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Citations de Jeannette Walls (56)


Elle (la mère) n'était pas pour les lunettes. Quand on avait de mauvais yeux, il fallait les exercer pour qu'ils se renforcent. Les lunettes c'était les béquilles. Cela empêchait les gens à vue basse d'apprendre à voir le monde par eux-mêmes.(p132)
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Elle disait que nous étions magiques, toutes les trois. Que même si elle devenait très célèbre un jour, rien ne compterait jamais plus à ses yeux que ses deux petites filles adorées. Que nous formions une tribu. La tribu des trois. Que trois était un chiffre parfait.
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Les jeans, on ne les lavait pas du tout. Ça les faisait trop rétrécir et ça abimait la toile. On les portait donc jusqu'à ce qu'ils fussent luisants de boue, de fumier, de suif, de bave de bestiau, de lard, de graisse d'essieu, d'onguent pour sabots - et puis on les portait encore un peu. Finalement, les jeans arrivaient à un point de saturation où ils ne pouvaient se salir plus, où ils avaient la consistance de la toile cirée et devenaient non seulement imperméables à l'eau mais aux ronces. Vous saviez alors qu'ils étaient "faits". A ce degré de mise en forme, les jeans avaient la classe d'un jambon fumé ou d'un vieux bourbon, et aucun cow-boy n'aurait consenti, même contre paiement, à ce que vous laviez le sien.
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Nous étaient également venues aux oreilles ces installations sanitaires dont disposaient les maisons chics de la côte est. Au Texas occidental, personne n'en avait. La plupart des gens d'ailleurs, y compris mes deux parents, considéraient qu'il aurait été infect et dégoûtant d'avoir des toilettes chez soi. "Qui, nom de Dieu, voudrait avoir ses chiottes à l'intérieur?" demandait papa.
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Certains hommes ont le vin mauvais, d'autres ont le vin triste. Quand mon Clarence s'enivre, ça le fait gigoter. Il a le vin dansant, m'explique tante Al.
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Lisa n'avait jamais pu résister à un jeu de mots. Raison pour laquelle elle adorait le nom de notre nouvelle ville Lost Lake, le Lac Perdu. "Partons à sa recherche", lançait-elle, ou : "Je me demande qui a bien pu l'égarer" ou encore : "Il pourrait demander son chemin pour rentrer."
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«  Maman disait toujours que les gens se font trop de soucis à propos de leurs enfants .
C’est bien de souffrir quand on est jeune, expliquait- elle.
Cela immunise le corps et l’âme. Et c’est pourquoi elle ne prêtait pas attention à nos pleurs . »
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- Maman, ce jambon est plein d'asticots.
- Ne sois pas si difficile. Contente-toi d'enlever les parties atteintes. L'intérieur est parfaitement comestible.
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Ceux qui se donnent la mort pensent en finir avec la souffrance. En fait, ils se contentent de la transmettre à ceux qu'ils laissent derrière eux.
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Rien ne troublait le silence de la forêt, en dehors du bruissement occasionnel d'un écureuil, filant sur le tapis de feuilles humides. Tous à genoux, nous ramassions des châtaignes.
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Papa avait perdu son emploi à la mine de gypse et nous n’avions plus du tout d’argent à la fin de l’année. Le soir de Noël, la nuit tombée, il nous a emmenés l’un après l’autre dans le désert. (…) J’avais cinq ans cette année-là. Je me suis assise près de lui et nous avons regardé le ciel. Papa adorait parler des étoiles. (…).
- Montre-moi ton étoile préférée, m’a-t-il demandé, ajoutant que je pourrais l’avoir pour de bon. C’est mon cadeau de Noël.
- Tu ne peux pas me donner une étoile, ai-je rétorqué. Les étoiles n’appartiennent à personne.
- C’est vrai. A personne d’autre. Il te suffit de déclarer qu’elle t’appartient avant que quelqu’un d’autre ne le fasse, exactement comme ce métèque de Christophe Colomb a proclamé que l’Amérique appartenait à Isabelle de Castille. Déclarer qu’une étoile t’appartient, c’est tout aussi logique.
J’y ai réfléchi un instant, puis j’ai pensé que papa avait raison. Il avait toujours le chic pour tourner les choses de cette façon.
Je pouvais choisir n’importe quelle étoile, sauf Bételgeuse et Rigel, parce que Lori et Brian se les étaient déjà appropriées.
J’ai levé les yeux vers les étoiles en essayant de savoir quelle serait la meilleure. (…) Il y en avait une, en particulier, à l’ouest au-dessus des montagnes mais bas sur l’horizon, qui brillait plus que toutes les autres.
- Je veux celle-là.
Papa a souri.
- C’est Vénus.
(…) J’admirais Vénus bien avant Noël. On la voyait en début de soirée, brillant à l’ouest de l’horizon, et quand on se levait tôt on pouvait encore la voir le matin, quand toutes les étoiles avaient disparu. (…)
Et il m’a donné Vénus.
Ce soir-là, au repas de Noël, nous avons tous discuté de l’espace. (…)
Nous nous sommes moqués de tous ces mômes qui croyaient au mythe du Père Noël et qui n’avaient eu que des jouets en plastique sans valeur.
- Dans bien des années, quand toute la camelote qu’ils ont eue sera cassée et depuis longtemps oubliée, a dit papa, vous aurez encore vos étoiles.
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Les effluves malodorants me firent regretter un instant mes toilettes chic achetées par correspondance, leur cuvette de porcelaine, le couvercle en acajou et la chasse d'eau à chaîne. Je songeai en prenant place que l'habitude du luxe devient un besoin... qui disparaît dès qu'il faut s'en passer. Entre avoir besoin d'une chose et la vouloir, il y a une grande différence - que la plupart des gens ont du mal à percevoir.
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Quand Dieu ferme une fenêtre, il ouvre une porte. Mais c'est à toi de la trouver.
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Ceux qui se donnent la mort pensent en finir avec la souffrance. En fait, ils se contentent de la transmettre à ceux qu'ils laissent derrière eux.
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Papa commençait à en avoir par-dessus la tête de la vie citadine. "J'ai l'impression d'être un rat dans un labyrinthe", me disait-il. Il ne supportait pas la façon dont tout était si organisé à Phoenix : cartes de pointage, comptes bancaires, notes de téléphone, parcmètres, déclarations de revenus, réveille-matin, réunions de parents d'élèves, enquêteurs d'instituts de sondage venant sonner à votre porte et se mêlant de vos affaires. Il ne comprenait pas tous ces gens qui ne sortaient du confinement de leur maison climatisé que pour s'engouffrer dans une voiture climatisée et s'enfermer de neuf heures du matin à cinq heures du soir dans des immeubles de bureaux climatisés, à peine plus réjouissants, selon lui, que les murs d'une prison. La seule vue de toute cette population qui se rendait sagement au travail le rendait claustrophobe et lui donnait la bougeotte. Il récriminait. Nous allions nous amollir, devenir trop dépendants du confort matériel et perdre tout contact avec la nature.
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- J'ai prié tous les jours pour revenir au ranch Ou bien Dieu n'existe pas, ou il ne m'entend pas.
- Bien sûr qu'il existe et qu'il t'entend. Mais il a le droit de te dire non.
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L'endroit où vous avez grandi vous parait toujours plus petit que dans votre souvenir, dit-on. Ce fut le cas pour moi quand je finis par atteindre le ranch. Je ne sais si c'était dû à l'effet de grossissement de la mémoire, ou au fait que moi-même j'avais grandi. Peut-être les deux.
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Les seuls animaux qui parvenaient à survivre dans la région étaient des créatures à écailles, comme les serpents, et sans babines, comme les hélodermes ou les scorpions, et les gens comme nous.
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Elle avait quelques années de moins que notre mère, et maman aurait sûrement dit qu'elle aurait pu être jolie, à condition de prendre un peu soin d'elle. Mais Doris ne portait que des blouses d'intérieur et traînait ses pantoufles comme si elle était trop fatiguée pour les soulever.
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Chacun était bon en quelque chose, l'astuce étant de trouver quoi, et de s'en servir pour lui apprendre tout le reste. (p.99)
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