AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jonathan Hickman (457)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Avengers Time Runs Out, tome 2

Time Runs Out T01 à T04 :



Ces 4 tomes sont un très bon crus avec un entrecroisement des séries Avengers et New Avengers. On se retrouve plusieurs mois après les évènements de Original Sin et on semble bien loin du statut quo. Hickman a fait vivre ses personnages dans ce laps de temps et on doit recoller les morceaux petit à petit.



La tension entre les avengers et les illuminatis est à son apogée et les incursions et une probable fin du monde ne sont pas là pour aider la chose. Hickman maltraite les personnages, leur idéologie, leur passé et ca fait plaisir de voir ce chamboulement dans un univers aussi carré que celui de la maison des idées. Tout en se contraignant à aboutir à l'évent que sera Secret Wars, Time Runs Out est surprenant sur beaucoup de points et cela a été un plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          10
Avengers Time Runs Out, tome 1

Time Runs Out T01 à T04 :



Ces 4 tomes sont un très bon crus avec un entrecroisement des séries Avengers et New Avengers. On se retrouve plusieurs mois après les évènements de Original Sin et on semble bien loin du statut quo. Hickman a fait vivre ses personnages dans ce laps de temps et on doit recoller les morceaux petit à petit.



La tension entre les avengers et les illuminatis est à son apogée et les incursions et une probable fin du monde ne sont pas là pour aider la chose. Hickman maltraite les personnages, leur idéologie, leur passé et ca fait plaisir de voir ce chamboulement dans un univers aussi carré que celui de la maison des idées. Tout en se contraignant à aboutir à l'évent que sera Secret Wars, Time Runs Out est surprenant sur beaucoup de points et cela a été un plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          00
New Avengers Marvel Now, tome 4

Avengers T06 & New Avengers T04 :

Je regroupe ces deux séries car les deux se lisent en parallèle et surtout ces deux tomes marquent la coupure avant le début de Times Run Out.



Et je dois dire que ces deux séries fonctionnent à fond sur moi. Entre Avengers qui va nous guider sur plusieurs époques avec des sauts dans le futur, où l'on suit Captain America qui vient de se souvenir que Stark lui a fait à l'envers. Et New Avengers ou les Illuminatis doivent s'en sortir avec une enième incursion mais dont celle-ci va laisser des traces (notamment entre Tchallah et Namor). Le rythme s'est intensifié d'un coup. Hickman place ses pions depuis plusieurs numéros pour ce premier CLIMAX et je dois dire que je n'en ai pas été déçu.



Graphiquement par contre, c'est le jour et la nuit. Entre Avengers qui profite des dessins de YU à un niveau exceptionnel, New Avengers est bien maussade à mon goût. Des dessins et surtout des couleurs qui font trop cartoons et qui cassent en partie la tension installée par Hickman dans son scénario.
Commenter  J’apprécie          00
Avengers Marvel Now, tome 6

Avengers T06 & New Avengers T04 :

Je regroupe ces deux séries car les deux se lisent en parallèle et surtout ces deux tomes marquent la coupure avant le début de Times Run Out.



Et je dois dire que ces deux séries fonctionnent à fond sur moi. Entre Avengers qui va nous guider sur plusieurs époques avec des sauts dans le futur, où l'on suit Captain America qui vient de se souvenir que Stark lui a fait à l'envers. Et New Avengers ou les Illuminatis doivent s'en sortir avec une enième incursion mais dont celle-ci va laisser des traces (notamment entre Tchallah et Namor). Le rythme s'est intensifié d'un coup. Hickman place ses pions depuis plusieurs numéros pour ce premier CLIMAX et je dois dire que je n'en ai pas été déçu.



Graphiquement par contre, c'est le jour et la nuit. Entre Avengers qui profite des dessins de YU à un niveau exceptionnel, New Avengers est bien maussade à mon goût. Des dessins et surtout des couleurs qui font trop cartoons et qui cassent en partie la tension installée par Hickman dans son scénario.
Commenter  J’apprécie          00
East of west, tome 10 : Apocalypse

Le style de Nick Dragotta, associé aux couleurs inspirées de Frank Martin, a permis d'offrir aux lecteurs certaines des plus belles pages de comics. Il a un rythme formidable, des idées incroyables et au su créer des visuels pour les personnages plus qu'incroyables. Ici, nous sortons des sentiers battus. Le dixième tome de la saga East of West termine d'une belle manière cette oeuvre de Hickman et Dragotta. Cette lecture vaut le détour. C'est une experience comme vous n'en avez jamais lue.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
Commenter  J’apprécie          00
X-Men - X of Swords, tome 1

Le lancement de X of Swords nous a convaincus grâce à l’expérience et la maîtrise dégagées par Jonathan Hickman. Le scénariste nous propose de découvrir un multivers dense, exigeant dans les premiers temps à suivre, mais qui permet d’offrir ce que le lecteur pouvait attendre : des X-Men supposément aux portes de la divinité mais rattrapés par leurs vieux démons. Le spectacle est ici assuré et l’on ne peut qu’attendre fébrilement la suite !
Lien : https://www.actuabd.com/X-Me..
Commenter  J’apprécie          00
X-Men - X of Swords, tome 1

X of Swords apparaît donc comme un régal si vous aimiez déjà Dawn of X et sa vision d’ensemble. Forcément, si cela ne vous parlait pas, cela ne risque pas de changer. Mais si la montée en puissance, les enjeux qui grimpent et surtout le danger permanent vous parle, peut-être devriez-vous donner une chance au produit.
Lien : https://www.lescomics.fr/rec..
Commenter  J’apprécie          00
The Manhattan Projects, tome 6 : Sun Beyond..

Ce tome fait suite à The Manhattan Projects Volume 5: The Cold War (épisodes 21 à 25) qu'il faut avoir lu avant pour comprendre ce qui joue entre Laïka et Yuri. Il regroupe les épisodes 1 à 4 de la saison The sun beyond the stars, initialement parus en 2015/2016, écrits par Jonathan Hickman, dessinés et encrés par Nick Pitarra, avec une mise en couleurs assurée par Michael Garland.



Dans une galaxie très lointaine, à bord d'une base spatiale, le mercenaire Primor rend compte à ses commanditaires de l'avancée de ses travaux. Il se tient devant eux dans une très grande pièce, ouvrant un conteneur sphérique flottant : à l'intérieur une spore, sorte de plasma rose en ébullition. Le conteneur se referme. Les deux hommes de la Guilde lui indiquent que le compte n'y est pas : il avait promis une récolte de douze spores, et il n'en a fourni que trois et une autre incomplète qui ne produira jamais les larves attendues. Primor ne se démonte pas et répond que les résultats sont exactement ceux qu'il attendait. Les deux autres lui indiquent qu'ils ne peuvent pas se satisfaire de ce résultat, surtout au vu des risques qu'ils encourent du fait de l'illégalité de cette récolte. Ils se demandent de combien de temps ils disposent encore avant de se faire attraper. Primor répond : plus aucun. Il ouvre le conteneur contenant la sphère incomplète et sort de la pièce par une trappe dans le sol, alors que toute l'assistance est saisie d'effroi à l'idée de ce qui va se passer avec la spore ainsi libérée.



À proximité de ce vaisseau et de la planète vidée de sa substance et laissée à 'état d'enveloppe, apparait un vaisseau des Libraires de la Justice, de l'Union Scientifique des Sionnu. Ils décident d'investiguer à l'intérieur de la base spatiale : ils meurent attaqués par la spore qui s'est bien développée, et qui lance une vrille jusqu'à leur vaisseau, le détruisant d'un coup. Concomitamment, Primor parvient à s'enfuir, à rejoindre son propre petit vaisseau et à s'échapper dans l'espace, trop petit pour que la spore y prête attention. Dans une autre base spatiale, Garru explique comment il s'est rendu coupable de génocide d'une race extraterrestre entière, sans s'en rendre compte, car il pensait que c'était vraiment un bar, et pas une église. Son interlocuteur est Yuri Gagarin, également emprisonné dans cette vaste cellule, avec une dizaine d'autres, lui accusé d'intrusion dans ladite base car incapable de les documents requis en règle, alors qu'il avait en fait été contraint de se poser dans la base, pris dans un rayon tracteur. Garru lui explique qu'ils ne devraient pas rester longtemps dans cette cellule car les passages en jugement sont rapides en ce moment sur Faraway Station, du fait des vacances et du festival qui commence. En plus, ils ont de la chance, car c'est le juge Ryleth le Marteau qui siège, et il est réputé pour ses peines légères.



Après 5 tomes d'une rare intensité à la fois en science-fiction, à la fois en humour, le lecteur est d'attaque pour poursuivre ce voyage là où nul n'est jamais allé, avec des scientifiques sans conscience, sans limite. De prime abord, il se demande pur quelle raison les auteurs ont préféré que ces épisodes soient publiés comme une minisérie indépendante. Puis il n'y prête pas trop attention car les chapitres sont numérotés de 26 à 29, comme suite directe de ceux des tomes précédents. Il lui faut passer la scène introductive avec Primor et la spore pour retrouver l'un des personnages récurrents de la série : Yuri Gagarin. Celui-ci est toujours à la recherche de la chienne Laïka, sans savoir qu'elle a été transformée. Cela laisse supposer que les deux Einstein ne doivent pas être loin derrière, et que viendra le temps également de retrouver Lyndon B. Johnson et les deux généraux Leslie Groves & William Westmoreland, ainsi que Leonid Brezhnev et les envahisseurs associés. Eh bien non : rien de tout ça. En fait, ce format de minisérie se justifie par le fait que l'histoire se focalise sur Yuri et sur Laïka, ainsi que la mission de vengeance de Primor. Il ne faut donc pas s'attendre à une suite directe du tome 5.



En revanche, le lecteur retrouve bien l'inventivité débridée des deux créateurs. Ça commence avec Primor qui se joue de ses deux commanditaires, en leur faisant comprendre progressivement qu'ils ont pris des vessies pour des lanternes, qu'ils ont pris pour argent comptant ses promesses qui n'étaient que des boniments soigneusement formulés sous la forme de ce qu'ils voulaient entendre. Ça continue avec la tronche totalement improbable, ridicule et un peu inquiétante de Garru. La séquence de jugement est aussi improbable qu'imprévisible, entre horreur et comique macabre, avec l'apparence très particulière du juge. Dans la séquence suivante, le lecteur découvre ensuite le barman, une masse énorme avec un nombre de bras très pratique pour servir beaucoup de client à la fois. La réunion entre Laïka et Yuri ne se passe pas aussi bien que prévue, ce qui occasion à nouveau une scène entre drame et comique irrésistible, grâce à une mise en scène remarquable de punch. La séquence suivante est l'occasion de découvrir l'équipage de Laïka, avec Rys, une tête flottante avec deux bouches et des excroissances rocheuses, totalement improbables. Puis le lecteur assiste à une scène de léchage de pieds purulents par deux esclaves, aussi repoussante et humiliante, que drôle et grotesque. Il faut encore mentionner une course-poursuite dans un vaisseau spatial ayant subi un abordage, avec des chassés-croisés dignes d'une pièce boulevard, la violence et l'action en plus.



Le lecteur accepte donc finalement bien volontiers de mettre de côté ses attentes pour la suite de l'intrigue principale, même s'il aurait bien aimé savoir quel est ce mystérieux projet Charon développé par Joseph Oppenheimer. Il assiste donc aux retrouvailles entre le premier humain à avoir effectué un vol dans l’espace et sa chienne. Au vu des développements du tome précédent, il avait parié sur une évolution de nature zoophile de leur relation : ça ne se passe pas comme ça. Le dessinateur de garde bien de sexualiser Laïka, et Youri n'a jamais été un Apollon. Le scénariste s'amuse bien à jouer avec la dynamique de leur relation : Youri étant visiblement profondément amoureux d'elle, et celle-ci ayant gagné en autonomie du fait de sa transformation. Ils sont fort occupés à rester en vie et à accomplir leur mission. Pour autant, la dernière scène vient lever toute ambiguïté sur le fond de leur relation, provoquant un petit pincement au cœur du lecteur.



Le scénariste raconte une histoire de vengeance et de rébellion dans laquelle Gagarin & Laïka se trouvent impliqués en acceptant de transporter Primor et sa spore au cœur de l'empire de l'Union Scientifique de Sionnu. Le lecteur est vite entraîné dans ce plan de la dernière chance, soigneusement ourdi. La narration s'avère déconcertante car Primor ne devient pas le personnage principal : il reste un personnage secondaire, tout en impliquant les autres dans son projet. Le lecteur ne prend conscience de son plan qu'au fur et à mesure de son déroulement, tout en assistant à plus de scènes que l'équipage du vaisseau de Laïka. Son attention reste détournée par le fait qu'il a développé un investissement émotionnel pour Laïka et Youri, préalable à cette aventure. De son côté, Pitarra n'a rien perdu de sa verve visuelle. Il est patent qu'il s'amuse beaucoup à concevoir l'apparence des extraterrestres, essentiellement des variations sur la forme humanoïde, pour les rendre à la fois ridicules, très expressifs, et inquiétants, tout à la fois. Il parvient à trouver le juste équilibre pour rendre à la fois dangereux et bizarres, et amusants du fait de leur apparence qui ne leur donne pas un air intelligent.



Dans le fil du récit, le lecteur ne prête pas forcément attention à la mise en scène, ou à ce que l'artiste parvient à rendre concret. S'il s'arrête un instant sur un moment particulier, il mesure mieux ce qu'il lui fait avaler : la spore qui dévore tout, le ramassis d'extraterrestres attendant de passer en jugement dans une cellule commune (sans oublier celui installé dans la cuvette des toilettes), le serveur du bar, Yuri en train de se faire couper les cheveux, le grand Sionox qui se fait lécher les pieds, Yuri s'apprêtant à réassembler un robot complètement démantelé, le chassé-croisé dans les coursives d'un vaisseau spatial, etc. Tout cela semble parfaitement naturel, un peu loufoque par moment, tout en conservant le premier degré nécessaire pour que le lecteur puisse s'investir dans l'aventure.



C'est un vrai plaisir que de pouvoir retrouver ces personnages pur cette aventure qui sera vraisemblablement la dernière, avec la verve visuelle de Nick Pitarra, toujours aussi en forme pour croquer des extraterrestres, et Jonathan Hickman pour mettre ses personnages dans le pétrin, et faire en sorte que les choses aillent de mal en pis. Toutefois, le lecteur éprouve un petit pincement au cœur en comprenant que ce tome sera le dernier, qu'il ne mène pas à leur terme les intrigues de la série, et qu'il n'est pas aussi iconoclaste avec les génies scientifiques que les précédents.
Commenter  J’apprécie          110
Black Monday Murders, tome 1

Cette BD m'a été conseillée par mon libraire qui est un grand fan de Hickman. Si j'ai été quelque peu déroutée au début de la lecture par les nombreux va-et-vient dans le temps, la fin de ce tome donne très envie de lire la suite. Entre polar et magie noire, le scénario complexe nous tient en haleine. Pour ma part, les nombreux personnages et les familles d'ultra riches gouvernant le monde ne sont pas sans me rappeler le Lazarus de Ruckman mais la forme narrative me semble plus diversifiée. Un premier tome prometteur !
Commenter  J’apprécie          20
East of West, tome 2 : Nous ne sommes qu'un

Je suis mitigé sur l'oeuvre qu'est East of West.

En effet, d'un côté j'adore l'univers crée par Jonathan Hickman et j'adore le dessin de Nick Dragotta, mais d'un autre côté, je ne comprends pas tout à l'histoire qui est tout de même assez compliqué à suivre.



Les camps sont nombreux et les personnages que l'on suit le sont d'autant plus.



D'un côté, nous suivons les 4 cavaliers de l'apocalypse, avec Mort qui vogue en solitaire à la recherche de son fils et les 3 autres qui sont à sa poursuite.



D'un autre côté, nous suivons les dirigeants des 7 "nations" qui dirigent le monde, avec le conseil qu'ils ont mis en place pour prendre les décisions importantes pour leur avenir.
Commenter  J’apprécie          10
The Manhattan Projects, tome 5 : The Cold War

Ce tome fait suite à The Manhattan Projects Volume 4: The Four Disciplines (épisodes 16 à 20) qu'il faut avoir lu avant. Pour comprendre l'intrigue, il faut avoir commencé par le premier tome. Celui-ci regroupe les épisodes 21 à 25, initialement parus en 2014, écrits par Jonathan Hickman, dessinés et encrés par Ryan Browne pour l'épisode 21, et par Nick Pitarra pour les épisodes 22 à 25, avec une mise en couleurs réalisée par Jordie Bellaire.



À Star City, dans son fauteuil, Yuri Gagarine est en train de boire de la vodka, tout en regardant les étoiles par la baie vitrée et en se demandant ce qu'il advient de Laïka. Dans l'espace, la chienne est en train de communiquer avec l'intelligence artificielle de son vaisseau spatial Ship, tout en ayant revêtue sa combinaison spatiale avec son casque. L'IA lui indique qu'elle ne parviendra pas à échapper à l'énorme vaisseau spatial qui les suit, et qu'elle va devoir effacer ses banques de mémoire. Elle suggère à Laïka de se rendre à la capsule de sauvetage et de s'échapper. Cette dernière répond qu'elle préfère tenter sa chance pour ce contact avec des extraterrestres. La petite navette se retrouve avalée à l'intérieur du vaisseau et les représentants de l'Union de la Science Sionnu pénètrent à l'intérieur pour collecter toutes les données possibles, ainsi que les spécimens vivants. Laïka est neutralisée en un tour de main et placée dans une cellule spécifique. Un explorateur lui tend un plat de manière à lui enjoindre de manger son contenu : il explique au fur et à mesure que le contenu va se greffer sur les centres de la parole. Puis il lui explique le principe : Laïka leur dit tout des objectifs de sa mission, et de la planète d'où elle vient. La chienne est libérée de sa quarantaine et conduite dans sa cellule qu'elle partage avec deux autres détenus de deux autres races extraterrestres.



Un épisode sur cinq, le dessinateur régulier laisse sa place à Ryan Browne pour disposer du temps nécessaire afin de peaufiner ses pages. Cette alternance n'est pas régulière, et cette fois-ci, elle se produit dans le premier épisode du recueil. En outre, le scénariste avait mené à son terme le fil narratif dédié à Joseph Oppenheimer, celui dessiné par Browne, par ailleurs auteur complet de la série Gods Hates Astronauts (2015/2016). Le lecteur découvre donc à quel nouveau fil narratif il est affecté. Il s'agit d'un épisode dédié à la chienne Laïka, doté de conscience, et partie dans l'espace pour découvrir de nouvelles races extraterrestres et établir le contact avec elles. Le lecteur retrouve la verve de cet artiste : l'apparence de chaque race extraterrestre, de leurs vaisseaux, leur expressivité, leur vivacité. Sa narration visuelle est claire et facile à suivre, quelle que soit la situation surprenante de la scène, pouvant être prise au premier degré par un lecteur investi dans le récit, révélant une discrète saveur amusée pour un lecteur préférant une posture avec un peu de recul. L'écriture de Hickman comporte également ces deux niveaux de lecture, avec un premier contact (enfin premier pour Laïka) très rationnel : une race qui inventorie les planètes et les races découvertes, comme des explorateurs compétents et méthodiques. Ce qui n'empêche pas un petit soupçon de loufoquerie discret et savoureux. Le lecteur comprend le pourquoi de l'épisode quand la chienne se retrouve aspergée d'un liquide qui agit comme un recombinant génétique. Il se doute qu'une forme de zoophilie devient plus probable.



De retour à Moscou, Yuri est en train de dormir tranquillement avec son casque spatial sur la tête, et une peluche de chien entre les bras. Il est réveillé par Dmitriy Ustinov qui lui explique qu'il y a eu un changement de régime politique en Russie, avec l'arrivée au pouvoir de

Khrushchev. Ils doivent donc se rendre au Torii pour assurer l'intégrité de Star City. Ustinov balance Yuri Gagarin à travers le torii et reste en arrière pour le fermer et assurer qu'il ne puisse plus être utilisé. Il a à peine achevé la condamnation du torii, que Brezhnev arrive, accompagné par deux robots armés. Le combat s'engage et Brezhnev a tôt fait de neutraliser Ustinov grâce à une arme produite par son corps de mutant. Il explique à son opposant qu'il est une nouvelle créature, issue d'une recombinaison au cœur de Toungouska. Il ajoute que lui et les siens auront tôt fait de mettre un terme à la race humaine et à la voie sans issue qu'elle représente. Mais avant, Ustinov va lui révéler tout le contenu des projets Manhattan. Ailleurs, Richard Feynman écrit son journal pour conserver la trace de tous les événements qui ont eu lieu dans cette période de bouleversements. Il se rappelle du jour où les forces militaires soviétiques ont essayé de neutraliser Harry Daghlian, des prises d'initiative de l'intelligence artificielle de Franklin Delano Roosevelt, de l'activité de Helmutt Göttrup, et du message de cinq mots de Laïka invitant Gagarin à la rejoindre.



Arrivé à ce stade du récit, il n'est plus possible de synthétiser l'intrigue, mais elle reste d'une clarté remarquable, et toujours aussi addictive. Il tarde au lecteur de retrouver Richard Feynman et les frères Einstein (Albrecht & Albert), l'enamouré Yuri Gagarine, les généraux Leslie Groves et William Westmoreland (toujours affublé e son collier d'oreilles), tout en se demandant quels autres individus reviendront, ou feront leur apparition. L'état de la situation des différents fils narratifs revient tout de suite en mémoire au lecteur tellement ils sont intenses en saveur. Il lui faut un peu de temps pour les recaler dans la tapisserie globale. De manière inattendue, le scénariste décide de rétablir des liens entre ces laboratoires de recherche hors de contrôle des Projet Manhattan et avec les événements historiques. Le récit est passé dans la période de la Guerre Froide, et montre qui a assassiné John Fitzgerald Kennedy, dans une séquence hallucinante de cynisme, de confiance en soi de l'assassin, d'improvisation maîtrisée avec une forme de désinvolture en total décalage avec l'énormité du drame. Hickman s'est visiblement bien amusé à imaginer le rôle des Projets Manhattan dans cet événement, ainsi que la méthode d'assassinat. Le dessinateur est tout autant déchaîné, et le lecteur n'est pas près d'oublier ce dessin en pleine page où la boîte crânienne du trente-cinquième président des États-Unis explose sous les yeux de son épouse Jacqueline.



Cette version revue et corrigée de cet assassinat historique n'est pas le seul moment énorme de ces épisodes. En y repensant, le lecteur éprouve des difficultés à croire que les auteurs ont pu en cumuler autant dans une narration aussi organique : le corps déformé de Brezhnev, la révolte des intelligences artificielles, le président des États-Unis en train de sniffer une montagne de poudre dans le bureau ovale, la tronçonneuse avec la mention E=MC² sur la lame, les fesses nues du président des États-Unis, le dialogue entre Fidel Castro et Che Guevara, Helmutt Göttrup et sa croix gammée marquée au fer rouge sur le front, le collier d'oreilles toujours aussi à vomir de Westmoreland, etc. Pourtant, il n'est quand même prêt à la présence et à l'aura de Lyndon B. Johnson (1908-1973). Cette narration iconoclaste donne une saveur réjouissante par son attitude de sale gosse qui s'éclate. Avec un scénario en or comme celui-là, l'artiste aurait pu se contenter de réaliser des pages basiques, mais Nick Pitarra ne mange pas de ce pain-là. Il met en œuvre une faconde extraordinaire pour les expressions de visage, les postures de langage corporel, les accessoires un peu exagérés, les lieux avec chacun leur cachet qu'ils soient réalistes ou de fiction. Le lecteur est littéralement transporté dans chaque environnement, et ressent avec force l'état d'esprit de chaque personnage, son empathie fonctionnant à plein, malgré les actes monstrueux qui sont commis par les uns et par les autres. C'est énorme de bout en bout.



Comme dans les tomes précédents, le lecteur observe qu'il y a très peu de personnages féminins : la chienne Laïka dotée de conscience, Jacqueline Kennedy et une prostituée. Il présume que ce choix forcément fait sciemment correspond à la volonté de l'auteur d'écrire un récit de science-fiction pour un lectorat d'adolescents et adultes mâles, sans autres signification que de montrer que l'absence de la moitié de la population humaine agit comme une forme de désinhibition sur ces scientifiques hors de contrôle. Dans les faits la qualité du divertissement, son inventivité, ses provocations, sa manière de fouler au pied les bonnes manières et le respect pour autrui emportent tout sur son passage, balayant toute suspicion d'intention misogyne. Alors que le lecteur pensait que Hickman & Pitarra avaient atteint leur vitesse de croisière avec le tome précédent, et que la série s'acheminerait vers sa fin sur le même rythme en faisant fructifier les nombreux éléments en place, les auteurs ne l'entendent pas de cette oreille. Rien n'arrête ces scientifiques pour se livrer à leurs recherches sans limites, ni contraintes, avec un budget quasi-illimité. Ils sont soutenus par une fraction puissante de l'armée, les deux parties ayant ainsi pu s'assurer de leur mainmise sur les aspects de la société dont ils voulaient e contrôle. Ce tome contient à la fois une nouvelle confrontation avec le pouvoir politique, et une poursuite des explorations sans limite. Jouissif de bout en bout.
Commenter  J’apprécie          80
East of west, tome 1 : La promesse

Difficile de faire un critique sur ce premier volume seulement...



Jonathan Hickman, véritable architecte dans le monde du comics nous propose ici une uchronie qui à pour point de départ la guerre de sécession qui aurait été interrompue et aurait laissé place aux Sept Nations d'Amérique, vivant dans un monde en paix, paix toutefois assez fébrile.



L'histoire que nous allons suivre se passe deux siècle après ces évènements (2064 si je ne m'abuse).

Et la difficile de trop en dire sans spoiler.



Hickman nous sort le grand jeu, Cowboys, Indiens, Cavaliers de l'Apocalypse, monde futuriste... tout s'entremêle sous le crayon de Nick Dragotta pour un rendu impeccable.



Je ne sais pas encore à quoi m'attendre mais l'univers proposé est très intéressant.
Commenter  J’apprécie          20
New Avengers Marvel Now, tome 3

Ce troisième tome fait la suite de l'évènement Infinity et comme pour toute la série, New Avengers se lit en parallèle de la série Avengers par le même Hickman.

On va suivre des incursions mais sur d'autres Terres et faire un parallèle sur comment ces dernières gèrent les incursions par rapport à la Terre principale (la 616).

Les tensions entre les différents illuminatis commencent à devenir plus importantes, notamment entre Black Panther et Namor. Hickman dirige très bien le tout et on se doute que la prochaine incursion pourrait faire du mal à la Terre comme aux protagonistes.
Commenter  J’apprécie          00
Fantastic Four - The Complete Collection, t..

Il aura fallu attendre plus d’un an pour disposer du tome 3 de l’interprétation des Fantastic Four par Jonathan Hickman. Mais ça valait la peine d’attendre.



Une fois de plus l’excellent scénariste de comics m’en a mis plein les mirettes. Fidèle à son habitude – qu’il confirmera sur Avengers quelques temps plus tard – il continue à déployer les fils de ce qui n’est en fait qu’une seule histoire d’une infinie complexité, où chacun a dessiné ses propres plans et pense avoir trois coups d’avance sur les autres. Héros, vilains, parfois associés, et êtres cosmiques se collisionnent dans une histoire magistrale pleine de rebondissements inattendus.



Malgré la profusion de personnages, la plupart ont leur rôle à jouer et peu sont en retrait. Mention spéciale à la famille Richards et surtout aux enfants, Franklin dont la puissance est au-delà de l’imaginable, et Val la sœur qui a hérité du génie de son père. Les élans cosmiques cohabitent avec les moments intimes dans une grande harmonie.



Je ne prétends même pas essayer de résumer cette histoire. C’est un must-have pour tout fan de comics. Je m’arrêterai là.



Et bonnes vacances pour les juillettistes !

Commenter  J’apprécie          321
Avengers Marvel now, tome 5

Ce cinquième tome fait suite à "l'évent" Infinity.

Comme depuis le début de son run sur Avengers / New Avengers, Hickman me surprend dans sa réalisation. Avec des idée de départ que je trouve vu et revu mais dont il arrive à apporter assez de nouveauté dans les dialogues, dans la construction pour tout de même surprendre le lecteur.

Le tout commence à prendre de plus en plus d'ampleur avec comme ligne de mire proche Times Run Out.

Comme pour les tomes précédents, la série est à lire en parallèle de New Avengers, d'autant plus que les derniers épisodes de ce tome vont mettre en difficulté la situation de Tony Stark vis-à-vis de ce "double rôle" avec les Illuminati.
Commenter  J’apprécie          00
East of West - Intégrale, tome 2

Jonathan Hickman est un auteur ambitieux, donc ces oeuvres sont souvent exigeantes. J'avoue qu'avec une parution mensuelle j'aurai eu du mal à me prêter au jeu tellement le récit est riche et la narration tacite voire laconique. Il faut pas mal d'épisodes et de droit de quota de flashback sergioleogiens pour reconstituer le puzzle, et encore je dois dire bien merci à la somptueuse réédition des 45 épisodes en 3 tomes d'Urban Comics qui avec ses appendices permet de comprendre l'univers, les personnages et les enjeux avant de se lancer dans le grand bain… Et merci à Image Comics de nous offrir des récits décoincés du cul qui nous délivrent du politiquement correct de DC Comics et Marvel Comics…



On d'abord un western tragique, avec haine et amour, damnation et rédemption sur fond de quête de vengeance.

On a ensuite une uchronie cyberpunk, où sept nations se partagent les Etats-Unis d'Amérique sur fond de guerre totale imminente.

On a enfin une dimension fantastico-horrifique avec un gros délire mystico-religieux comme les Américains aiment tant avec les Cavaliers de l'Apocalypse et leurs Illuminatis qui veulent purger l'Amérique des non-croyants (ça où assouvir leurs pulsons et/ou leurs ambition)...



Le talent de Nick Dragotta est mis à rude épreuve par les délires de Jonathan Hickman. Comme dans la saga "Star Wars", on passe sans cesse des espaces urbains étouffants car très densément peuplés aux espaces naturels qui semblent s'étendre à l'infini et où on est confronté à notre propre insignifiance… Je ne suis pas trop fan de son charadesign, mais j'ai été bluffé par son gros travail de story-boarding : c'est très fluide, c'est très dynamique, et il y a un paquet de cases et ou de planches qui pètent une classe de ouf. Pour ne rien gâcher, il rend clairement hommage aux classiques du genre, que ce soit au western à la Sergio Leone, à l'horreur à la H.P. Lovecraft ou à la science-fiction à la Katsuhiro Ōtomo… Cerise sur le gâteau, la colorisation de Frank Martin est vraiment top !



Au final, on obtient un mélange entre les univers des JdR "Deadlands" et "Shadowrun", dans lequel les partisans de l'Apocalypse et les opposants à l'Apocalypse s'affrontent sans merci. Le monde se divise définitivement en deux catégories : il y a ceux qui pensent croient en la liberté, l'égalité et la fraternité, et il y a ceux qui pensent être tout et les autres rien... Plus les choses changent, et plus elles restent les mêmes !!!





Tome 4 : "A qui profite la guerre ?"

https://www.portesdumultivers.fr/east-of-west-tome-4-a-qui-profite-la-guerre-jonathan-hickman-et-nick-dragotta/



Tome 5 : "Vos Ennemis sont partout"

https://www.portesdumultivers.fr/east-of-west-tome-5-vos-ennemis-sont-partout-jonathan-hickman-et-nick-dragotta/



Tome 6 : "Psaume pour les Déchus"

https://www.portesdumultivers.fr/east-of-west-tome-6-psaume-pour-les-dechus-jonathan-hickman-et-nick-dragotta/



Les intrigues et les complots vont bon train dans toutes les factions, avec l'autoproclamé prophète Erza Orion qui veut devenir le calife à la place du calife en l'absence des Cavaliers de l'Apocalypse. Les road trips du père et du fils finissent par se rejoindre, mais c'est juste au moment où lesdits Cavaliers de l'Apocalypse font leur comeback... Bon, elle démarre quand cette guerre totale qu'on annonce depuis la 1ère page du 1er épisode ?



PS: Dans un édition deluxe, c'est quand même ballot de se tromper aussi connement dans la numérotation des chapitres... Une simple relecture aurait permis de ne pas commettre cette erreur, mais j'imagine qu'en ces temps de reagano-thatchéro-macronisme triomphant c'est un crime de lèse-majesté que de rétribuer quelqu'un pour le faire...
Commenter  J’apprécie          372
Fantastic Four, tome 1 : Une solution pour ..

Véritable hommage au merveilleux science-fictionnel qui infuse la série depuis ses débuts, Hickman redonne ici ses lettres de noblesse à une équipe en perte de vitesse, à travers un récit exigeant qui n'oublie pas cependant de laisser toute sa place à l'humour et la légèreté. Le style réaliste et expressif de Dale Eaglesham et Neil Edwards sied parfaitement au propos.
Lien : https://cnlj.bnf.fr/fr/conte..
Commenter  J’apprécie          00
East of West, tome 6 : Psaume pour les déchus

COMICS UCHRONIE / SCIENCE-FICTION.

Dans une uchronie arcanepunk qui n’est pas sans rappeler un mélange entre les univers des JdR "Deadlands" et "Shadowrun", Jonathan Hickman nous raconte une histoire de vengeance dans un monde qui s’effondre. Les partisans de l’Apocalypse et les opposants à l’Apocalypse s’affrontent sans merci. Et tout commence avec la Mort qui a choisi de trahir les siens car elle a pris le parti de l’humanité… Dans ce tome 6 l'autoproclamé prophète Erza Orion fait une grosse crise d'autoritarisme qui transforme ses fidèles en fous vivants. Dans le même temps, la Mort doit retrouver son fils Babylone en cavale avant les chasseurs de primes parlant d'eux à la troisième personne qui sont à ses trousses... Bon, elle démarre quand cette guerre totale qu’on annonce depuis la 1ère page du 1er épisode ?
Lien : https://www.portesdumultiver..
Commenter  J’apprécie          440
The Manhattan Projects, tome 4 : The Four D..

Ce tome fait suite à The Manhattan Projects Volume 3 (épisodes 11 à 15) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome pour comprendre quelque chose. Il regroupe les épisodes 16 à 20, initialement parus en 2013/2014, écrits par Jonathan, Hickman, dessinés et encrés par Nick Pitarra pour les épisodes 16 à 18 et 20, et par Ryan Browne pour l'épisode 19, avec une mise en couleurs de Jordie Bellaire.



Joseph Oppenheimer contemple le laboratoire du projet Vulcain : une technologie agressive, expérimentale, propriétaire. Le spectre du président Roosevelt estime qu'il n'est pas la hauteur. Il décide d'actionner quelques leviers et de pousser quelques boutons pour essayer, mais rien ne se produit. Fort heureusement, il reste quelques prisonniers compétents. Dans leur cellule à Los Alamos, Albrecht Einstein et Richard Feynman dorment sur une couchette, Harry Daghian en profite pour méditer, Werhner von Braun demande au général Leslie Groves quel est son plan pour sortir de là. Ce dernier ne voit pas trop d'issue, à part attendre. Dans son bocal, le cerveau de Dimitiy Ustinov les prévient de l'approche de leur geôlier. Le général William Westmoreland se tient devant la porte, accompagné par deux gros costauds qui ramènent Yuri Gagarin en slip, et salement amoché après avoir dérouillé pendant un interrogatoire brutal. Il leur déclare que la vie est vraiment bonne : il a enfin eu l'occasion de torturer un vrai communiste. Néanmoins, il lui reste des questions à poser car Gagarin n'a pas su répondre à tout. Il agite un piranha dans un sac plastique devant le bocal d'Ustinov en expliquant que celui-ci est affamé. Groves refuse de se prêter au jeu des questions et Oppenheimer le frappe d'un coup de crosse au visage.



Il y a quelque temps de cela, Einstein et Feynman avaient à nouveau franchi la porte leur permettant d'accéder à une autre planète, à la recherche d'un spécimen de vie extraterrestre, le premier avec une tronçonneuse, le second avec un fusil. Le second se demande le sens de ce quarante-troisième voyage : Einstein lui répond que le futur les verra comme des artistes, et qu'ils cherchent un Hut-grabere. Ils en découvrent un et restent cachés derrière un rocher. Mais ils sont repérés par un des insectes de son essaim et la créature extraterrestre s'approche d'eux, avec des intentions agressives. Elle est proche de croquer la tête d'Einstein, quand enfin Feynman tire lui perforant le torse et préservant les deux têtes. Ils peuvent rentrer. Au temps présent, Gagarin a retrouvé assez de force pour parler : son tortionnaire voulait en savoir plus sur le projet Vulcain. Il leur a dit que seul le général Groves connaît la totalité des projets. Les deux soldats qui l'ont emmené estiment que le général s'est un peu laissé aller et ils l'attachent, agenouillé par terre. Oppenheimer entre à son tour dans la cellule poussant un chariot avec des drogues et une gégène. Il met des gants de latex, prend une seringue et la plante dans le cou du général. Dans leur cellule, Einstein demande combien de temps s'est écoulé : huit heures, cela signifie que la serrure temporelle s'est ouverte.



Quatrième tome : il y a intérêt à ce que l'imagination du scénariste soit toujours aussi effervescente et délirante, et que le dessinateur sache rendre tous ces éléments dans un même plan d'existence cohérent. Fort heureusement, ils sont tous les deux en pleine forme. Joseph Oppenheimer a donc réussi son coup, et s'en rendu maître des projets Manhattan, mais il a sous-estimé leur génie scientifique, et malgré ses capacités augmentées il ne peut pas s'approprier leurs découvertes et les faire fonctionner. Ses anciens collègues sont réduits à l'impuissance, enfermés dans une cellule, mais en fait leur absence a des conséquences violentes. Il ne faut pas oublier le terrible général Westmorefield et son collier d'oreilles coupées sur la tête de ses ennemis morts, ni la guerre qui se déroule dans l'esprit d'Oppenheimer. Chaque situation peut dégénérer, et elle le fait, et il est impossible de prévoir quelles seront les conséquences des recherches de ces scientifiques à la conscience très réduite, ce qui est toujours catastrophique pour l'âme.



Mais avant de s'inquiéter d'une science sans conscience, le lecteur se délecte surtout de ces moments irrévérencieux et énormes, loufoques et absurdes, dans une intrigue imprévisible au rythme soutenu où tout peut arriver. À plusieurs reprises le lecteur, même le plus chevronné, se rend compte qu'il est en train de sourire devant une réaction ou une situation ubuesque. Il y a quelque chose de complètement dément à voir Oppenheimer rester calme et posé en toute situation, et en train d'écouter les voix dans sa tête dont celle de Roosevelt affublé d'un couvre-chef baroque, celui qu'il portait pendant ses orgies, avec un sérieux imperturbable. Lorsque Feynman et Einstein se remémorent leur chasse à l'extraterrestre, la coloriste repasse en mode bleu pour les personnages et rouge pour le reste, avec un effet quasi psychédélique, comme si seuls les deux scientifiques avaient de l'importance, dans une représentation mettant en lumière leur égocentrisme incommensurable. Le lecteur a du mal à croire qu'il s'intéresse vraiment à Albrecht s'agenouillant par terre pour étudier un excrément pendant deux pages, sous le regard un peu dégouté de Richard. Et que dire de l'anglais de prolétaire de banlieue de l'extraterrestre ? Impossible de rester de marbre en découvrant le général Westmorefield, torse nu et bardé d'armes, de la mitrailleuse lourde à l'arc avec un carquois de flèches, en passant par le lance-roquette et le couteau de chasse. Dessinateur et scénariste mettent en œuvre un humour à froid jouant autant sur le visuel que sur les émotions, irrévérencieux et parfois potache, drôle et savoureux, un vrai délice.



Dans le même temps, ils ne sacrifient pas leur intrigue et celle-ci continue de progresser rapidement. Tout se déroule dans les sous-sols du complexe de Los Alamos, avec quelques séquences montrant Einstein & Feynman chassant le spécimen biologique rare, ce qui est arrivé à Albert, et bien sûr un épisode consacré à la guerre civile dans l'esprit d'Oppenheimer. Cette dernière est toujours illustrée par Ryan Browne qui ne ménage pas sa peine pour donner à voir l'ampleur du conflit imaginé par le scénariste, magnifié par le fait qu'il se déroule sur le plan spirituel et donc avec des effets spéciaux illimités. Il peut donc faire surjouer les acteurs, se lâcher pour des décors gigantesques, et mettre en scène des affrontements surréalistes, ce qu'il fait avec verve et une touche d'humour noir, sans pour autant neutraliser la tension dramatique. Son épisode ne dépare pas au regard de ceux de Pitarra. Ce dernier dispose ainsi du temps nécessaire pour peaufiner ses pages, sans avoir à sacrifier le niveau de détails, ou la représentation des environnements. Le lecteur se rend compte qu'il ralentit sciemment son allure de lecture pour prendre le temps de regarder les personnages et leurs visages aux expressions traduisant souvent une intensité émotionnelle disproportionnée, révélatrice d'une implication déraisonnable, quasi pathologique. Il prend également le temps de détailler les accessoires comme les armes à feu et les armes blanches, les accessoires des différents laboratoires, la jungle extraterrestre, le trône d'Oppenheimer dans le dernier épisode et ses attributs de pouvoir. Plus que jamais, l'artiste sait allier l'efficacité de la mise en scène narrative des comics et une sensibilité SF européenne pour des pages peu communes, aux cases très personnelles.



Mais quand même science sans conscience, ce n'est pas beau à voir. Le lecteur se retrouve emporté par la force de l'aventure, les facéties délicieuses et souvent noires, ainsi que par des affrontements physiques imprévisibles et sans merci. Il n'est pas près d'oublier le général Westmorefield qui se salit les mains, un vrai carnage. S'il le souhaite, il peut aussi considérer les objectifs et les motivations de ce groupe de génies scientifiques. Bien sûr, les auteurs sont dans l'exagération et la licence artistique, voire certains de ces scientifiques ont été remplacés par leur double d'une autre dimension. Pour autant, il s'agit également d'êtres humains totalement focalisés sur leurs recherches, oublieux des autres, légitimés dans leur comportement par l'importance donnée à leurs inventions. De même les agissements des militaires échappent à tout contrôle, ou au moins à toute supervision, là aussi la conscience morale faisant cruellement défaut. Même s'il a bien conscience qu'il s’agit d'un récit de genre de nature parodique, le lecteur ne peut faire autrement que de noter l'absence de quelque personnage féminin que ce soit, comme si ce manque faisait sauter un autre garde-fou de la société humaine.



La série ne connaît aucun temps mort, et les auteurs continuent d'emmener le lecteur dans une aventure échevelée, la science n'étant plus entravée par les limites de la conscience. Dessinateur et scénariste sont en phase, comme s'il s'agissait d'une seule personne, les protagonistes étant habités par des convictions d'une force peu commune, dans un récit d'exploration peu commun, avec un humour décapant.
Commenter  J’apprécie          112
East of West, tome 5 : Vos ennemis sont par..

COMICS UCHRONIE / SCIENCE-FICTION.

Dans une uchronie arcanepunk qui n’est pas sans rappeler un mélange entre les univers des JdR "Deadlands" et "Shadowrun", Jonathan Hickman nous raconte une histoire de vengeance dans un monde qui s’effondre. Les partisans de l’Apocalypse et les opposants à l’Apocalypse s’affrontent sans merci. Et tout commence avec la Mort qui a choisi de trahir les siens car elle a pris le parti de l’humanité… Ce tome 5 poursuit les intrigues et les complots dans chaque factions et entre chaque factions. On visite pendant pas mal de pages la Cité-Machine de la Nation Infinie, mais le prophète autoproclamée Erza Orion relance les délire religieux en convoquant une nouvelle fois les Illuminatis qu'ils considèrent non plus comme des partenaires mais comme des auxiliaires. Bon, elle démarre quand cette guerre totale qu’on annonce depuis la 1ère page du 1er épisode ?
Lien : https://www.portesdumultiver..
Commenter  J’apprécie          410




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jonathan Hickman (475)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz versification en poésie

Confession, Charles Baudelaire : Une fois, une seule, aimable et douce femme, A mon bras votre bras poli S'appuya (sur le fond ténébreux de mon âme Ce souvenir n'est point pâli) ; Les rimes sont :

croisées
plates ou suivies
embrassées

10 questions
439 lecteurs ont répondu
Thèmes : versificationCréer un quiz sur cet auteur

{* *}