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Critiques de Jeroen Brouwers (35)
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Jours blancs

Je poursuis mon chemin parmi les grands auteurs néerlandais, qui continuent de me surprendre. Jeroen Brouwers, nés a Djakarta, est connu pour son livre Rouge décanté. Il revient ici (récente traduction d'un livre paru aux Pays-Bas en 2007) avec une histoire des grands sujets : la filiation, le temps qui s'égrène et la mort. Dans un style direct et souvent riche de métaphores inattendues, il trace le parcours de son héros, devenu père contre sa volonté, poursuivi jusqu'à la fin par cette étrange filiation. Tout au long du livre, tel le temps inexorable et patient, il compte les arbres. La relation a son fils est brutale et pourtant une partie de lui, qui le hante a mesure que le temps passe. La mort devient peu a peu la grande question du livre, traitée sans ménagement mais avec la vérité du doute. J'ai trouvé dans ce livre une vraie force.
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Jours blancs

Cet ouvrage m'a été recommandé par un ami professeur universitaire qui maîtrise la langue d'origine de l'auteur. Par chance on a ici une belle traduction en Français.

Ce livre nous plonge dans la triste vie d'un personnage à l’âme sombre et égarée. Ceux qui cherche un peu de soleil dans leur lecture doivent passer leur chemin! La psychologie est fine, l'avancement savamment mené, et son style est a savourer! Un auteur sensoriel comme j'aime les appeler, un talent qui vous prend aux tripes...une des plus belle écriture néerlandaise à ne pas manquer.
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L'Eden englouti

L'eden englouti est constitué d'une série d'images qui tissent le lien résiduel entre Jeroen Brouwers et sa petite enfance au temps des Indes néerlandaises. Un monde disparu, une langue disparue, des visages dont il ne sait même plus s'ils ont existé. La figure du père et du grand-père, la maison, la piscine sont des sortes d'impressions floues, que Brouwers convoque tels des fantômes, bienveillants mais disparus, sans qu'il éprouve de nostalgie. Et puis, c'est le temps de l'histoire, de la souffrance. Nous connaissons mal la guerre dans le Pacifique, les souffrances endurées par l'invasion japonaise, aux Indes néerlandaises comme dans beaucoup d'autres îles. L'histoire contemporaine des Pays-Bas est marquée par cette blessure, l'internement dans les camps japonais, la perte des colonies.

Tout cela a formé l'écrivain Brouwers, comme une substance qui infuse et se dissout, mais reste et finit par s'éteindre. Livre de l'absence, du temps, de l'histoire, de l'origine de l'écriture. Des mots anciens surgissent, vont, viennent, des mots de l'enfance, qui rappellent la vie réelle d'avant, l'incarnent au point qu'elle n'existe plus sans eux.
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L'Eden englouti



Comme je le disais à l’ami qui me l’a conseillé "heureusement que je ne me suis pas arrêtée au titre!"

Ce petit livre se déguste comme un bonbon. En deux bouchées je l’ai terminé!

JB y décrit la période heureuse de son enfance à travers ses yeux d’enfants. Ce que j’y ai vu et apprécié en miroir a été ses traits de naïveté, sa simplicité et toute la magie démesurée qu’on peut avoir du monde à cet age de pureté. Malgré tout et parce que c’est JB, on y retrouve des traces, des pistes de son mal être "je ne voulais pas être là...je ne voulais pas vivre" Mais comme il le dit:

- "heureusement-ceci n’est pas un livre d’histoire ni de chroniques familiales- c’est un livre de rêve."

Mais pas que car il ajoute:

"je m’unis à mon autre moi- un reflet. Je me rêve. Je suis un être fictif"

Un être perdu entre songes, souvenirs écrans, brides de réalités et confusions d’émotions ... le tout décrit dans une dentelle textuelle en pointillés que je ne connais que chez lui.



C’est un torturé assumé, un "ensorcelé par le désamour" comme il dit. Et ce livre permet de porter sur lui un regard psychanalytique intéressant.

Je me suis délectée de ces souvenirs forts relationnelles.

Avec son grand père qui brille d’admiration pour lui. Après avoir été balayé par une onde de choc du a un explosif alors qu’il jouait il se souviens:

- "je ne risquais rien… j’étais assis sur le bras de Dieu"

La relation avec sa mère est marquée par un souvenir magnifiquement décrit lors ce qu’il apprend à nager.

Quant-à son père qu’il aime et a qui il fait subir son "indigence lexicale"... que de moments marquant, que de douleur aussi à travers tout cela ! Des états de crises d’angoisse calmée par mutilation de quasi noyade...!

Je garderai l’image de ce petit bonhomme assis près de la piscine à l’indonésienne, caché dernière son chapeau colonial qui lui sert d’objet transitionnel, rêveur...et qui montrait déjà une certaine hostilité au monde.

-" Toute ma vie j’ai été faché avec le monde entier… personne ne m’a appris a caresser" et pourtant il a su transmettre dans ce livre une bien belle part de lui…
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Le bois

Conseillé par mon libraire, je me suis plongée dans l'univers de ce pensionnant franciscain aux Pays-Bas, peu après la seconde guerre mondiale. On suit le frère Bonaventura, témoin de plusieurs scènes de pédophilie, et qui s'ancre dans l'ambivalence de protéger ses paires ou d'apporter son soutien à ces enfants victimes.



Je pense que c'est la première fois que je suis aussi gênée, dérangée, dégoutée même par certains passages, à la limite du supportable. J'ai été révoltée, choquée, et je pense que ce livre est très fort et qu'il me marquera.

Mais d'un autre côté, j'ai trouvé l'expérience difficilement soutenable, et la lourdeur de certaines phrases, alliée à un champ lexical religieux que je ne maitrise que très peu, j'ai eu du mal à avancer dans la lecture.



je reste mitigée donc, mais je lirai néanmoins d'autres livres de Jeroen Brouwers.
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Le bois

Eau coup d’émotions pour moi dans ce livre que j’ai emprunté mais que je vais acheter

L’histoire se déroule aux Pays Bas dans les années 1950

Il ne m’a pas été simple d’entrer dans l’histoire mais une fois pleinement intégrée au pensionnat et « aux franciscains » , j’ai enfin pu apprécié la portée du livre et comprendre le cheminement de frère Bonaventura, de son engagement, de ce que je prenais pour de l’inaction et enfin sa décision’ Je n’oublie pas pour autant le sort des jeunes pensionnaires livres aux bons soin d’un directeur aux méthodes pédagogiques particulières.
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Le bois

L'auteur joue d'un mysticisme ironique, jugeant sévèrement la loi du silence du monde religieux. Un récit violent, au style pesant et multidirectionnel, comme pour ajouter à l'ambiance de morgue, une chape supplémentaire. Sur le fond, on comprend la fable sur le réapprentissage de sa propre liberté mais l'on éprouve la descente aux enfers des personnages.
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Le bois

Il y a, dans ce puissant roman néerlandais, deux thématiques principales qui se croisent : d'une part celle mise en avant sur la 4è de couverture, l'enfer vécu par les jeunes garçons pensionnaires du monastère, et d'autre part l'itinéraire d'un homme, devenu moine sans vraiment le vouloir, observateur de cette micro-société. C'est la violence, physique, psychologique, qui est le trait d'union de ces deux fils. On pourra être choqué que Bonaventura ne dénonce pas les événements dont il a connaissance, mais cette "résistance passive" est assez cohérente avec le portrait psychologique du personnage, homme faible qui peine à passer à l'action mais que l'amour aidera à ouvrir les yeux. Une lecture coup de poing, qui n'est cependant pas à conseiller à tous car certains passages sont difficilement soutenables.

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Le bois

Le pensionnat franciscain Sint Jozef ter Engelen se situe au fin fond du Limbourg, à la frontière allemande. Nous sommes en 1953. Le narrateur est un jeune moine, frère Bonaventura, témoin des mauvais traitements infligés aux garçons scolarisés là: humiliations, coups, abus sexuels... Ces violences ont toujours existé mais ont gagné en intensité et en fréquence avec l'arrivée d'un nouveau directeur du collège, Mansuetus, surnommé le Sanglier, un pervers sadique qui en a fait la base de l'éducation donnée dans cette institution.



Le narrateur réprouve ces agissements et a toujours refusé d'y participer mais il est dans l'impossibilité de les empêcher ou de quitter le monastère: entré à Sint Jozef en tant que professeur laïc il a subi peu à peu une forme de lavage de cerveau qui l'a amené à se faire moine sans l'avoir vraiment choisi. Sa rencontre avec une jeune femme à l'occasion d'une sortie lui a permis de prendre conscience de l'emprise qui s'exerce sur lui et il a mis en place des stratégies de résistance passive. Il s'agit de mensonges, de petites désobéissances, de pensées iconoclastes: les croyances et le rite catholique sont tournés en ridicule.



"Une colombe se pose sur le rebord de ma fenêtre, creator spiritus, juste le temps de chier, puis elle repart en claquant des ailes."



C'est à une véritable opération de dézingage de l'Eglise catholique à laquelle s'attelle Jeroen Brouwers par la voix de son narrateur. La critique est caustique, les attaques violentes, à la mesure des violences subies par les victimes des bons frères. Les faits se déroulent peu après la seconde guerre mondiale et la comparaison est filée tout du long avec le nazisme.



"Il y a des siècles que le clergé abuse sexuellement des enfants et des jeunes, et ces pratiques se perpétueront. Tout le monde sait, et tout le monde se tait par crainte du pouvoir de cette Gestapo qu'est l'église".



L'auteur touche juste et j'ai trouvé ça assez réjouissant. La fin est particulièrement bien trouvée et jubilatoire. J'ai apprécié aussi l'écriture qui sert parfaitement le propos avec des phrases hachées dans les moments de confusion ou d'hésitation des personnages. C'est une lecture qui me donne envie de découvrir d'autres titres de Jeroen Brouwers.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Le bois

Ceci n'est pas un film d'horreur mais ça pourrait y ressembler, tant l'atmosphère instillée par Jeroen dans Le Bois est lourde et sombre- Poisseuse aussi La bure rêche des frères franciscains du pen sionnat néerlandais Saint-Joseph des Anges force la sudation de ces malheureux porteurs placés sous la férule du cruel supérieur- Le frère Bonaventura, entré là comme professeur d'allemand et devenu presque sans le vouloir novice, semble se d'un cauchemar- Un matin, l'un des élè1Rs manque à l'appel et personne n'ose soulever cette mystérieuse disparition- Lors de son enquête, le jeune enseignant met au jour la politique d'abus et le sadisme d'une communauté religieuse de la fin des années 40. Impressionnant !
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Le bois

L'histoire d'un moine témoin des mauvais traitements infligés aux élèves d'un pensionnat catholique dans la Hollande de 1950. Dérangeant et décapant.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Le bois

"Laissez venir à moi les petits enfants". Cette belle phrase du Christ résonne dans ce livre comme une gifle et fait froid dans le dos. On a du mal à y croire, on voudrait y voir une caricature de quelques pensionnats catholiques de l'époque, ce qui est peut-être le cas, mais les dénonciations actuelles et les silences passés ne vont pas dans ce sens.

Mon père, pensionnaire dans une école catholique dans les années 1930, me racontait que son éducation sexuelle s'était faite au confessionnal (questions dirigées et curiosité insistante).

L'écriture reflète bien la culpabilité, les hésitations, les scrupules, les peurs et l'embrigadement de ce pauvre Bonaventura, dont la révolte finale, si elle semble un peu théâtrale, est bienvenue.
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Le bois

Quel est le point commun entre les nazis et les moines franciscains d'un pensionnat aux Pays-Bas ?

C'est à partir de cette comparaison déclinée tout au long ce beau roman, que l'auteur dénonce le régime de dictature et de cruauté barbare qui sévit dans ces institutions catholiques. Les enfants y sont maltraités, violés, affamés par des moines, qui, sous l'emprise d'un directeur machiavélique, se livrent en toute impunité à des actes pédophiles d'une grande sauvagerie.

Un jeune moine, enrôlé par faiblesse, va peu à peu ouvrir les yeux sur un système de corruption et de sadisme. Mais que faire lorsque l'on a peur, lorsque l'on n'ose pas, lorsque l'on est seul contre une communauté bien rigide. Il va falloir la rencontre d'une jeune femme et la découverte du désir amoureux pour qu'il puisse cheminer dans sa foi et dans la révélation du bien et du mal.

Ce roman est d'une rare densité sans jamais être pesant ou racoleur. La résistance du moine, émaillée d'hésitations, est parfaitement traduite dans la langue par ces phrases qui s'arrêtent brutalement, ces mots qui se bousculent au fur et à mesure que la pensée bascule.
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Le bois



J’avais entendu parler de « Rouge décanté » (1ere publication en 1981 et Prix fémina étranger 1995) qui était une sorte de longue évocation des années passées par Jeroen Brouwers dans un camp de l’Indonésie néerlandaise pendant l’occupation japonaise. Dans « Le bois », on suit de près le quotidien du frère Bonaventura dans un pensionnat franciscain aux Pays-Bas, au début des années 50. Le directeur et nombre de ses « disciples » infligent régulièrement d’ignobles traitements aux jeunes garçons. Perversité et sadisme sont présents à tous moments et chez presque tous. Bonaventura, empreint de respect des règles et sous l’emprise du système, cherche autant à dénoncer les exactions commises qu’à « défroquer » afin, notamment, de retrouver une femme rencontrée à plusieurs reprises à l’extérieur des murs. Au-delà de la dureté des propos sur l’Eglise et la quasi-totalité de ses représentants, c’est ici le phénomène de la culpabilité qui est brillamment mis en exergue. Loi du silence, après-guerre non idyllique, le protagoniste ne sait comment se dépêtrer de la situation qui, telle une glu malfaisante, lui colle à la peau. Il lui faudra un certain temps, le courage de prendre la parole et, par-dessus tout, la certitude de la possibilité d’un amour partagé au-dehors. À ne pas mettre sous tous les yeux.
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Le bois

Roman dérangeant, parfois à la limite de la nausée.

Pays-Bas, nous sommes dans l’après-guerre et les « amitiés » allemandes planent encore à l’horizon.

Un pensionnat pour jeunes garçons comme il en existait beaucoup à l’époque. Bien sous tout rapport vu de l’extérieur, mais au coeur de ce lieu, que de souffrances, d’humiliations, et parfois de sévices corporels et plus encore.



Et au milieu de tout cela, Eldert, professeur d’allemand, devenu Frère Bonaventura, sans l’avoir vraiment demandé. Il deviendra comme une petite porte de secours pour certains de ses élèves, même s’il ne peut faire tout ce qu’il souhaite, règle franciscaine oblige encore et encore.

Mais il a en parallèle, un secret qui lui vaudra de fâcheux moments, mais également la découverte d’un monde jusqu’alors inconnu…..

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Le bois

La bure rêche des frères franciscains du pensionnat néerlandais Saint-Joseph des Anges force la sudation de ces malheureux porteurs placés sous la férule du cruel supérieur Mansuetus. Le frère Bonaventura, entré là comme professeur d'allemand et devenu presque sans le vouloir novice, semble se réveiller d'un cauchemar. Un matin, l'un des élèves manque à l'appel et personne n'ose soulever cette mystérieuse disparition. Lors de son enquête, le jeune enseignant met aujour la politique d'abus et le sadisme d'une communauté religieuse de la fin des années 40, début des années 50, alors que l'après-



guerre n'est toujours pas digéré.
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Le bois

L'histoire se déroule probablement en 1953 puisqu'on y fait mention de la Watersnoodramp, dans un pensionnat pour garçons tenus par des Frères franciscains.



L'ambiance de l'après-guerre dans ce Limbourg, à quelques kilomètres à peine de la frontière allemande est très bien rendue. Le fantasmagorique soupçon d'un passé nazi de certains plane sur certains passages.



Je ne reviendrai pas sur l'histoire (très mince d'ailleurs) d'un jeune homme sans famille - j'ai tout de suite pensé qu'il s'agissait de Fritz von Egters de De Avonden de Gerard Kornelis van het Reve (d'ailleurs, les dates concordent) qui aurait continué sa vie de roman dans ce pensionnat limbourgeois.



En effet, on retrouve la même indécision, la même manière de se laisser porter par le flot de la vie : aucun des deux ne choisit rien, ni ne prend aucune décision.



C'est la raison pour laquelle on ne peut pas dire que le héros du livre s'insurge ou se dresse contre les abus commis par les moines : ils viennent à sa connaissance mais lui ne fait rien, ni pour les dénoncer, ni pour protéger les garçons, ni pour s'y opposer.



En revanche, l'auteur s'en donne à cœur joie en dénonçant les crimes de l'Eglise, et en ratissant large, mettant tout le monde dans le même bateau : les moines, les moniales dont il parle aussi, le curé de la paroisse et les fidèles !



Son langage est vraiment sale et blasphématoire et bien que la lecture de "Rouge décanté" m'ai un peu préparée, j'ai été choquée.



Le personnage de Patricia Delahaye dont on parle peu - toutes les critiques ne parlent que des abus sexuels (même fixation que celle du Sanglier) - est équivoque : tentatrice, elle séduit ce malheureux moine malgré lui et c'est entre ses griffes de luxure qu'il ressent finalement (enfin, il ressent quelque chose !) un sentiment de peur devant le Mal qu'elle incarne à ses yeux.



Quant à la fin, elle m'a déçue. Je ne trouve pas du tout plausible que cette chiffe molle ait agit ainsi. Et la mise en scène de la sortie et de l'égaiement n'est pas du tout croyable.

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Le bois

Nous sommes en 1953 aux Pays-Bas dans un pensionnat de moines franciscains qui éduquent de jeunes garçons. Très vite en cours de la lecture on remarque des actes de sadisme , de violence sur ces jeunes garçons hébergés. Pas moyen de s'enfuir, le collège est comme une prison. Ceux qui ne se comportent pas bien sont punis, frappés avec une tige en bois qui laisse des traces indélébiles sur la peau nue. Avec la venue d'un nouveau moine avec des tendances SS qui dirigera le couvent on sombrera dans l'horreur de la pédofilie avec des scènes comme le décalottage brutal du pénis de gamins, la masturbation de ceux-ci puis les pénétrations anales .

Frère Bonaventura viendra mettre une lueur d'espoir.... pour tous ces malheureux.

Un roman je que je conseille de lire ; j'ai eu l'honneur de le lire en néerlandais.

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Le bois

Années 50, Pays-Bas. Un pensionnat dirigé par des moines franciscains est le théâtre de mauvais traitements et d'abus sexuels sur les jeunes garçons hébergés. Aucun échappatoire possible pour ces derniers soumis au traitement du bois (et pas que) par le directeur sous l'oeil complaisant des frères.

Seule une légère lueur d'espoir survient avec les velléités d'indépendance de Frère Bonaventura...

Voilà un texte dur, dérangeant où il faut avoir le coeur bien accroché...

Malgré le sujet, j'ai été totalement happée par ce roman éprouvant, parfaitement mené, qui dénonce les abus des religieux de manière explicite, montre le pouvoir de l'Eglise catholique et relate un vrai endoctrinement. Un récit difficile mais terriblement efficace. À découvrir.
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Le bois

Quel homme étrange cet Eldert qui prend la plume pour nous raconter sa vie au sein d'un pensionnat de garçons tenu par des moines franciscains.

Entré comme professeur laïc pour y enseigner l'allemand, le voilà en deux temps trois mouvements devenu frère Bonaventura vêtu d'une robe de bure "couleur de merde". Il n'avait pas la vocation mais les manoeuvres sournoises des frères ont peu à peu attiré cette proie facile dans une véritable toile d'araignée qui le retient prisonnier. Privé de ses biens matériels, de sa liberté, de son identité et de toute volonté, il subit la vie monastique sous la férule d'un tyran cruel et répugnant. Cet homme à fort accent germanique, surnommé "le sanglier" en raison de sa ressemblance physique avec l'animal, est venu d'un monastère allemand pour rétablir l'ordre et la discipline en faisant régner la peur.

Le "bois" fait référence non seulement au bois de la croix mais aussi à celui de l'archer utilisé pour administrer les corrections. Bonaventura observe les humiliations, les terribles châtiments corporels et les abus sexuels infligés aux pensionnaires par les "bons frères". Il en fait des commentaires critiques mais reste passif, soumis au système fasciste imposé par le "sanglier" sans jamais oser s'opposer directement à ces méthodes dignes d'un camp de prisonniers car se taire est la règle pour survivre.

Mais frère Bonaventura a un secret salvateur…

Situé peu de temps après la fin de le seconde guerre mondiale, le roman dénonce de façon abrupte les dérives de l'Eglise, son hypocrisie, sa complaisance coupable à l'égard du régime nazi et de ses anciens criminels parfois recyclés dans les ordres mais aussi, et surtout, envers l'immonde pédophilie qui la gangrène. L'atmosphère y est extrêmement particulière, nauséabonde et violente mais parfois rendue amusante par le ton sarcastique des réflexions que se fait Bonaventura en son for intérieur.

Une lecture intense et captivante même si elle ne sent pas toujours bien bon. Un bémol quand même pour les longueurs à propos de certaines subtilités linguistiques, chères à l'auteur néerlandais mais sans aucun intérêt pour le lecteur francophone. Et pour finir, l'épilogue parait un peu trop théâtral mais s'intègre quand même bien, émotionnellement et symboliquement, à l'ensemble du récit.
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