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Citations de Joaquim Maria Machado de Assis (71)


Les rêves éveillés sont comme les autres rêves, ils se tissent au gré de nos inclinations et de nos souvenirs.
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« Il pesta intérieurement contre l'homme qui l'arrachait ainsi à ses souvenirs. Souvenirs sans beauté, certes, mais précieux parce que anciens – anciens et médecins de l'âme : se plonger en eux, c'était boire un élixir qui guérissait du présent. »
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[...] mais il ne faut pas oublier que la nature est une grande capricieuse et l'histoire une éternelle inconstante.
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Un cocotier, qui vit mon agitation et en devina la cause, murmura de toute sa hauteur qu'il n'était pas choquant que les garçons de quinze ans aillent se fourrer dans les coins avec les fillettes de quatorze ans; au contraire, les adolescents de cet âge-là n'avaient rien de mieux à faire, et les coins ne servaient à rien d'autre. C'était un vieux cocotier, et moi j'avais confiance dans les vieux cocotiers, plus encore que dans les vieux livres. Les oiseaux, les papillons, une cigale qui répétait pour l'été, tout ce qui vivait dans les airs était du même avis.
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La quarantaine franchie, il épousa Dona Evarista de Costa e Mascarenhas, une jeune femme de vingt-cinq ans, veuve d'un magistrat de la Colonie, ni bien jolie ni sympathique. Un oncle de Simão Bacamarte, chasseur de pacas devant l'Éternel, et non moins franc, s'étonna d'un pareil choix et il le dit à son neveu. Simão Bacamarte lui expliqua que Dona Evarista rassemblait des conditions physiologiques et anatomiques de premier ordre, elle digérait sans problème, dormait de même, elle avait un pouls régulier et une vue excellente ; de sorte qu'elle était apte à lui donner des enfants robustes, sains et intelligents. Si en plus de ces dons — seuls dignes de la préoccupation d'un savant — les traits de Dona Evarista laissaient à désirer, loin de le déplorer, il remerciait le ciel, ainsi ne courrait-il pas le risque en s'abandonnant à la contemplation exclusive, étriquée et vulgaire de son épouse, de délaisser les intérêts de la science.

(Aos quarenta anos casou com D. Evarista da Costa e Mascarenhas, senhora de vinte e cinco anos, viúva de um juiz de fora, e não bonita nem simpática. Um dos tios dele, caçador de pacas perante o Eterno, e não menos franco, admirou-se de semelhante escolha e disselho. Simão Bacamarte explicou-lhe que D. Evarista reunia condições fisiológicas e anatômicas de primeira ordem, digeria com facilidade, dormia regularmente, tinha bom pulso et excelente vista ; estava assim apta para dar-lhe filhos robustos, sãos e inteligentes. Se além dessas prendas, — unicas dignas da preocupação de um sábio, D. Evarista era mal composta de feições, longe de lastimá-lo, agradecia-o a Deus, porquanto não corria o risco de preterir os interesses da ciência na contemplação exclusiva, miúda e vulgar da consorte.)
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Braves bijoutiers, que resterait-il de l'amour sans vos joyaux et vos credits?
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Nous jouâmes environ une heure. Maria, à la fin, somnolait littéralement, et X*** lui-même lui dit qu'elle ferait mieux d'aller se reposer. Je pris congé et passai dans le couloir, où se trouvaient mon chapeau et ma canne. Maria m'attendit à la porte du salon et m'accompagna jusqu'à la grille afin de la fermer. Avant que je ne descende, elle me lança un de ses bras autour du cou, m'attira vers elle, colla ses lèvres aux miennes en y déposant un large, bref et sourd baiser. Je sentis quelque chose se glisser au creux de ma main.
— Bonsoir, dit Maria en fermant la grille.
Je ne sais pas comment je fis pour ne pas tomber. Je descendis, éberlué, le baiser sur la bouche, les yeux dans les siens, et serrant instinctivement un objet dans ma main. Je pris soin de m'éloigner. Dès la première rue, je courus sous un réverbère pour voir ce que j'apportais. C'était la carte d'un magasin de tissus, une annonce au dos de laquelle on avait inscrit au crayon : « Attendez-moi demain, treize heures, sur le pont des barques pour Niterói. ».
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Tout, en X***, me surpassait. Son apparence, d'abord. Il était robuste, j'étais frêle ; ma grâce féminine, chétive, s'éclipsait face à son allure virile, ses fortes épaules, ses fortes hanches, sa jambe vigoureuse et son pied solide qui frappait ferme sur le sol en marchant. Prêtez-moi une fine et maigre moustache ; voyez-lui de longs favoris, épais et bouclés, et l'un de ses gestes habituels, réfléchissant ou écoutant, était de les entortiller en y passant les doigts. Les yeux terminaient le portrait, non seulement parce qu'ils étaient grands et beaux, mais parce qu'ils riaient plus et mieux que sa bouche. Outre l'apparence, l'âge ; outre l'âge, la vie ; il avait beaucoup vécu dans un autre milieu, d'où il était sorti pour se blottir dans cette maison, avec cette dame ; moi, je n'avais rien vécu avec personne. Enfin — et c'est là un trait capital — il y avait en lui une fibre castillane, une goutte de ce sang qui circule dans les pages de Calderón, une attitude morale que je puis comparer, sans mépris ni raillerie, à celle du héros de Cervantes.
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La quarantaine franchie, il épousa Dona Evarista de Costa e Mascarenhas, une jeune femme de vingt-cinq ans, veuve d'un juge de district, ni bien jolie ni sympathique. Un oncle de Simon Bacamarte, réputé grand chasseur devant l'Eternel autant que pour son franc-parler, s'étonna d'un pareil choix et le lui dit. Le neveu répliqua que Dona Evarista réunissait des conditions psychologiques et anatomiques de premier ordre, elle digérait sans difficulté, dormait sans problème, avait un pouls régulier, une vue excellente: toutes qualités qui faisaient d'elle la femme indiquée pour lui donner des fils robustes, intelligents et sains. Si, en plus de ces dons - seuls dignes de l'intérêt d'un savant - les traits de Dona Evarista laissaient à désirer, loin de le déplorer, il en remerciait le ciel: ainsi serait-il protégé de négliger les impératifs de la science dans la contemplation exclusive, étriquée et vulgaire de son épouse.
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- Lutter. Que tu les écrases ou non, l'essentiel est que tu luttes. La vie est une lutte. Une vie sans lutte est une mer morte au centre de l'organisme universel.
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"Bien, les siècles passent, le mien arrivera et passera aussi, jusqu'au dernier qui me donnera l'explication de l'éternité."
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Longue et mince, vous vous en souvenez, avec des yeux, comme je disais à l'époque, qui semblaient avoir été découpés dans le manteau de la nuit précédente, et en même temps, bien que nocturnes, sans le moindre abîme ou mystère.
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Esta ultima palavra saiu-lhe do coraçao com um suspiro.
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Le monde était trop étroit pour Alexandre ; mais une mansarde sous un toit est l'infini pour les hirondelles.
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- Supposons que l'esprit humain soit une vaste coquille, mon but, monsieur Soares, c'est de voir si je peux en extraire la perle, laquelle est la raison ; en d'autres termes, délimitons définitivement les frontières de la raison et de la folie. La raison consiste dans le parfait équilibre de toutes les facultés ; ce n'est à part cela qu'insanité, insanité et rien qu'insanité. [...]
- D'après la définition actuelle, qui est celle de tous les temps, déclara le père Lopes, la folie et la raison sont parfaitement délimitées. On sait où l'une commence et où l'autre finit. Pourquoi franchir la démarcation ?
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Les contes ont toujours un avantage, qui les rend supérieurs aux longs romans, quand les uns et les autres sont médiocres : c’est qu’ils sont courts.
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Après avoir bien respiré, je dis à Jacob qu'il venait de mentir quatre fois en moins de deux heures [...]. Jacob réfléchit un instant, puis il reconnut la justesse de mon observation, mais se défendit en disant que la sincérité absolue était incompatible avec un état social développé et que la paix des cités ne pouvait s'obtenir qu'au prix de mensonges réciproques...
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C'était un homme d'une austère et grande noblesse, un Hyppocrate doublé d'un Caton.
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Surtout quand on est vieux, c'est un rude métier que de vivre.
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— Mais ne perdez pas espoir, dit-elle pour conclure ; je lui ai dit que vous étiez bien capable de vous tuer.
— Je le suis, en effet.
— Eh bien, ne vous tuez pas pour l'instant ; patientez.
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