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Critiques de Jonathan Franzen (448)
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Les corrections

J'aime bien les histoires compliquées de familles atypiques. Et les Lambert en sont toute une illustration! Chaque membre de ce clan a son histoire bien particulière, son caractère tranché et ses inquiétudes existentielles plus ou moins avouées. À travers eux se dessine une Amérique contemporaine tiraillée entre un conservatisme aussi hypocrite que dépassé, un capitalisme absolument immoral et un éclatement des valeurs personnelles et familiales. Le cynisme est de mise et l'espoir semble bien mince... Malgré quelques digressions ici et là, cette histoire m'a touchée et fait réfléchir. Le personnage d'Alfred en particulier, confronté à l'inévitable déchéance de la vieillesse m'a ému. Et comme tout le reste est de haut niveau, cette lecture restera mémorable.
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Les corrections

C'est une constante que l'on retrouve dans tous les pays du monde et à toutes les époques : pour faire une saga familiale, il semble nécessaire de faire des pavés. Mais c'est quand même assez fastidieux de devoir se taper 715 pages en grand format, surtout quand la narration souffre de nombreux passages où, devant la lourdeur du propos, la banalité des répliques, la pauvreté du style, ou le manque d'attrait des personnage, le poids du livre se fait ressentir de manière éprouvante.

Oui c'est vrai, quelques passages sont savoureux (le fils de Gary qui trouve comme hobby de placer sous vidéosurveillance la maison familiale par exemple), mais ce livre épais est globalement d'un ennui mortel.
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Purity

Livre foisonnant d’histoires de toutes sortes ayant en commun un moteur puissant : la recherche de la vérité et le besoin de pouvoir, ou la recherche du pouvoir et le besoin de vérité. Nous sommes perdus, la folie guette.

La première impression de lecture fut pour moi désastreuse : un langage pénible sur des sujets qui ne me touchent pas et des héros assez peu sympathiques, surtout trop pathétiques pour vraiment m’y intéresser.

Ensuite, la curiosité est venue. Il est question de la Stasi, de lanceurs d’alerte, de la domination dans le couple, du poids d’une mère perverse, comment l’histoire se fabrique avec rien.

Le rythme s’accélère avec un meurtre, une séparation impossible qui se réalise quand même.

Je me suis sentie récompensée dans mes efforts pour continuer le récit et plus encore, étourdie de toutes ces histoires qui s’enchevêtrent avec habileté, étourdie de tous les sujets traités et toutes les questions qui se posent alors. En particulier, les questions relatives aux réseaux sociaux. Quel est leur poids dans nos vies ? Sur notre citoyenneté ? Le lien qu’ils entretiennent avec les journalistes ? Les lanceurs d’alerte veulent faire éclater la vérité mais pour qui ? Pour quoi ? Pour faire justice ? Pour être relayés ensuite par les journalistes ? Pour le seul pouvoir d’être le premier dans la course ? La question du temps est posée aussi. Le premier gagne, et pour gagner il faut aller toujours plus vite, avec toujours plus de réseaux et de machines. Il n’y a pas le temps long de l’analyse du journaliste qui se trouve dépassé.

Ce livre pourrait s’appeler « Vérités et pouvoir », décliné aussi bien dans la sphère du couple, la sphère familiale, jusqu’aux réseaux sociaux.

C’est un vrai grand roman, parfois éreintant parce que sans concessions. A lire par les courageux qui n’ont pas peur de se poser des questions.


Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Purity

Très bon roman, bavard, chorale, à tiroirs, voire une saga. On se balade aux USA, en Allemagne de l'est et en Amérique du Sud.

Chassé croisé entre les personnages, les lieux et les époques, beaucoup d'amour, de pouvoir, naissance de l'Internet, des lanceurs d'alertes, de journalisme, de secrets gardés et ou tus, le savoir c'est le pouvoir, les personnages en usent et en abusent, heureusement Pip, Purity veille au grain.

Un très bon roman, troussé et solide avec une belle écriture, bavarde comme je les aime.
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Purity

Très chers confrères lecteurs et lectrices, bonsoir !!

Votre serviteur est heureux de vous retrouver pour une nouvelle chronique !

Cette fois nous allons parler d'un livre dont votre serviteur attendait la lecture depuis longtemps et qui pour des raisons personnelles est survenue de maniere totalement inopinée. Merci à Clémentine d'avoir détestée des les premieres pages !



Franzen, c'est un auteur un peu à part, c'est quelqu'un qui est reconnu et à vu sa cote d'amour grimpée, pour sa profondeur psychologique, ce qui peut rebuter également , car chez lui, il y a très peu, voir même pas du tout d'action, ces ouvrages sont conséquents et demandent une implication de la part du lecteur...

Ce n'est clairement pas des romans de plage.

Dans le cas present, Franzen s'impose un défi encore plus consequent, construire et rendre crédible une fresque qui embrasse au bas mot, à peu près 50 ans, qui voyage dans plusieurs pays , a des moments charnières de la vie de ceux ci, défi pour le moins colossal...



Pour votre serviteur, cela n'engage que lui, cette oeuvre est monumentale.

Monumentale dans le sens où votre serviteur à pris une claque aussi conséquente que celles que peuvent lui asséner un film majeur, comme "L'amant d'un jour " de Garrel ou "Cemetery of splendour" de Weerasethakul dernierement.



Ici, Franzen surpasse, explose toutes les soit disantes stars de l'édition contemporaine, qui vendent des tonnes de livres ...

Cette oeuvre mes amis es, c'est le plus grand pamphlet anti reseaux sociaux, anti lanceurs d'alertes, que votre serviteur à jamâis lu.



Au delà de l'histoire elle meme, que Franzen construit avec une efficacité redoutable, un don plus qu'évident pour l'art romanesque, l'on a ici une charge d'une virulence et d'une intelligence rare contre les gourous du net, contre ces gens qui se construisent une aura à partir de la peur qu'ils inspirent et de leur absence totale de sens moral ...

Il est clair que Franzen s'est posé, a etudie avec le plus grand serieux cet "univers " au final tres malsain des réseaux sociaux, du dark net, ect .

Il en tire un personnage d'une cruauté mentale hallucinante, d'une perversité sans limites, qui malgre les aspects les plus sombres de sa vie, est devenu un gourou...

Pourquoi est t'il devenu ce gourou me direz vous ?



Parce que nous tous, nous laissons ces etres malades, ces égocentriques narcissiques, devenirs les maîtres du monde ...



Franzen démontre le pouvoir du net, qui construit des légendes et détruit des etres humains, tout cela pour que LA societe tentaculaire que nous connaissons tous, puisse encore davantage écraser l'humain... Le rendre encore plus dépendant ...

Ce personnage englobe tellement de traits communs avec les "fameux " lanceurs d'alerte, devenus des gourous, qu'il devient "réel ", et pourtant il n'est que fiction...



Franzen nous offre un miroir pour nous montrer combien tous et toutes , nous sommes soumis ses, à ces gens, combien Ïls dictent nos vies de maniere perfide, dans le seul but que leur renommée soit encore plus grande ...



Il nous démontre aussi combien nous avons perdus le sens, le besoin de la préservation de notre existence, combien nous laissons rentrer chez nous autrui, qui apprends tout sur nous, meme nos secrets les plus enfouis.

En lisant ce livre, on realise combien une chose comme le Cloud est dangereuse, et d'ailleurs nombre de jeunes femmes surtout l'ont réalisées trop tard...

Franzen nous démontre notre soumission à cet univers virtuel, qui est rempli d'êtres détraqués, qui n'attendent que la possibilité de se faufiler dans notre vie ...



D'un autre côté, Il rends un grand hommage aux journalistes, aux vrais journalistes, pas ceux qui vont interviewer le fromager du village, mais à ceux qui fouillent pour trouver des éléments cruciaux sur des sujets d'état, ceux qui mettent leur vie en peril pour que le citoyen soit informé ...

La confrontation entre le lanceur d'alerte gourou et le journaliste, c'est l'une des pierres angulaires de cette oeuvre ...



Nous avons aussi une critique féroce du monde des affaires, de celui que les politiques cajolent pour obtenir son appui, de ces hommes et femmes, qui rendent malheureux leur enfants, les detruisent en leur faisant decouvrir leur absence totale de moralité, sacrifiée sur l'autel du bénéfice ...



Franzen est un homme en colere, et Il regle ces comptes avec la finance qui broie l'humain, avec les gourous numériques qui inspirent des gourous politiques comme on peut le voir en France et aux USA....



Cette galerie de freaks qu'il nous propose ici, Il en épargne volontiers certains, finalement les plus "atteints ", si tant est que l'on puisse voir un être humain normal sur cette terre...

Il est d'une tendresse surprenante avec un personnage féminin pourtant extrême, qu'il rends touchant, émouvant, perdu dans un monde ou Il est inadapté...

Il lui octroie une culture immense, et un sens de l'avant garde assez jouissif ...

Un auteur americain qui cite Steve Reich, Bresson, ect, c'est inespéré a l'ère Trump !!

Tout les personnages sont construits, travaillés, il ne laisse rien au hasard, même si il va extremement loin dans le tourment mental !!

Soyons clairs sur ce point, ce livre n'est pas pour tout public !

Il faut tenir au millieu des plongées dans la psyché humaine, dans la noirceur, dans la perdition...

Il y a d'ailleurs des passages d'une intensité, d'une profondeur telle que l'on se prends à penser que c'est "réel", mais comment peut'on dire que Franzen n'est pas un immense ecrivain !!!

Certains passages sont "beaux" à pleurer tellement le propos est fort, puissant, intelligent ...



Cette oeuvre au fond, c'est un "cirque " ou Franzen a regroupé un certain nombre de personnalités qui ont en commun leur etat de perdition, leur besoin d'une vie digne de ce nom, qu'ils cherchent en se cognant en permanence contre les murs ...



Cette oeuvre chers amis es, c'est un classique en puissance, c'est l'un des romans phares de notre epoque ...

Alors certes, le style est très loin de celui de Roth, c'est le point faible du livre, attention toutefois, c'est du haut de gamme !!!



Certes c'est une oeuvre tres crue à certains moments, mais les chefs d'œuvre, les vrais, sont des œuvres entières, sans concession, qui expriment toute la complexité de l'artiste au travail, et qui marquent les esprits qui auront bien voulus s'ouvrir à eux ...

En somme, cette oeuvre est magistrale, completement malade, d'une beauté à tomber, d'une intelligence hallucinante ...



Je voudrâis dédier cette chronique à mon pere que je n'ai connu que 14 ans, et à ma mere, que j'aime enormement tout les deux, et qui m'ont donnés le goût de lire, n'ont jamais mis de freins à mon parcours de lecteur, et à qui je dois aujourd'hui d'avoir pu savourer cette oeuvre majeure de Ia Litterature contemporaine .

Portez vous bien chers amis es et lisez des livres !!!!!
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Purity

Elevée par une mère hippie et ultra-possessive, avec un prêt bancaire non négligeable (130 000 dollars) à rembourser pour ses études, Purity Tyler appelée communément Pip travaille dans un call center. Assez solitaire, elle loge dans une espèce de squat. Pip ne connaît pas l'identité de son père et sur ce point sa mère ne veut rien lui dire sous prétexte de la protéger. Pourtant, il pourrait peut-être l'aider financièrement. Au squat, elle rencontre Annagret en charge de recruter des stagiaires pour la société Sunlight Project (une sorte de WikiLeaks) basée en Bolivie dirigée par le charismatique et puissant Andraas Wolf. Connu, détesté ou admiré, il ne laisse personne indifférent car il divulgue sur Internet des informations cachées à la manière de pavés dans la mare grâce à des hackers. Même si elle manque de confiance en elle, Pip décroche un stage rémunéré chez Sunlight Project. Et elle se dit que peut-être qu'Andreas Wolf lui rendra service et retrouvera son père.



Puis, Jonthan Franzen nous fait remonter le temps et nous immerge dans la RDA où Andreas Wolf a vécu avant de venir s'installer en Amérique. Si désormais il veut que tout soit transparent, l'ère de la vérité, il a un secret bien embarrassant. On retrouve ensuite Pip à Denver où elle travaille pour le journaliste d'investigation Tom Aberant. Il est en couple (d'une certaine façon) avec Leila, journaliste également et tous deux traversent une crise (ils sont doués dans l'art de l'auto-culpabilisation).



A la manière d'un puzzle qui se met en place, on découvre les relations qui existent entre eux tous. Les mensonges, la manipulation, le rôle des mères dans l'éducation des enfants, la corruption, Internet, l'information et bien d'autres thèmes thèmes alimentent ce roman foisonnant, dense et sans temps mort. Pip est attachante, elle a du caractère et réagit souvent au quart de tour. de l'humour, de la dérision également et on ne voit pas les pages défiler car la construction est diablement efficace. Un roman qui a tout bon ? Presque car quelques pages (en trop) auraient pu être évitées sur des histoires secondaires.

J'ai été ferrée sur toute la ligne par ce roman efficace et intelligent !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Les corrections

Qu'est-ce qui rend les sagas familiales de Jonathan Franzen si passionnantes ?

C'est le deuxième titre que je lis de cet auteur, et je suis encore admirative de sa capacité à nous accrocher à ses romans fleuve dont le synopsis ne présente a priori rien d’extraordinaire...



Enid et Alfred Lambert vivent depuis des années dans une petite ville du Midwest où ils comptent parmi la classe moyenne supérieure. Ils sont parvenus à l'âge où la fragilité menace, sous les traits de la maladie, de la dépendance. Les premiers signes du déclin touchent déjà Albert. Atteint de la maladie de Parkinson, ce grand et sévère gaillard est trahi par ses mains, et par son esprit qui parfois divague... Enid assiste, consolide, râle beaucoup : la vie avec un homme diminué mais toujours aussi têtu n'est pas facile. Forte de la supériorité des bien portants face à ceux qu'ils assistent, elle reproche à son époux de se laisser aller : elle connaît des hommes dans un état bien pire, qui ont su conserver allant et joie de vivre...



Leurs trois enfants, adultes à présent, vivent loin du couple. A croire qu'ils ont voulu fuir L'intransigeance d'un père guère affectueux, et la rigidité morale d'une mère essentiellement préoccupée par la sauvegarde des apparences. Deux d'entre eux ont tout de même comblé les attentes parentales, en accédant à un statut social enviable : Denise, chef renommé, est en pleine ascension professionnelle, tandis que Gary, lui-même père de trois garçons et marié à une femme magnifique, a fait fortune dans la finance.

Face à ces réussites, Chip fait figure de looser. Renvoyé de l'université où il enseignait la littérature suite à sa relation sulfureuse avec une étudiante, il vivote grâce à quelques écrits, et surtout à la générosité de sa sœur, auprès de laquelle il est sérieusement endetté.



Le récit est entièrement focalisé sur les membres de la famille Lambert, dont on suit en alternance les existences. Au travers de leur quotidien, de leurs obsessions, de leurs doutes, on capte les échos de la société qui les entoure. Jonathan Franzen décortique, déroule avec précision les errements de ses personnages, la mécanique de leur psychologie, et le flux ininterrompu de leurs péripéties pitoyablement banales est comme le témoignage de l'inexorable défilement du temps, qui emporte avec lui les espoirs, écrase les illusions, fait ressentir le poids de la solitude auxquels sont confrontés les individus, dans leur incapacité à être au diapason avec autrui.



Sans complaisance, par le truchement de dialogues souvent savoureux, d'événements significatifs, ou encore des pensées de ses héros, il expose la déroute de cette famille dont les relations sont minées par les mensonges, la mauvaise foi, le chantage affectif et la culpabilisation. Le lecteur a le sentiment de pénétrer littéralement dans l’existence des Lambert, car il y a dans la façon dont Jonathan Franzen les met à nu, en exposant leurs failles et leurs limites, une dimension à la fois intime et particulièrement vivante.



Tout cela ne respire guère le bonheur... Prisonniers de leur aigreur, empêtrés dans le carcan de visions idéales mais illusoires de la famille, ou perdus parce se méconnaissant eux-mêmes, ses personnages exsudent pour certains un immense mal-être. Paradoxalement, leurs conflits -souvent pour des broutilles-, leurs efforts démesurés pour paraître autres que ce qu'ils sont, en deviennent comiques. On serait tenté, pris d'une sorte de pitié moqueuse, d'en rire... Mais le sentiment de leur ressembler au moins un peu, nous retient... (ou pas : il est bon aussi de rire de soi-même !).

La survenance, parfois inattendue, mais rassurante, d'une marque d'amour ou de complicité, d'une manifestation de solidarité, d'un acte de pardon, permet de parachever ce portrait qui, sans cela, ne serait pas complètement vraisemblable.



Vous l'aurez compris : je recommande CHAUDEMENT !
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Freedom

Une version longue et toujours très anthropologique du fameux triangle amoureux.



On s'attache aux trois personnages principaux, scrutés dans leurs moindres faits et gestes: revirements et hésitations, dérives et refus, usures et faux semblants, tout y passe de ce qui fait les délices et tortures de la vie de couple (ou de trio).



On ne s'ennuie jamais pourtant. Moins ironique que Les Corrections, plus intimiste aussi -on se projette aisément dans cette valse-hésitation entre sensations fortes et bonheur tranquille, Freedom est un excellent roman. A la réflexion et avec le recul -je les ai lus tous les deux il y a plus de deux ans- je crois que je préfère Les Corrections, plus narquois et distancié.
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Freedom

J’ai débuté cet ouvrage par un sourire : la satire de la famille moyenne américaine est jouissive. Le regard est peu indulgent. La vie semble ordinaire, dans cette Amérique profonde, avec ses clichés, et pourrait rebuter bon nombre de lecteurs.

Néanmoins, en persistant, la banalité prend peu à peu un sens avec le recul des années et l’histoire des générations précédentes.

Refermer le pavé -pardon-, génère quelques réflexions sur les idéologies et la vision qu’on se fait d’une vie réussie, d'où ma perception plutôt positive de ce roman.

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Freedom

Les Berglund font figure de famille parfaite. Walter, gentil et fervent défenseur de la nature, est fou amoureux de sa femme Patty. Cette dernière, ancienne sportive reconvertie en femme au foyer, se montre dévouée avec ses deux enfants, Jessica et Joey, et toujours affable avec ses voisins. Mais sous cette image d'épinale se cache les désillusions, les trahisons, les regrets et les espoirs vivaces qui traversent tout couple et toute famille.



Des années 70 à 2000, sous fond de réflexion écologique et politique, l'on suit cette famille de la classe moyenne américaine. En 700 pages, entre flash backs et changements de points de vue, sont disséqués les petites névroses, les échecs, les faiblesses et les écarts amoureux de chacun, mais aussi cette part de lumière qui les rend si touchants.



Ce roman est passionnant comme l'est la vie, la vie de ceux que l'on aime. Car cette famille devient un peu la nôtre au fil des pages, on les adore, on les déteste, on ne veut pas les quitter.



Franzen parvient à décrire la société américaine avec acuité tout en nous offrant l'intimité la plus trouble de ces personnages avec un sens du détail qui les rend bien vivants.



Ce livre, tout en étant une fresque familiale incroyable, un questionnement politique et social profond, est une superbe histoire d'amour. De celles remplies de blessures et de failles, de celles qui sont d'autant plus belles qu'elles semblent réelles.



Là où certains ont trouvés des longueurs, je n'ai trouvé que du plaisir à rester un peu plus longtemps auprès de Walter, Patty, Joey, Jessica, Lalihta et Richard.



Un beau pavé, qui m'a permis de réussir le challenge de Brize et rejoint la liste de mes coups de coeurs !



Céline


Lien : http://enlivrezvous.typepad...
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Les corrections

Un des rares bouquins abandonné en cours de route en 2013 (déception partagée par d'autres connaissances concernant ce roman, c'est rassurant).

Il faut se rendre à l'évidence, et ne pas s'échiner à vouloir terminer à tout prix une lecture avec laquelle on n'éprouve aucun plaisir : il y a tant de romans formidables encore a découvrir !
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Freedom

Une fresque familiale d'une quarantaine d'année dans les Etats-Unis des années 1970 à 2010. Ce livre est construit de telle manière que différents points de vue se succèdent.



Dans la première partie, nous avons l'opinion de différents habitants du quartier sur Patty Berglund, son mari et ses deux enfants. Le fait qu'elle soit mère au foyer, même les enfants devenus grands, son caractère, ses relations avec le voisinage... L'auteur emploie beaucoup de discours indirect libre pour donner le ton lors des échanges entre voisins. Cela vivifie la narration, et évite les dialogues trop longs.



Face aux problèmes rencontrés dans sa vie, et sur le conseil de son thérapeute, Patty entreprend de raconter sa vie. C'est le contenu de la deuxième partie du roman. Elle écrit à la troisième personne pour parler d'elle, comme si elle était un personnage de sa propre vie. Retour sur son enfance, son adolescence, ces années universitaires, ses relations avec ses parents. Ce qu'elle raconte ici va en grande partie conditionner et expliquer son comportement d'adulte.



Ce journal va servir de déclencheur dans la troisième partie du roman, qui aborde la situation de chacun en 2004. C'est aussi un portrait des Etats-Unis post-11-septembre (allusions aux courants de pensées, aux camps politiques, à la guerre en Irak...). Patty s'affirme, prend un nouveau départ, pendant 6 ans.



La conclusion du roman est un retour à l'autobiographie de Patty par elle-même, comme si elle s'observait de nouveau, au présent cette fois. Conclusion d'un roman, conclusion d'une vie, nouveau départ.
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Freedom

J’avoue un immense soulagement à avoir achevé cette pavasse dissimulée sous les traits d’un livre d’épaisseur normale. 718 pages compactes, à se débattre pour ne pas mourir d’étouffement en lisant cette saga familiale névrosée-light, dans laquelle on apprend que la vie, c’est vraiment difficile, mais que ça peut finir bien, pour peu qu’on arrive à aller jusqu’au bout.



Lire la suite sur mon site : http://chroniques.annev-blog.fr/2011/10/chronique-livre-freedom/
Lien : http://chroniques.annev-blog..
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Freedom

Jonathan Franzen né en 1959 dans l’Illinois, est un écrivain, romancier et essayiste américain. Né d'une mère américaine et d'un père suédois, il passe son enfance dans le Missouri mais fait ses études supérieures à Berlin. Il parle couramment l'allemand et est également traducteur. Il vit actuellement à New York. Il connaît un succès phénoménal avec Les Corrections, livre couronné d’un National Book Award en 2001. Son roman Freedom est paru en 2010.

Patty, ancienne joueuse de basketball de haut niveau ayant abandonné le sport sur blessure, a épousé Walter, un juriste adhérent à la cause écologique pour la protection de l’environnement. Ils ont deux enfants, la fille aînée Jessica est plutôt indépendante alors que Joey, longtemps couvé par sa mère, lors de sa crise adolescente quitte le foyer familial pour aller vivre chez les voisins. Richard est un ami du couple de longue date, à l’université il était colocataire de Walter. Lui, sa vie c’est la musique, guitariste dans un groupe punk.

Patty devenue femme au foyer, son mari Walter ayant un job respectable, tout semblerait aller pour le mieux jusqu’à ce que le troisième larron Richard, plus rock and roll et plus libre de ses mouvements, ne revienne donner de ses nouvelles. Inévitablement se pose pour Patty la question existentielle, ai-je fait le bon choix en épousant Walter ou bien aurais-je dû suivre Richard quand nous étions plus jeunes ? La raison contre la passion, éternel dilemme.

Voici résumé, au moins une partie du roman, car fait exceptionnel que je suis obligé de mentionner, je n’ai pas réussi à aller jusqu’au bout de ce gros pavé de près de huit cents pages (version poche). Ca ne m’arrive pour ainsi dire jamais, mais là j’ai calé à presque trois cents pages.

Qu’on soit bien d’accord, je suis certain que le roman est bon. Jonathan Franzen m’a tout l’air diablement habile à faire vivre tous ces personnages et ces évènements dans une sorte de Comédie Humaine de l’Amérique des années 2000. Son exploration en profondeur des sentiments, la manière dont il décortique ces vies – presque banales - qu’il nous livre comme témoignages d’une époque, tout cela est remarquable.

Et pourtant je n’ai pas tenu la distance. Le bouquin est très long (en pages) mais aussi très dense, fait de longues phrases et de très longs chapitres qui mettent le lecteur (moi, en l’occurrence) en mauvaise posture, comme si vous étiez avec un bavard impénitent qui enchaîne phrases et idées les unes aux autres, quasiment sans reprendre son souffle – et donc le vôtre. On étouffe devant cette logorrhée, on manque d’air. Comme de plus le récit n’est pas linéaire avec en intercalaire dans le texte des extraits de l’autobiographie de Patty, il faut s’accrocher devant ce tsunami littéraire. L’abandon m’a paru la seule issue possible.

Nous avons donc un roman qui n’est certainement pas mauvais, peut-être excellent même, si j’en crois la critique professionnelle, mais au-dessus de mes forces pour ma part.

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Freedom

Lorsque l'on plonge dans "Freedom", on s'immerge dans plus de 750 pages d'une formidable comédie humaine, d'un magnifique roman familial qui balaye la vie de trois générations d'une famille américaine et de l'histoire des États Unis.







Certes, ce roman est dense, l'auteur prend son temps pour asseoir les personnages principaux, ainsi que ceux qui gravitent autour d'eux, mais ils laissent à ces protagonistes toute latitude pour prendre corps et âme. Car l'une des qualités de Franzen est d'apporter un soin particulier à la psychologie de ceux qui vont écrire son roman, et aux relations qui vont se nouer et se dénouer entre ses héros. Jonathan Franzen n'a pas son pareil pour décrire avec justesse les rapports humains qui se délitent, les mensonges et les faux-semblants, et les trahisons qui agitent toutes relations humaines.







Que ces rapports soient amoureux, maritaux, amicaux ou filiaux, c'est une véritable comédie qui se déroule sous les yeux du lecteur. Une comédie dramatique dans laquelle chacun joue sa partition face à l'Autre pour exister, même un tant soit peu. Ce qui est troublant dans cet intense roman, c'est cette impression lancinante - et sûrement souhaitée par l'auteur- que chaque personnage a tout pour être heureux. Il suffirait qu'ils se penchent un peu pour saisir le bonheur qui est au ... la suite sur www.meellylit.com
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Freedom

J'avais énormément apprécié Les Corrections du même auteur mais je suis déçu par celui-ci. J'ai eu du mal avec ce pavé de plus de 700 pages, je pense que Franzen a été trop ambitieux et surtout le style assez poussif fait supposer qu'il est mal traduit, pourtant il y a de bonnes choses et de quoi faire un très grand roman.
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Les corrections

"Les corrections" sont une image en 3D, d'une criante vérité, des lâchetés, des trahisons, de la compromission des êtres entre eux, de la tyrannie du regard des autres, des impasses que chacun se construit. La vie y est présentée comme une lutte incessante où chacun des personnages se perd entre ce qu'il est réellement et ce que l'on attend de lui. Avarice, obsession de l'argent, sexe, manipulation troublent cette famille qui a grandi avec l'envahissante préoccupation de la règle. Le roman décrit, avec beaucoup de précisions et parfois trop de détails, la vie de chacun des cinq membres de la famille. Aucun n'est vraiment aimable hormis, à mon goût, la sœur Denise qui est plutôt douée et en phase avec ses valeurs. On plonge dans une Amérique de spéculations où corrections financières et corrections familiales sont censées remettre de l'ordre. Au final, chacun trouvera sa propre liberté faite d'arrangements, de compromis et (peut-être) d'amour mais sur ce dernier terme il me semble que Frazen reste circonspect.
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Crossroads

C'est la meilleure saga familiale que j'ai lue depuis Cent ans de solitude.

Un couple, un révérend et une femme au foyer aussi nuls l'un que l'autre, vivent leur crise de milieu de vie parmi leurs 4 enfants dans une banlieue aisée de Chicago. Les gosses, livrés à eux mêmes, se cherchent.

Nous sommes dans les années 70, mais ce n'est pas ce que je retiendrai tant cette histoire est transposable dans le temps.

C'est assez dur, l'auteur nous met face à nos sentiments pour nos parents, nos conjoints, à nos préférences pour l'un de nos enfants... Ça ne fait vraiment pas plaisir. Ce qui est chouette, c'est qu'on voit bien que les croyances et la religion ne changent rien aux jalousies ni à l'humanité des gens!

Vivement la suite.
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Crossroads

Début des années 1970, dans une banlieue aisée de Chicago. Comme tant d’autres, la famille Hildebrandt s’apprête à fêter Noël, qui s’annonce sous le blizzard.

Russ, le chef de famille, est pasteur. Le couple qu’il forme avec Marion a comme rétréci, sa vigueur s’est étiolée avec le temps, les maternités dans lesquelles sa femme s’est retranchée, et le peu de soin qu’elle apporte dorénavant à son apparence. Frances, une jeune veuve de la paroisse pleine de vitalité et de fraîcheur, n’en acquiert que plus d’attrait aux yeux de Russ, qui s’emploie maladroitement à la séduire.



Les Hildebrandt ont quatre enfants. Clem, l’aîné intello et désinvolte, est très proche de Becky, archétype de la lycéenne populaire qui éprouve pour son cadet Perry, adolescent surdoué mais sans force d’esprit et affligé de toutes les tares qui font dire de la puberté qu’elle est l’âge ingrat, un dégoût et une incompréhension croissants. Judson, le plus jeune, est un enfant trop tranquille pour que l’auteur prenne la peine de s’y attarder.



En portraitiste chevronné et féroce de la famille, Jonathan Franzen décortique une fois encore, en triturant les mécanismes psychologiques de ses personnages, la complexité et l’ambivalence des liens familiaux. Pour ce faire, il situe son intrigue à un moment de bascule dans la vie de ses personnages, qui suite à des choix personnels ou aux circonstances, vont prendre des chemins différents, à l’origine de ruptures plus ou moins violentes avec certains de leurs proches.



Cela commence lorsque Perry puis Becky rejoignent Crossraods, sorte d’association mêlant développement personnel et bénévolat religieux dont Russ, qui en a été le fondateur, a été évincé dans des circonstances obscures et que l’on devine honteuses. Il en a gardé un sentiment d’humiliation et une rancœur aussi haineuse que tenace envers celui qui a repris la direction du groupe.



La rupture est donc générationnelle, et vise plus particulièrement le père, qui soudain redevient un individu comme les autres. Le contraste avec l’image idéalisée qui prédominait jusqu’alors rend ses faiblesses d’autant plus méprisables. Mais elle est aussi intime, par exemple pour Marion, qui ne s’étant jamais définie que par rapport aux hommes ou à ses enfants, n’en peut plus de se sentir coincée, piégée par la vie qu’elle s’est elle-même construite. C’est également le cas de Perry, qui peine à trouver sa place dans la fratrie, et tombe dans des addictions de plus en plus nocives.



Aux tensions qui opposent les protagonistes s’ajoutent leurs propres conflits intérieurs, minutieusement décrits par l’auteur. Ce qui frappe, c’est la manière dont leurs raisonnements sont dominés par un sentiment de culpabilité quasi permanent. La contradiction entre leur obsession du bien et la conscience de la vénalité ou de l’égoïsme à l’origine de leurs actes provoque un besoin d’autojustification les entrainant dans des dilemmes moraux qui se pare pour certains d’une dimension religieuse.



On se prend à la fois à sourire et à s’exaspérer face à toutes ces complications que s’imposent les Hidlebrandt, investis dans une agitation que leur égocentrisme rend pathétique voire ridicule. Et en même temps, à force d’immersion dans les méandres de leurs pensées, de leurs émotions ou de leurs traumatismes, on finit par éprouver, si ce n’est de la tendresse, une certaine familiarité qui nous les attache.



La minutie avec laquelle Jonathan Franzen évoque les cheminements de ses héros fait de "Crossroads" un texte dense, et à mon avis un peu trop long (avis renforcé depuis que j’ai appris, postérieurement à ma lecture, qu’il s’agit là du premier volet d’une trilogie). Mais j’ai apprécié la manière dont il anime ses personnages, en leur portant un regard acéré et moqueur, que légitimise sa parfaite connaissance de leurs mécaniques intimes.




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Crossroads

Une famille américaine, blanche et protestante au début des années 70. Une famille en crise, pivotant autour du père, un pasteur dont l'influence et l'autorité sont mises à mal par l'arrivée d'un jeune pasteur beaucoup plus charismatique. Chacun des membres de la famille prend la parole à son tour pour livrer ses pensées intimes, ses sentiments et ses aspirations. L'auteur fouille leur passé, leurs mensonges et leurs contradictions. Les liens familiaux sont impitoyablement passés au cribble, avec humour et empathie. L'être humain face à ses incertitudes, dans toute sa complexité et sa capacité de résilience. Un beau roman, parfois un peu trop long, mais attachant et surprenant.
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