Dans le 161e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Storyville, l'école du plaisir que l'on doit au scénario de Lauriane Chapeau, au dessin de Loïc Verdier et qui est édité chez Glénat. Cette semaine aussi, on revient sur lactualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie du deuxième tome de Madeleine, résistante baptisé L'édredon rouge, titre que l'on doit au scénario conjoint de Jean-David Morvan et Madeleine Riffaud, au dessin de Dominique Bertail et c'est publié chez Dupuis dans la collection Aire libre
- La sortie du premier tome sur deux de l'adaptation du roman d'Umberto Eco Le nom de la rose par Milo Manara, un titre édité chez Glénat
- La sortie du troisième tome de La fortune des Winczlav, un titre baptisé Danitza 1965 que l'on doit au scénario de Jean Van Hamme, au dessin de Philippe Berthet et c'est édité chez Dupuis
- La sortie de l'adaptation en bande dessinée du roman Indiana de George Sand, adaptation que l'on doit au duo Catel Muller et Claire Bouilhac ainsi qu'aux éditions Dargaud
- La sortie de l'album Je suis au-delà de la mort ! Que l'on doit L'homme étoilé et aux éditions Le Lombard
- La réédition de l'album Elle s'appelait Tomoji que l'on doit à Jirô Taniguchi et aux éditions Rue de Sèvres à l'occasion de leurs 10 ans
+ Lire la suite
Je crois que la petite tristesse des choses quotidiennes est quelque chose d'intéressant.
Personne ne devient jamais vraiment adulte. L'enfant que nous avons été est toujours là, bien vivant, tout au fond de nous. Il est comme ce ciel. Avec le temps, nous croyons grandir. Mais la maturité n'est qu'un leurre, une entrave à notre âme libre d'enfant.
La souffrance de ce père que j'avais méconnu... Et sa gentillesse.
Sa trop grande gentillesse...
Je me mis à pleurer. Les larmes roulaient sur mes joues.
En regardant le paysage nocturne, le maître avait les yeux embués.
Moi aussi, j'ai pleuré.
Nous avons pleuré chacun de notre côté, en pensant sans doute à des choses différentes.
La course de fond.
En malmenant mon corps, j'essayais probablement d'échapper à ma mélancolie.
Ne pas supporter les feuilles qui tombent, c'est oublier que nous vivons avec la nature.
Un instant...je me suis demandé ce qui rendait cet endroit si paisible...peut-être l'air, tout simplement ? Celui qui flottait autour de la rivière semblait différent... Le cours du temps y était comme celui de l'eau...lent...un interstice, une parenthèse dans le fil de jours ordinaires...
Ces animaux d'intérieur, ils ne pourraient pas survivre sans les humains. En échange, ils acceptent nos caprices et notre égoïsme et l'air de rien ils nous font redécouvrir la pureté oubliée des choses. Ca parait peut être rien du tout comme ça...Mais c'est peut être ça Le Bonheur.
«Pour le réalisateur que je suis, le travail de Jirô Taniguchi est celui d'un grand cinéaste armé d'un crayon et de papier. Et pourtant, son œuvre est totalement spécifique à la bande dessinée.
L’émotion, le rythme, la durée, le mouvement, le hors-champ, autant de paramètres propres au cinéma – je pourrais presque parler de son et de musique-sont ici réinventés comme seule la bande dessinée peut les rendre. Le rythme de ses plans, ou plutôt les variations de l’écoulement du temps pendant que l’œil voyage sur sur la planche me donnent l’impression que chacune de ses cases a une durée précise dont le lecteur est captif. Taniguchi a développé un langage qui lui est propre par la précision des cadrages, la richesse de ses personnages, les mouvements des gestes suspendus, par l’importance de la hauteur des points de vue- j’allais dire de la caméra – lorsque l’œil du narrateur par moment épouse celui du personnage, ou au contraire s’en écarte pour montrer ce que le personnage ne peut voir. Il nous fait rêver par l’importance des vides, en faisant exister ce qui est au-delà de la case, ce qui ne nous est pas montré, et il donne ainsi le champ libre à notre imagination.
Mais surtout il fait aimer ses personnages de papier, il leur donne vie et profondeur et nous fait nous demander jusqu’où on peut connaître ceux qu’on aime, ceux que pourtant on aimera toujours. Qui sont vraiment nos parents ? Et dès lors, qui sommes-nous pour nos enfants ?
Comme rarement en bande dessinée, Quartier Lointain est une expérience de vie. Taniguchi nous ouvre la porte du Japon d’après-guerre et moderne, il nous livre une enfance que nous n’avons pas vécue et dont pourtant il nous rend nostalgique. Il nous donne la plus belle impression qu’on puisse connaître en lisant : celle d’avoir vécu.
Jaco Van Dormael
Préface
Tandis qu'à l'intérieur de la tente régnait un silence oppressant, à l'extérieur le vent soufflait et la montagne grondait.