"Musse" ou "L'école de l'hypocrisie" est une comédie en quatre actes de Jules Romains.
Elle a été représentée, pour la première fois, le 21 novembre 1930, sur la scène du théâtre de l'Atelier, par Charles Dullin et la Compagnie de l'Atelier.
Jean Musse est entrepreneur.
Coincé entre son principal créancier Mr Lepape, une femme dépensière et revendicative, le fisc et les dîners de l'oncle Paul, il se sent inadapté, mal fichu, étouffé dans son époque qui a su tout inventer pour compliquer la vie et déchiqueter le bonheur.
A la Ligue pour la Protection Internationale de l'Homme Moderne, Jean pensait pouvoir trouver refuge.
Mais le remède s'est avéré plus effrayant encore que le mal !
Un évêque, un docteur, un pasteur et quelques autres bien intentionnés y rivalisent d'audace et d'idées novatrices pour parvenir à la haute vertu.
Le seul remède pour leur échapper ne serait-il pas l'hypocrisie ?
Cette comédie est un véritable plaisir de lecture.
Elle est à la fois souriante, goguenarde et finalement assez pessimiste.
Le propos y est d'une modernité étonnante.
Le rythme y est vif et rapide.
L'écriture y est soignée et fine
Jules Romains montre ici d'un doigt narquois les tenants de la haute vertu, de la bonne pensée et de la vie saine.
Pourtant la réflexion proposée est moins simple qu'il n'y paraît au premier abord.
L'homme - le mâle - ne sera-t-il vertueux que quand il ne pourra plus faire autrement ?
La pièce a des accents féministes.
Le doigt pointé, soudain, ne l'est plus vers les femmes qui refusent d'être pincées dans le métro, qui refusent de supporter d'être suivies pas à pas, d'être regardées dans les yeux et d'entendre des propos obscènes.
Mais Jules Romains n'en démord pas, le monde sera bientôt aux mains de ceux qui discutent des rapports, qui votent des motions, qui font des décrets et qui vous mettent finalement la main sur l'épaule.
Peut-être l'est-il déjà ? ...
Commenter  J’apprécie         370
- Et n'importe qui est un pauvre bougre qu'un homme en uniforme peut bafouer ?
Alors, il ne faudrait plus jamais parler à n'importe qui de ses devoirs, ni des principes.
Il faudrait le laisser tranquille, une bonne fois, avec la Nation, l'Etat et les autres idoles.
Tapez-lui dessus franchement.
Il saura à quoi s'en tenir et il rêvera à ses petites affaires.
Mais qu'il ne soit plus question de sa conscience d'homme libre ...
Le ménage, voyez-vous, est une vieille plante potagère qui supporte très mal le climat moderne ...
Jean Musse est un mauvais coucheur.
Un caractère mal fait.
Il prend les choses trop au tragique.
On nous embête bien un peu.
Mais ça se tassera ...
- Une révolution, si, j'en veux une. C'est des révolutionnaires que je ne veux pas ...
Dans l'Allemagne exsangue et tumultueuse des années 1920, le Bauhaus est plus qu'une école d'art. C'est une promesse. Une communauté dont le but est de mettre en forme l'idée de l'Homme nouveau.
En 1926, l'école s'installe à Dessau. Dans le grand bâtiment de verre et d'acier, Clara, Holger et Théo se rencontrent, créant une sorte de Jules et Jim.
À Berlin, toute proche, le temps s'assombrit. Les convictions artistiques ou politiques ne sont pas les seuls facteurs qui décident du cours d'une vie. Ce sont aussi, entre rêves d'Amérique et désirs de Russie, d'autres raisons et déraisons.
Lorsque l'école sera prise dans les vents contraires de l'Histoire, les étudiants feront leurs propres choix.
À qui, à quoi rester fidèle, lorsqu'il faut continuer ?
+ Lire la suite