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Critiques de Joe Casey (71)
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Avengers, Tome 1 : Les plus grands héros de l..

Il s'agit d'une minisérie en 8 épisodes, initialement parus en 2005. Le scénario est de Joe Casey, les dessins et encrages de Scott Kolins, la mise en couleurs de Morry Hollowell et Wil Quintana. Ce tome contient les épisodes 1 à 8 (ainsi que "Avengers classic" 1 à 6, pour ces derniers voir le commentaire de Tornado).



L'histoire tout le monde la connaît : au début de l'ère Marvel, 5 superhéros se sont unis pour déjouer les plans de Loki. Il s'agissait de Thor (Donald Blake), Hulk (Bruce Banner), Iron Man (Tony Stark), Ant-Man (Hank Pym) et Wasp (Janet van Dyne). Peu de temps après, Hulk quitte l'équipe, mais laisse Rick Jones en tant que mascotte (ou faire-valoir). L'équipe découvre le corps cryogénisé de Captain America (Steve Rogers) qui est intégré aux Avengers. Ils affrontent différents gugusses allant de Baron Zemo aux Maîtres du Mal (Masters of Evil), en passant par Namor, Kang, le comte Nefaria. Arrivé à l'épisode 16 de la série de 1963, tous les membres originaux sont partis et ont été remplacés. Oui, mais dans les coulisses, il a bien fallu que quelqu'un se préoccupe de choisir une base pour cette équipe (le manoir Stark), que quelqu'un rédige une charte de membre ratifiée par les superhéros, prenne contact avec les autorités officielles pour bénéficier d'autorisation d'intervention, etc. Toujours dans les coulisses, peut être que tous les membres n'étaient pas convaincus de la même manière de la pérennité de l'équipe, de sa viabilité, ou de l'intérêt de se former une équipe.



Joe Casey est connu pour ses projets très personnels (Butcher Baker, le redresseur de torts ou The milkman murders) et pour quelques histoires de superhéros, elles aussi sortant de l'ordinaire (telles Vengeance ou Wildcats Version 3.0, Tome 1 : Imposition des marques). Avec cette histoire, il a pour objectif de raconter les premières heures de l'équipe des Avengers, non pas sous l'angle de leurs aventures (comme dans la série originelle), mais en tant qu'organisation naissante. Casey a l'élégance de concevoir son récit de telle sorte que le lecteur n'ait pas besoin d'avoir lu les premiers épisodes des Avengers pour comprendre les enjeux ou les sous-entendus (The Avengers : L'intégrale : 1963-1964). Au fil des pages, il est possible de découvrir les réponses à tout un tas de questions de base. Qui a rédigé la charte des Avengers ? Comment un dieu (Thor) a-t-il pu accepter de s'associer à de simples mortels ? Pourquoi Rick Jones est-il resté associé à cette organisation ? Le gouvernement a-t-il accepté d'emblée la bénévolence de ce groupe de superhéros ? Quel atout a permis aux Avengers de convaincre l'agent gouvernemental James Murch d'accorder une priorité absolue à l'équipe ? Dans quelles conditions Captain America s'est-il intégré à l'équipe ? Quelles conséquences a eu sa présence sur les autres membres ? Qui a vraiment convié Clint Barton à s'associer avec les Avengers ? et bien d'autres encore.



En 2005, Brian Michael Bendis a déjà propulsé la série "New Avengers" en tête du classement des ventes, devant celles consacrées aux X-Men (mais le film Avengers n'est même pas encore un projet en développement ; il est sorti en 2012). "Earth's mightiest heroes" est donc un projet guidé par une volonté d'étendre les origines "historiques" de l'équipe, sans les renier, tout en les modernisant pour les nouveaux lecteurs. L'approche de Casey est risquée à plus d'un titre. Pour commencer, il doit entrelacer son récit avec les épisodes existants, tout en livrant une histoire autonome. C'est tout à son honneur de constater qu'il y arrive sans difficulté apparente. Vous connaissez déjà les épisodes originaux, vous avez droit à toutes les coulisses de l'exploit, sans avoir l'impression de redite bourrative. Vous ne connaissez pas les épisodes originaux, vous avez une histoire qui forme un tout. Il est vrai que la narration a quand même un peu de mal à intégrer harmonieusement les affrontements contre les différents supercriminels. Il s'agit à chaque fois de brèves évocations qui permettent d'assurer la jonction avec les épisodes originaux, mais qui manquent d'intérêt. Le lecteur peut avoir l'impression que l'évocation de ces combats ne sert qu'à introduire un peu d'action dans un récit où les enjeux se règlent autrement que par les poings.



D'un coté, Casey se conforme servilement au cahier des charges qui lui impose de respecter scrupuleusement chaque point de continuité. La majeure partie du temps, ils sont amalgamés harmonieusement au récit, le nourrissent et l'enrichissent. Plus rarement, ils apparaissent pour ce qu'ils sont : un rappel d'un point de détail, sans autre raison d'être qu'une cohérence absolue avec la continuité. D'un autre coté, Casey construit un récit intéressant sur l'investissement et l'implication nécessaires pour créer une équipe, instaurer un esprit d'équipe, se faire une place officielle au milieu des pouvoirs en place. Casey développe ces points avec grande aisance, mais il ne se limite pas à cet aspect. Il met en valeur l'âme de l'équipe par le bais d'un personnage qui fournit une approche émotionnelle irrésistible. Du coup, ce qui aurait pu n'être que l'historique un peu froid d'une organisation devient l'évolution d'un individu complexe, aux motivations en évolution, permettant une forte implication du lecteur.



Scott Kolins dessine avec un trait un peu sec des cases regorgeant de détails, sans tomber dans l'hommage passéiste. Il ne modifie pas son style pour se rapprocher de celui de 1963. Il conserve celui qui lui est propre, en reproduisant les apparences des superhéros de l'époque (du joli slip violet de Hulk, aux différents modèles d'armure vintages d'Iron Man). D'un coté, cette approche établit un lien visuel avec les comics initiaux, de l'autre elle permet à Kolins de dessiner de façon moderne, en profitant pleinement de l'apport d'une mise en couleurs par infographie. Au fil des séquences, il est possible d'apprécier l'apparence de brute épaisse de Hulk, la richesse de la décoration des pièces de l'hôtel particulier des Stark (la magnifique chambre de Captain America), la présence imposante et régalienne de Thor, et d'une manière générale la personnalité de chaque superhéros. C'est l'une des grandes réussites visuelles de cette histoire : l'adéquation entre les dialogues et le langage corporel des personnages. Alors que chaque scène se situe dans l'univers partagé traditionnel de Marvel (univers 616), le lecteur constate l'incrédulité, puis le doute d'Iron Man quant au caractère divin de Thor dans son attitude. Il prend conscience par le biais d'informations visuelles du désarroi d'Hank Pym par rapport à la qualité des individus qu'il côtoie au sein de cette équipe. Si vous connaissez la suite du parcours de Pym (en particulier The trial of Yellowjacket), il s'agit de moments très émouvant.



À partir d'un concept un peu austère (raconter les débuts des Avengers vu sous l'angle de la naissance d'une organisation), Joe Casey et Scott Kolins construisent un récit où l'émotion l'emporte sur l'aspect didactique, pour une histoire poignante d'une manière inattendue. Il reste qu'à quelques moments les obligations de respect de la continuité et l'évocation des criminels combattus alourdissent la narration, plus qu'elles ne la nourrissent. Joe Casey a eu l'occasion de raconter la suite de l'historique de cette équipe dans Earth's mightiest heroes : Les plus grands héros de la terre II dessiné par William Rosado et encré par Tom Palmer (2007).
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Sex 2 : Supercool

Ce tome fait suite à Summer of hard (épisodes 1 à 8) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 9 à 14, écrits par Joe Casey et majoritairement dessinés par Piotr Kowalsky, à l'exception de la moitié de l'épisode 7 dessiné par Morgan Jeske, et de la moitié de l'épisode 14 dessiné par Chris Peterson.



Le tome commence avec un trombinoscope des 11 principaux personnages, puis par un rappel des faits en 9 phrases concises et pertinentes. Alors que le tome commence, Larry (Lorraine Baines, la PDG des entreprises Cooke) est en train de diner avec Tucker, un membre du cabinet du maire de Saturn City. Keenan est en train de s'envoyer en l'air avec sa copine dont il aime bien lui lécher le téton. Il se remémore une intervention contre Prank Addict, en tant qu'aide d'Armored Saint, sous la direction de Quinn. Il décide de lui communiquer l'endroit où habitent les Alpha Brothers (Cha Cha et Dolph).



Simon Cooke fait de son mieux pour remplir ses missions de patron de multinationale. En particulier, il accepte de négocier avec des japonais qui sont reçu par Elliot K. Barnes, l'un de ses responsables de service. Juliette Jemas (grand reporter) décide de fouiner dans la vie privée de Simon Cooke. Old Man poursuit son entreprise de reprise en main des activités illégales à Saturn City. Keenan Wade passe l'épreuve d'intronisation dans le gang de rues des Breaks. Sheila est tombée enceinte, et reçoit la visite de son employeur Annabelle Lagravenese. Warren Azoff continue d'apprécier l'attention que lui portent ces dames du troisième âge.



Généralement, les histoires vendues pour leur contenu sexuel explicite ont tendance soit à voir le quota de sexe diminuer rapidement, soit à se transformer en récit pornographique où l'intrigue devient secondaire. Ici, Joe Casey et Piotr Kowalski ne changent rien au dosage du premier tome. Les actes sexuels restent présents, de la position du missionnaire, à l'amour physique intergénérationnel (entre adultes consentants), en passant par de nombreuses fellations et des sévices sexuels en guise de torture, dépourvus de voyeurisme. L'intrigue ne faiblit pas en intensité ; elle devient même de plus en plus dense.



Dans le premier tome, Joe Casey avait fait le choix d'une narration posée pour pouvoir développer à sa guise les personnages, leurs motivations et leurs tâtonnements, ainsi que les rapports liant les différents individus entre eux. Cet investissement porte tous ses fruits dans ce deuxième tome. Casey avait posé les fondations de sa structure narrative ; il la reprend là où il l'avait laissé en commençant à monter les étages.



Du point de vue de l'intrigue, le lecteur suit avec patience la reprise en main de la pègre par Old Man, ainsi que les décisions des Frères Alpha, mais en s'intéressant plus à leurs frasques sexuelles, qu'à leur stratégie encore à l'état d'esquisse. Il suit avec plus d'intérêt l'implication toujours croissante de Simon Cooke dans ses affaires, et les décisions complexes qu'il doit prendre, dépassant le simplisme moral du bien / pas bien. Il regarde Keenan Wade s'infiltrer parmi un gang. Il s'interroge toujours sur le rôle et le comportement de Prank Addict.



Du point de vue des personnages, Simon Cooke est moins ingénu que dans le premier tome, plus crédible, plus proactif, comme une rémanence du superhéros qu'il fut. Keenan Wade compromet ses idéaux à sa manière, mais tout autant que Simon Cooke. Annabelle Lagravenese se révèle un personnage incroyablement attachant et décidée, en particulier en proposant son aide à Sheila. Contre toute attente, Warren Azoff dépasse le rôle de simple élément comique (et salace, par ses relations épicées avec des dames âgées portées sur la bagatelle), pour devenir une métaphore sur la différence assumée. Juliette Jemas promet d'être une reporter pugnace, sans devenir pour autant une caricature.



Du point de vue thématique, Casey oppose Cooke et Wade dans leur manière de faire. L'un souhaite changer la société en tant que chef de multinationale, mais il n'a d'autre possibilité que de faire affaire avec d'autres multinationales aux méthodes réalistes, c'est-à-dire moralement répréhensibles. Wade n'a d'autre choix que d'intégrer une bande bien organisée, c'est-à-dire de compromettre ses idéaux. Le scénariste dépeint leur précédente relation (superhéros & assistant adolescent) comme relevant de la subordination. Il n'essaye pas de faire croire à une relation entre égaux, mais bien à une relation de chef à assistant. Cette approche inscrit cette relation dans un mode adulte, dépourvu de niaiserie ou de simplisme.



Il y a donc cette notion que tout engagement pour améliorer les choses s'accompagne forcément d'une forme de compromission parce que l'individu est contaminé par ce qu'il combat et par les méthodes qu'il emploie. Il subsiste également le thème des relations sexuelles comme rapport de force et comme indicateur de la maturité de l'individu. La force et l'intelligence de la narration de Casey font passer cette composante, de l'état de provocation & titillation de la libido du lecteur, à un état d'indicateur de la nature de la relation des personnages à leur entourage. Avec ces épisodes, le lecteur prend conscience que les gâteries que se font les frères Alpha (Cha Cha et Dolph) ne sont pas juste là pour choquer sur le thème de l'homosexualité incestueuse. Elles sont réalisées par des individus se portant des sentiments forts l'un pour l'autre. De la même manière la soumission de Warren Azoff aux désidératas de ces dames d'un âge respectable dépasse le comique de situation pour devenir une réflexion douce amère sur la recherche du plaisir entre adultes consentants, sous une forme réprouvée par les bonnes mœurs. Même les relations sexuelles de Keenan Wade (de type monogame et plus normales) donnent à réfléchir du fait de l'état d'esprit des 2 conjoints.



Piotr Kowalski réalise un travail toujours aussi pragmatique et anodin en surface, et toujours aussi sophistiqué en profondeur. Page après page, le lecteur découvre des cases où les personnages ont l'air naturel, où chaque individu dispose d'une morphologie propre, où les décors sont précis sans être m'as-tu-vu, où les actions coulent d'évidence, et les scènes de sexe sont réalistes (pas de morphologie de hardeuses ou de hardeurs). Comme dans le tome précédent, Kowalski évite les enfilades de cases ne contenant que des têtes en train de parler, pour plutôt élargir le cadre, montrer ce qui se passe autour, montrer les gestes que font les interlocuteurs.



Kowalski évite le sensationnalisme pour se concentrer sur les aspects pragmatiques des situations. Ce n'est pas synonyme d'ennui, mais de plausibilité. Si le lecteur finit par accepter la relation incestueuse entre Cha Cha et Dolph, c'est parce qu'ils sont dessinés comme des individus normaux, et qu'il est possible de noter quelques détails prouvant l'affection réelle qu'ils se portent. Si Warren Azoff dépasse le comique de situation, c'est parce que son comportement montre qu'il accepte et apprécie ces expériences sexuelles inhabituelles. C'est bien cet aspect anodin des dessins qui permet au lecteur de croire dans l'existence de ces personnages et dans leurs actions.



Morgan Jeske se charge de dessiner une séquence située dans le passé au cours de laquelle Armored Saint et Keenan Wade interceptent Prank Addict. Jeske colle à l'apparence de surface des dessins de Kowalski, en empruntant plus de codes visuels aux récits de superhéros (adaptés à la nature de la séquence). Le résultat est pleinement satisfaisant, sans solution de continuité visuelle. Chris Peterson dessine une séquence dans le passé, consacrée aux Frères Alpha, avec un encrage un peu moins râpeux que celui de Kowalski, pour un résultat également convaincant.



Ce deuxième tome tire le meilleur parti possible du travail d'investissement effectué dans le premier tome. L'intrigue se densifie, l'action est un peu plus présente. Les personnages ne perdent rien en densité et en complexité, et ils deviennent de plus en plus proches pour le lecteur, avec une empathie fonctionnant à plein. Joe Casey et Piotr Kowalski ne diminuent en rien la composante sexuelle du récit (promise par le titre), avec des dessins très explicites (sauf pour les pénétrations), sans pour autant tomber dans la pornographie car ces actes sexuels sont toujours en relation soit avec l'intrigue, soit avec la personnalité des protagonistes.
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Les Vengeurs 02 : Les plus grands héros de la..

On continue sur la lancé du premier tome, et cette fois on revisite les origines de la seconde équipe des Avengers, avec Hawkeye, la Sorcière Rouge et Quicksilver.



Un second tome que j'ai trouvé un peu en deçà du premier.

Le scénario tout comme pour le premier n'est pas le point fort de l'œuvre. Mais la où sur le premier tome le traitement des personnages était intéressant, sur la longueur cela marche moins bien.
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The Avengers, Tome 1 : Les plus grands héros ..

Réécriture des origines des Avengers d'une manière plus moderne / plus réaliste.

En effet, les comportements des personnages ressemblent plus à ce qui pourrait se passer dans la vrai vie.

Captain America est plus torturé que jamais, le complexe d'infériorité d'Hank Pym est très bien retranscris...

Si le scénario n'est pas des plus intéressant, c'est le traitement des personnages qui a réussi à m'embarquer.
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Corps de pierre

Malgré une procédure de divorce jamais vraiment agréable à vivre, ce sont d’autres soucis qui commencent à peser sur les épaules de Tom Dare. Pianiste dans un groupe, il éprouve de plus en plus de mal à jouer convenablement. Tout débute par une perte d’agilité au niveau des doigts, qui semble ensuite se propager dans le reste du corps. D’un membre engourdi à une sensation de lourdeur généralisée, il commence à s’inquiéter et finit par consulter son médecin généraliste. Les résultats des tests sont pour le moins surprenants et l’avis des spécialistes est sans appel : le corps de Tom se transforme progressivement en pierre !



Profitant de la célébrité grandissante de la saga Walking dead, les éditions Delcourt décident de publier ce one-shot mis en image par le dessinateur attitré des zombies à succès. Réalisé en parallèle de la série de Kirkman, Rock Bottom s’inscrit cependant dans un tout autre genre.



Comme indiqué par le titre de cette version française, Corps de pierre raconte l’histoire d’un homme qui se solidifie au fil des pages. Si la recherche scientifique concernant les origines et les conséquences de cette maladie inconnue et incurable est intégrée au récit, ainsi qu’un clin d’œil quasi inévitable aux capacités super-héroïques de ce corps bâti dans le roc, l’auteur se concentre surtout sur le quotidien totalement chamboulé de ce personnage condamné à l’immobilisation perpétuelle. Si le dénouement ne fait aucun doute, le drame personnel vécu par cet homme ne laisse pas indifférent. En froid avec tous ses proches, il n’aurait de toute façon nulle part où aller ... indépendamment de son incapacité à bouger. Abordant le thème de la paternité et interrogeant le lecteur quant au sens de la vie face à une fin inéluctable, la descente aux enfers de Tom est ponctuée d’une chute connue de tous, mais en tout point remarquable.



Le style très épuré du dessin noir et blanc de Charlie Adlard pourrait rebuter au premier abord. L’absence d’aplats de noirs et le manque de relief, combiné à un trait extrêmement fin surprennent par rapport à son travail sur les morts-vivants. Cette impression de légèreté sied cependant assez bien à l’ambiance et à la sensibilité du récit, tandis que les remplissages grisâtres au niveau du personnage central, permettent de mettre en avant la progression de cette mystérieuse maladie.



Construit sur une idée en béton et suivant une trame sans véritables surprises, Corps de pierre est une lecture qui ne laisse pas de marbre.
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Codeflesh

Cameron Daltrey est agent de probation et se porte donc garant pour les malfrats libérés sous caution. En théorie, il devrait lui rester du temps pour s’occuper de sa petite amie qui est danseuse dans un bar à striptease, mais en pratique, il fait de l’excès de zèle et poursuit lui-même les criminels qui ne respectent pas leurs engagements. Il se transforme alors en Codeflesh, un justicier / chasseur de primes qui arbore un masque orné d’un code-barre, et ramène les malfaiteurs en prison. Une double vie qui ne s’avère pas de tout repos…



Après Corps de pierre, Delcourt propose une autre œuvre écrite par Joe Casey et dessinée par Charlie Adlard. Cette première collaboration du duo connut une parution pour le moins erratique outre-Atlantique, avec cinq épisodes publiés dans la revue Double Image, trois dans la magazine Double Take et le dernier uniquement dans le TPB. Malgré ces déboires éditoriaux, force est de constater que l’ensemble demeure très cohérent.



Cette saga raconte donc l’histoire d’un homme qui prend plaisir à poursuivre les clients qui ne se présentent pas aux convocations des juges. Chacun des neuf chapitres invite à suivre une traque qui se termine par un affrontement à mains nues entre le héros et un adversaire généralement très coriace, voire doté de pouvoirs. Si le masque de Codeflesh fait inévitablement penser à celui de l'énigmatique Rorschach de Watchmen, la célèbre tache étant remplacée par un code-barre, cette partie-là du récit n’est cependant pas la plus intéressante, surtout que l’auteur se garde bien de narrer l’origine des vilains. La véritable force de cette série qui monte en puissance au fil des arrestations se situe au niveau de la relation amoureuse développée en arrière-plan par l’auteur. Celle-ci permet notamment de pointer du doigt toute la difficulté de mener une activité de super-héros sous une identité secrète.



Visuellement, le dessinateur de Walking Dead délaisse ses zombies au profit d’une ambiance tendue et bien sombre, digne des polars signés Ed Brubaker. Alternant scènes d’action et passages plus intimistes avec beaucoup d’aisance, il propose une mise en scène efficace qui contribue à la lecture fluide de l’album. Notons également un dernier chapitre pourvu d’une narration innovante, qui repose sur un décalage entre des images du quotidien et des bulles qui reprennent le texte d’une lettre qu'il a écrite à sa bien-aimée.



Codeflesh est une très bonne surprise qui ravira les amateurs de polars flirtant avec le genre super-héroïque.
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Butcher baker

Butcher Baker est un ancien super-héros qui mène dorénavant une vie de débauche, faite d’alcool, de drogues et d’orgies sexuelles. Les criminels étant tous derrière les barreaux, il jouit donc pleinement de sa retraite dorée, jusqu’au jour où Dick Cheney et Jay Leno viennent lui proposer une dernière mission : détruire la prison de haute sécurité qui héberge tous les super-vilains qu’il a jadis arrêtés et qui coûtent beaucoup trop cher au contribuable. Le Redresseur de torts reprend donc du service au volant de Liberty Belle, son gros camion bariolé aux couleurs de la bannière étoilée, et fonce vers son nouvel objectif. Le bâtiment est rapidement réduit en miettes, mais plusieurs locataires survivent néanmoins à l’explosion. Du coup, le héros retraité doit faire face à la vengeance des malfrats qu’il a loupé, ainsi qu’à un shérif particulièrement pugnace, qui n’apprécie pas trop qu’on roule à trop vive allure sur ses routes.



Alors que le huitième épisode vient à peine de paraître aux États-Unis, Ankama propose déjà l’intégrale de cette saga complètement déjantée au sein de son excellent label 619. Butcher Baker est un surhomme moustachu particulièrement bourrin, dont le flux sanguin a tendance à rester en dessous de la ceinture. Faussement patriotique, malgré un nombre de « stars and stripes » qui aurait de quoi faire jalouser Captain America, il effectue ici un come-back explosif parsemé d’action et de jurons. Une fois les présentations faites, le scénario se transforme vite en une longue course-poursuite complètement folle et au rythme totalement effréné. Bousculant les conventions et provocante à souhait, cette série multiplie les délires et les affrontements. Si l'intrigue de ce road-trip décadent tient sur un timbre poste et que le héros est fort caricatural, le lecteur s’attache néanmoins aux déboires du shérif Willard et se rend vite compte que cette traque sans merci et foncièrement drôle n’est finalement qu'un prétexte pour permettre au dessinateur de se laisser aller dans un délire visuel jouissif.



Mike Huddleston se lâche complètement et propose un graphisme aussi psychédélique qu’époustouflant. Passant d’un trait réaliste à une approche plus caricaturale, du noir et blanc à une colorisation numérique très flashy, l’auteur varie les styles avec une efficacité redoutable. Cette cacophonie peut déstabiliser au premier feuilletage, mais renforce finalement le côté déjanté du récit, tout en parvenant à octroyer une unité graphique et une propre identité à l'ensemble.



Ce road-movie décoiffant qui se parcourt à vive allure et qui décollera plus d’une rétine est un véritable ovni du neuvième art qui vaut (visuellement) le détour.
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Sexe, tome 1 : L'Été du hard

Derrière ce titre explicite et plutôt racoleur se cache une série intelligente et finalement beaucoup plus psychologique qu’érotique.



Joe Casey (« Butcher Baker ») invite à y suivre les pas de Simon Cooke, un ancien justicier masqué connu sous le nom du « Saint en Armure », qui tourne le dos à ses exploits héroïques pour vivre une existence normale. Si l’auteur développe en parallèle des intrigues qui s’intéressent aux anciens ennemis qui font main basse sur cette ville qui a perdu son ange gardien, ainsi qu’à ce side-kick qui choisit de poursuivre le combat contre le crime, l’intérêt principal de cette saga demeure la psychologie de ce personnage qui se cherche.



Le retour à la vie civile s’avère en effet bien plus compliqué que prévu. Pas intéressé dans la gestion de son entreprise et ne trouvant pas vraiment l’intérêt de vivre cette seconde vie qui lui servait jusque-là uniquement de façade, Simon tente de donner un sens à cette nouvelle vie. Comment combler le vide de sa véritable identité, dont une vie sentimentale et sexuelle totalement inexistante ?



Que ce soit à travers cette étrange société secrète, destinée à combler les perversions sexuelles d’une jet set dont il fait partie, ou par le biais de la relation complexe qu’il entretient avec Annabelle Lagravenese, une adversaire qu’il connaissait autrefois sous le nom de Shadow Lynx et qui s’est reconvertie en maîtresse des lieux d’un bordel de luxe, le sexe est bel est bien présent au sein de cet ouvrage, mais il sert surtout à souligner l’incapacité du héros à jouir de sa nouvelle existence.



Si la présence de plusieurs scènes asses explicites réservent cet ouvrage aux adultes, les planches de Piotr Kowalski ne s’attardent pas inutilement sur la chose. Evoluant sur un rythme lent, mais efficace, le récit est par contre accompagné d’une colorisation qui peu surprendre. Les couleurs flashy de Brad Simpson contribuent néanmoins à baigner l’ensemble dans une ambiance psychédélique, qui contraste brillamment avec la noirceur des bas-fonds de Saturn City.



Excellent !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Codeflesh

Joe Casey nous offre un très bon polar, du vrai, avec l'ambiance et les codes qui vont bien.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Codeflesh

Avec son côté tenace et toxico Codeflesh est un personnage trouble très intéressant. Joe Casey nous offre une vision de l'héroïsme originale dans une ambiance polar très réussie.
Lien : http://bulles-et-onomatopees..
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Butcher baker

Lu à ça sortie ce comics m'avait laissé une super impression dans mes mémoires aujourd'hui plus de 10 ans après la relecture n'était pas à la hauteur de mes souvenirs



OK le dessin est parfois vraiment magnifique, mais je ne le trouve malheureusement pas hyper régulier tout au long de l'œuvre.



Une bd qui reste une histoire basique de super héros avec quelques petites touches de Tarentino aura pour moi effet rafraîchissant, mais n'aura pas réussi à totalement me combler.



On passe un super moment quand même et peut être avec l'âge, je suis devenu plus compliqué en lecture ...



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X-Men, Tome 0 : Les enfants de l'atome

Profitant de l’accent mis par les médias sur l’émergence d’une race de mutants et sur les dangers qu’ils représentent, l’extrémiste William Metzger se profile lentement comme le leader charismatique du mouvement anti-mutant. De leur côté, cinq adolescents doivent faire face à leurs différence et affronter cette opinion publique qui leur est de plus en plus hostile. Le professeur Charles Xavier rêve cependant d’une cohabitation harmonieuse entre les deux races et tente de joindre les cinq jeunes surhumains à sa noble cause.



«Les enfants de l'atome» propose la vision modernisée de Joe Casey sur la genèse des X-men. Cette mini-série de six épisodes, parus entre novembre 1999 et septembre 2000, livre une sorte de préquelle (hors-continuité) à la formation du groupe de super-héros en 1963 par Stan Lee et Jack Kirby. Le lecteur y découvre le passé et les motivations des premiers membres de la célèbre équipe du professeur X.



Délaissant les scènes d’action au profit du développement psychologique des personnages, l’auteur s’attarde sur le quotidien de lycéens qui doivent encore apprendre à contrôler leurs pouvoirs et qui, au fil des pages, vont développer des liens d’amitié, pour finalement devenir équipiers au sein des X-men. Si la caractérisation des quatre héros masculins (Hank McCoy, War¬ren Wor¬thing¬ton, Bobby Drake et Scott) est assez réussie, le rôle plus discret de Jean Grey est assez décevant. Quant à la confrontation entre leur futur mentor et Magnéto, elle illustre parfaitement les idéologies contradictoires des deux hommes, ainsi que l’origine de la guerre fratricide qui les oppose.



Incarné par le parti xénophobe de William Metzger, le thème de fond développé par Joe Casey tout au long de l’histoire constitue l’essence même de cette saga qui tente de faire coexister des gens normaux avec une minorité caractérisée par un gène X. Une différence qui fait peur et qui va finir par exclure cinq adolescents aux talents uniques de la société.



Au niveau du graphisme, le style légèrement rétro de Steve Rude colle parfaitement à l’époque sixties des débuts des X-men. Si Paul Smith et Essad Ribic parviennent à assurer une transition graphique sans trop d’encombres, les planches délivrées par les deux dessinateurs sont légèrement moins convaincantes que celles de leur prédécesseur. Notons finalement que la réédition de 2009 du tome zéro de "X-Men (100% Marvel)" est agrémentée d’un bref récit réalisé par Daniel Torres et Takeshi Miyazawa. Une histoire supplémentaire qui se situe certes à la bonne période par rapport à l’épopée centrale, mais qui ne vaut absolument pas le détour.



Construit sur le thème universel du racisme et revisitant les origines de cette équipe de super-héros, «Les enfants de l'atome» s’avère un excellent tome d’introduction à l'univers des X-Men.
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Superman : Superfiction, Tome 2

Ce deuxième tome de "Superman – Super fiction", qui reprend les épisodes #617 à #623 de la série US « Adventures of Superman », est sorti peu de temps après le premier tome, mais comme je n’avais pas trop apprécié ce dernier, j’ai mis un peu de temps à attaquer la suite du run écrit par Joe Casey et dessiné par Derec Aucoin.



Après avoir dû affronter des personnages issus d’un roman lors du tome précédent, Superman se retrouve confronté à d’autres menaces toutes aussi originales. De vendeurs d’encyclopédies venus d’une autre dimension à une menace extra-terrestre qui transforme les enfants de Metropolis en insectes, en passant par un adversaire politique de Lex Luthor, L’Homme d’Acier a de nouveau du pain sur la planche.



Si l’originalité est à nouveau au rendez-vous et que la relation Clark Kent/Loïs Lane est développée de manière plutôt intéressante, je n’ai pas du tout accroché aux différentes intrigues. Joe Casey propose certes des menaces originales qui obligent Superman à réagir autrement qu’en utilisant sa force, mais j’ai trouvé l’ensemble assez lourd. Du Minuteman aux jumeaux, en passant par la ballade finale avec Loïs, ça ne m’a vraiment pas emballé.



Visuellement, Derec Aucoin livre un travail plus qu’honnête, avec un style légèrement rétro qui colle assez bien au ton du scénario. Les épisodes dessinés par Charlie Adlard ("Walking Dead") sont également très corrects, même si ce sont surtout les couvertures de Lee Bermejo qui ont attiré mon regard.



À réserver aux fans de Superman !
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Superman : Superfiction, Tome 1

S’il y a deux super-héros DC qui ne pouvaient pas manquer à cette première salve d’albums éditée par Urban Comics, ce sont bien évidemment Batman et Superman. Après avoir lu l’excellent "Batman – Sombre reflet", je m’attaque donc à ce “Superman – Super fiction”, écrit par Joe Casey, dessiné par Derec Aucoin et reprenant les épisodes #610 et #612 à #616 de la série US « Adventures of Superman ».



S’il faut à nouveau souligner l’excellent travail éditorial d’Urban Comics, il faut également applaudir la rapidité avec laquelle ils nous proposent les suites. La preuve : j’ai à peine le temps de chroniquer ce premier tome que le second volet de ce diptyque, reprenant les épisodes #617 à #623, vient déjà de sortir.



L’originalité de ce récit se situe dans le fait que Superman doit y affronter des personnages issus d’un roman de Conrad, un ancien professeur de journalisme de Clark Kent. Tout le monde sait qu’aucun personnage issu de la réalité est capable de rivaliser avec Superman, alors, effectivement, pourquoi ne pas aller puiser dans la fiction ? L’intention est donc très bonne, mais à aucun moment le lecteur ne doute que Superman na va pas l’emporter.



Visuellement, Derec Aucoin livre un travail plus qu’honnête, avec un style légèrement rétro qui colle assez bien au ton du scénario.

Bref, une histoire inédite en France qui ravira les fans de Superman.
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Wildcats 3.0, tome 2 : Clause de confidenti..

Je dois bien avouer que ce tme a décidé du destin des différentes BD Wildcats qui traînaient chez moi : c'est clairement une copie inférieure à X-Men. Et même cette tentatie de transposer le style super-héroïque au monde de l'entreprise m'a laissé de glace (il faut aussi reconnaître qu'au bout de deux tomes, je n'ai toujours pas compris le début de l'intrigue).

9782266192767"
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Codeflesh

Le roman noir rencontre les super-héros... oubliez les super-héros : il n'y a pour ainsi dire aucun super-pouvoirs dans CodeFlesh. Ce n'est qu'un prétexte pour raconter l'histoire, noire, d'un paumé, de son amour foutu, de sa vie minable, de son addiction à son boulot. Comme dans un bon roman noir.



Un bon roman graphique, dont Casey et Adlard nous promettent une suite dans leur postface chez Delcourt. On attend et espère.
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Nixon's Pal

Un album qui démontre une nouvelle fois que les comics ne sont pas que du super héros, d'une part, et, ensuite, que ces jeunes générations d'auteurs ont encore pas mal de bonnes choses dans leur manches.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Hip Flask, Tome 1 : Sélection contre nature

intéressant mais dérangeant tant pour le graphisme que pour le scénario
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Codeflesh

Dans ce comics, Joe Casey a certainement voulu montrer l’autre face des supers-héros. Il ne les montre pas comme des sur-hommes mais comme des gens ordinaires avec des problèmes de tous les jours : blessures, rupture, solitude...
Lien : http://www.avoir-alire.com/c..
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Codeflesh

Alternant scènes d’action et passages plus intimistes avec beaucoup d’aisance, il propose une mise en scène efficace qui contribue à la lecture fluide de l’album. [...] Codeflesh est une très bonne surprise qui ravira les amateurs de polars flirtant avec le genre super-héroïque.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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