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Critiques de Jerzy Kosinski (37)
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L'oiseau bariolé

Voilà une drôle d'histoire qui nous est racontée ,enfin pas vraiment drôle pour ce garçon de 6 ans aux cheveux noirs , juif ou gitan , qui va , après une enfance plutôt heureuse , se retrouver dans la campagne perdue à vivre chez différentes personnes .

Tout aurait pu bien se passer , mais ce gamin pas comme les autres , tout le monde est blond ici , va vivre des périodes dramatiques chez des paysans aussi bêtes que cruels . Battu , méprisé , exploité , il s'enfuira pour ne tomber que sur des sadiques et subira multiples sévices ...

Il survivra à cet enfer et sera recueilli par des soldats russes ....



Dans ce récit, qui ce veut autobiographique , l'horreur est quotidien pour ce pauvre gamin ; on savait de quoi la nature humaine est capable , mais là on atteint les sommet .

Surement du vrai dans toutes ces horreurs et malgré tout ce qu'il va subir le petit gars a des réactions et des pensées philosophiques étonnantes pour un enfant ....

Un livre dur , qui fait froid dans le dos .
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L'oiseau bariolé

La claque ! Dur, cruel, agaçant, choquant, parfois insoutenable... Mais si la littérature c'est provoquer des émotions, on en prend plein la figure avec ce roman (?) récit (?) qui nous entraîne au fond des ténèbres et de la désespérance. Une très noire humanité. A essayer, malgré la personnalité controversée de l'auteur et les accusations de plagiat dont il a fait l'objet.
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L'oiseau bariolé

L'Oiseau bariolé est l'un des livres les plus poignants écrits sur les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Le héros du livre est un petit garçon dont nous n'apprenons jamais le nom, et de toute façon, cela n'a pas d'importance, puisque son identité devra être cachée. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il a six ans (l'âge qu'avait Jerzy Kosinski en 1939). Ses parents l'envoient dans un village éloigné, comme des milliers d'autres parents, pour le protéger des ravages de la guerre et de la discrimination qu'il pourrait subir en raison de son apparence différente. Il a les yeux sombres, il est peut-être juif, peut-être gitan, son identité ethnique n'est pas non plus révélée. Son apparence, cependant, le désigne dès le départ comme un danger pour les autres et une victime potentielle. Le thème de la non-acceptation de ceux qui sont différents et de la persécution qu'ils subissent dans les conditions extrêmes de la guerre est l'un des thèmes centraux du livre. La zone exacte dans laquelle se déroule l'action n'est pas identifiée, mais on peut deviner qu'il s'agit de la région des montagnes qui chevauchent les frontières de la Pologne, de la Slovaquie et de l'Ukraine.



L'écrivain Jerzy Kosinski utilise une métaphore très puissante tirée du monde des oiseaux, qui donne son nom au livre. L'une des personnes que le garçon rencontre en chemin est un oiseleur, qui, parfois, par ennui, choisit un de ses plus beaux oiseaux, le peint de couleurs fantastiques et le lâche. Poussé par un instinct impérieux, " l'oiseau bariolé " rejoint ses congénères, mais eux ne le reconnaissent plus pour un des leurs, lui arrachent les yeux et le déchirent avec leurs becs.



La mort de la femme à qui il avait été confié et la destruction de sa maison déclenchent une succession d'épisodes qui semblent faire partie d'une édition révisée de l'Enfer de Dante. Le jeune garçon de six ans comprend rapidement que ses parents ne viendront pas le chercher de sitôt, ou peut-être jamais, et qu'il doit survivre dans une nature sauvage souvent hostile. L'enfant est témoin, victime et parfois participant à des horreurs et des cruautés que seuls les humains peuvent inventer pour d'autres humains. La mort est présente à chaque tournant et l'innocence de l'enfant est rapidement détruite par l'instinct de survie. Le garçon va essayer de comprendre quelles sont les lois de ce monde cruel, mais l'absurdité de l'univers dans lequel il vit annule tout système auquel il essaiera de faire appel pour obtenir de l'aide. Les prières sont inutiles, car Dieu semble fermer les yeux sur tout ce qui se passe. Le pacte avec le diable n'est pas mieux. La seule raison d'exister pour l'enfant reste la survie, et peut-être, en plus, le désir de ne rien oublier et d'être, un jour ou l'autre, un témoin.



Dès sa sortie, L'oiseau bariolé a suscité des controverses, le livre étant même interdit en Pologne jusqu'en 1989. Des nombreuses variantes ont été publiés, avec ou sans préface/postface explicative, avec ou sans notes. Personnellement, j'ai lu ce livre dans une édition en langue roumaine, sans autre ajout, seulement l'histoire, telle quelle, ce qui m'a permis d'apprécier et de juger le texte lui-même, ce qui est finalement l'essentiel.
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L'oiseau bariolé



En 1939, un garçon de six ans est envoyé par ses parents anti-nazis dans un village reculé de Pologne où ils pensent qu'il sera en sécurité. Le temps passe, et le garçon est laissé errer dans la campagne polonaise, essayant de rester en vie, à la recherche de nourriture, d'un abri et d'un principe de justice pour s'adapter à ce qu'il voit les gens se faire les uns aux autres et à lui.

Pour les paysans blonds aux yeux bleus, le garçon basané aux yeux noirs qui parle le dialecte de la classe éduquée est soit Juif, gitan, vampire ou le diable. Ils le craignent et ils craignent ce que les Allemands leur feront s'il se trouve parmi eux. Il doit donc continuer à avancer. Ce faisant, sur une période de plusieurs années, il observe toutes les variations concevables sur le thème de l'horreur, du sadisme et de la bestiatité. Un meunier arrogant arrache les yeux d'un laboureur avec le dos d'une cuillère. Il perd sa voix dans un tas d'excréments humains, gèle presque jusqu'à mourir dans un lac couvert de glace.

Le garçon apprend le communisme et le principe de la vengeance auprès de deux gentils officiers russes et rejoint à contrecœur ses parents. Kosinski apparaît alors dans la voix narrative avec un tract sur le mal, la culpabilité des paysans, les avantages de la lutte personnelle à la campagne par opposition à l'anéantissement anonyme à la ville.

Le roman proprement dit est purement et simplement une panoplie de l'horreur, savamment travaillée et dégoûtante.

Il n'y a pas plus de parabole ni de symbolisme ici qu'il n'y en avait à Buchenwald. Jerzy est un écrivain brillant, mais que le lecteur se méfie.

C'est très dur à encaisser.
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La Présence

Petit roman très court (120 pages) de l'écrivain états-unien Jerzy Kosinski (1933-1991).



Particulièrement original et inclassable, ce roman est une sorte de conte dans lequel le personnage principal est un homme d'âge moyen, qui n'est jamais sorti de chez lui et qui a passé toute sa vie entre sa chambre, où il regarde la télévision, et son jardin.



Un jour, cet homme sans nom se retrouve contraint de quitter son domicile. Ne connaissant le monde extérieur que par la télévision, il ne comprend pas les gens, mais une série de hasards le rendent rapidement célèbre.
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L'oiseau bariolé

Un jeune enfant polonais errant seul pendant la deuxième guerre mondiale, victime de la cruauté généralisée de paysans arriérés souffrant eux aussi des restrictions dues à la guerre ; une cruauté d'une violence inouïe de l'ensemble de la population de cette région : tout à déjà été dit dans les autres commentaires.

C'est néanmoins une sacrée étude psychologique :

- comment détruire un être humain au plus profond de lui-même ...

- comment savoir se sauvegarder corps et esprit, de harcèlements épouvantables ...

- comment s'entretiennent tous les dogmes religieux ou idéologies politiques pour dompter et asservir le peuple ...

- sur les réactions des uns et des autres devant une personne (et même un enfant) au physique différent ...

-sur les conséquences phénoménales des traumatismes ...



À ne pas lire si vous vous sentez psychologiquement fragile et préférez vous protéger.

À lire absolument si vous osez vouloir renforcer votre force morale.
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L'oiseau bariolé

Ce livre est terrible. Si vous avez aimé Les Bienveillantes de Jonathan Littell, vous trouverez ce livre à votre gout. Terrible, terrible. Il ne faisait pas bon vivre durant la seconde guerre mondiale, même loin de la Guerre en elle même. La violence occupe chaque page de ce livre. On n'en ressort pas indemne de ce livre. J'ai lu de nombreux livres et témoignages sur les camps de concentration et ce livre qui ne traite uniquement de ce qu'il y avait tout autour (les villages, les campagnes) est pire ! J'ai mis une excellente note.
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Cockpit

J’avais lu ce livre une première fois alors ado, présent dans la bibliothèque de mes parents, le résumé m’avait intrigué. L’histoire dérangeante du narrateur, paranoïaque et manipulateur, m’avait profondément marqué

. D’abord manuel de survie dans un monde totalitaire, le livre évolue vers le récit tortueux d’une vengeance complexe. Je recommande aux lecteurs bien accrochés.
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L'oiseau bariolé

Lecture abandonnée une fois atteintes les 120 pages.

On n'en peut plus de cette énumération ennuyeuse de vilénies et autres bassesses humaines, étalées sans ironie, ni aucun style, comme une litanie qui se veut triste récit d'aventures...



On suit les errances d'un enfant se retrouvant orphelin dans la campagne (polonaise ?) durant la Seconde Guerre Mondiale ; sa malédiction : ressembler à un bohémien et pour cette raison, devant subir à longueur de chapitres, actes malveillants et de violence extrême, le tout décrit par un auteur très soucieux du détail lorsqu'il s'agit de faire état de l'ingéniosité humaine dans le domaine de la cruauté et du sadisme. Non pas que je fasse preuve d'hypersensibilité s'agissant de violence, mais lorsqu'un récit n'offre aucune respiration au lecteur et qu'il se contente de montrer la laideur du monde et des hommes sans même un quelconque "alibi littéraire", sans rien dénoncer, sans même faire preuve d'aucune fibre poétique, cela devient lassant et on a l'impression de lire un livre "inutile".

Pas d'empathie, et donc pas même émouvant, je passe à ma lecture suivante.
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La sève du diable

C’est un roman fantastique qui relate sur la mœurs et la vie social que l’on comprend aisée et complétante c’est qui est attirant c’est la vieil Amérique rien de plus beau c’est splendide et attirant des faits qui nous incitent à y aller et y vivre rituel.

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L'oiseau bariolé

Un récit trash avant l'heure qui nous plonge dans une vision dystopique d'un monde chaotique à la violence inassouvie. Un roman qui nous immerge dans un univers façon J. Bosch.
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L'oiseau bariolé

Faites donc cette expérience : capturez un oiseau, puis peignez-lui les plumes de couleurs vives, bien éloignées de ses couleurs d'origine et relâchez-le dans la nature. Naturellement il volera vers ses congénères, qui ne le reconnaissant pas comme un des leurs, s'empresseront de le tuer au plus vite. C'est un peu ce qui arriva à ce livre, qui fut très criqué, semble-t-il à la fois par les survivants de la Shoah et par les autorités politiques d'Europe de l'Est qui lancèrent des campagnes contre le livre et l'auteur. Ce livre fut même interdit.

Et j'avoue que ce livre m'a dérangé, m'a intrigué, mais qu'à aucun moment je n'ai eu envie de l'abandonner. Il est si particulier, si unique.

Un gamin, juif polonais est confié par ses parents à une famille d'accueil. Il est lui aussi cet oiseau bariolé, il n'a pas du tout le physique des autres enfants, et de ce fait est souvent rejeté. Juif, il a la peau mate et ses cheveux sont très noirs ...il est différent de cette population blonde aux yeux clairs...

Est-ce autobiographique ? Sans doute en grande partie. L'auteur s'en défend cependant dans la préface : "Je décidai que moi aussi je situerais mon ouvrage dans un domaine mythique, dans le présent fictif hors du temps, libéré des contraintes de la géographie ou de l’histoire. Mon roman s’appellerait L’oiseau bariolé." (P. 10) . Quand on considère son parcours de vie on peut trouver de nombreuses similitudes.

Mais aussi des faits surréalistes, qui, si on les prend pour argent comptant, font passer une grand partie de ceux qui l'ont accueilli pour des dégénérés, des tarés congénitaux, des monstres, écorchant vifs des lapins, arrachant les yeux de ceux qui lorgnent sur leur épouse, superstitieux, violents... En cela on peut comprendre - sans l'admettre - que les autorités de ces pays de l'est ayant basculé, après guerre dans le communisme aient décidé d'interdire cet ouvrage. Il faut certainement le lire, en partie, au second degré, comme une parabole.

En forçant le trait Jerzy Kosinski réussit à nous émouvoir et surtout à nous faire réfléchir sur la notion de témoignage. Nombreux furent ceux qui écrivirent à la fin de la guerre leur peur, les crimes qu'ils virent. Lui est allé bien au delà de ce que d'autres écrivirent, bien au delà dans certaines horreurs, bien au delà de ce que nous avions déjà lu quant aux horreurs perpétrées par les nazis. Il a jouté la méchanceté, les monstruosités faites par bêtise, faites par le naturel des populations qui l'accueillirent. En cela il est terrible.

L'auteur alterne à la fois ces narrations fantastiques, mêlant surnaturel, horreur, insolite ou monstres, et la réalité bien sombre des trains de déportés, des combats de l'armée rouge, des exécutions, du racisme. Des témoignages difficilement crédibles, presque rabelaisiens parfois, côtoyant des faits et des réactions populaires avérées.

Bref, il est bien difficile de rester indifférent face à cette lecture
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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L'oiseau bariolé

J’ai personnellement eu beaucoup de difficultés à lire l’oiseau bariolé. J’en ai commencé la lecture il y a plus de 6 mois et les cent premières pages m’ont semblées interminables. Après une pause d’un mois, j’ai repris récemment la lecture de ce roman que je viens de terminer.

Si j’ai eu autant de mal à achever ma lecture, ce n’est pas par désintérêt pour le roman ou pour son sujet, ni parce que je ne l’aimais pas. C’est plutôt la violence qui ressort de ses pages qui m’a déstabilisée. L’histoire relate la vie d’un jeune garçon que ses parents ont envoyé dans la campagne polonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, malheureusement pour lui son apparence physique (yeux noirs et cheveux bruns) le fait passer pour juif ou bohémien. Ainsi, il sera contraint d’errer de village en village dans la campagne polonaise, étant témoin et subissant lui-même toutes sortes de sévices que l’auteur ne manque pas de narrer avec précision tout au long du roman. Voilà la partie qui m’a refroidie, entre les tortures, les viols et la maltraitance, le début du roman m’a paru interminable. Mais après une pause de quelques semaines, j’ai réussi à finir assez rapidement le roman, je pense que comme je m’attendais à ce que j’allais lire, cette violence m’a semblée plus « supportable ».

Je reste donc mitigée sur cette lecture qui révèle une partie de l’Histoire que l’on connaît certes bien mais pas dans tous ces détails et qui m’a fait ressentir à la fois un attrait pour ce que l’auteur nous dévoile et une grande répulsion pour tout ce qui arrive à ce jeune garçon.
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L'oiseau bariolé

Très beau livre, je l'ai lu étant jeune, l'histoire m'a beaucoup marqué.
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L'oiseau bariolé

imaginer une adaptation contemporaine d'un enfant pas comme les autres qui doit fuir face à la barbarie
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L'oiseau bariolé

Je ne peux absolument pas noter ce livre avec des étoiles, tant le souvenir que j'en ai est intense et dérangeant. Je l'ai lu en 4ème, j'avais un peu plus de 12 ans, et c'est comme si je l'avais lu hier, presque 50 ans après. "L'oiseau bariolé", c'était un joli titre : la quatrième de couverture parlait d'un enfant pendant la guerre, et ça ne me faisait pas peur, mon grand-père avait été déporté, la guerre on en parlait à la maison, il en fallait plus pour me dissuader. Je l'ai donc acheté à la petite librairie du village, tenue par une très vieille dame (du moins c'était mon impression), Fanchette, qui ne se mêlait pas de conseiller des lectures à ses clients... Et puis le soir-même j'ai ouvert le livre, et j'ai lu. Aucun livre depuis ne m'a autant révulsée et fascinée en même temps ! Je ne reviendrai pas sur les scènes déjà décrites dans les autres chroniques, les tortures et les humiliations, la violence, la noirceur... Certaines sont gravées dans ma mémoire comme si j'y avais réellement assisté. J'en relisais d'autres deux ou trois fois, en m"interrompant à plusieurs reprises, pour être sûre de ne pas m'être trompée tant ces horreurs me semblaient inimaginables.... Je crois que j'ai découvert avec ce récit la grande laideur des humains, leur infini pouvoir de faire le mal, les souffrances extrêmes qu'un homme pouvait faire endurer à un autre. Je me suis forcée à finir le livre, et ce fut un véritable soulagement de le refermer. Mais je savais alors, sans pouvoir l'exprimer, que j'avais appris beaucoup en lisant cette histoire, même si je n'en comprendrais le sens que bien plus tard. Je n'ai jamais eu le courage de le rouvrir....
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L'oiseau bariolé

L'oiseau bariolé tire son nom, si l'on en croit les propos de l'auteur dans la préface de son oeuvre, d'une pratique paysanne fort cruelle. On capture un oiseau, on le peint des couleurs les plus vives, et on le relâche parmi ses congénères, qui, malgré son chant, ne le reconnaissant pas comme étant de leur espèce, saisi par la crainte et l'incompréhension, ne tardent pas à le tuer. C'est le sort qui menace le jeune narrateur de cette histoire, envoyé par ses parents, qui pensaient le mettre à l'abri à la campagne en le plaçant dans une famille d’accueil, alors que la guerre fait rage. La femme qui s'occupait de lui décède très vite; débute alors un long chemin émaillé de tribulations et d’adversités que lui vaut son physique noiraud, qualifié de bohémien ou de juif, et qui éveille l'hostilité et la méchanceté de la populace.



Les paysans polonais y sont décrits comme des êtres arriérés dans leur mode de vie, abjectes d'inhumanité, superstitieux dans leur croyance, bestiaux dans leur appétits, cruels jusqu'au sadisme, collaborant servilement avec l'occupant nazi. Le roman, l'autobiographie romancée, le mystère demeure tant la personnalité de l'auteur est complexe, est composé de chapitres assez indépendants les uns des autres, c'est l'horreur des tableaux qui en assure la cohésion, cette succession effroyable et écœurante de turpitudes, de sévices, de massacres. L'auteur et sa famille a survécu grâce à la bonté de polonais de l'est du pays, pourtant à la lecture du texte parût en 1967, on a l'impression d'un procès à charge de la paysannerie polonaise, alors que l'armée de "libération" soviétique est décrite avec une certaine complaisance.



L'intérêt principal de cette oeuvre réside dans le regard naïf et versatile que l'enfant porte sur ce monde incompréhensible qui le rejette. L'oiseau bariolé est un livre atroce, dérangeant et controversé, qui pêche par un certain manque d'unité et par la noirceur complète du tableau proposé.
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L'oiseau bariolé

livre inoubliable
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L'oiseau bariolé

Il se trouve que cette édition, traduite par Maurice Pons contient des contresens et des faux-sens à quasiment chaque page , par ailleurs de nombreux passages ont été tronqués et les scènes de violence atténués. L'enfant brutalisé dans son errance apprend à maitriser le langage pour se défendre. Il est frappé de mutisme puis retrouve la voix à la dernière page. La parole retrouvée, qui refait le chemin de sa perte dans la dernière page quand le narrateur prononce ses premiers mots dans le dialecte des paysans puis dans la langue de la ville qui était sienne, est celle qui n’a cessé d’être entendue par le lecteur : elle est la langue du roman. C’est à ce moment précis que l’œuvre livre son véritable dessein : une langue brutalisée, perdue puis retrouvée en ayant acquis la capacité d’interpréter chacune des étapes de sa destinée. La forme du roman est dès lors cohérente avec son thème. En nommant son origine, un langage véritable de l’imagination, The Painted Bird (l'oiseau peint et non pas bariolé comme Pons le traduit par erreur) referme sa boucle et s’accomplit, révélant sa vocation esthétique à la fin de cette autobiographie fictive : l’acquisition par l’œuvre de la langue qui l’engendrera. Ce souci de la circularité a amené Kosinski a supprimer la fin qui paraissait dans la toute première édition anglaise. Cette fin artificielle diminuait l’impact de l’épisode de la voix retrouvée et avait par ailleurs pour défaut de replacer trop fortement l’œuvre dans un contexte autobiographique en créant un parallèle entre le narrateur et la fuite de l’auteur pour les États-Unis d’Amérique. Ce roman est avant tout un livre sur l'écriture sous la forme littéraire d'une autobiographie fictive construit selon des épisodes successifs sans aucun lien entre eux qui pourraient parfaitement être interchangeables. Il présente également, au moins pour les six premiers chapitres de grandes similitudes avec les contes, notamment le conte voltairien. L'oiseau peint est également un roman picaresque qui respecte tous les codes du genre. On trouvera une approche intéressante dans la thèse publiée sur Amazon "Jerzy Kosinski : Du franchissement des espaces à l'affranchissement des limites" qui apporte un éclairage complètement différent sur l'œuvre que l'approche traditionnelle amenant le lecteur à lire l'histoire d'un petit garçon brutalisé dans les campagnes d'un pays de l'est (en fait la Pologne est indiquée comme telle puis supprimée dans les éditions ultérieures anglaises, encore une fois dans le souci de gommer l'approche autobiographique et faire que l'œuvre "fasse plus roman"). On trouvera également au format kindle une version intégrale sans passages censurés sous le titre L'oiseau peint, traduction Christian VASSEUR, 2016.
Lien : https://www.amazon.fr/s/ref=..
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L'oiseau bariolé

Même s’il fut un best-seller (adoubé par les plus grands tels Elie Wissel ou Arthur Miller), voilà sans aucun doute le roman le plus contesté de Jerzy Kosinski, romancier aux mille visages, provocateur, flamboyant, fantasque, obsédé sexuel, obscur, accusé de plagiat, d’avoir recours à des nègres, habitué de pitreries à la télévision et à la radio, et finalement mort suicidé à New York en 1991 à l’âge de 58 ans. Une vie hallucinante et un homme «« affreusement charmant, d’une cupidité folle et totalement désintéressé, très malin et d’une bêtise achevée »,dira de lui Janusz Glowacki, écrivain polonais dans son livre « Good night Djerzi « . D’ailleurs évoquant sa jeunesse et son adolescence en Pologne, J. Kosinski dira lui-même :« Au lieu d’écrire de la fiction, je m’imaginais moi-même comme un personnage de fiction»

« L’oiseau bariolé » est un récit écrit à la première personne qui se veut autobiographique. Il décrit le monde vu par un jeune garçon, gitan ou juif qui erre dans un pays d'Europe centrale ou orientale durant la Seconde Guerre mondiale et apprend à survivre dans un monde d’où toute référence humaniste a disparu. Nous sommes confrontés à des scènes atroces remplies de violence et de cruauté, de tortures aussi bien morales que physiques. Tout cela dans un style assez monotone, voire sec, comme si cela était inéluctable, presque « normal ».

En résumé une histoire plutôt horrible. Sauf que cette histoire qui se veut autobiographique serait largement inspirée d’un roman polonais paru dans les années « trente »…..

En fait, un livre inséparable de son auteur, à sa démesure, et qu’il convient sans doute d’aborder sous cet angle là.

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