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Critiques de Joël Pommerat (82)
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Le petit Chaperon rouge

Vous la connaissez tous l’histoire du Petit Chaperon Rouge, cette petite fille emmitouflée dans son manteau rouge, traversant la forêt pour rendre visite à sa grand-mère et lui apporter de bonnes choses à manger. Seulement voilà, sur son chemin, elle croise le Grand Méchant Loup. Naïve, l’enfant va lui indiquer le chemin pour se rendre jusqu’à la maison de sa grand-mère…Il n’en fera qu’une bouchée. Tout comme elle. Une fin tragique qui ne laisse généralement pas le jeune public insensible.
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Le petit Chaperon rouge

ma meilleure amie m'a mis dans les mains cette très courte pièce de théâtre. j'étais très curieuse de voir ce à quoi ce conte pouvait ressembler sur une scène de théâtre. et ma foi, je suis agréablement surprise !



bon, pour être tout à fait honnête, cette lecture ne m'aura pas marquée à tout jamais. je pense d'ailleurs que c'est une oeuvre à entendre plutôt qu'à lire (l'idéal étant évidemment de la voir, on est d'accord !). de fait, on retrouve tout au long un jeu de répétition sur les noms des personnages. qu'existe-t-il de plus parlant qu'un extrait ? voici donc ce que j'entends par jeu de répétition :



« La mère de la petite fille ne prenait pas tellement de risque de voir partir sa petite fille toute seule car la petite fille ne savait pas vraiment cuisiner. »



original, non ? c'est justement ce que je retiendrai de cette (très) courte lecture. l'auteur a écrit de nombreuses oeuvres - dont d'autres contes revisités tels que Cendrillon ou Pinocchio. je vais me renseigner...! en somme j'ai passé un agréable moment !



(issu de mon compte instagram @l.iris.me)
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Pinocchio

Dans ma bibliothèque destinée aux élèves, j’avais cet exemplaire des aventures de Pinocchio rédigées par Joël Pommerat. Comme je cherchais un passage à mettre en scène avec l’atelier théâtre, je me suis dit que c’était l’occasion de le lire et de voir un peu si nous pouvions en faire quelque chose. J’en profite pour le glisser dans mon Pumpkin Autumn Challenge, menu Automne frissonnant, catégorie « Double double toil and trouble ». Je valide donc l’ensemble du menu Automne frissonnant, mais je pense le compléter avec une autre lecture puisque cette version de Pinocchio sous forme théâtrale était très brève.



Dans cette adaptation théâtrale, le petit pantin à peine sculpté prend vie et tyrannise son père. Il choisit d’assouvir ses désirs et quitte son père sans grands remords. D’aventures en mésaventures, il se transforme… mais grandira -t-il vraiment ? apprendra-t-il ? et surtout deviendra-t-il un véritable petit garçon?



Le personnage de Pinocchio est absolument détestable dans cette version… du moins, dans les trois premiers quart de la pièce : égocentrique, bête, tyrannique, à la limite de la méchanceté et du mépris de l’Autre, il est absolument odieux avec son père. Il n’a aucune empathie et n’a aucune capacité à prendre en compte les émotions des autres ou à embrasser la situation des autres en général. Cela peut sembler normal, c’est un pantin en bois, donc nous ne pouvons pas forcément lui demander d’avoir un cœur tendre. Certes. Pour autant, Pinocchio a hérissé chaque parcelle de mon être dès qu’il a ouvert la bouche. Sa suffisance et son absence de réflexion l’amènent à subir bien des déboires avec les voleurs d’abord puis avec les meurtriers.



L’apprentissage de Pinocchio est lent, très lent, trop lent à mon goût ! S’il subit des revers, il a aussi de vrais coups de chance, qu’il ne sait pas savourer et qu’il gaspille en faisant preuve d’une bêtise sans fond, ce qui l’entraîne vers des catastrophes plus grandes encore. J’ai été absolument atterrée de le voir agir et réagir ainsi, il allie bêtise et mensonge en un maillage serré qui ne lui laisse que peu de chance, et d’ailleurs, il est si obtus qu’il peine à entendre les conseils des autres.



Cette pièce reprend des éléments classiques : Pinocchio avalé par une baleine -notons par ailleurs que c’est chez Walt Disney que Monstro, la baleine, l’avale alors que chez Collodi, c’est un requin ; le parallèle avec Jonas avalé par la baleine est bien évidemment présent aussi. L’histoire de Pinocchio en général est respectée et ancre cette réécriture dans une tradition littéraire. Le choix d’un présentateur, qui commente le récit, l’introduit et le clôture participe aussi de la littérarité de la pièce en se faisant l’écho du Chœur antique, un peu comme lorsque Jean Anouilh revisite cette tradition (dans Antigone ) avec le personnage nommé le Prologue. Le travail littéraire pour revivifier le texte et en faire une réécriture porteuse de sens est donc bien là. De plus, cette pièce de théâtre est hors norme puisqu’elle reprend les éléments magiques du récit d’origine que nous connaissons : transformation en âne, présence de monstre marin, autant de choses difficilement représentables sur scène. Elle est donc autant destinée à être lue qu’à être jouée.



Enfin, je sais bien que cette pièce de théâtre est en réalité porteuse d’un enseignement sur l’évolution de chacun, sur l’apprentissage, sur l’ignorance qui fait de nous le jouet des autres, sur la nécessité d’apprendre et d’écouter pour réfléchir ensuite. Oui, cette pièce de théâtre contient en filigrane toute une réflexion sur l’humanité, sur le devenir autre, mais ça coince pour moi malgré tout. Je pense que le personnage de Pinocchio en lui-même me pose souci et crée un rejet suffisamment fort pour que je ne puisse pas réellement savourer les autres qualités de la pièce. Cela n’engage que moi, bien entendu et ne préjuge en rien de la qualité littéraire de l’œuvre.



Ainsi, cette chronique sera brève car il ne sert à rien d’enfoncer une œuvre qui a seulement le défaut de ne pas me convenir. Pinocchio n’est pas pour moi. Malgré des qualités certaines, des allusions littéraires et un travail certain sur la théâtralité, je n’ai pas du tout accroché et risque d’oublier bien vite ce rendez-vous manqué.
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Cendrillon

Joël Pommerat est un auteur et metteur en scène français né à Roanne en 1963. Il débute sa carrière en tant qu’acteur, avant de se consacrer à l’écriture, à l’âge de 23 ans.

Après « Le Petit Chaperon Rouge » et « Pinocchio », « Cendrillon » est une pièce de théâtre qui a été créée au Théâtre National de la Communauté Française en 2011. Cette pièce parle de deuil et d’émancipation.

La maman d’une très jeune fille, Sandra, est gravement malade. Juste avant sa mort, elle croit entendre dans la bouche de sa mère « Tant que tu penseras à moi tout le temps sans jamais m’oublier… je resterai en vie quelque part ». Son père décide d’aller vivre avec sa fille chez une femme tyrannique qui a deux enfants. Sandra est astreinte à toutes les tâches ménagères dans la maison sans jamais se plaindre. Un jour, un bal est organisé dans le château voisin pour l’anniversaire du prince. Que va-t-il se passer ?

On retrouve dans ce livre les bases du conte de Cendrillon, bien connues mais modifiées. Le langage utilisé est plus moderne. On y voit par exemple les deux sœurs utiliser un smartphone.

Ce conte nous montre comment surmonter la perte d’un être cher et aller de l’avant. Cette lecture est courte et actuelle et pourra intéresser les adolescents d’aujourd’hui.

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Pinocchio

Joël Pommerat a créé en 2008 un spectacle où il revisite le conte de Pinocchio le plaçant plus dans l'ère actuelle



A la suite d'un orage qui a déraciné l'arbre qui était devant sa maison, Gepetto décide de construire un pantin avec son bois. Le pantin prend vie et devient un objet irascible, insolent et épouvantable avec Gepetto. Il n'accepte pas que ce dernier soit pauvre et exige de lui un bon repas et des affaires neuves pour aller à l'école. Gepetto sera obligé de vendre son manteau pour le satisfaire.



En chemin vers l'école, il fait des mauvaises rencontres, prend les mauvaises décisions avant de retrouver Gepetto dans le ventre d'un monstre marin et de devenir un enfant modèle et respectueux.



Dans ce conte contemporain, et comme il s'agit d'une pièce de théâtre, les tirades sont en langage parlé, courant et parfois assez cru. Cela donne un aspect dynamique et inédit. Une voix off, "le présentateur", décrit les lieux et pose des questions sur l'avancée du conte ou les choix du pantin en interpellant les spectateurs.



Au-delà de l'histoire revisité (mais de manière assez classique dans le déroulé), un carnet central présente quelques Pinocchio dans l'art contemporain, et en début d'oeuvre, les dessins de Nicolas Zouliamis sont mis en avant (comme sur la couverture).



C'est savoureux mais sans doute bien meilleur au théâtre.
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Cendrillon

Une réinterprétation de Cendrillon quelque peu déroutante.



On y retrouve certes la marâtre avec les deux soeurs méchantes et le père dépassé entre sa fille et sa nouvelle épouse, mais la plus oubliée (selon moi) c'est Sandra, l'héroïne.



En soi, l'histoire ressemble beaucoup au conte originel, mais la fin n'a rien à voir. Personellement, je suis restée sur ma faim, je m'attendais à plus.
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Pinocchio

Ayant gardé un bon souvenir de la Cendrillon de Joël Pommerat, j'ai voulu découvrir son Pinocchio, m'étant prise d'une affection toute particulière pour la marionnette de Carlo Collodi sauf que voilà, je crois que j'aurais mieux fait de relire le Pinocchio originel, le vrai, l'unique pantin de bois, qui rêve d'être vrai, d'être réel, d'être un petit garçon, alors qu'il ne l'est pas, jusqu'à l'intervention de la fée. En même temps, j'ai apprécié l'impertinence du Pinocchio de Pommerat qui fait du pantin un vrai petit monstre. Mais mon coeur regrette le pantin de bois qu'était Pinocchio avant de devenir un vulgaire enfant vulgaire (oui doublement voire triplement vulgaire). J'imagine que cela n'est qu'une conséquence propre à la désillusion des contes de fées.
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Cendrillon

Magnifique pièce de théâtre que cela soit à lire, à regarder ou à jouer ! Langage cru et humoristique, des personnages à la fois attachants et détestables, une pure merveille ! Dans cette réinvention du conte de Cendrillon, Pommerat nous fait passer des larmes d'un deuil subit aux rires d'une fée complètement loufoque, j'ai une tendresse infinie pour cette pièce 💫💯
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Au monde - Mon ami

Au monde (pièce N°1)



Après 3 pièces lues de cet auteur, je suis restée sur ma faim. J'ai eu l'impression de ne pas saisir le fond du propos, comme si je n'avais pas élucidé les sous-entendus des personnages..

J'estime que cette pièce n'est pas toujours heureuse non plus au niveau de la langue.



Il s'agit d'une fratrie (3 hommes, 3 sœurs, dont la cadette adoptée). Un huis clos autour d'un patriarche à la tête d'un empire industriel. Il veut passer la main. Les personnages se tournent autour, pour ne pas dire en eux-mêmes. Une femme erre dans la maison. Que fait elle là ? Est-elle le miroir des personnages, le destin qui s'accomplit ?



Je n'ai pas accroché ! Manque de compréhension notamment.



j
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Cendrillon

Une narratrice très âgée raconte l'histoire d'une jeune fille, peut-être elle-même. C'est l'histoire de Sandra, qui toute jeune, a perdu sa maman de maladie.

La maman affaiblie n'a qu'un murmure pour s'adresser à sa fille qui comprend de travers ce que sa mère lui dit juste avant de mourir. Sandra croit qu'elle arrivera à garder sa mère en vie si elle pense continuellement à elle.



Elle demande alors à son père de lui offrir une montre pour ne pas perdre de vue sa mission. La peur d'oublier de penser à sa mère la rend angoissée. Elle en perd sa joie de vivre.



Le père rencontre une femme qui a 2 filles (la marâtre et les 2 harpies). Elles habitent dans une maison de verre. Il envisage sa vie avec elles.



L'installation se fait sur le mode agressif envers le père et Sandra. Sandra montre l'album photo de ses parents. Tout le monde s'énerve et Sandra est installée dans une cave. Ce sera sa chambre.



Le ton est au dénigrement. Le père est embarrassé, mais il veut refaire sa vie. La marâtre n'accepte pas le comportement de Sandra et la robe fétiche de sa mère. Elle la lui enlève, ce qui rend sa vie supportable.



Alors, Sandra se réfugie dans son monde et finit par en oublier de penser à sa mère et se dit qu'elle mérite d'être punie. La punition va venir des sœurs et de la belle-mère. Celle-ci décide que les filles seront de corvée de ménage. Mais Sandra pour se punir elle-même accepte l'infamie.



Entre en scène une fée, décalée, mais soucieuse de Sandra. L'entrée en scène de la fée est rock'n'roll ! Pièce moderne oblige ! C'est très drôle et rude à la fois dans les dialogues. Elles se critiquent l'une l'autre, c'est savoureux, une vraie joute verbale. Sandra finit par virer la fée de sa chambre.



Plus tard, la famille est tirée au sort pour la fête d'anniversaire du Prince. Branle-bas de combat pour la belle-mère qui se voit en représentation au top de ses atours ! Seulement voilà, elles sont en total décalage et vont à la fête en costume, période LOUIS XIV.



La fée réapparaît et pousse Sandra à aller à la fête pour s'amuser et l'aide dans ce sens. Sauf que ses pouvoirs sont aléatoires !



La suite ? Le prince croit que sa mère est en voyage alors qu'elle est décédée. Son père l'a persuadé de se montrer à cette fête d'anniversaire pour voir du monde.



Deux êtres en souffrance, en manque de leur mère, une rencontre d'adolescents... Sandra et le Prince se croisent et discutent. Mais il ne sait pas qui elle est.

La belle-mère va tenter de faire croire que le prince a été séduit par elle. Elle tente de le persuader directement. Personne n'est dupe !



Une seconde soirée est organisée et c'est la fée qui va sauver la mise, ou la vie, de Sandra. La seconde rencontre entre Sandra et le prince va être le début d'un chemin de résilience pour eux. Dans un dialogue sans détour, ils vont s'aider à faire le premier pas vers l'acceptation.



Pièce très moderne, axée sur la psychologie des personnages et leur côté obscur. C'est aussi une pièce sur le thème de la résilience.











































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Ma chambre froide

Une pièce de théâtre sur le monde du travail. Une jeune femme a disparu, son journal intime est retrouvé, et c'est l'une de ses collègues qui endosse la narration de leur histoire commune. Leur patron, violent et harceleur, apprend qu'il va mourir : il lègue alors à ses employés les quatre entreprises qu'il possède. Comment vont-ils prendre sa suite ?

Je lis rarement de pièces de théâtre et c'est la première que je découvre chez ce dramaturge contemporain reconnu.

On observe les employés d'un magasin et leur patron, le capitalisme qui transforme les sujets en objets, la gestion collective qui révèle les intérêts divergents, le désespoir d'une économie dont les lois nous échappent...

Parmi les humains, trop humains (médiocres, violents, égoïstes) se trouve une figure de presque-sainte, athée, dévouée, incroyablement optimiste (et même énervante, même si on déteste encore plus ceux qui s'acharnent sur elle !). Figure de sainte car figure de martyre qui subit toutes les violences et les exploitations, professionnelles et personnelles... mais qui garde la foi, jusqu'à sa disparition.

L'auteur réussit à dépeindre sa vision sinistre du monde du travail, sans issue. Une vision du capitalisme dans toute sa violence.
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Ma chambre froide

Le théâtre de Joël Pommerat est unique et profond et c'est pour cela que je l'aime. Même si tous ses textes n'ont pas la même intensité, son style est reconnaissable. Il y a un mélange de merveilleux comme dans les contes et de cruauté comme dans la vie.

Pommerat utilise la voix off, plonge la scène dans le noir et présente les actes comme un feuilleton où les chapitres d'un livre. Et puis surtout il y a un parler vrai qui ressemble à de l'improvisation et cela donne un ton, celui d'une réalité grinçante.

On retrouve cela dans "Ma chambre froide" où il est question d'Estelle une femme qui a disparue depuis 10 ans en laissant un cahier dans lequel elle a écrit son histoire.

C'est cette histoire qui est racontée sur la scène. Estelle n'est pas comme les autres, elles cherchent toujours à faire le bien des autres jusqu'à montrer une certaine naïveté comme dans

Amélie Poulain.

Estelle est une optimiste, elle croit que tout le monde peut évoluer et que rien n'est figé. C'est pour cela qu'elle apprécie ses collègues du magasin où elle travaille (qui en profitent au passage) et qu'elle ne déteste pas le patron qui exploite ses employés.

Se sachant condamné par une tumeur au cerveau, le patron va léguer ses entreprises aux salariés. Cadeau empoisonné. Cela va changer les rapports entre les employés du magasin qui se confrontent à l'autogestion. Seule Estelle ne change pas, et pourtant...

Pommerat réussi à mêler une vision sinistre du monde du travail, de l'exploitation, de l'échec économique et le rire. Car ce texte est aussi une comédie notamment lorsqu'Estelle tente de créer une pièce de théâtre pour honorer le patron donateur. Heureusement qu'il y a ces moments parce que j'ai trouvé parfois glacial "Ma chambre froide".





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Cendrillon

"A peine sortie de l'enfance, une jeune fille s'est tenue au chevet de sa mère gravement malade. Quelques mots prononcés à mi-voix par la mourante et peut-être mal entendus par sa fille et voilà celle-ci liée à la mort, tenue à un rôle, penser à sa mère jusqu'à la fin des temps, sans quoi celle-ci mourra pour de bon. La petite s'inflige les pires fardeaux pour se punir d'oublis ponctuels, elle nettoie tout ce qu'elle peut nettoyer, elle range tout ce qu'elle peut ranger, elle devient la bonne à tout faire de la maisonnée, assouvissant une pulsion masochiste qui consiste à faire tout ce que sa mère faisait et même au-delà. C'est à ce prix qu'elle ne l'oubliera pas, sinon sa mère mourra une seconde fois.



« C'est peut-être parce que comme enfant j'aurais aimé qu'on me parle de la mort, déclare l'auteur » que le projet de ce spectacle est né. Les enfants, infans, ceux qui ne parlent pas, sont victimes des mots des adultes « elle est morte ta mère, lui assène sa belle-mère, on ne parle plus de ta mère ici », tout ça ce sont des histoires de gosses pense le père de Sandra, la cendrillon de ce conte moderne, lui qui veut refaire sa vie comme on dit. Il faut tourner la page, aller de l'avant, arrêter les rêvasseries et entrer dans la réalité ; mais justement le passé ne passe pas. Dans les rêves, véhicule de notre mémoire profonde, le temps n'existe pas, les malentendus ont la vie dure. Comment parler de la mort aux enfants ? que veut dire « le travail de deuil », est-il possible ? Dans cette histoire revisitée par Joël Pommerat tout le monde ment, le jeune prince du conte a lui aussi perdu sa mère très jeune. Son père, le roi, entretient l'illusion du retour de son épouse auprès de son fils et lui promet un appel téléphonique qui, bien évidemment n'arrive jamais. Voilà comment la vie de ces deux jeunes gens s'est arrêtée.(...)"

Sylvie Boursier dans Double Marge (Extrait)
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Cendrillon

Une pièce agréable à lire, amusante à certains moments et qui dépoussière (décape ?) bien le Cendrillon d'origine. C'est divertissant mais je trouve l'ensemble très terre-à-terre et l'on est loin d'une oeuvre à portée universelle, à contrario du conte.
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Cendrillon

Elle est très drôle, cette réécriture. Je pense notamment au personnage de la fée, qui fait des tours de magie bidons pour « prouver » sa magie, au prince qui dit des gros mots, à tous ces clins d'oeil au conte original. Mais elle porte aussi un message très touchant sur la mort d'une mère, la persistance du souvenir. Cela doit être sympathique à voir sur scène. C'est d'ailleurs comme ça que j'apprécie le plus le théâtre. Je me rends compte qu'en lire n'est pas forcément mon truc. Néanmoins, je vous conseille cette pièce si vous souhaitez mettre un pied dans le théâtre contemporain.
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La réunification des deux Corées

C'est non pas une pièce de théâtre, mais 18 scènes courtes de vie entre des personnages en quête d'amour.



Posséder l'amour ou en être dépossédé ? Telle est la question.



Situations cocasses, absurdes, décalées, cette lecture est légère et idéale à lire entre deux romans ou des lectures ardues.











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Cendrillon

S'imaginer une maison, une prison

de Verre où s'écrasent des cadavres d'oiseaux morts.



Descendre des cendres de sa mère

Morte

Recueillir les cendres de la cigarette - de son père

Qui se consume



Accomplir sa liste de tâches :



Sortir les poubelles

Décrasser le four,

Déboucher les chiottes

etc.



C'est la vie

de merde

de Sandra-Cendrier-Cendrillon.
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La réunification des deux Corées

Il est rare que j'achète le texte d'une pièce de théâtre à la sortie d'une représentation. Mon envie de prolonger le spectacle, qui m'a fait passer par toutes sortes d'émotions a déclenché cet achat.

Envie de lire les mots entendus sur scène, si bien incarnés par tous ces personnages en mal d'aimer ou d'être aimé.

Envie d'approfondir ces instants pris sur le vif pour illustrer la complexité des liens amoureux ( au sens large)

Qu'est-ce qui nous attache à l'autre? Qu'est-ce qui nous fait éprouver le manque?

Par des dialogues, des mises en situation, cette pièce interroge l'amour et en fait ressortir du rire, du tragique, de la violence, de l'étrangeté, de la folie.

Ce petit livre ne remplace pas la pièce, le jeu des acteurs est essentiel pour transmettre l'émotion, mais si ce spectacle se joue un jour dans votre ville, n'hésitez pas!

Et le titre me direz-vous? Une métaphore pour dire l'improbabilité de l'amour ?
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Ça ira, tome 1 : Fin de Louis

Création théâtrale de Joël Pommerat, texte et mise en scène extraordinaires Octobre 2015 TNT.

Les 1200 députés aux Etats Généraux sont divisés en trois assemblées qui correspondent aux trois catégories sociales de la population française: l'église, la noblesse et le tiers-état.Ces trois assemblées peuvent s'allier entre elles pour créer une majorité. L'Eglise et la noblesse s'allient naturellement depuis toujours. Il y a 60 districts en ce qui concerne la catégorie sociale nommée Tiers Etat. Ces districts élisent des délégués qui élisent eux-mêmes les députés qui les représenteront aux Etats généraux. La Noblesse et le clergé élisent leurs députés sur un mode presque comparable. Certains districts électoraux continuent de se réunir après les élections: des assemblées de quartier se constituent spontanément face à la crise des Etats généraux et aux menaces que le pouvoir fait peser sur la population jugée trop contestataire.

En choisissant ce sujet, Joël Pommerat nous plonge à l'intérieur d'une aventure politique fondatrice de notre société contemporaine: l'avènement de la démocratie.

En dehors des grandes figures et des stéréotypes historiques, l'auteur donne à voir ce processus "révolutionnaire" comme un mouvement collectif, profondément lié à des questions philosophiques et morales conflictuelles.

Si reconstitution il y a , c'est au sens d'une recherche de concret pour faire réapparaître ces événements comme pour la première fois.

Sujet ardu et 3h15 de spectacle mais pas une minute d'ennui. Superbe !
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Ça ira, tome 1 : Fin de Louis

Lorsqu'on parle de la Révolution française on évoque le plus souvent la prise de la Bastille où la décapitation de Louis XVI. Mais tout le processus révolutionnaire et souvent occulté (cela pourrait donner les idées?). Il est d'autant plus important que cela permet de comprendre comment la France est passée de la royauté avec un pouvoir absolu à une république construite sur des bases démocratiques.

Alors il faut aller voir au théâtre l'excellente pièce de Joël Pommerat « Ça ira (1) fin de Louis ». C'est ce que j'ai fait en allant au théâtre de la porte Saint-Martin à Paris. Ce texte fait écho à l'actualité et je comprends pourquoi elle a largement été récompensée. Cette pièce dure quasiment 5h mais on ne s'ennuie pas du tout.

Ce qui est surprenant dans la pièce de Pommerat c'est qu'il y a un monarque qui s'appelle Louis mais qu'il s'agit aussi d'une fiction pour donner un côté universel au processus démocratique. On s'attend à voir Robespierre mais il n'y est pas car les héros sont des inconnus.

On voit que le combat politique est d'abord collectif. Pour autant on se rend bien compte que la plupart des députés du tiers-état siégeant aux États généraux représentaient essentiellement la bourgeoisie et que les débats étaient souvent houleux voire violents.

On voit aussi le mépris des classes dominantes, sans compter la corruption de tous côtés, et la famille du roi enfermée dans une tour d'ivoire bien loin des réalités de ce que vit la très grande majorité des Français.

Mais à force d'arguments pour changer une société inégalitaire, les députés réussiront à réunir les trois ordres (le clergé, la noblesse et le tiers-état) en une unique Assemblée nationale et cela du vivant du roi.

C'est une belle façon de s'emparer de l'histoire pour éclairer le présent.





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Cendrillon (pièce de théâtre de Joël Pommerat)

Dans quel type de maison habitent la belle-mère de Sandra et ses deux filles ?

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