de bons chrétiens ? Que ne vont-ils pas en Terre sainte tuer les infidèles ? Les cathares ne font de mal à personne et vénèrent Dieu autant qu'eux.
Le chanoine n'osa poursuivre et Guilhem ne put retenir un sourire sarcastique. Décidément les catholiques le surprendraient toujours. Les religieux se montraient toujours fins casuistes quand il s'agissait d'assouvir leurs instincts !
Puis il se morigéna. A Rome également les juifs des deux sexes pratiquaient la science médicale avec talent. Barons et prélats s'abandonnaient d'ailleurs sans scrupule aux soins de cette race lorsqu'ils étaient blessés ou malades, alors que le reste du temps ils en disaient pis que pendre.
[...] il n'était point besoin de chapelle pour prier, et l’Église de Rome ne ressemblait en rien à ce qu'avait souhaité le Christ pour le salut des hommes.
- Pourquoi ? Pourquoi transporter une dépouille humaine dans ce lieu sacré ? s'étonna le chancelier.
Qu'on ait déposé un cadavre ensanglanté dans l'église le choquait plus plus que le meurtre. Il est vrai que c'était une fille de peu.
Devant l'autel, ils le hissèrent et l’étalèrent, le ventre ouvert bien visible, toutes entrailles dehors.
- Filons ! ordonna le chef, tandis que le complice caché dans l'église se signait discrètement, espérant que le Seigneur pardonne leur sacrilège.
Mais plus qu'une loyauté envers tel ou tel parti, ce qui guidait Michel de Lallier, c'était son désir de paix. Car sans sécurité, pas de négoce, et aucun moyen honnête de s'enrichir.
Vous l'ignorez peut-être, mais nos prébendes sont versées avec une grande irrégularité. Or, tout devient très cher à Paris : la nourriture, le vin, les vêtements, les fourrures, le bois de chauffage. Quand je parlais à Jacotin de mes difficultés financières, il se moquait. lui semblait ne manquer de rien. Un jour, il me dit qu'il ne comprenait pas comment je pouvais être dépourvu d'argent alors que j'étais entouré de tant de richesses.
En voyant le sergent de Gaston débouler de la sorte, Louis comprit qu'il s'était produit quelque chose de grave.
-Il faut venir monsieur ! On vient de de retrouver M. Manessier mort.
C’est une grande habileté que de savoir couvrir son jeu.
Nos gens doivent se souvenir de cette exécution durant des années et des années car on ne défie pas impunément l’autorité de son seigneur et maître.