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Critiques de Joachim Du Bellay (50)
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Les Regrets (précédé de) Les antiquités de Rome (..

De 1553 à 1557, Joachim du Bellay vit à Rome, auprès de son cousin le Cardinal Jean du Bellay dont il est l'intendant. Durant cette période, il côtoie de près le pouvoir ecclésiastique et la vie publique romaine. Ce n'est qu'en 1558, après la disgrâce du Cardinal du Bellay, qu'il rentre en France. C'est cette même année qu'il fait publier deux recueils écrits à Rome : Antiquités de Rome et Les Regrets. Deux ans plus tard, Joachim du Bellay disparaissait à l'âge de 37 ans.



Dans un récit autobiographique, Les Regrets de du Bellay dessinent une histoire : celle d'un exil plus ou moins contraint, la rapide déception de ne plus trouver « Rome en Rome », une tâche écrasante et ennuyeuse au milieu d'une cour papale violente et dépravée ; la douleur de l'éloignement, le regret de sa terre natale (Du Bellay est originaire de l'Anjou), la privation d'amis mais aussi la difficulté permanente d'écrire… Et puis viennent les déceptions du retour en France : la Cour royale, égoïste et ingrate, les problèmes personnels…



Toutes ces impressions livrées et ces évènements vécus font un autoportrait saisissant de l'auteur : un homme dévoué, un esprit lettré et critique, attentif à tout ce qui l'entoure, un homme épris de morale et de vertu, fort en amitié. C'est aussi un être nostalgique, parfois tenté par la résignation :







« J'aime la liberté, et languis en service,

Je n'aime point la cour, et me faut courtiser,

Je n'aime la feintise, et me faut déguiser,

J'aime simplicité, et n'apprends que malice :



Je n'adore les biens, et sers à l'avarice,

Je n'aime les honneurs, et me les faut priser,

Je veux garder ma foi, et me la faut briser,

Je cherche la vertu, et ne trouve que vice :



Je cherche le repos, et trouver ne le puis,

J'embrasse le plaisir, et n'éprouve qu'ennuis,

Je n'aime à discourir, en raison je me fonde :



J'ai le corps maladif, et me faut voyager,

Je suis né pour la Muse, on me fait ménager :

Ne suis-je pas, Morel, le plus chétif du monde ? »







Les sonnets qui composent Les Regrets empruntent à l'élégie (l'arrivée à Rome, le désenchantement et l'ennui qui s'en suivent), à la satire (pour peindre les événements vécus, les personnages des papes et toute leur cour, avec ses conseillers, ses courtisans et ses comploteurs, et la vie publique au dehors) et enfin, à l'éloge (nombreux sont les hommages rendus à ses amis tels Ronsard, Morel, Paschal, Dagaut, Gordes et Thiard, ou encore à Marguerite de France ou au Roi Henri II - tous dédicataires d'un ou plusieurs poèmes) pour décrire les années passées à Rome







« Maintenant je pardonne à la douce fureur

Qui m'a fait consumer le meilleur de mon âge,

Sans tirer autre fruit de mon ingrat ouvrage

Que le vain passe-temps d'une si longue erreur



Maintenant je pardonne à ce plaisant labeur,

Puisque seul il endort le souci qui m'outrage,

Et puisque seul il fait qu'au milieu de l'orage,

Ainsi qu'auparavant, je ne tremble de peur.



Si les vers ont été l'abus de ma jeunesse,

Les vers seront aussi l'appui de ma vieillesse,

S'ils furent ma folie, ils seront ma raison,



S'ils furent ma blessure, ils seront mon Achille,

S'ils furent mon venin, le scorpion utile

Qui sera de mon mal la seule guérison. »







Elle fut belle la Muse qui inspira à Joachim du Bellay une si belle poésie. Une poésie certes marquée par le style et les règles d'écriture de la Renaissance, par une grande érudition, mais qui fut en même temps très personnelle, comme un Je partagé entre vécu et imaginaire.

Une poésie qui a traversé le temps mais qui arrivée jusqu'à nous, jamais n'a vu sa beauté altérée.





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Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..

Les Chats de Sylvain Trias, lu par Simon Jeannin, VOolume, 2023



Les éditions VOolume propose, avec cette anthologie composée et commentée par Sylvain Trias, une balade littéraire divertissante et instructive à travers des textes ou extraits consacrés au chat dans tous ses états.



Si j’ai toujours un peu de mal avec la nouvelle d’Edgar Allan Poe, « Le Chat noir », particulièrement gore, j’ai retrouvé avec plaisir les extraits du Chat Botté de Charles Perrault, d’Alice aux pays des merveilles de Lewis Carrol, des fables de La Fontaine, du Roman de Renart, des poèmes de Baudelaire ou Verlaine, etc…

Je connaissais, en effet, quelques-unes de ces évocations félines, mais je reconnais avoir découvert « L’Épitaphe d’un chat » de Du Bellay, l’amour de Montaigne pour sa chatte, les écrits de François-Auguste de Paradis de Moncrif, de Champfleury, d’Hyppolite de Taine ou de Jules Renard, le conte fantastique d’Alexandre Dumas ou encore « Le Chat qui s’en va tout seul » de Rudyard Kipling…

Pour n’en citer que quelques-uns…



J’ai apprécié cette audio-lecture, bien servi par son narrateur, contextualisée et hiérarchisée par Sylvain Trias. Le chat est décrit comme un bel animal indépendant, tantôt méprisé, tantôt admiré, dont la félinité prend des allures diaboliques, sensuelles ou féminines…

Mon seul reproche et pas des moindres : aucune plume féminine n’y est citée ! Si c’est volontaire, qu’on m’explique pourquoi… Si c’est un oubli, il est impardonnable. Je pense à Colette, à Béatrix Beck, Doris Lessing, Annie Duperey, Anne Hébert… Je pense aussi avoir la réponse à mon interrogation : en effet, il est question dans ce recueil de « textes culte de la littérature classique » et je ne parviens à citer que des autrices du XXème siècle, sans doute pas considérées comme telles…



Une anthologie qui me laisse donc un peu sur ma faim.



#Leschats #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal


Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Les Regrets - Les Antiquités de Rome - Songe

Envoyé au sein d’une ambassade française dans une Italie à la fois transfigurée par sa Renaissance et meurtrie par les luttes fratricides entre cités-Etats, d’ailleurs encouragées par les ingérences de toutes les grandes puissances européennes du XVIème siècle, du Bellay quitte pour longtemps la terre de sa patrie. Ses sonnets sont une longue manifestation du mal du pays ; l’intendant de l’ambassadeur assume ses missions avec sérieux, mais une mélancolie croissante s’empare du cœur du poète, à laquelle la constatation des abjections romaines fait regretter la France jusqu’à en étouffer.



L’œuvre se présente le plus souvent, non pas comme une adresse au lecteur anonyme ou à un moi intérieur, mais plutôt à des connaissances explicitement nommées du poète. On retrouve parmi eux des noms illustres, au premier rang desquels Ronsard et le roi lui-même, sans oublier bien sûr la sœur du roi, Marguerite, à qui du Bellay rend un hommage appuyé en sa qualité de protectrice des arts et des lettres ; mais aussi des noms moins illustres qui, par leur abondance, font penser à un recueil épistolaire rangé par thématique. On repère des schémas relativement répétitifs : du Bellay envie son interlocuteur de la chance qu’il a de demeurer en France, prenant prétexte de la comparaison pour faire état des turpitudes des Etats pontificaux. Les quatrains décrivent le plus souvent la réalité française heureuse ou les rêves passés sortis de l’imagination du poète en entrant en Italie, et les tercets leur répondent en présentant le contraste décevant de la situation italienne, ou les constats au présent qui ont brisé l’image fantasmée. Si les accents tristes dominent l’œuvre, la colère et l’humour arrivent à y trouver leur place. Pour qui a quelques notions d’histoire italienne et du pouvoir qui fut à l’époque celui de l’Eglise, il est possible de mesurer la violence de ce que l’on pourrait appeler très anachroniquement des « clashs », et le risque encouru par son auteur, même si on a plutôt envie d’en sourire aujourd’hui. La carte postale de l’Italie est considérablement écornée, on l’aura compris.



On appréciera l’omniprésence de la nature dans les rapprochements et les métaphores du poète. La plupart des sonnets donnent à contempler un paysage tantôt bucolique et enluminé, tantôt sombre et froid. La nature participe de façon active à l’opposition quasi-manichéenne entre le pays étranger et la patrie perdue. Dévalorisant impitoyablement ses vers par rapport à ceux qu’il a pu écrire en France (ce qui est assez cocasse puisque c’est justement l’œuvre qui a fait la renommée de Du Bellay qui est ainsi dévaluée, il revient donc au lecteur de décider si ces lamentations relèvent d’une posture de fausse modestie ou d’un talent inconscient de lui-même), le poète établit un rapport de causalité entre son éloignement de la terre natale et la perte de la faveur des Muses. De manière générale, à côté de la nature, la mythologie latine et la culture chrétienne sont souvent sollicitées pour fournir les images poétiques et les rapprochement intertextuels, installant la plainte poétique dans une transcendance permanente où l’interaction directe avec le divin n’est pas invraisemblable.



En dépit de la langue du XVIème siècle, assez peu accessible aujourd’hui sans appareil critique, Les Regrets donnent à entendre une voix fondamentalement poétique, c’est-à-dire marquée très sensiblement par la concordance des images, des rythmes et des sonorités. Le fait que cette démonstration de la musicalité de la langue française soit mise au service d’une exaltation de la France suscite une fierté vis-à-vis de ce que nous sommes qui n’a rien de chauvin, mais qui nous invite à perpétuer le lien qui nous unit à notre culture, notre histoire et notre terre.
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Les Regrets

Tandis qu’il est maintenu par les incertitudes à Rome et voit Ronsard écrire pour la cour de son côté, en France, Du Bellay choisit de décrire tous les regrets qui lui pèsent. L’intitulé de ce recueil n’en est qu’évocateur.



Les presque deux-cents poèmes expriment le désespoir de l’auteur, de manière souvent très artistique. Mais, fait original, aucun n’a de titre. Leur numérotation en chiffres romains, ainsi que le manque de variété dans les sentiments de Du Bellay n'a pas conservé pleinement mon attention jusqu’au bout du livre. Il utilise en effet la ville de Rome, la mythologie ou encore simplement la personne de ses connaissances dans ses paroles.



Lequel fonctionne malgré tout très bien, si l’on s’intéresse au seul type de ces sentiments.
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Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..

Une lecture audio qui a peiné à retenir mon attention, malgré son thème, la narration parfaite de Simon Jeannin et les commentaires intéressants de Sylvain Trias



Ces textes sont présentés chronologiquement et évoquent la manière dont le chat a été représenté dans la littérature au cours des siècles. Sylvain Trias intervient entre chacun d'eux pour les replacer dans leur contexte, commenter l'évolution de la vision du chat dans la littérature, d'un personnage souvent félon, voleur, déloyal ou pire encore maléfique à un animal auquel les auteurs vont s'attacher, qu'ils vont célébrer dans leurs textes, mais un animal qui ne renonce pas à son indépendance.



L'idée m'avait séduite, je connaissais et appréciais certains de ces textes, et pourtant les écouter n'a pas réussi à me passionner. Peut-être parce chaque texte était très court, et ne me laissait pas le temps d'apprécier l'auteur et son style. Peut-être des textes trop variés qui ne m'ont pas permis d'entrer dans l'atmosphère de ce livre audio, et je me suis surprise plusieurs fois à devoir revenir en arrière pour réécouter un extrait.



Une petite déception donc, mais qui saura sans doute séduire d'autres lecteurs-auditeurs.



Merci à NetGalley et aux éditions VOolume pour cet envoi #Leschats #NetGalleyFrance







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Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..

Ce recueil regroupe des textes de grands auteurs sur les chats et les replacent dans l'histoire en racontant comment les chats étaient perçus à l'époque de leur écriture.

C'est un livre audio assez court, qui se suit avec plaisir, porté par la voix de Simon Jeannin, qui narre avec talent les textes d'auteurs classiques, comme les commentaires de Sylvain Trias. Ces commentaires montrent l'image des chats dans la société, passant de créatures du diable à câlins ambulants.

SI je ne suis pas amatrices de poésies (c'est peu de le dire), la variété des textes proposés permettra à chacun de trouver son bonheur.

Par contre, aucune autrice n'est présente dans cet opus. J'imagine que ce n'est pas forcément facile de trouver le matériel qu'il fallait, mais comment avez-vous pu oublier Colette…

Reste que ce recueil est très agréable à écouter offrant une variété de textes (contes, nouvelles, poèmes) et des commentaires intéressants. A découvrir.

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L'Olive

Joachim du Bellay fait partie de mon Panthéon personnel mais là ... j'avoue que décider de lire L'Olive ne fut pas mon meilleur choix (et d'ailleurs, je ne vous le conseille pas).

J'avais déjà buté sur Pétrarque (bon, d'accord, j'avais buté en italien, mais là n'est pas la question ..) : cela aurait du être un avertissement.

Disons que L'Olive est à la poésie ce que la contorsion est à la gymnastique.

C'est beau mais quelque fois JDB tord un peu le poignet de cette pauvre Erato.

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Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..

"Les Chats" est un recueil de textes célèbres, une balade littéraire divertissante et instructive à travers les œuvres de Baudelaire, du Bellay, Dumas, Poe, Perrault, Carrol, Montaigne, Verlaine, Balzac, Renard, La Fontaine, Champfleury, Moncrif.



Textes commentés par Sylvain Trias à découvrir chez @VOolume grâce à l'interprétation de Simon Jeannin !



Pourquoi le chat s'en va-t-il tout seul ? Les chats anglais sont-ils vraiment les plus distingués ? Par quel prodige cet animal maléfique est-il devenu, au fil du temps, l'ami incontournable du monde de la culture ? Vous trouverez réponse à ces épineuses questions, et à bien d'autres, dans notre sélection de 17 textes cultes commentés et mis en perspective.



Je remercie @VOolume et @NetGalleyFrance de m'avoir permis cette écoute très agréable de trois heures que je n'ai pas vu passer. Cela m'a permis de (re)découvrir ces textes classiques qui rendent hommage à nos amis les chats, ces êtres si malmenés par certains et si adulés par d'autres. J'ai beaucoup apprécié découvrir l'image que la société portait sur eux et qui évolue au fil des siècles.



Le narrateur parvient à donner de la vivacité à ces textes anciens en les modernisant grâce à son interprétation très juste et son flux narratif fluide, ni trop lent, ni trop rapide, qui s'écoute comme une pièce de théâtre.



J'ai aussi beaucoup aimé le fait que ces textes soient commentés car cela ajoute une plus-value contextuelle qui permet une meilleure compréhension. Une façon distrayante d'aborder des textes classiques que je recommande aux amoureux des chats !

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Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..



Une écoute audio courte et particulièrement intéressante : au fil des siècles on remonte le cours de l’Histoire et on découvre la place que le chat y a occupée.

Cet être longtemps craint et malmené par certains et adulé par d’autres.

Tout est bien expliqué, des anecdotes amusantes, d’autres beaucoup plus cruelles parsèment le récit entre les textes d’auteurs classiques à la plume habile comme Baudelaire, Alexandre Dumas, Verlaine, Edgar Allan Poe, Lewis Carroll, etc.



On ressort de cette écoute moins bête ^^



Une « histoire qui au fil des siècles aura transformé cet animal maléfique en l’ami incontournable du monde de la culture. »
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Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..

En tant qu’amoureuse des chats, ce titre m’a tout de suite intriguée et même si je crains quelque peu les textes classiques, je trouvais que se laisser bercer par ces histoires félines était une idée attirante. En revanche, oubliez tout de suite l’image de vos boules de poils toutes mignonnes se prélassant dans le canapé. A travers ces textes, j’ai plutôt découvert l’image que la société avait des chats à certaines époques et c’est parfois très éloigné du regard énamouré que je porte aux miens.



Ces trois heures d’écoute sont passées à grande vitesse, j’ai beaucoup aimé la façon dont le narrateur donne vie à des textes que je n’aurais sûrement pas découvert à l’écrit. Sauf les poèmes de Charles Baudelaire que j’ai eu grand plaisir à écouter et à redécouvrir. La narration est fluide, entraînante, telle une pièce de théâtre qui se déroulerait sous nos yeux. Me prenant complètement au jeu, j’ai été touchée et même un peu choquée par moments. A croire que les chats ne sont pas tous des êtres adorables. Je sais, c’est très difficile à croire.



Il est également intéressant que les textes soient commentés, c’est l’occasion d’apprendre sur le contexte et de prendre en note quelques anecdotes. Ce livre audio est une agréable façon de découvrir les textes classiques sous une autre forme et surtout, avec envie.

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Les Regrets

Ici, e n'est pas un du Bellay pour la jeunesse, c'est un poète en doute, qui, à l'image d'Ulysse fait un long voyage et doute, de sa muse.... sans arrêt s'adressant à Ronsard, qu'il admire, il trouve tout vain et se cherche! Il cherche l'essentiel et non pas tout comprendre, tant cette tâche lui semble inaccessible et vaine, comme chanter la gloire de celle-ci ou de celui-là... bref c'est la poésie des gens fatigués de vivre fatigués d'essayer d'être utiles... et qui se confrontent aussi à la violence de l'océan... là poésie des expériences pénibles, ou des longues vies qui n'aboutissent à rien... oui qui sont abrégées... et là le lecteur pense au mathématicien Galois, et au poète Arthur Rimbaud... et si les quelques vers sur le voyage d'Ulysse enchantera le jeunesse... pour le reste de ce recueil, il faudra attendre de comprendre la lassitude de la vie inconnu des jeunes rameaux.... C'est magnifique mais il faut connaître la lassitude pour comprendre un du Bellay qui se dit : A qui bon ?



Pour les enfants

On pourra les intéresser à la poésie grâce aux fables De La Fontaine, mais pas seulement on eut taper aussi dans les chansons de Brassens, qui n'a pas fait que des chansons aux allusions paillardes, mais a reprit des poèmes en chanson, notamment le petit cheval! Ou bien encore cette autre chanson générique d'un film avec Fernandel : Heureux qui comme Ulysse, du fameux Joaquim du Bellay



Les adultes trouveront leurs bonheurs dans les trophées de José Maria de Hérédia, les Chimères et la traduction en vers du second Faust de Goethe de Gérard de Nerval, Poème de Rimbaud et Méditations poétiquesDe Lamartine.... et la langue française n'en déplaise à ses détracteurs, est belle et riche... et surpasse bien souvent le simple français courant qu'ils ont appris... comme toute langue humaine !
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Les Regrets (précédé de) Les antiquités de Rome (..

La composition du livre n’obéit pas à un principe unique : si Du Bellay prétend ne tenir qu’un journal de bord (« des papiers journaux » dit-il) pendant le séjour – si décevant – qu’il fit à Rome comme secrétaire de son oncle, le tout-puissant Cardinal Jean Du Bellay.

Les Regrets proprement dits sont les cinquante premiers sonnets, dans lesquels le poète se dit délaissé par sa Muse, exilé des siens, et de son pays, et se lamente sur son triste sort (imitant en cela Ovide, lui aussi exilé, et écrivant « Les Tristes »)



Le ton change ensuite complètement : de l’élégie, le poète passe à la satire : que ce soit pour décrire Rome (les papes, les femmes, les Romains), son voyage de retour (les Suisses), ou son retour en France (la Cour, les courtisans)



Le ton change encore une dernière fois : c’est au genre de l’éloge qu’appartiennent les 35 derniers sonnets : éloge des Grands, et éloges de Marguerite (les 15 derniers) - il s’agit de Marguerite de Savoie, la fille de François premier).

Ce sentiment de déception qui anime les Regrets et cette impression que ni lui ni les choses ne correspondent à son attente expliquent la forme particulière de l’écriture des Regrets : des alexandrins bâtis souvent en antithèse dans une langue qui arbore les signes de la pauvreté et du vide.

De quoi s’aperçoit alors le poète au bout du compte ? Qu’il n’est lui-même qu’un espace vide qu’il remplit d’un beau nom, et ce beau nom ne désigne rien d’autre que ce qu’il est en train de faire, tenter de remplir ce vide : ce qui compte n’est pas ce qu’il est mais ce qu’il fait, il n’est lui-même que dans le faire, que dans cet effort à se saisir : il est poète.
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Les Regrets - Les Antiquités de Rome - Songe

Déclaration préliminaire : je ne sais pas commenter la poésie.



Sur ce, lançons-nous !

Les Regrets sont un recueil où Du Bellay revendique une poésie simple, une peu terre à terre, car dans un premier temps, il confesse que la haute inspiration l'a quitté. Ce séjour à Rome dont il attendait tant le déçoit et "l'éteint" - façon de parler car les poèmes de ce début sont très beaux. On y trouve le célébrissime "Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage". Il retrouve quelques forces pour faire la satire de la vie à Rome et en particulier de la cour papale contre laquelle il peut être féroce. Enfin, la perspective du retour et le retour en France auprès de Marguerite de Valois, la soeur de François 1er, lui réouvre les portes de la Poésie d'éloge à laquelle il aspirait - ce qui est totalement étranger pour nous… Ce recueil m'a plus par sa simplicité justement, qui ne l'empêche pas d'utiliser tous les tours possibles pour varier les sonnets et faire briller "la pointe" des derniers vers.

Les Antiquités, consacrées aux ruines de Rome, sont plus recherchées : références à la mythologie, comparaisons et métaphores abondent. Le résultat est peut-être finalement plus froid et impersonnel mais très évocateur de la grandeur et décadence de la civilisation romaine antique .
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Les Regrets (précédé de) Les antiquités de Rome (..

Peut-on ne pas aimer une œuvre, mais l’apprécier tout de même ? Étrange question, que je me pose à la vue d’un ouvrage où je ressens un profond déplaisir et en même temps un respect proche de l’admiration, voire de l’envie. Pour moi, c’est avec Les Regrets de Du Bellay. J’ai lu deux fois ce recueil comme œuvre imposée à l’année au collège puis au lycée. J’ai été déçu de le lire à nouveau, quand je ne vouais que des nouveautés. J’ai été blasé par les explications similaires, rabâchées sur ces poèmes usés et vieillots. Et en même temps, c’est bien avec Du Bellay que j’ai découvert le travail de la technique et de la rythmique poétiques.

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Les Regrets

Un classique incontournable de la littérature française.

Joachim Du Bellay y exprime ses sentiments lors de son exil à Rome et propose des sonnets variés qui font des ponts intertextuels avec des textes antiques mais aussi ses contemporains.

Le travail sur la langue est très riche et permet de bien se représenter la rigueur classique.
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Les Regrets

Joachim du Bellay fut heureux d'accompagner son oncle cardinal à Rome, lui qui appréciait le monde antique et la mythologie.

Làs, il fut déçu de ce qu'il trouvât là-bas : compromission, luxure, prostitution, ...

Une bonne partie du recueil est formée de poèmes élégiaques qui narrent cet enfer et le regret de son pays natal.

du Bellay nous présente son ennui sous de nombreux sonnets sans jamais se répéter. C'est assez formidable de voir la richesse de ce poète de la Renaissance ami de Ronsard.

Lu dans une version scolaire présentant un texte dans sa translation en français moderne qui m'a rendu ces textes accessibles (qu'il est loin le temps de mon lycée où nous devions nous escrimer à lire en vieux françois !!)
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Le cahier rouge des chats - Anthologie

Cette anthologie inédite réunit plus de soixante-dix textes célèbres. Le chat idéal, Le chat magique, L’animal des rois, Le chat et les écrivains, Les malheurs des chats, Le chat, héros de la littérature. Les écrits ronronnent de plaisir et de malice. On y trouve des mythes et des histoires rapportés par Cicéron, Hérodote ou Plutarque ; des anecdotes sur les chats à la cour des rois, par la féroce princesse Palatine ou la tendre Mme Campan ; de grands classiques de la littérature féline, comme le Raminagrobis de Rabelais, L’Epitaphe d’un chat de Du Bellay, Le Chat botté de Perrault, Le Chat Murr de Hoffmann, le chat du Cheshire de Lewis Caroll, Le Chat de Baudelaire.



Les plus grands amoureux des chats ne sont-ils pas les écrivains ?



L’Histoire de mes bêtes d’Alexandre Dumas, le Bestiaire de Paul Léautaud, la Vie de deux chattes de Pierre Loti.



Des interviews d’Alphonse Daudet, d’Edmond de Goncourt et de Stéphane Mallarmé.



Et enfin trois nouvelles inédites de jeunes écrivains français.



Un humoriste français avait déclaré que Dieu a inventé le chat pour permettre à l’homme de caresser le tigre.



Pour savourer chaque passage, je parcours chaque soir quelques pages. Puis je le repose et entre dans la lecture dans un autre ouvrage. Ainsi, je ne me lasse pas. Je l’apprécie d’autant plus. car la répétition peut vite me lasser. Ceci serait dommage, il est fort intéressant.



Claudia
Lien : https://educpop.fr/2022/10/2..
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Les Antiquités de Rome - Les Regrets

J'aime beaucoup Ronsard, mais allez savoir pourquoi, j'ai toujours trouvé un charme infini à lire Du Bellay. Sans doute, comme beaucoup d'entre vous, cela vient-il de ce poème que nous avons tous appris à l'école « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage… », plus sûrement encore à la lecture de ce recueil (ce double recueil) paru en 1558 (quatre siècles et demi, ça ne nous rajeunit pas) qui est une véritable merveille.

Les deux recueils sont indissociables, l'un et l'autre étant relatifs au voyage que Du Bellay entreprit en Italie entre 1553 et 1557. A son retour il publia ces deux recueils : le premier « Les Antiquités de Rome » comporte 32 sonnets (l'un des modèles poétiques les plus prisés du poète) en décasyllabes ou alexandrins. le thème est une méditation poétique sur la grandeur et la décadence de Rome, au vu des vestiges (« antiquitez ») qui s'offrent aux yeux du visiteur. Du Bellay montre ici, non seulement une grande culture antique, comme en avaient tous les grands poètes de la Pléiade, mais également une grande sensibilité, qui annoncent certains poètes du XVIIIème siècle (Chênedollé, Millevoye, Chénier) et bien entendu les romantiques.

Cette sensibilité, nous la retrouvons, encore plus accentuée, dans les « Regrets » : cet ouvrage se compose de 191 sonnets, tous en alexandrins, et tous de toute beauté. le sonnet XXXI est le plus connu « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage… », mais beaucoup d'autres valent qu'on s'y arrête. Je prends la liberté de vous en proposer quelques-uns en citation, mais en attendant, pour vous mettre en appétit, voici le sonnet V :

Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront,

Ceux qui aiment l'honneur, chanteront de la gloire,

Ceux qui sont près Du Roy, publieront sa victoire,

Ceux qui sont courtisans, leurs faveurs vanteront :



Ceux qui aiment les arts, les sciences diront,

Ceux qui sont vertueux, pour tels se feront croire,

Ceux qui aiment le vin, deviseront de boire,

Ceux qui sont de loisir, de fables escriront :



Ceux qui sont mesdisans, se plairont à mesdire,

Ceux qui sont moins fascheux, diront des mots pour rire,

Ceux qui sont plus vaillans, vanteront leur valeur :



Ceux qui se plaisent trop, chanteront leur louange,

Ceux qui veulent flater, feront d'un diable un ange :

Moy, qui suis malheureux, je plaindray mon malheur.



Beaucoup de ces sonnets, sont comme celui-ci, élégiaques et mélancoliques. D'autres sont plus sentencieux et prennent l'allure de proverbe, ou de sagesse populaire, et parfois ironisent sur le ton de la satire. Enfin, Du Bellay fait le tour de ses amis en leur dédicaçant des poèmes familiers : tous ses amis de la Pléiade (Ronsard, Baïf, Tyard, etc.) mais également des confrères en poésie comme Scève, ou des personnalités comme Michel de l'Hospital, et bien entendu ses amis personnels.

Un trésor du patrimoine poétique français, trop souvent réduit à un seul poème (même s'il est magnifique). A redécouvrir, si vous êtes amateur de poésie.

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Les Antiquités de Rome - Les Regrets

Quelle poésie !!

Ça fait le quatrième recueil de poésie que j'ai lu..

Bellay un poète assez mis à l'écart et assez oublié de tous...

Et pourtant même si c'est pas très "original" je trouve j'aime certaines tournures de ces poèmes...

Le truc lourd c'est qu'il reprend certains

mots déjà utiliser pour un autre poème...

Si vous voulez découvrir un classique peu connu et un poète méconnu du public ! C'est fait pour vous :)

Trouvé encore par hasard dans les "suggestions de poésies" suite à une rencontre dans mon établissement d'une poétesse qui était venu dans mon lycée malheureusement j'ai pas pu lui parler...

Vive la poésie.

VIVE LA LANGUE FRANÇAISE !!!

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Poésies

Joachim du Bellay est un auteur qui a des résonnances à la fois très personnelles, et très universelles.

Il m'a été présenté au collège comme le fondateur d'une littérature française, qui affirme son identité sans que ça le conduise à rejeter l'identité des autres peuples ou des autres cultures. J'ai comme beaucoup trouvé du charme à ces vers qui m'ont initié à la musique des mots, des sons et des émotions. Quand je lis Paul Valéry ou Paul Jacottet ou quand je lis des haikus, je sais au fond de moi que si je peux apprécier cette poésie, c'est grâce à Joachim du Bellay.

En plus, du Bellay représente pour moi la défense d'une identité locale qui a valeur universelle et qui sait se relier aux autres identités locales qui ont chacune une valeur universelle. Cette notion est très loin du repli, très loin d'une uniformité dictée par des modes, dictée par un peuple, dictée par une religion ou dictée par des entreprises. Il est important d'avoir des racines, et ça n'empêche pas de respecter les racines des autres. Plus encore, les racines originales d'une culture font la noblesse de cette culture.
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