Citations de Johanne Seymour (105)
« Lorsqu’on n’a pas de vie véritable,on la remplace par des mirages. »
Anton Tchekhov
Une chose est certaine, le tueur ne tient pas à ce qu’on l’identifie ... On n’a pas trouvé ses vêtements. Pas de traces d’un sac ou d’un portefeuille… Et il y a ça, ajouta-t-il en désignant le visage et les mains de la momie. On dirait que le tueur voulait les effacer.
Ce n’était pas parce qu’il craignait Trudel, comme les pleutres de l’organisation, qu’il cherchait à se renseigner sur lui. Il était curieux, c’est tout. L’homme était une expérience inachevée, et il n’aimait pas qu’une boucle ne soit pas bouclée.
On nage dans l’inconnu… C’est désespérant.
Prendre la parole, aller voter ou militer pour un parti sont des réponses valables aux attaques de nos adversaires politiques. Pas des agressions armées.
Nous sommes des hommes et des femmes mus par une même croyance, celle de la supériorité de la race blanche.
De Blumenbach à Vacher de Lapouge, en passant par Gobineau, Chamberlain et même Darwin, les preuves scientifiques pour étayer cette thèse sont nombreuses. L’anatomie comparée, grâce aux sciences de la craniométrie, la céphalométrie, l’anthropométrie et la phrénologie, a prouvé sans conteste la supériorité de la race blanche.
Nous croyons fermement que la vérité triomphera un jour de l’ignorance.
Depuis le début des années soixante, l’Amérique changeait. La preuve… Huit jours auparavant, on avait remis le prix Nobel de la paix à un nègre. Pourquoi ne pas le nommer président, tant qu’à y être!
Il avait bien ri, l’année précédente, en entendant le discours de cet homme qui rêvait d’une Amérique fraternelle.
«I have a dream…», avait dit Martin Luther King devant une foule de plus de deux cent cinquante mille personnes, réunies en face du Capitole de Washington. «Tu peux toujours rêver, le nègre!» avait lancé Gustav alors qu’il regardait, avec son père malade, le discours retransmis sur les ondes de la télé d’État. Aujourd’hui, cependant, Gustav ne riait plus. Il était anxieux. Même le Québec abandonnait ses valeurs traditionnelles au profit d’une idéologie libérale. Depuis que Jean Lesage et son parti avaient mis fin à l’emprise de l’Union nationale, en juin 1960, une révolution sournoise balayait la province.
Elle n’avait jamais plongé dans une relation en état de sobriété, ou sans être en crise. L’alcool et le sexe compulsif avaient toujours servi de prémices. Elle avait besoin d’être anesthésiée pour aborder quelque relation que ce soit avec les hommes. Mais maintenant qu’elle pratiquait l’abstinence d’alcool et de sexe…
— Je trouve que Van Gogh donne une interprétation très moderne de la vanité dans cette toile.
— L’homme qui continue de fumer même à l’état de squelette… Le gouvernement devrait se servir de ce tableau pour sa publicité antitabac.
— Savez-vous comment on appelle ces compositions?
... Elles portent le nom de vanité. Ce sont des œuvres qui évoquent la destinée mortelle des hommes. La fuite du temps… De vaines tentatives de la part des artistes de rendre manifeste ce qui ne peut se laisser saisir.
— Tu es aussi désirable que le premier jour où je t’ai rencontrée.
Kate le croyait. Elle l’avait vu pendant toutes ces années avec Nicoleta. Elle avait vu comme il la regardait avec désir, comme il embrassait du regard ses courbes devenues pleines, comme il ne tarissait jamais d’éloges sur sa beauté, ses talents, son amour pour ses enfants. Elle l’avait vu aimer une autre femme. Mais elle n’aurait jamais cru, un jour, être cette femme.
Les chances, qu’il s’agisse d’un phénomène naturel sont presque inexistantes. Mais avec la nature, on ne sait jamais…
N’importe quel détail, même le plus insignifiant, pourrait nous être utile.
Il n’y avait pas d’excision dans l’islam d’Ahmir. Il y avait bien sûr le hijab, le petit voile qui ne couvrait que les cheveux, mais pas de niqab ni de burqa. Et surtout, Allah était amour, bonté et paix.
On ne retrouvait pas tous les jours le cadavre de la femme d’un ministre dans un fossé. Après tout… On n’était pas dans un pays du tiers-monde où les assassinats politiques sont légion. On était au Québec!
Ce sont les faits qui m’intéressent. Les spéculations ont peu d’importance…
Cécile Pouliot connaissait tous les us et coutumes liés à la récolte printanière de l’eau d’érable, et elle partageait généreusement son savoir avec les organisateurs. Néanmoins,là où elle devenait carrément irremplaçable, c’était dans sa façon vibrante de raconter aux festivaliers des histoires remontant à plus de cent cinquante ans. Des histoires, transmises de génération en génération, rappelant les épisodes de verglas qui avaient démembré plus d’un érable, les printemps aux nuits trop chaudes qui, le jour venu, laissaient les arbres stériles, et les feux de forêt qui, en consumant des érablières entières, anéantissaient aussi les familles qui les exploitaient.
Les charrues, lors des tempêtes, ont la mauvaise habitude de déblayer par-dessus les fossés, qui, une fois remplis, donnent faussement l’impression d’être un bas-côté.
Le sentiment de culpabilité est intimement lié au concept du bien et du mal.
Elle savait que les deux hommes avaient raison. Il fallait suivre le protocole. Il garantissait l’intégrité de la chaîne de preuves, la légalité d’une perquisition, la légitimité d’une confession…