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Citations de John Crowley (66)


"C'est comme si chaque jour était un pas, dit Daily Alice, et que chaque pas vous éloignait un peu plus de – eh bien, de l'époque où les choses avaient davantage de sens. Quand les choses étaient toutes vivantes, et vous faisaient des signes. Et on ne peut pas davantage s'empêcher de faire un pas de plus que de vivre une journée supplémentaire. (...) Ça ne se résume pas simplement au fait que je suis trop grande maintenant. (...) Ce que je me demande, c'est si le monde n'est pas en train de vieillir. S'il ne devient pas moins vivant, en somme. Ou est-ce seulement moi qui vieilli?"
"Tout le monde fini par se poser cette question. Au fond, je ne pense pas que quiconque puisse sentir le monde vieillir. Sa durée de vie est bien trop longue pour ça. (...) Ce qu'on apprend peut-être en vieillissant, c'est que le monde est vieux – très vieux. Quand on est jeune, le monde le paraît lui aussi. C'est tout."
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Là où règne abondance règne la paix
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Chaque jour produit dans sa plénitude son lendemain.
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Étrange comme la connaissance d’un nom vaut possession de ce qu’il désigne
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Toque de Renard se mit soudain debout, comme pour passer à l'action, mais elle se contenta d'aller au bout de la corniche, où elle se planta, le regard au loin, les poings serrés. Quand elle se retourna, elle avait la figure ... Comment dire ? C'était si difficile d'interpréter leurs figures ! Bien plus difficile que comprendre le sens clair et unique d'un regard de Corneille. Sa figure était comme ses poings.
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Les mots sont plus grands que leur sens, et capables de vivre sans eux.
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L'Art de la Mémoire pouvait tracer un plan de son passé et y attribuer une place pour chaque chose, mais il n'aurait pu lui restituer ces sensations dans leur plénitude : ces odeurs, douces, moites, vivifiantes, comme si l'air avait une texture liquide et claire ; le son constant, dépourvu de nom, qui emplissait l'atmosphère, murmurant à son oreille assourdie, émaillée de chats d'oiseaux ; le sens du volume lui-même, des distances lointaines et des distances moyennes faites de lignes et de groupes d'arbres aux feuilles nouvelles et du roulement des vagues de la terre.
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Elle lui avait tout donné. Elle-même. Pourquoi aurait-elle du lui donner autre chose? Et pourtant, alors même qu'il le disait, il se souvint du véritable cadeau qu'elle lui avait offert lors de leur nuit de noces. "Elle m'a donné son enfance", dit-il fièrement. "Parce que je n'en avais pas une à moi. Elle a dit que je pourrais m'en servir chaque fois que je le voudrais." p.156
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Mais il se souvient de Na Cerise… il cherche souvent à comprendre s’il est pire de savoir Na Cerise quelque part dans un petit bois en soirée, à rire, parler et se souvenir, ou volatilisée comme si elle n’avait jamais existé. C’est une préoccupation des Humains qui est désormais la sienne.
Et, à l’été, quand les cerises mûriront sur les arbres, il dira son nom, en se disant bizarrement qu’elle reviendra peut-être avec elles, s’il fait attention et s’arme de patience : il la découvrira en train de se gaver au milieu des branches chargées de fruits.
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C'est peut-être à cette époque que les jeunes Humains se mirent à lire leur destin dans les Corneilles qu'ils dénombraient :

Une pour la peine
Deux pour la joie
Trois pour une fille
Quatre pour un gars
Cinq pour l'argent
Six pour l'or
Sept pour un secret qu'on cache encore

Les Corneilles de la région auraient pu leur dire qu'on en voit toujours moins qu'il n'y en a en réalité ; mais, comme les rares flocons de neige qu'on reçoit sur la langue ou les feuilles mortes qu'on réussit à attraper, ce ne sont que ceux ou celles qu'on dénombre qui importent.
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"En route !" dit la voix de sa Mémoire lorsque la main de sa Mémoire se posa de nouveau sur les rênes et que Hawksquill fut bien en selle. En route ils se mirent, vastes ailes battant à travers le Temps. Ils traversèrent des océans de Temps cependant que Hawksquill réfléchissait ; et puis son coursier plongea, sur son ordre, sans hésiter ni sourciller, dans le ciel méridional en dessous du monde, ou bien dans les eaux australes sombres et limpides - en tout cas vers l'endroit où reposent tous les âges passés, la Douce Ogygie.
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Quand elles retournèrent à leur domaine d’été côté bec, les Corneilles ne se lassèrent pas de raconter ce que toutes savaient déjà : ce qu’elles avaient vu, qu’elles avaient beaucoup mangé, beaucoup grossi, que c’était fantastique, qu’elles n’avaient jamais rien connu de tel, de la viande d’Humain, de la viande de Cheval, et même de Chiens qui voulaient goûter aux cadavres et que les Humains avaient abattus. Les quelques Corneilles qui avaient passé l’hiver plus près du domaine écoutaient aussi les histoires, et elles finirent par en avoir assez, Oui, oui, tout le monde a compris, trop à manger.
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Oublier Petit Belaire ? Comment avait-elle pu m’en croire capable ? Plus je m’en éloignais, plus il habitait mes pensées : la musique de ses mots, ses insectes, ses oiseaux, ses buissons de mûres, le mystère de son noyau, peut-être enfoui dans le Système des Archives, ou ses objets rescapés des tiroirs sculptés. Aujourd’hui, après ma vie dans un arbre et la lettre du Dr Boots, après avoir traversé les ténèbres et la lumière, après avoir vécu comme un vengeur et avoir été tiré à hue et à dia un nombre indéfini de fois, il m’arrive parfois de croire que cet endroit dans les bois était un lieu imaginaire, que je n’ai rien d’un parleur véridique, que je ne dis pas ce que je pense ou pense ce que je dis, et que tout ça n’est qu’une pure création de mon esprit ; un rêve dicté par une voix qui parle véridiquement. Une voix qui ne peut pas mentir.
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Nous restâmes allongés sous les rayons de lune qui nous sculptaient une autre demeure.
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Puis Alice marcha seule là où le sol humide était marqué du cercle sombre de leur sarabande, ses jupes traînant, mouillées, dans les hautes herbes étincelantes. Elle pensa que si elle l'avait pu, elle aurait escamoté ce jour d'été, cette unique journée, juste pour lui ; mais il n'aurait point aimé qu'elle le fasse et puis elle ne pouvait de toute manière pas accomplir une telle chose. Aussi, choisit-elle plutôt de faire de ce jour, car cela elle le pouvait, le jour de son anniversaire, un jour d'une brillance si parfaite, un matin si neuf, un après-midi si infini, que le monde entier s'en souviendrait pour l'éternité.
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Le parfum de Lilas fleurait bon la neige et la terre et les fleurs. "Quelle surprise", commença à dire Sophie, mais elle ne pu terminer sa phrase, car des larmes de chagrin et d'émerveillement s'envolèrent de sa gorge sous les mots, emportant avec eux tout ce qui avait été refusé à Sophie et tout ce qu'elle s'était refusé elle-même durant ses longues années. Elle se mit à pleurer. Lilas, elle-même surprise à présent, faillit s'écarter d'elle, mais Sophie la retint ; aussi lui caressa-t-elle le dos pour la réconforter.
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Au bon vieux temps où les sondages avaient été aussi communs que les perquisitions l'étaient désormais devenues, les sondeurs demandaient aux spectateurs pourquoi ils appréciaient les bizarres tourments des soaps operas, ce qui les gardait accrochés à l'histoire. La réponse la plus courante était qu'ils aimaient les soap opéras parce que ceux-ci étaient comme la vie.
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Elle en était bien évidemment certaine : marchant par de beaux matins lumineux, impatientes et alertes, attendant d'être guidées et sentant (en même temps, au même instant) le tournant qu'elles devaient emprunter, qui conduirait à un endroit où elles n'avaient jamais été mais qu'elles trouveraient intensément familier, un endroit qui vous prenait par la main et disait Nous sommes là. Et il fallait détourner les yeux, et ainsi vous les voyiez.
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J'ai rêvé que j'avais trouvé un moyen de mettre de côté le temps que je ne voulais pas gaspiller, pour pouvoir l'utiliser quand j'en aurais besoin. Comme le temps qu'on passe dans la salle d'attente du docteur, ou celui qu'on perd à revenir d'un endroit où on préfèrerait ne pas aller, ou à attendre le bus - tous ces petits espaces inutiles. Et bien il suffisait de les attraper et de les replier, comme des cartons à jeter, pour qu'ils tiennent moins de place.
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Exceptez-vous Barbeule de prendre Daily Alice si pressante pour épouse, ivrement et sans crainte, pour l'ailleurs et pour le rire, dans l'âge au delà de l'heure, et de vous jurer fidélité aussi, tant c'est juste que la mort vous épargne?" Il leva les yeux d'un air interrogateur.
"Oui" dit Smoky. "Moi aussi" dit Daily Alice.
"Les agneaux", dit le Dr Word. "Je vous éclaire, punis par les liens sacrés du mariage."
Aaaah, s'enthousiasmèrent tous les invités de la cérémonie avant de s'éparpiller en murmurant. p.115
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