Je suis Lilith, le secret des doigts qui insistent. Je fraie le chemin, je dévoile les rêves, j'ouvre les cités de a virilité par mon déluge. Je n'unis pas deux d'une même espèce, je les deviens plutôt pour purifier le sexe de toute pureté.
Car je suis la première et le dernière
La prostituée vierge
La désirée que l'on craint
L'adorée que l'on rejette
La voilée nue
Et parce que je suis la malédiction de la malédiction première
Les déserts se vidèrent du péché lorsque j'ai abandonné Adam.
Il erra et brisa sa perfection
Alors je l'ai descendu sur Terre et lui ai allumé la fleur du figuier.
De la flûte des deux cuisses monte mon chant
Et de ma luxure s'ouvrent les fleuves.
Comment pourrait-il ne pas y avoir de déluge
A chaque fois qu'entre mes lèvres verticales brille un sourire ?
Longues sont mes tresses.
Lointaines
Et longues
Tel un sourire qui s'égare dans la pluie
Telle la griserie d'un plaisir accompli.
Mes frissons sont parfois plaies d'ombres
Et l'éclats d'une lame constamment.
Liliyth, la créature égale et l'épouse égale
Ce qui manque à l'homme pour qu'il ne se repente pas
Ce
Qui
Manque
A la femme
Pour
Etre.
Des cadavres d'enfants gisaient sur le sol, exposés comme des sacs de patates. Plusieurs chaînes, depuis la veille, passaient en boucle cette scène atroce. Quand donc la souffrance humaine cessera-t-elle d'être un scoop ? Mais faut-il que cela cesse ? Voilà pour les médias un dilemme éternel, entre le devoir de montrer la réalité dans toute sa cruauté, et les exigences de la dignité humaine. "Les médias sont des vampires. Tant qu'il n'est pas séché, ils sucent le sang des victimes", jugent certains. Mais préfèreraient-ils vivre dans une ignorance béate? Peut-être. Un rose trompeur plutôt qu'un noir perturbant. N'y a-t-il pas une forme de lâcheté, de recherche de confort, dissimulé sous le prétexte de "respect pour la dignité humaine"?
La vérité est que les gens doivent être davantage perturbés. Davantage choqués. Davantage secoués pour les sortir de leur répugnante indifférence. Un enfant de trois ans massacré n'a pas à s'excuser de faire éclater la bulle de confort des gens indemnes. C'est à eux de s'excuser auprès de lui, et de toute victime innocente en ce monde pour avoir laissé faire.
Je suis convaincue que ce personnage est un complot contre les femmes arabes en particulier, et les femmes en général
Enfin, et le point est d’importance, bien que je sois une soi-disant« femme arabe », moi et mes semblables ressemblons beaucoup à… VOUS !
Est-ce si différent d'être musulmane que d'être chrétienne dans le monde arabe d'aujourd'hui ?
Or la liberté, je l'ai appris plus tard, commence dans l'esprit, avant de se traduire dans les modes d'expression et le comportement.