Citations de John Grisham (754)
- Joli cadre, non ? lança French avec un geste circulaire du bras gauche.
- Très joli.
- Vous avez votre jet ?
- Non.
Clay eut aussitôt le sentiment cuisant de ne pas être à la hauteur. Quel avocat était-il donc ?
- Ce n’est qu’une question de temps, reprit French. Vous verrez, on ne peut pas s’en passer. Julia, apportez-moi une vodka. Cela m’en fait quatre, maintenant… des jets, pas des vodkas. Il faut douze pilotes pour faire tourner quatre avions. Et cinq Julia. Elle est mignonne, hein ?
- Très.
- Les frais sont élevés, mais il y a tellement d’argent à prendre. Avez-vous écouté mon laïus à la Nouvelle-Orléans ?
- Oui, avec beaucoup d’intérêt.
Ce n’était qu’un demi-mensonge. Le discours de l’odieux personnage avait été divertissant et instructif.
Le groupe le plus serré était agglutiné autour d’une superbe Lamborghini bleu roi. Le prix était presque caché, comme si le constructeur en avait honte. Seulement deux cent quatre-vingt-dix mille dollars, mais un stock réduit. Plusieurs avocats semblaient prêts à en venir aux mains pour l’avoir.
Au milieu de ce magma, la peur domine tout. Cette même peur qui a poussé Townsend à abandonner le droit, qui l'a bâillonné. Cette peur qui me coupe les jambes vingt ans après les faits.
Il ne connaissait donc pas le vieil adage : l'injustice n'incite pas à la loyauté ?
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On est là, Post. Voilà la théorie de Tyler concernant l'assassinat de Russo. Et il croyait que sa femme était impliquée aussi. Sauf qu'il est trop tard maintenant pour prouver quoi que ce soit.
Merci encore Post. L'espoir fait réellement vivre et j'espère vous revoir bientôt. Ne lâchez rien. Votre client et ami.
Quincy Miller.
La prison est un cauchemar pour ceux qui la méritent. Pour les innocents, c'est un combat de chaque jour pour ne pas perdre l'esprit. Et pour ceux qui apprennent qu'il existe une preuve irréfutable de leur innocence et qui se voient toujours incarcérés, la situation est réellement insupportable. Il y a de quoi devenir fou.
Pete survécut en pensant à sa femme et à ses enfants, à sa ferme, au passé glorieux de sa famille dans le comté de Ford. Il se rappelait les histoires qu’il avait entendues dans sa jeunesse sur les anciennes guerres, les batailles et les querelles, tous ces récits hauts en couleur qui se transmettaient de génération en génération.
Il trépassa paisiblement dans son sommeil ou, comme disaient les Noirs, "il se réveilla mort".
Abandonner le combat était si tentant, garanti sans douleur, alors que vivre signifiait supporter une journée de plus en enfer.
- C'est quoi tes chances ? demanda Leon.
- Quasiment nulles.
- Tu vas avoir droit à la chaise.
- C'est couru d'avance.
Ils passèrent au juré numéro 3. L'une des 2 seules femmes restant dans le groupe. Il existait des règles écrites, d'autres implicites. Pour les grands crimes, les jurys étaient toujours composé de 12 hommes blancs.
Toutes ces femmes et tous ces enfants sont des étrangers pour moi. Ils se rassemblent ici aujourd'hui parce que je suis en train de mourir et qu'il est l'heure de partager l'argent.
Quelle que soit la part de ma fortune qui leur échoie, elle ne durera pas longtemps avec ces idiots. (...) Ce n'est qu'une bande de misérables, tous autant qu'ils sont.
- Tu veux donc que je repère d'abord la bonne jungle, puis que je m'y enfonce pour dégoter la bonne tribu d'Indiens, puis que j'arrive à les convaincre que je suis un amical avocat américain pour qu'ils m'aident à trouver une femme qui, pour commencer, ne veut probablement pas qu'on la trouve.
- Quelque chose comme ça.
– Ces Tasers sont dangereux, tu sais. Des flics de Joliet sont accusés d’avoir « taserisé » un type de soixante-dix ans qui était allé à Walmart acheter du Sudafed pour son petit-fils malade. Le pharmacien a pensé que le vieux fabriquait de la métamphétamine chez lui et, en bon citoyen, il a appelé la police. Les flics locaux venaient de recevoir des Tasers flambant neufs, alors cinq de ces clowns se sont jetés sur le vieux dans le parking et l’ont tasérisé de la tête aux pieds. État critique.
— Ça nous ramène donc à la loi sur le Taser, hein, Wally ?
— Et comment ! Ce sont de bons dossiers, Oscar. Il faut qu’on s’en dégotte quelques-uns !
Oscar s’assit en poussant un profond soupir.
L’ambulance dévala Beech Avenue en hurlant, zigzaguant pour se frayer un passage dans la circulation dense, klaxonnant furieusement, plus dangereuse et occasionnant plus de dégâts que ce vers quoi elle allait.
— Vous voyez ce portable ?
— J’ai l’air d’un aveugle ?
— Cet engin me tyrannise depuis cinq ans. Je dois l’avoir sur moi à chaque instant. Politique de la société. Je ne le quitte jamais. Il m’a gâché d’agréables dîners au restaurant, il m’a tiré de sous la douche. Il m’a réveillé à toutes les heures de la nuit. Une fois, il a même interrompu une partie de jambes en l’air avec ma pauvre petite femme délaissée. L’été dernier, j’assistais à un match des Cubs, super places, deux copains de fac et moi, sommet du second tour de batte, et ce truc se met à vibrer. C’était Roy Barton. Je vous ai parlé de Roy Barton ?
— Pas encore.
— Mon supérieur, un sale petit connard pernicieux. Quarante ans, un ego surdimensionné, tout ce qu’il faut pour. Il se fait 1 million de dollars annuels, mais ce n’est pas assez. Ça ne sera jamais assez. Il bosse quinze heures par jour, sept jours par semaine, parce que chez Rogan Rothberg tous les cadors bossent sans arrêt. Et Roy considère qu’il est un cador.
— Un charmant garçon, hein ?
— Je le hais. J’espère ne jamais revoir sa gueule.
Abner fit glisser le troisième Bloody Mary sur le comptoir.
— Vous m’avez l’air sur la bonne voie, l’ami. Santé.
Elle lisait le Sun Times. Lui préférait la Tribune. Chacun méprisait le goût de l’autre en matière de journaux.
Dès que l’ascenseur entama sa descente, David Zinc éclata de rire. Disparus, les vertiges et la nausée. Sa sensation d’oppression s’évanouit. Il l’avait fait ! Il avait abandonné l’usine Rogan Rothberg et dit adieu à un vrai cauchemar. Lui, David Zinc, entre tous les milliers de malheureux collaborateurs et assistants des grandes tours du centre de Chicago, lui et lui seul avait eu le cran de fuir en cette sinistre matinée.