Citations de John Katzenbach (117)
C'est lui, ce n'est pas lui.... Elle porta une main au-dessus de ses yeux pour regarder le public, mais elle ne vit que des formes indistinctes dans une caverne sombre.
Est-ce que quelqu'un est à l'abri? Est-ce qu'il existe des relations sans danger? Est-ce que, très souvent, les gens que nous aimons et respectons ne nous font pas plus souffrir que ceux que nous craignons et haïssons?
Elle était consternée par le fait que la nature criminelle de leurs activités leur interdise d’être célèbre.
Tout ce qu'il avait fait était conçu pour provoquer la colère et la peur de Monsieur R., et les menaces exigent des réactions. Un tueur professionnel est un homme d'action. L'analyste, pas du tout. Ricky pensa qu'il avait créé une situation où ses forces et celles de son adversaire s'équilibraient.
Est-ce que quelqu'un est à l'abri? Est-ce qu'il existe des relations sans danger? Est-ce que, très souvent, les gens que nous aimons et respectons ne nous font pas plus souffrir que ceux que nous craignons et haïssons?
-Votre choix est assez simple, il me semble. Est-ce que vous pouvez gagner? Est-ce que vous pouvez découvrir l'identité de ce Rumplestiltskin dans les quelques jours qui vous restent? Dans la négative, est-ce que vous pouvez vous suicider pour sauver une autre personne? C'est bien la question la plus intéressante que l'on puisse poser à un médecin.
L'analyste distribue les cartes lentement, guette les réactions, essaie de susciter des plongées dans les profondeurs de la mémoire. Mais il avait trop peu de temps.
La mémoire, la chasse aux souvenirs étaient ses maîtresses. Et maintenant, elles semblaient fuyantes et volages...
Le plus grand luxe de notre existence, si misérable soit-elle, se dit-il, est de ne pas savoir combien de temps il nous reste à vivre.
-On n'a pas l'esprit sportif, Ricky? On n'a pas envie de jouer?
-J'ai du mal à comprendre de quelle sorte de jeu il s'agit, où l'on envoie de la pornographie à une fillette impressionnable. Je ne vois pas non plus de quel jeu il s'agit quand on on me pousse à me suicider.
Vous devez donc être tout le temps en alerte. Car vous ne savez jamais précisément quand la porte s'ouvrira pour révéler les secrets. Vous devez toujours être prêt et réceptif. Attentif. Toujours vigilant , pour ne pas manquer le mot ou l'histoire qui peut surgir et vous dire ce que vous voulez savoir. N'est-ce pas une définition acceptable du processus psychanalytique?
C'était sur la routine que se fondait son travail, la routine et la répétition, où les mots prononcés dans le sanctuaire artificiel mais absolu du cabinet finissent par paver les chemins de la compréhension.
Tout le monde a des procédures. Mais elles servent surtout à empêcher les contacts, au lieu de les favoriser. Les gens à l’esprit mesquin et sans imagination la remplacent par des plannings et des procédures. Ceux qui ont de la personnalité savent qu’ils peuvent ne pas en tenir compte.
Au cinéma, le héros n’a jamais le moindre problème pour détecter les forces du mal qui se déploient contre lui. Les méchants portent des chapeaux noirs et ont le regard fuyant. Ricky devait reconnaître que, dans la vie réelle, ce n’était pas du tout la même chose. Tout le monde est soupçonneux. Tout le monde est préoccupé. Cet homme, au coin de la rue, qui livre des produits à l’épicerie. L’homme d’affaires qui avance à grands pas sur ce trottoir. Le clochard dans ce renfoncement, les visages derrière les vitrines de ce restaurant ou dans cette voiture qui passe. Tout le monde aurait pu être en train de le surveiller. Impossible de le savoir. Il était trop habitué au monde si profond du cabinet de l’analyste, où les rôles sont beaucoup plus clairs. Dans la rue, il était incapable de deviner qui pouvait participer au jeu et être là pour l’épier, et qui était simplement un des huit millions d’individus qui venaient de faire irruption dans son univers.
Contrairement au chirurgien, l’analyste ne peut pas consulter le moniteur cardiaque relié à son patient et interpréter un signal lumineux sur un écran pour savoir s’il a réussi ou échoué. Les mesures sont beaucoup plus subjectives. « Guérison », ce mot chargé de toutes sortes d’absolus, n’a rien à voir avec le traitement psychanalytique, même si la profession entretient de nombreux liens avec la médecine.
De nos jours, des gens s’en sortent après avoir commis toutes sortes de crimes, y compris le meurtre. Cela arrive tout le temps.
Ce sont les enfants qui ont peur du noir, pas les adultes. Surtout s’ils ont passé leur vie, comme moi, à déterrer des secrets et des terreurs cachées.
...la vie réelle était rarement aussi simple et aussi chorégraphique. En général, chacun a tendance à marcher sur les pieds du voisin.
La réalité, bien entendu, est beaucoup plus cruelle. Le sentiment d’être irrésistiblement emporté vers le large, loin de la sécurité du rivage, provoque immédiatement la panique. Etre entraîné par une force qui dépasse tout ce qui est connu est terrifiant en soi. La peur et l’océan forment une association mortelle. La terreur et l’épuisement viennent très vite.
Quand on est pris dans le courant, il faut se plier à deux ou trois principes grâce auxquels cette expérience sera dérangeante, peut-être terrifiante, certainement épuisante, mais rien de plus que désagréable. Si l’on n’en tient pas compte, on est presque certain d’y laisser la vie. Comme le courant est étroit, il n’est pas nécessaire de lutter contre lui. Il suffit de nager parallèlement au rivage : au bout de quelques secondes, l’attraction du courant diminue suffisamment pour permettre de nager jusqu’au bord. De fait, les courants sont aussi très courts, en général, de sorte qu’on peut les chevaucher et, quand l’attraction diminue, adapter sa direction en conséquence et nager jusqu’au rivage.