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Citations de Judith P. Butler (51)


"Les individus transsexuels revendiquent souvent une discontinuité radicale entre les plaisirs sexuels et les parties du corps.Très souvent, la recherche du plaisir requiert d'investir par l'imagination les parties du corps-appendices ou orifices- qu'il n'est pas nécessaire de posséder en propre; il se peut également que le plaisir requière d'imaginer toutes sortes de parties exagérément grandes ou petites. Bien sûr, le statut imaginaire du désir ne se limite pas l'identité transsexuelle; la nature fantasmatique du désir révèle que le corps n'en est ni le fondement ni la cause, mais qu'il en est l'occasion et l'objet. La stratégie du du désir consiste en partie à transfigurer le corps désirant lui-même. En réalité, pour pouvoir désirer tout simplement, il est peut-être nécessaire de croire en un moi corporel transformé qui, selon les règles genrées de l'imaginaire, pourrait remplir les exigences d'un corps capable de désirer. Cette condition imaginaire du désir excède toujours le corps physique à travers ou sur lequel il travaille."p166
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Ainsi Judith Butler a-t-elle porté son attention vers les mouvements dits «des places» (en Turquie, en Grèce, en Tunisie, en Égypte, en Espagne avec les «Indignados», en France avec «Nuit debout»…) pour la novation politique qu’ils représentent, dans le sillage de la quête d’une « démocratie radicale » discutée ici: le refus même de jouer le jeu classique de la « revendication » (claim) ou de la « demande raisonnable », ce qui suppose implicitement une reconnaissance de la légitimité du pouvoir auquel on s’adresse en position de « demandeur », serait à porter au crédit de ces mouvements qui cherchent à contourner la «représentation» comme dépossession des acteurs politiques.
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L'argument justifiant la violence est parfois qu'elle n'est qu'un moyen au service d'une fin.
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La manière dont je me propose d'analyser le drag dans Trouble dans le genre me permet d'expliquer la dimension construite et performative du genre, mais il ne faudrait pas y voir un exemple de subversion. Il serait erroné de voir le drag comme le paradigme de l'action subversive ou encore un modèle pour la capacité d'agir en politique. La question est ailleurs. Si l'on pense voir un homme habillé en femme ou une femme habillée en homme, c'est qu'on prend le premier terme perçu pour la réalité du genre: le genre qui est introduit par le biais de la comparaison manque de "réalité", et on y voit une apparence trompeuse.
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Les bras se sont levés, les bouches se sont exclamées. Maintenant, il faut des mots, il faut des phrases pour le dire, le chanter, le penser, le discuter, l’imprimer, le transmettre. Voilà pourquoi les poètes se situent « en amont » de l’action elle-même, ainsi que le disait Rimbaud aux temps de la Commune. En amont les romantiques, en aval les dadaïstes, les surréalistes, les lettristes, les situationnistes, etc., auront mené de poétiques insurrections.
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Judith P. Butler
Le désir de commettre la violence est ainsi toujours accompagné par l’angoisse de la voir se retourner contre soi, puisque tous les acteurs potentiels de la scène sont également vulnérables.
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Lorsque le discours politique se résorbe entièrement dans le discours juridique, la résistance politique, court le risque de se réduire à l’acte d’engager des poursuites.
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Reconnaître que chacun n'est pas à chaque coup si semblable à ce qu'il présente de lui-même dans le discours disponible pourrait donner lieu en retour à une certaine patience à l'égard des autres, qui suspende l'exigence qu'ils soient à tout moment identiques à eux-mêmes.
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"C'est ce que paraissent confirmer des rapports récents, dont la source au reste est le bureau d'investigation de guantanamo, qui suggèrent que certains détenus n'étaient impliqués que de manière indirecte et transitoire dans l'effort de guerre. d'autres rapports, datés du printemps 200", ont clairement établi que certains détenus sont mineurs, qu'ils ont entre 13 et 16 ans."
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Il est des expériences qui ne sont pas seulement invivables comme la mort, mais pires que la mort et peut-être l'invivable est-il pire que la mort puisqu'il est la mort de celui qui vit sa vie tandis que sa vie peut continuer sans lui ou avec lui qui la vit comme invivable, c'est-à-dire comme sa mort dans la vie.
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Mais quel est le sens de la « réalité de genre » qui fonde notre perception de cette façon ? Peut-être pensons-nous savoir quelle est l’anatomie de la personne (…) Ou alors nous tirons savoir des vêtements portés par la personne, ou bien de la manière qu’elle a de les porter. Il s’agit d’un savoir naturalisé, même s’il est fondé sur une série d’inférences culturelles dont certaines sont tout à fait erronées. En effet, si nous prenons un autre exemple que le drag, disons la transsexualité, nous voyons bien que, dans ce cas, il est impossible de se faire la moindre idée sur l’anatomie stable à partir des vêtements qui couvrent et assemblent le corps. Ce corps peut être préopératoire, transitoire ou postopératoire ; même le fait de voir le corps pourrait ne pas régler la question : car quelles sont les catégories qui nous permettent de voir ? Au moment où nos perceptions culturelles ancrées au quotidien échouent, lorsqu’on n’arrive pas à lire avec certitude le corps que l’on voit, c’est précisément le moment où l’on n’est plus sûr.e de savoir si le corps perçu est celui d’un homme ou d’une femme. L’expérience que nous faisons dudit corps consiste précisément à hésiter entre ces catégories. Lorsque de telles catégories sont mises en question, la réalité du genre entre aussi en crise : on ne sait plus comment distinguer le réel de l’irréel. Et c’est à cette occasion que l’on comprend que ce que nous tenons pour « réel », ce que nous invoquons comme du savoir naturalisé sur le genre est, en fait, une réalité qui peut être changée et transformée. (p. 46)
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S’il est une tâche normative – au sens positif du terme – que se donne Trouble dans le genre, c’est s’efforcer d’étendre cette légitimité à des corps qu’on a jusque-là considérés comme faux, irréels et inintelligibles. L’exemple du drag sert à montrer que la « réalité » n’est pas aussi fixe que nous le pensons habituellement. Son but est de dévoiler les fils ténus qui tissent la « réalité » de genre afin de contrer la violence qu’exercent les normes de genre. (p. 47)
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L’identité du sujet féministe ne devrait pas être au fondement de la politique féministe, quand la formation du sujet relève d’un champ de pouvoir qu’on occulte au nom de ce fondement. Peut-être la « représentation » finira-t-elle paradoxalement par n’avoir de sens pour le féminisme qu’au moment où l’on aura renoncé en tout point au postulat de base : le sujet « femme ». (p. 67)
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Même si la morphologie et la constitution des corps paraissent confirmer l'existence de deux et seulement deux sexes (ce qu'on viendra à questionner plus tard), rien ne nous autorise à penser que les genres devraient aussi s'en tenir au nombre de deux...
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Définir une identité dans les termes culturellement disponibles revient à poser une définition qui exclut à l’avance la possibilité que de nouveaux concepts de l’identité émergent dans l’action politique. C’est pourquoi la tactique fondationnaliste ne peut se donner pour but normatif de transformer ni d’étendre la portée actuelle des concepts de l’identité. De plus, lorsqu’on cesse de prendre des identités ou des structures dialogiques, qui faisaient consensus et par quoi l’on faisait passer des identités déjà bien établies pour thème ou sujet politiques, des identités peuvent alors apparaître ou disparaître selon les pratiques concrètes qui les font ou défont. Certaines pratiques politiques instaurent des identité sur une base contingente pour pouvoir réaliser n’importe quel objectif. La politique de coalition ne requiert pas d’élargir l’acception d’une catégorie « femme » ni d’un soi qui déploierait tout de suite sa complexité et son hétérogénéité multiple inter.
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Je suggères que l'universalité et l'unité imputées au sujet du féminisme se trouve de fait minées par les contraintes inhérentes au discours de la représentation dans lequel le sujet fonctionne. Vu l'insistance précipitée avec laquelle on table sur un sujet stable du féminisme où les "femmes" sont prises pour une catégorie cohérente et homogène, on ne s'étonnera pas que l'adhésion à la catégorie suscite de nombreuses résistances.
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Le genre, c’est la stylisation répété des corps, [..] étant ici une désignation intellectuel ou culturelle du soi.
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je trouve une certaine confusion qui réduit le genre à ce qui est homme/femme, alors que la notion genre dépasse largement cet angle de vision pour traiter le genre dans sa dimension sociale où la société englobe aussi les enfants, jeunes, vieux, handicapés................ il faut mettre en lumière l'aspect genre intégrant aussi ces catégories.
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Un soulèvement peut se terminer dans les larmes des mères sur le corps de leurs enfants morts. Mais ces larmes ne sont pas que d’accablement : elles peuvent encore se donner comme puissances de soulèvement, comme dans ces « marches de résistance » des mères et des grand-mères à Buenos Aires.
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la resignification du discours requiert que l’on ouvre de nouveaux contextes, que l’on parle sur des modes qui n’ont jamais encore été légitimés, et que l’on produise par conséquent des formes nouvelles et futures de légitimation
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