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Citations de Jules Romains (419)


Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous gratouille ?
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Ca vous gratouilles ou ça vous chatouilles
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Madame Parpalaid: Ici les clients vous payent à la Saint-Michel.
Knock: Mais...quel est le sens de cette expression? Est-ce un équivalent des calendes grecques, ou de la Saint-Glinglin?
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- Et n'importe qui est un pauvre bougre qu'un homme en uniforme peut bafouer ?
Alors, il ne faudrait plus jamais parler à n'importe qui de ses devoirs, ni des principes.
Il faudrait le laisser tranquille, une bonne fois, avec la Nation, l'Etat et les autres idoles.
Tapez-lui dessus franchement.
Il saura à quoi s'en tenir et il rêvera à ses petites affaires.
Mais qu'il ne soit plus question de sa conscience d'homme libre ...
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- Une révolution, si, j'en veux une. C'est des révolutionnaires que je ne veux pas ...
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Jean Musse est un mauvais coucheur.
Un caractère mal fait.
Il prend les choses trop au tragique.
On nous embête bien un peu.
Mais ça se tassera ...
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Le ménage, voyez-vous, est une vieille plante potagère qui supporte très mal le climat moderne ...
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KNOCK, il l'ausculte.
Baissez la tête. Respirez. Toussez. Vous n'êtes jamais tombée d'une échelle, étant petite?

LA DAME
Je ne me souviens pas.

KNOCK, il lui palpe et lui percute le dos, lui presse brusquement les reins.
Vous n'avez jamais mal ici le soir en vous couchant? Une espèce de courbature?

LA DAME
Oui, des fois.

KNOCK, il continue de l'ausculter.
Essayez de vous rappeler. Ça devait être une grande échelle.

LA DAME
Ça se peut bien.
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Il existe peut-être des gens qui, dès qu’ils sont débarrassés des soucis particuliers et positifs, sont envahis infailliblement par une suite d’idées riantes, ou du moins captivantes, qui se renouvellent avant d’avoir perdu leur attrait. Je doute que ces gens là soient très nombreux, quand je vois avec quelle avidité les hommes recherchent la distraction. Je sais, il y a pour aider la rêverie sans la contraindre, le spectacle de l’alentour, la contemplation paisible des choses où ne sont engagés ni nos intérêts ni nos passions. Quand çà marche c’est délicieux. Çà renouvelle « la suite des idées » à peu de frais… mais il y a les cas ou çà ne marche pas. Les deux engrenages ne mordent plus l’un sur l’autre. Le spectacle des choses nous paraît totalement indifférent. Et la suite de nos idées se met à trotter…. tac, tac, tac, comme mille petites pointes, mille petites amertumes à peine tolérables, mille fourmis qui vous agacerait le cerveau. Même pas de temps d’arrêt, qui permettrait de savourer une mélancolie, de faire rendre à une idée sombre une longue note de violoncelle. Non, c’est de l’ennui qui a pris le mort aux dents et qui file droit devant lui.
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Vous vous rappelez le « Sois Ivre » de Nietzsche. Une des choses les plus profondes qu’il ait dites. La vie est décidément une situation bizarre qu’il est difficile de supporter tout à fait de sang-froid. Elle réclame un traitement par exaltation. Quand nos ancêtres vivaient sous les arbres, les transes de la peur et je suppose, les problèmes d’équilibrismes suffisaient… C’est même très inquiétant quand on y songe ; car des hommes comme vous et moi, peuvent à la rigueur contrôler leur besoin d’exaltation. Mais l’homme des multitudes ? Qu’est-ce que vend Hitler à l’homme des multitudes ? De l’exaltation tort boyau.
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Il n’a jamais pu comprendre le bouleversement qui a commencé en 14. il a bien compris qu’il y avait au début une grande guerre. Mais ensuite le coté incurable de la chose, l’aspect : maladie chronique d’une civilisation, il ne l’a pas compris, ni admis….. Ce temps nouveau qui était fait d’expédients, de faillites, de demi-faillites, de mensonges publics, de budgets fictifs, de fausse-monnaie légale, d’escroquerie d’état, le scandalisait, le suffoquait. A cause de son ancien métier il était très sensible à la moralité financière, à l’indication qu’elle donne sur la santé collective. Et mon dieu ! Il n’avait pas tort. Comme signe, c’est d’une autre espèce que les prix atteints par les toiles d’Ortegal ou celles de douanier Rousseau, ou que le débagoulage de certains critiques sur la sculpture nègre. Mais la maladie est une et je la crois fort effrayante. Comment n’aurait-elle pas emplie de dégoût le civilisé modeste, raisonnable, susceptible qu’était mon père ?
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Mais surtout pourquoi, quand par hasard les accrocs sont à peu près éliminés, l’ennui s’installe-t-il, l’amertume ennuyée, l’inquiétude sans objet (donc sans espérance), la dépression ? Pourquoi la vie est-elle normalement déprimée ?

Vous parlez comme un psychasthénique, me diront les psychiatres. Un homme vraiment normal ne connaît pas cette dépression.

Ouais ! Alors quand je vois l’immense majorité, la quasi-totalité de mes semblables fuir la dépression par tous les moyens, se jeter dans toutes les folies : l’alcool, l’opium, le jeu, le fanatisme, la guerre, pour échapper à la dépression, je n’ai aucune raison de me dire que l’espèce est psychasthénique, et que peut-être l’homme normal n’existe que dans les traités ?
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Mais comment veut-on que moi, ensuite, assis à une terrasse de café, ou dans le fond d’un bar, j’improvise à mon usage privé une suite de rêveries à peu près plaisantes ?

Il n’y a pas de filtre à air qui puisse pendant dix années écarter de votre esprit les particules corrosives dont l’époque est obscurcie. Je ne suis pas capable d’inventer toute une vie intérieure.
J’ai tjrs vécu sur le dehors, en le tamisant de mon mieux. Quand les mauvaises poussières n’étaient pas trop abondantes, cela pouvait marcher. Ma rêverie arrivait à sélectionner une nourriture presque pure. : ce que j’appelle le quotidien éternel, avec ses scintillements, sa douceur hypnotique, son mysticisme particulier.

Actuellement je ne puis pas rêver trois minutes, sans qu’un éclat d’époque – comme un éclat d’obus- vienne me traverser l’esprit et déchiqueter ma rêverie ou la parsemer d’anticipations déprimantes… Un fragment bien pointu de fascisme, de faillite financière, d’armée rouge, de croix gammée, me raye l’imagination et va blesser une fois de plus l’organe de l’espérance… si fragile, si indispensable ! Quand l’organe de l’espérance ne fonctionne plus, toute l’humeur est noirâtre. C’est lui qui donne aux rêveries leur couleur, leur mouvement, leur chaleur chatouillante.
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Bartlett à Jallez :
Mes compatriotes ont un grand besoin de 'thrills'. Autrement ils s’ennuient. De là vient qu’il y ait chez nous tant d’excentriques, tant d’affectations de singularité. Des gens qui sont un peu fous, ou qui jouent en société le rôle d’être un peu fou. Et la société leur est reconnaissante, parce qu’en même temps ils secouent leur ennui personnel et l’ennui de la société. « Tous les Anglais sont fous par nature ou par ton » dit Chataubriand.

Jallez resta pensif un instant, puis :
…. Ils abusent d’une qualité qui au fond leur est commune avec vous. Ils dominent jusqu’à l’excès des réflexes primitifs de l’animal humain. Ils sont trop civilisés pour l‘adversaire, les différents adversaires, et pour ce temps qui de plus en plus tourne à la caverne de bandit.
…..
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Jules Romains
« Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça
vous gratouille ? »
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C'est l'histoire de l'illusion, et de la plus basse de toutes, le mirage financier, créant la réalité.
Au début un petit aventurier de rien du tout cherchant à placer du mauvais papier.
A la fin une ville immense sortie du désert et le petit aventurier donnant à son peuple une religion et des lois.
Voilà les deux extrémités de la courbe ...
(extrait de la critique écrite, en 1930, au lendemain de la répétition générale par Mr Henry Bidou dans "le Journal des Débats".)
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Dans le théâtre contemporain, il n'y a pas de place plus considérable que celle de Jules Romains : il a le privilège, si j'ose dire, du prestige intellectuel.
On connait sa culture philosophique, ses doctrines unanimistes, ses aptitudes égales de penseur, de poète, de romancier, d'auteur dramatique, de cinéaste.
Sa faculté première, pourtant, semble bien être celle de comprendre, avec une précision de savant, tous les problèmes que posent l'art et la technique.
Il vient de donner au théâtre Pigalle une nouvelle et éclatante preuve de cette maîtrise".
(Écrit, en 1930, à la suite de la répétition générale par Mr Gaston Rageot dans "La Revue Bleue".)
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Le Docteur
Il faut croire que de mon temps les gens se portaient mieux.

Madame Rémy
Ne dites pas cela, monsieur Parpalaid. les gens n'avaient pas l'idée de se soigner, c'est tout différent. Il y en a qui s'imaginent que dans nos campagnes nous sommes encore des sauvages, que nous n'avons aucun souci de notre personne, que nous attendons que notre heure soit venue de crever comme les animaux, et que les remèdes, les régimes, les appareils et tous les progrès, c'est pour les grandes villes. Erreur, monsieur Parpalaid. Nous nous apprécions autant que quiconque ; et bien qu'on n'aime pas à gaspiller son argent, on n'hésite pas à se payer le nécessaire. Vous, monsieur Parpalaid, vous en êtes au paysan d'autrefois, qui coupait les sous en quatre, et qui aurait mieux aimé perdre un oeil et une jambe que d'acheter trois francs de médicaments. Les choses ont changé, Dieu merci.
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[Au sujet du Docteur Parpalaid]

Le Tambour
Quand on allait le voir, il ne trouvait pas.

Knock
Qu'est-ce qu'il ne trouvait pas ?

Le Tambour
Ce que vous aviez. Neuf fois sur dix, il vous renvoyait en vous disant : "Ce n'est rien du tout. Vous serez sur pied demain, mon ami."

Knock
Vraiment !

Le Tambour
Ou bien, il vous écoutait à peine, en faisant "oui, oui", "oui, oui", et il se dépêchait de parler d'autre chose, pendant une heure, par exemple de son automobile.

Knock
Comme si l'on venait pour ça !

Le Tambour
Et puis il vous indiquait des remèdes de quatre sous ; quelque fois une simple tisane. Vous pensez bien que les gens qui payent huit francs pour une consultation n'aiment pas trop qu'on leur indique un remède de quatre sous. Et le plus bête n'a pas besoin du médecin pour boire une camomille.
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- C'est tout simple.
Je jette en ce moment les bases d'une société anonyme au capital de 75 millions de francs, divisé en 150.000 actions de 500 francs émises au pair.
Objet de la société : mise en valeur, développement, aménagement de la ville et de la région de Donogoo-Tonka, exploitation intensive ...
- ... des gogos de la région parisienne ...
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