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Citations de Jennifer Johnston (105)


Solitude.
Un si merveilleux mot.
Isolement.
Elle était là, la connexion, dans le dictionnaire, qui me sautait aux yeux.
Ne pas vivre en un lieu isolé ou à l'écart ; mais faire un îlot de ce lieu ; être séparé, détaché ou rompre ses liens avec le reste du monde, s'isoler....
Je voulais la mer pour moi toute seule, là, emprisonnée. Printemps, été, automne, hiver, pouvoir la regarder changer. Matin et soir, isolée de sa réalité. Craquements, fracas, éclats de tessons et d'éclisses en colère. Vent violent labourant ses sillons dans des eaux profondes et d'un gris transparent. Je peux contempler. Je sais que ma solitude est là dans cette contemplation. Je n'ai pas d'autre fonction.
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Je ne me plains pas, je me contente de rêver, je ne me noie pas, je fais juste un signe de la main.
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Tout le monde les regardait.
Il l'attira vers le centre de la salle en la faisant tournoyer. Elle se dit que le plancher était poisseux, que ses pieds n'allaient pas glisser, avec toutes ses taches d'humidité, les capsules de bouteilles de Coca et les paquets de pommes chips qui jonchaient le sol. Pas tout à fait la salle de bal du Metropole ou de l'Hôte Gresham. "Dansez", lui murmura-t-il à l'oreille. "Dansons. Montrez-leur de quoi nous sommes capables." Et ils tournoyèrent malgré le plancher poisseux. Quel plaisir, se dit-elle. Et ça fait longtemps. Je suis surprise qu'il danse aussi bien malgré son... son infirmité. Le rythme, c'est ça qui compte. Le rythme. Ca devait être un bon danseur quand il était... quand il était ... Il a bien dû être entier à une certaine époque. Des visages un peu rouges souriaient autour d'eux.
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- Pas la prison, dit-elle en ne quittant pas ses cigarettes des yeux. Vous m'avez dit que c'était une clinique privée.
- Avec de jolies barres aux fenêtres, pour que je ne saute pas. Avec une ombre qui me suivait, me suivait partout, me surveillait pendant que je lisais, pendant que je mangeais, pendant que je dormais. Je n'avais même pas le droit de m'enfermer dans la salle de bains. Peu importe le degré de confort, peu importe les règles. Une prison, c'est toujours une prison.
- Que leur avez aviez-vous fait ?
- Rien du tout. Ils voulaient juste que je sois normal. Prêt. Prêt à être exhibé dans le beau monde. Notre héros de fils. Un héros bien conforme. Les héros doivent être reconnaissants de l'admiration qui passe dans le regard des autres. Reconnaissants de ce qu'on leur accorde une pension. Reconnaissants des petites attentions dont ils font l'objet. Reconnaissants d'être en vie. Je ne voulais ni être prêt ni cadrer avec cette image-là. Alors ils se sont dit qu'il valait mieux m'enfermer quelque part. Ils n'arrêtaient pas de parler de tout l'argent qu'ils dépensaient pour moi.
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Il avait repris son tambourinement. Le vin trembla dans les verres.
- La vérité ? Ma chère enfant, s'ils se mettaient à nous dire la vérité, nous retournerions vite fait dans le ventre de notre mère et refuserions d'en sortir... De toute façon les gens ont besoin de ces mensonges pour continuer. Plus vous répétez une chose, plus elle a de chances de devenir vraie...
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- A force d'être brillant, tu finiras par t'aveugler."
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- C'est comme ça en février. Février est toujours mauvais. Il fait trop sombre. Ça bourdonne dans la tête des gens."
- Quoi ?
- Cette obscurité. "
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J'ai passé la moitié de ma vie à l'hôpital. D'un hôpital à l'autre.Depuis l'âge de dix-neuf ans. Ca c'est du temps perdu. On vous y rafistole aussi bien l'âme que le corps et on essaie de vous rendre acceptable à la société. Ayez des égards pour ce que les autres peuvent ressentir. Ne montrez pas vos cicatrices aux gens. Soyez brave, soyez un bon garçon.
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J'eus de grandes espérances quand finalement je réussis à persuader mes parents de me laisser étudier à l'Académie des Beaux-Arts, espérances que des révélations me viendraient peut-être, à la fois artistiques et spirituelles. J'avais besoin d'une révélation quelconque à ce moment là. Bien entendu, il ne se produisit rien de tel. Je n'avais pas assez de jugeote ou d'énergie pour comprendre que c'est à nous de créer nos propres miracles.
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Je m'étonne toujours que, dès l'instant où l'on commence à puiser dans les eaux de la mémoire, les choses les plus étranges se prennent dans le filet.
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Ils firent des grimaces, un peu comme des enfants, en se regardant à travers les verres.
- Où est la différence entre le rêve et la réalité, dit-il. Entre la folie et la santé mentale ? Chacun vit sa vie à sa façon. Ce n'est que lorsqu'on commence à ne plus savoir où on en est qu'on devrait s'inquiéter. Et je sais très bien où j'en suis.
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De jour il m'arrive de revoir le spasme des maisons quand l'explosion s'est produite. Les fenêtres, alors prises au dépourvu, se fêlèrent, certaines allèrent jusqu'à voler en éclats et, des jours durant, une odeur de fumée persista en des endroits inattendus.
Mais à présent, ici, les vitres tiennent bon.
C'est nu, ici. Pas de visite. Quand il s'avance de son pas furtif sur le parquet et vient se frotter contre ma jambe, le chat me fait sursauter.



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Pourquoi le téléphone sonne-t-il toujours quand vous êtes dans votre bain ? C'est l'un des mystères de la vie.
Je ne répondrai pas. Je vais rester plongée dans cette délicieuse vapeur et le laisser sonner.
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Pourquoi je meurs n'est pas la question. N'importe quel imbécile peut répondre à une question de ce genre.
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Je suis plutôt contente de ne pas être née garçon: je préfère avoir été une enfant un peu délaissée plutôt que d'avoir eu à supporter le poids des attentes d'autrui. Personne ne se souciait que je sache remonter du fond de l'eau, que je sois première ou dernière en classe, jolie ou banale, solitaire ou populaire à l'école. On ne me prêta attention que le jour où je perdis la faculté de parler.
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Son sourire lui fit penser à la caresse de deux corps, à l'odeur qui se dégageait de son oreiller, un mélange de cheveux emmêlés et de chaleur.
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« Vous voulez un cognac ? »
Il fit non de la tête.
« Bien, moi si. »
Elle se leva, se dirigea vers le buffet, prit une bouteille carrée et un verre et les rapporta à la table.
« Je vais m’en mordre les doigts, dit-elle tout en se servant.
- Pourquoi le faire, alors ?
- Parce que j’adore sentir l’alcool chaud descendre au fond de ma gorge. Parce que je sais qu’après un seul verre je dormirai comme une bûche. Parce que j’aimerai avoir l’impression que je suis gentille. Vous ne me donnez pas l’impression que je suis gentille ; peut-être le cognac m’y aidera-t-il. »
Il éclata de rire. « Vous êtes un drôle de numéro. Vous lui auriez sans doute plus. »
Elle éleva son verre vers lui.
« Sláinte.
- A l’éternité. Peut-être vais-je prendre un verre, après tout. Peut-être pourrions-nous être gentils tous les deux pendant un moment. »
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À mes pieds, aujourd'hui, la mer se teinte d'argent ; à dire vrai, la regarder plus d'une ou deux minutes me fait mal aux yeux. Tel un énorme animal elle rampe, des rides d'écume blanche se déplacent sur son dos fripé. Je ferme les yeux. Je sens sur moi la chaleur du soleil d'avril et tout de suite après la morsure de ce maudit vent d'est qui souffle d'on ne sait où ; des steppes de Russie, ai-je toujours entendu dire, mais j'ai pour principe de ne jamais croire ce qu'on me dit. Je pourrais rester là les yeux fermés indéfiniment, s'il n'y avait le vent d'est. Il s'engouffre dans mes vêtements et presse sa lame contre les cicatrices, contre les signes visibles de ma mutilation. Je serre mon manteau autour de moi. J'écoute les bruits de la vie normale derrière moi ; les mères qui appellent leurs enfants, l'aboiement des chiens, le pas d'un coureur isolé qui résonne avec un bruit sourd.
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Il y a en moi un penchant à la méchanceté. Je ne cherche pas à m'en excuser. peut-être existe-t-il en chacun de nous
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Je pense pouvoir dire sans fausse modestie que grâce à moi, grâce à mon apparente dévotion et conviction, quantité d'âmes indécises se sont rapprochées du Seigneur.
Qu'est-ce que cela fait de moi ?
Un hypocrite ?
Certainement, mais le monde en est rempli. Les prêtres ne sont pas seuls à être hypocrites. Il y a les politiciens, les hommes de loi, les puissants hommes d'affaires.
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