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Critiques de Jim Fergus (1289)
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Chrysis

Ce livre est arrivé dans ma PAL un peu par hasard il y a un peu plus d'un an, avec la fameuse offre d'été "deux livres achetés, un livre offert". Je n'avais jamais lu de roman de Jim Fergus mais j'en ai beaucoup entendu parlé par d'autres romans. Il fallait donc choisir le 3ème livre offert, ce fut donc celui ci, un peu par curiosité et certainement un peu par défaut parce que les 3èmes livres sont rarement très inspirants.

Après avoir pris la poussière pendant des mois sur ma tête de lit, et m'être tombé sur le nez de nombreuses fois, j'ai enfin fini par l'ouvrir.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce récit. Au départ, les deux histoires parallèles m'ont un peu déstabilisé puisque j'attendais l'histoire d'un tableau... et voilà que j'étais partie dans l'enfance de deux personnages qui ne semblaient n'avoir rien en commun. J'ai donc dû un peu me pousser pour poursuivre cette lecture, et vers la moitié du livre j'étais bien dedans... Mais... Mais je trouve ce récit très distant, il est question de nuits parisiennes débridées, d'orgie, de maisons closes, mais j'ai eu l'impression de lire un documentaire ou un article de journal, froid glacial, qui veut juste rester factuel... je n'ai ressentie aucune émotion... Heureusement que la représentation de ce fameux tableau se trouve à l'intérieur de la couverture : il est mille fois plus vivant que ce roman.

Et surtout ce roman est porté par deux personnages principaux. L'introduction précise bien l'origine du récit et on connait la réalité de Chrysis. Par contre, je suis restée un peu sur ma fin pour le second... est ce un personnage de pure fiction ? ou un personnage réel romancé ? Car même s'il y a des éléments qui semblent réels (photos, extraits de texte), il n'y a aucune explication sur les recherches qui ont menées à en connaitre un peu plus sur ce Cow Boy (contrairement à Chrysis).

C'était une lecture agréable, que j'oublierai certainement bientôt.
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Chrysis

La couverture de ce livre proclame " Ce roman est une flèche dans le coeur"...Elle ne m'a pas transpercée. Le contexte dans lequel Jim Fergus découvre Chrysis,peintre des années 20 est évidemment émouvant mais je n'ai pas été spécialement émue à la lecture du roman.Celui ci est partagé en deux parties: la première alterne les chapîtres sur Chrysis et Bogey, la seconde débute avec leur rencontre et nous conte leur histoire d'amour. Si elle est romancée, cette histoire est bien celle de la peintre Gabrielle Jungbluth et de son grand amour Bogey. Je ne connaissais pas cette artiste et son tableau Orgie m'aurait donné envie d'accéder à ses autres oeuvres, si malheureusement cela n'était devenu impossible puisque J.Fergus les a toutes achetées...Le roman est plaisant car il nous fait naviguer dans le Montmartre des années folles et croiser beaucoup de ses figures: Braque,Picasso,Soutine...Il nous évoque aussi par le biais des cours de dessin de Chrysis à l'atelier Humbert,la place secondaire laissée aux femmes dans le milieu de l'art, finalement à l'image de leur place dans la société à cette époque.L'engouement du jazz et la découverte du lindy hop,charleston dans les endroits branchés de Paris ajoute une note sympathique au récit. Peut-être suis - je trop exigeante mais j'ai le sentiment d'un "survol" sans profondeur...
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Chrysis

La lecture de ce livre était agréable, même si ce n'est pas le meilleur de Jim Fergus. On y retrouve pourtant la même technique, efficace sans doute, d'élaboration d'un roman, chez cet auteur : partir d'un fait ou d'un personnage réels, et imaginer leur déroulement/vie qui soit vraisemblable, y ajouter une touche de suspense, créer des héros pour romancer le tout avec une jolie écriture, et le tour est joué, ou presque. Cela fonctionne moins bien dans ce roman-ci qui est beaucoup plus court que les trois premiers (Mille femmes blanches, La vengeance des mères et Marie-Blanche). Il manque un je ne sais quoi qui aurait pu le mettre au même rang que les précédents. Les personnages sont vraisemblables, leurs exploits également, manquent des détails et une recherche plus fouillée qui auraient pu les rendre irrésistibles et le roman passionnant.
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Chrysis

Chrysis est une histoire d'amour, une vraie mais pas celle qui nous est racontée dans le livre, celle qui nous est racontée par le livre.



Jim Fergus courait les antiquaires de Nice avec sa femme mourante quand elle est tombée sous le charme d'un tableau de Chrysis Jungbluth datant de 1925 nommé "Orgie". Par amour pour sa femme, Jim Fergus dont les moyens financiers sont grevés par les frais de santé, va lui offrir cette toile qu'elle adore. Après la mort de sa femme, Fergus décide de retrouver la trace de la peintre et de son tableau. Retrouver Chrysis Jungbluth et son parcours a été une tâche longue et fastidieuse mais pour ce qui est de la genèse du tableau, il lui a fallu écrire l'histoire et là, c'est le drame...



Il nous invente donc une histoire d'amour pas banale mais pas inoubliable entre une peintre aux mœurs libérées et Bogey, parti de son Amérique natale pour faire la guerre en France, une image désuète de cow-boy, bien trop parfait et bien trop lisse, même les personnages joués par John Wayne au cinéma ont plus de profondeur. Quand à Chrysis, elle est certes plus compliquée et plus intrigante mais elle a vraiment existé donc...

Ensuite Jim Fergus se perd dans les fils tortueux de son imagination pour réussir à trouver une explication au tableau en question mais il n'a réussi qu'à m'ennuyer. Faut-il toujours qu'il y ait une histoire derrière un tableau et si oui vaut-elle vraiment la peine qu'on la connaisse ? Si en plus, on l'invente alors là, je ne vois pas l'intérêt.



C'est pourquoi je pense que la véritable histoire d'amour est celle qui liait Jim Fergus à sa femme décédée, cet amour qui lui a donné l'envie d'écrire l'histoire de ce tableau qu'elle aimait tant. Ça c'est joli, c'est une magnifique preuve d'amour, dommage que le livre qui en résulte, l'histoire de cette peinture et l'histoire d'amour qu'il raconte, soient beaucoup moins intéressants.

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Chrysis

Je connais l'existence de roman depuis quelques années mais je n'avais jamais eu envie de le lire... le milieu dans lequel il se situe ne m'intéressait pas.

Et puis j'ai découvert la genèse de ce livre : la compagne de Jim Fergus, Mari, malade du cancer, était tombée amoureuse d'un tableau peint par Chrysis Jungbluth dans les années vingt à Paris.

La mort de Mari puis un autre événement l'ont amené à l'exploration de la vie de cette jeune artiste et de son tableau appelé Orgie :

« Je terminai enfin ma longue saga familiale , sept ans après l'avoir commencée. Le tableau, Orgie, était accroché dans mon salon et je le regardais tous les jours, essayant d'imaginer la vie de l'artiste. »



Et voilà pourquoi j'ai eu envie de lire ce roman, né d'une histoire d'amour tragique.



Les chapitres alternent entre Bogart, le cow-boy et Gabrielle la française à l'âme d'artiste.



Il y a quelque chose d’extrêmement naïf dans le personnage de Bogey qui quitte son Colorado natal avec Crazy Horse, son cheval, à la poursuite d'un idéal qui est d'aller aider les descendants de ses ancêtres, les français. Il y a aussi beaucoup de poésie dans son rêve !



Gabrielle (Chrysis) est une femme qui n'est pas en accord avec son temps, elle est anticonformiste, elle se veut libre et se moque des codes et ce que la société exigeait des femmes à cette époque :

« C'est ainsi que, dès son premier semestre à l'atelier, Gabrielle commença à se forger une réputation parmi les étudiants et les professeurs, de semeuse de troubles, d'agitatrice, de contestataire, de féministe et peut-être aussi de lesbienne, même si, assurément, elle avait aussi quelques amis et soutiens du même tempérament. »



On n'a pas l'impression qu'elle rejette ces codes là mais plutôt qu'ils ne font pas partie de sa vie, de son esprit, elle ne pense pas comme ça donc ça n'existe pas. et puis comme elle gravite dans un milieu artistique qui se débarrasse de tout ça, sa vie à elle va être libre de toute contrainte patriarcale, libre de cette société qui refuse tout aux femmes et permet tout aux hommes.



C'est fascinant de découvrir le monde artistique des années 20, la vie de Bohème, où ces jeunes et moins jeunes renonçaient au confort pour aller au bout de leur rêve quitte à souffrir de la faim, du froid et du manque de tout.



On dirait que Gabrielle et Bogey ne viennent pas de la même planète, pas du même univers, pas de la même époque, pas du même siècle.

Lui vient de la terre et des rodéos, elle de la petite bourgeoisie et finit par vivre dans le Paris des années folles, deux mondes complètement différents et pourtant ils vont se trouver.

C'est comme deux univers qui se télescopent pour ne plus en faire qu'un.



Il y a une telle ouverture d'esprit dans les romans de Jim Fergus ! On y trouve absolument tout, des putes, des libertins, des homosexuels, toutes les nationalités, toutes les origines et tout ça est aussi naturel que de respirer.

C'est une belle histoire, qui m'a fait voyager du Colorado au Paris artistique des années folles.
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Chrysis

Merveilleuse lecture comme je les aime, découvrir une artiste si peu connue, je suis enchantée. Je n'avais jamais entendu parlé ni vu d'oeuvres de cette peintre Grabielle Jungbluth dit Chrysis.

J'affectionne beaucoup cette époque, et encore plus ce quartier des artistes.

Au delà de cette découverte artistique, l'auteur nous livre une très belle histoire d'amour. Les difficultés aux femmes d'être reconnues à part entière comme artiste et leur permettre de suivre des cours d'art.

J'ai bien aimé aussi l'histoire du cow-boy qui se rend en France avec son cheval Crasy Horse pour défendre ce pays.

Un roman riche en découvertes et en émotions, une très belle lecture qui donne l'envie de mieux connaitre cette artiste finie dans l'indifférence. Il a suffit d'un heureux hasard pour que l'auteur croise son chemin et cela je vous laisse, le découvrir, Jim Fergus vous révèle le pourquoi de ce roman. Et cela aussi c'est très touchant.

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Chrysis

Le point de départ de ce roman est une anecdote personnelle. Déjà très malade, Mari la compagne de Jim Fergus tombe par hasard chez un antiquaire sur un tableau qui retient son attention et représente une scène d'orgie peinte par une inconnue. Pour lui faire plaisir, Jim Fergus finit par acheter ce tableau et le lui offrir comme ultime cadeau avant qu'elle ne soit emportée par la maladie.

Est-ce parce que la toile est liée au souvenir de la femme aimée qu'il décide de consacrer un livre à celle qui l'a peinte Chrysis Jungbluth ?

Le voici donc parti à la recherche des éléments biographiques lui permettant de donner corps au récit de ce que fut la vie de cette femme libre qui vécut en artiste à Montparnasse au milieu des années folles.

Chrysis échappera au carcan de son éducation bourgeoise de fille gâtée pour se consacrer à son art et multiplier les expériences sexuelles .

Elle rencontrera un homme au destin extraordinaire, un cow-boy américain venu combattre pour défendre la terre de ses lointains ancêtres français pendant la première guerre mondiale, lourdement blessé mais néanmoins animé d'une volonté farouche de coucher sur le papier les multiples histoires qui peuplent son imaginaire.

Tous deux se rencontreront et vivront une passion torride qui marquera leurs vies à jamais.

Les deux premiers tiers de ce roman biographique sont consacrés aux parcours individuels des deux protagonistes et je dois dire que j'ai éprouvé une tendresse marquée pour Bogart, l'américain qui n'a jamais voulu se séparer de son cheval et qui a toujours flirté avec le danger avec courage voire témérité. Revenu à la vie civile après avoir failli mourir il devra réapprendre à vivre et la rencontre avec Chrysis constituera une renaissance et le point d'orgue de sa vie entière.

C'est une belle histoire d'amour que nous propose Jim Fergus en nous replongeant dans une époque de grande liberté des moeurs et de créativité artistique .

La reproduction d'une photographie de Chrysis sur la couverture du livre et du tableau qu'elle a peint intitulé "Orgie" sur la dernière page, contribuent à nous la rendre plus proche .

Bien sûr la brièveté du texte ne permet pas de soutenir la comparaison avec les autres romans de Jim Fergus notamment sa "trilogie cheyenne" qui est véritablement extraordinaire, mais le roman se lit aisément et mérite le détour.
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Chrysis

Ce roman «  biographie romancée «  est une belle déclaration d’amour posthume à Mari, celle qui partagea la vie de l’auteur , décédée des suites d’un cancer .

EN effet Jim Ferguson et sa femme découvrirent par hasard le tableau intitulé «  Orgie » sur le sol d’un magasin d’antiquités du vieux Nice: un nom figurait au dos de cette toile : Jungbluth Chrysis, vers 1925 , l’auteur l’indique dans l’avant - propos .

Il explore «  la Vraie vie » de cette jeune artiste Gabrielle dite : « Chrysis » Jungbluth : elle avait à peu près 18 ans lorsqu’elle a peint cette toile.



Fille unique du colonel Jungbluth et de Marie - Reine , son épouse beaucoup plus jeune , Chrysis entre au seul atelier de peinture des élèves femmes de l’École des Beaux - Arts à Paris pour y travailler sous la direction de Jacques Ferdinand Humbert qui fut le professeur de Georges Bracque , un octogénaire exigeant et colérique .

Son tempérament et son talent n’échapperont pas au professeur .



Chrysis découvre les joies de la vie nocturne parisienne et c’est dans un café du quartier Montparnasse qu’elle croise la route d’un certain Bogart Lambert dit Bogey , originaire du Colorado .





Personnage singulier Il a quitté la ferme familiale pour rejoindre la légion étrangère pendant la première guerre mondiale .

Il va avec Chrysis , vivre une passion amoureuse détonante ,un amour fou...



C’est cette passion que nous conte l’auteur qui fait revivre le Paris des années folles , le quartier Montparnasse , cœur de la bohème et de la création, monde bouillonnant et pétillant des artistes , peintres, jeunes aspirants romanciers, sculpteurs , modèles, courtisanes , maisons closes, restaurants , boîtes de nuit, cabarets , «  La Belle Poule » , «  Le Sélect » , la vie nocturne et émancipée qu’aime Gabrielle qui deviendra l’une de ses figures.



Gabrielle est libre, directe, sait ce qu’elle veut, dotée d’un sens artistique certain , d’un tempérament fort , décidée , assidue et investie dans son art elle signera toutes ses œuvres Chrysis Jungbluth après avoir lu Aphrodite , roman érotique publié à Paris en 1896 .



Elle se rebellera contre son éducation et son milieu privilégié les prétentions et conventions de sa classe sociale, les normes d’une société dominée par les hommes ,où les femmes étaient maintenues dans un état de soumission permanente.

Une héroïne passionnée , à une époque unique de l’histoire du XX° siècle , où tout semblait permis ,...

Histoire d’amour : beau portrait de femme prise dans le tourbillon des années folles , inspiré de faits réels .

J’ai préféré «  Mille femmes blanches » ! de J.Fergus .

Ce n’est que mon avis bien sûr !



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Chrysis

Jim Fergus a rencontré sur son chemin personnel le tableau intitulé "L'orgie" de Chrysis Jungbluth. Tableau auquel il a désormais un attachement particulier. Attachement duquel découlera son envie d'écrire sur cette artiste française.



Après une traversée rapide de quelques états des États-Unis d'Amérique et de champs de bataille sur le sol français, on se retrouve dans le Montparnasse des années 1920 où beaucoup d'artistes s'essayaient à la transgression.

Malgré le titre évocateur du fameux tableau et le quartier de l'époque, ça n'a rien de pornographique parce que Jim Fergus y a ajouté l'adjectif "joyeux". Adjectif qui peut paraître comme une forme de délicatesse de la part de l'écrivain mais qui, pour ma part, me donne l'impression de côtoyer une certaine forme de naïveté. On a beau être en période d'après-guerre, l'écrivain ne nous laisse rien voir de glauque. J'ai pour cela eu du mal à laisser la biographie prendre le pas sur le roman, par manque de crédibilité.

Mon manque personnel de "joyeuseté" ne m'a toutefois pas gâché complètement cette lecture qui se fit facilement, d'autant plus que, comme à peu près tout le monde, j'apprécie de découvrir une artiste qui m'était jusque-là inconnue. En revanche, j'avoue que ce style ne m'incite pas à vouloir aller dénicher la trilogie à succès de cet écrivain.
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Chrysis

Ce roman tient à la fois de la friandise littéraire, tant il se lit avec facilité et l'auteur semble avoir eu de la joie à l'écrire, et en même temps il recèle une dimension tragique, annoncée dès le prologue. Dans celui-ci en effet, Jim Fergus raconte l'histoire de sa rencontre avec le tableau de Chrysis Jungbluth, autour duquel le roman tourne. C'est au cours du dernier voyage en France de sa défunte compagne que celle-ci avait été charmée par ce tableau, chez un antiquaire de la côte d'azur où ils séjournaient. Jim Fergus lui offrira finalement l'oeuvre peu avant sa mort, et ce sera ensuite l'occasion de cet hommage littéraire, aussi bien à la femme aimée, qu'à la femme artiste des années 20.

On comprends donc qu'à travers l'histoire de Chrysis, il sera autant question de surmonter le deuil de l'être aimé, que de retracer la vie de l'artiste-peintre.

Deux personnages sont au centre du livre, un homme très singulier, cowboy blessé perdu dans la France de 14-18 puis dans celle de l'entre-deux-guerres, et Chrysis, jeune artiste en devenir, s'émancipant peu à peu du carcan moralisateur de l'époque et de son père colonel.

Fergus met en scène la façon dont les détours de la vie se jouent des passions amoureuses, y posant parfois des obstacles insurmontables. Outre le style, fluide, intelligent, vif, bienveillant, on retrouve la préoccupation féministe constante dans les livres de Fergus. En regard du beau portrait de femme, il dépeint un portrait d'homme sensible, bien que nettement genré (il est successivement soldat, boxeur, videur dans un bordel...), ce qui, de façon jubilatoire, tord le cou à tous les clichés pseudo-féministes contemporains selon lesquels une femme libre ne pourrait se satisfaire que d'un homme totalement châtré ou mieux, de pas d'homme du tout.

Ce roman se lit avec plaisir de bout en bout, et même s'il n'a pas l'étoffe d'un chef d'oeuvre, il témoigne une fois de plus de la plume habile, élégante et délicate de son auteur.
Lien : http://www.williamjoshbeck.c..
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Chrysis

Cette biographie romancée s'ouvre sur "Bogey" Lambert, un jeune américain aux origines vaguement européennes qui veut s'engager dans la Grande Guerre, aux côtés des Français. Puis Jim Fergus nous présente Gabrielle Jungbluth, jeune artiste qui intègre la prestigieuse école des Beaux-Arts. L'auteur nous raconte ensuite l'adaptation au "monde de l'après guerre", la première guerre qui a fait tant de dégâts sur plusieurs nations et qui a été si médiatisée (pour l'époque, évidemment).

Une Alsacienne et un Américain, une jeune ingénue de l'art et du sexe face à un jeune accidenté ayant roulé sa bosse ; la peinture d'un côté, la boxe de l'autre et des soldats au milieu : voici quelques uns des ingrédients de cette romance.



Jim Fergus introduit la biographie en explicitant les raisons qui l'ont poussé à écrire sur cette artiste peu connue : l'un de ses tableaux est intimement lié à la perte d'un être cher. Les quelques explications sur l'origine de l'ouvrage lui donne une autre dimension, bien plus personnelle.



J'ai aimé le récit de l'arrivée progressive des femmes dans l'univers artistique, en tant qu'artiste et non plus muse. La part de féminisme naissant, les prémices de l'émancipation vers la liberté relative des années d'entre deux guerres m'ont beaucoup intéressée. Je me suis moins attachée au personnage masculin (Bogey), même si je lui concède un certain charisme.

En revanche, j'ai trouvé l'écriture agréable mais un peu fade, peut-être trop pragmatique s'agissant d'art, de sexualité et de sentiments ? Sur le thème des milieux artistiques des années 1920 à 1940, j'ai largement préféré "Légende d'un dormeur éveillé" de Gaëlle Nohant.
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Chrysis

Je connaissais le Jim Fergus de Mille femmes blanches et de la vengeances des mères, autant dire que pour moi, c’était un écrivain proche de l’école du Montana et du nature writing, ami de Jim Harrison et tutti quanti, bref, les bisons et les Cheyennes ne sont jamais très loin. Que Jim Fergus s’intéresse à une œuvre d’art qu’il a dénichée à Nice et offerte à son épouse malade, puis qu’il remonte le fil de l’histoire pour nous dresser le portrait de l’artiste française à l’origine de ce tableau, disons que tout cela m’a permis de revisiter ma représentation de cet auteur que j’avais négligeamment enfermé dans une case et un style littéraire. Donc déjà, c’est un bon point et une belle leçon, n’enfermons pas les artistes quels qu’ils soient dans leur couloir, heureusement qu’ils en sortent pour nous surprendre et nous faire explorer de nouvelles contrées.



Nous voilà donc en France, dans le Montparnasse des années folles, Breton, Braque, Picasso et Coco Chanel ne sont pas loin, une jeune fille de dix-huit ans du nom de Gabrielle Chrysis Jungbluth va s’émanciper de son milieu bourgeois, fréquenter l’atelier des Beaux-Arts de Jacques Humbert mais aussi les cabarets, les cafés et les boites de nuit et peindre des toiles que son colonel de père aurait pu qualifier de licencieuses en bon produit d’une éducation judéo-chrétienne.



Quelque temps auparavant, un jeune cow-boy du colorado du nom de Bogey Lambert décide de s’engager dans la légion étrangère pour rejoindre les tranchées de la guerre de 14-18 (et ce, par solidarité avec ses ancètres d’origine française), et avec son cheval Crazy Horse, ces deux-là vont devenir des légendes. Et vous savez quoi ? Le cow-boy va se trouver pour un temps sous les ordres du Colonel Jungbluth.



Gabrielle, apprentie artiste d’un côté, Bogey, soldat sur le front, ces deux vont se rencontrer et s’aimer avec passion.



Jim Fergus a mené une enquête journalistique d’abord pour retrouver trace de Gabrielle un peu tombée dans l’oubli et pour laquelle il n’y avait que peu d’informations. Ensuite, il en a fait cette belle histoire.



Passionnant !



Challenge Multi-Défis 2023.

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Chrysis

Ah la la ! Il faut que Madame de Lamberterie se calme ! "Une flèche dans le cœur", il faut préciser : une flèche en plastique avec au bout une ventouse en caoutchouc !

Pourquoi cela ? Suis-je donc si méchant ?



L'avant-propos et les remerciements qui clôturent le livre nous convainquent indubitablement de l'implication de Jim Fergus dans cette biographie et de l'importance du travail de documentation qu'il a fourni pour romancer une histoire dont la nature même est exceptionnelle. Et c'est très bien, cela nous permet de nous fabriquer une image mentale du Paris artistique des années 1925 - 1929 passionnante et que nous croyons volontiers "vraie". Nous entrevoyons avec clarté les vies, les galères, les joies, les excès, les amours de cette communauté de peintres, écrivains, poètes qui ont fait la lumière de ces années. Et la place des femmes dans ce milieu pas toujours généreux.



Alors pourquoi es-tu si grincheux (autrement que par nature, diraient mes enfants) ?

En raison du style de l'auteur, pardi. À l'entame du livre j'ai mis la prose détachée de l'écrit et l'usage dominant du passé simple sur le compte d'une volonté de positionner l'histoire avant de l'enflammer (supposai-je), d'autant que Chrysis est issue d'un milieu grand bourgeois dominé par un père militaire de haut rang, héros multi décoré de la grande guerre. Puis Chrysis, cette jeune femme à la volonté farouche d'émancipation et de réalisation personnelle par la peinture, fait sauter les bouchons un à un et s'immerge dans l'univers de la nuit qui favorise tous ses dessins. Après diverses expériences personnelles dont elle tire profit dans sa démarche artistique, elle vit un amour absolu avec Bogey Lambert, un américain rescapé de la guerre de 14-18.

Je fais court sur le résumé de l'histoire, il faut juste savoir qu'elle (est) aurait été très passionnante et de nature à nous bouleverser.



Mais il y a l'écriture de J. Fergus. Ses descriptions qui affadissent les situations. Et plus que tout ses dialogues... Les échanges verbaux sont ampoulés au possible, leur tonalité transforme cette belle biographie en un plat de belles couleurs sans aucun goût.

Comment croire qu'un paysan du Colorado utilise en permanence un vocabulaire à la bouche pincée ? Comment deux amants brûlés par l'amour, le désir et la passion peuvent-ils exprimer leurs sentiments avec de telles phrases monocordes, dignes de l'émotion d'un japonais timide ? Qui me fera croire qu'un fermier américain ayant combattu une petite année sur le front aurait acquis ce vocabulaire élaboré stérilisé par une façon de parler pleine de retenue, d'insipidité ? Je ne pense pas que la langue française châtiée soit la principale compétence qu’ait voulu inculquer la Légion Étrangère à Bogey pendant sa période sous les drapeaux. Et comme Chrysis parlait mal l'anglais, on ne peut pas imaginer l'inverse non plus.

Comme tous les dialogues entre tous les personnages sont de la même eau, qu'ils soient artistes, militaires, maîtres ou élèves, connus ou pas, bourgeois ou putes, indien ou cow-boy, français ou étrangers, la déception et l'ennui s'installent chez le lecteur le plus indulgent.



Alors oui, l'histoire de Chrysis est hors du commun, oui Jim Fergus a bien fait de l'exhumer par ses recherches qui semblent considérables, oui il avait le droit de la romancer (comment aurait-il pu faire autrement d'ailleurs), mais non il ne devait pas l'édulcorer en 15CH.

Ce que malheureusement il a fait. Quel gâchis.
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Chrysis

Ayant terminé récemment la sublime saga Mille femmes blanches de l'auteur, il me restait encore à lire deux de ses œuvres et mon choix s'est porté sur le très court roman Souvenir de l'amour Chrysis qui me promettait, au vu du résumé, de me faire sortir quelque peu de ma zone de confort.



Souvenir de l'amour, c'est avant tout un hommage à la défunte épouse de Jim Fergus, Mary, décédée d'un cancer il y a plusieurs années et qui, un jour, est tombée amoureuse d'un tableau nommé 'Orgie' de Chrysis Jungbluth, découvert en France chez un antiquaire. Une toile qui lui aura offerte et qui a non seulement un intérêt sentimental mais qui exprime beaucoup plus que cela. Il se décide alors à faire des recherches sur la fameuse peintre, un travail de terrain, à aller à la rencontre de certaines personnes et c'est ainsi qu'est née cette fiction, bien qu'il y ait des éléments, événements véridiques. Pour le reste, il a imaginé la vie de cette femme et l'histoire de ce tableau, a ajouté un autre protagoniste masculin et a su jouer avec ses références habituelles.



Nous suivons donc deux personnages principaux. Au début, chacun séparément, jusqu'à leur rencontre. D'un côté, il y a Gabrielle Jungblunth _ dites Chrysis, une jeune femme, fille de militaire conservateur, qui a un grand talent pour le dessin et la peinture, pour l'art en général. Elle prend des cours auprès d'un professeur, se libère des carcans de la société et de la place de la femme, découvre la sexualité et ses plaisirs, fait de folles expériences et des rencontres qui changent une vie. D'un autre côté, nous avons Bogart Lambert _ dit Bogey, un jeune américain, parti avec son cheval en France pour combattre pendant la Première Guerre Mondiale dans la Légion étrangère, en tant que coursier. Ce cowboy aura fait forte impression aux deux camps pendant ces quatre années de guerre. Après la guerre, grièvement blessé, il mettra du temps à se remettre, continuera de pratiquer la boxe parfois, fera différents petits boulots (serveur, barman, videur) et il est aussi écrivain pour lui-même. C'est au détour d'un café, et d'un seul regard, que ce fut le coup de foudre pour Juliette et un peu plus tard pour lui. Le premier amour l'un de l'autre !



Je suis vraiment très surprise d'avoir autant apprécié ma lecture. Effectivement, elle me sort de ma zone de confort, parce que même s'il y a des faits historiques et que cela s'est passé dans les années 20, on est plus sur un contemporain. Je dois dire que c'est plus les parties sur Bogart qui m'intéressait, sa vie ayant été bien mouvementée et je l'ai trouvé fascinant. C'est de lui dont je suis le plus proche. Il faut dire que je ne maîtrise pas vraiment le monde de l'art et que les découvertes de Juliette ne m'ont pas hypé même si j'ai apprécié voir une femme s'émanciper. Plus que tout, j'ai aimé retrouver le style de l'auteur dans son écriture. Avec Bogart, cowboy, son cheval Crazy Horse... j'avais ce petit côté typiquement américain, cher à Jim Fergus et bien sûr, cela m'a rappelé Mille femmes blanches. Et à ma grande surprise, il a même inséré un personnage en lien avec cette saga que j'aime tant : le fils de May et Chance (du roman bonus May & Chance) devient l'ami de Bogart ! J'ai deviné tout de suite à la mention du Wild West Show, de ses parents établis en Camargue. Pas de doute possible et j'ai trop aimé ce clin d’œil ! C'est aussi un très bon roman d'amour, mais un amour impossible, dont je connaissais la finalité longtemps à l'avance et un roman aussi très émouvant par certains côtés, j'ai aussi versé quelques petites larmes par moment. J'ai lu un roman plein de couleurs, d'expériences, de diversité, de rencontres !



En bref, une agréable surprise ! Je ne pensais pas que j'allais l'apprécier autant ! Cela me change de ce que je lis d'habitude, on est quasiment sur une biographie, quoique principalement fictive, mais qui a du sens. J'ai aimé suivre ces deux destins qui se rejoignent à un moment pour finir par s'éloigner. Ce fut le choc des cultures et j'ai aimé toutes les références à MFB. Une jolie lecture !
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Espaces sauvages

Avant d'écrire sur les Indiens, Jim Fergus a sillonné son pays comme eux, à la recherche du gibier. L'auteur de Marie-Blanche y a vu une autre Amérique.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Espaces sauvages

Un livre haut en couleur, savant et savoureux (on appréciera la recette de perdrix grise au gin et baies de genièvre de Richard Ford, son vieux compagnon de chasse, et de sa femme Kristina), qui plaide pour un exercice raisonné de ce qui est pour Fergus un plaisir et un art: «Je ne suis pas un obsédé du chiffre. Et je chasse exclusivement des oiseaux. Je suis peut-être une trop petite nature pour tirer de plus gros animaux. Quand il y a trop de sang qui coule, ce n'est pas pour moi.»
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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Espaces sauvages

On suivra avec bonheur et, souvent, émotion les aventures poétiques ou cocasses de Jim et de Sweetzer sur les traces de la gélinotte des sauges, du tétras des prairies, de la perdrix grise, du faisan à collier, de la bécasse d'Amérique, de la bécassine des marais, de la caille de Virginie, de Gambel ou de Mearns, du canard chipeau, du siffleur ou du pilet, et même de la tourterelle triste.
Lien : http://www.lesechos.fr/cultu..
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Espaces sauvages

j'adore ces récits où pour une raison quelconque, ici la chasse, l'auteur nous raconte ses tribulations et ses rencontres, la chasse magnifiant ici le rapport avec la nature, la cuisine, les relations humaines.
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Espaces sauvages

J'ai aimé les balades dans tous ces paysages et univers différents,

c'est très bien écrit,

dommage, le fusil est en trop !

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Espaces sauvages

Et si la chasse n'était pas le meilleur moyen de redevenir un être humain.
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