8 août 2022
Join us for this online event with award-winning Canadian author, Mary Lawson. Marys new novel A Town Called Solace is set in the frozen north of Canada in 1972 and is a novel about childhood trauma, painful histories that need reckoning with and the moments in life when we can change for the better. Mary will be in conversation with Nadine O'Regan.
Tu passes ta vie – enfin, celle de ton gosse – à le préparer à voler de ses propres ailes, à essayer de lui offrir une bonne éducation pour qu'il ne soit pas limité dans ses choix, à mettre un peu de côté tous les mois, quoi qu'il arrive, pour qu'il puisse aller à l'université s'il en a envie, et voilà qu'un jour, bam, ton gamin se barre, et au lieu d'être tout content, tu as l'impression que le monde s'écroule autour de toi.
Il ne pensait plus qu'à la mort. Elle ne le quittait pas un instant le jour, hantait ses rêves la nuit. Lorsqu'il lisait les journaux, elle lui sautait aux yeux. Qu'il s'agisse d'un seul décès ou de disparitions en masse, d'un meurtre ou d'un génocide, d'une guerre, d'une famine, d'une épidémie, d'une maladie, elle l'appelait, attirait son attention. Le matin précédent, la rubrique nécrologique du Globe and Mail comptait quatre colonnes et Tom n'avait pas pu s'empêcher de lire chaque avis. On aurait dit que son cerveau tournait en rond, comme un rat en cage, pour essayer de trouver une manière de rationaliser ce qui était arrivé. Regarde tous ces décès, lui disait-il. Tout le monde meurt, alors, pourquoi en faire un drame ? Tout le monde meurt, et il faut le prendre au pied de la lettre, c'est-à-dire à chaque seconde du jour ou de la nuit. Certains meurent vieux, d'autres jeunes, mais ils meurent tous, et le fait que quelqu'un trouve une mort précoce ne change rien à l'ordre du monde. Çà n'a aucune importance parce que rien n'en a dans l'ordre du monde.
Nous semblons programmés pour chercher des réponses. Quelque chose se produit et il nous faut savoir pourquoi. Nous nous creusons la cervelle, nous essayons de suivre tel ou tel raisonnement, d'en chercher un qui puisse coller à notre cas de figure. Mais souvent, il n'y a pas de réponse, ou alors il y en a trop.
Il y avait une vérité à connaître sur le mariage, avait-il pensé une nuit à 3 heures du matin. Il faudrait prévenir les gens : réfléchissez bien avant de vous engager, parce que vous ne vous sentirez jamais, jamais aussi seuls qu'en étant malheureux en ménage.
Il y a une loi de la nature - du moins de la nature humaine - qui stipule qu’on ne doit jamais, au grand jamais, se dire que les choses s’arrangent enfin, parce que le destin ne pourra pas s’empêcher, à un moment ou à un autre, de vous faire un croche-pied.
C’est peut-être une question de conjugaison. Ou de grammaire. Notre amour a existé, existe toujours et continuera d’exister. Dans le grand continuum du temps, peut-être que ces distinctions cesseront d’être.
Avoir beaucoup de monde autour de soi ne veut pas dire qu'on ne peut pas se sentir seul.
- J'essaie de ne pas me projeter trop loin dans le futur et de ne pas me fixer de règles. de même que j'essaie de ne pas regarder en arrière.
- Ça paraît sage.
- La théorie , ça va. La pratique, c'est autre chose._
On pourrait qualifier ça de technique de survie, je suppose ; ici on en a besoin en hiver. Ma vie aussi, d'ailleurs, en a besoin.
Le froid est une chose qu'on a peine à imaginer d'une façon abstraite, il faut en faire concrètement l'expérience.