Une autrice australienne, un roman très court, voilà ce qui m'a attirée dans ce livre trouvé par hasard. J'ai été surprise par son poids de tristesse, ses silences pesants. L'ambiance est très particulière, on a l'impression d'être des voyeurs qui s'initient dans une famille étrange et pleine de non-dits. Une femme revient avec ses 2 enfants dans le château de famille, après plus d'une 10aine d'années d'absence. On comprend à demi-mots qu'elle a fui son mari. Elle retrouve sa mère, sa soeur, et son frère dont la femme vient d'accoucher et de perdre son enfant, mais qu'elle garde à ses côtés... la douleur et la mort sont au coeur de ce récit écrit avec talent, traversé par des moments de poésie fugaces, mais aussi froid et dérangeant.
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Un livre beaucoup trop court pour moi.
Je n'ai pas beaucoup aimé. C'est un peu trop survolé selon moi. Les relations entre les personnages sont un peu bizarre. D'habitude lire de petits romans ne me dérangement pas en soit, mais j'aime bien que se soit un peu plus recherché.
Je lirai certainement un autre livre de cette autrice, car je sais qu'elle a reçu des prix, du coup je me tournerai vers l'un de ses romans prisés.
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Très beau roman australien, puissant hymne à la nature dans laquelle le héros se fond complètement puisqu'il doit traquer un tigre. Il doit aussi s'intégrer à la vie particulière d'une famille chez qui il est logé, famille amputé du père disparu, donc une ambiance pas vraiment gaie, plutôt pesante. Entre thriller écologique et drame psychologique, un livre étonnant.
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Nous sommes face à une histoire de famille, écrite comme un huis-clos. Cela se passe en France, dans une maison bourgeoise et sur son domaine.
Une femme, qui semble avoir été battue et violée par son mari en Australie, revient dans la maison familiale après douze ans d'absence. Elle est accompagnée de ses deux enfants, un garçon de 9 ans nommé Andrew, et une fillette de 6 ans, Lucy.
Tout de suite, on sent une tension entre la femme, Olivia, et sa mère, la maîtresse de maison. On apprend par la suite que ce froid est dû à une fuite soudaine à la mort du père de la femme suivi d'un silence radio de douze ans.
Arrivent ensuite le frère de la femme, Marcus et son épouse. Ils rentrent de la maternité, mais apprennent que l'enfant est morte-née. Sa compagne n'arrive pas à faire le deuil et sombre peu à peu dans la folie, tandis que Marcus semble être obnubilé par joindre sa maîtresse.
Andrew tente tout au long de la nouvelle de contacter quelqu'un en Australie, certainement son père (?). Il a un comportement protecteur envers sa jeune sœur mais dédaignant et moqueur envers sa mère. Lucy, quant à elle, est dans sa période scatologique, parle de vulve, pénis et autres réjouissances du genre.
J'ai apprécié l'atmosphère sombre et pesante, dont finalement on ne sait pas grand chose. On attend une révélation qui ne vient pas : quel est donc le noeud du problème entre Olivia et sa mère, ce qui les a amenées à cette relation minimaliste?, s'est-il passé quelque chose entre Olivia et son père?
Finalement, qu'on ne sache pas n'est pas si important car cela permet d'assoir l'ambiance.
Ce que je n'ai en revanche pas apprécié c'est le fait que l'autrice ne nomme presque jamais son personnage central. Elle appelle Olivia la femme. Peut-être cela évoque-t-il les témoignages anonymes sur des femmes battues. Je trouve que cela n'apporte pas grand chose ni à l'histoire ni au caractère.
Le fait également que son fils soit aussi méprisant envers elle et que cela ne semble pas la choquer outre mesure, me questionne. Soit ce qu'elle vient de traverser est tellement fort que ce comportement peut être jugé de passager et transitoire, soit c'est culturel et alors je n'ai pas les clefs pour comprendre.
Plutôt friande d'histoires de famille et de littérature anglo-saxonne, je dois dire que je suis très mitigée face à cette lecture.
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Je termine "Ailleurs".
Un joli texte de Julia Leigh. Sur le témoignage, la perte, multiple. Les non-dit, la fuite, des retrouvailles silencieuses. L'enfance susurrée, le commun.
Un texte sur la mort, présente, la rupture comme une cassure de l'âme.
On devine plus qu'on ne reçoit et la perception de ce qui s'est passé, ce qui a du se passer pour chacun de ces êtres en mal de paroles, en difficulté d'exister l'un pour l'autre et pourtant si proches l'un des autres est une expression poétique de leur amour pour chacun.
À lire absolument.
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Olivia entre dans la maison familiale presque pas effraction accompagnée de ses deux enfants Andrew et Lucy après 12 ans sans avoir donné aucune nouvelle. Elle arrive d’Australie fuyant vraisemblablement un mari violent. Elle est accueillie froidement par sa mère et les domestiques. Simultanément ou presque, son frère Marcus rejoint la famille avec sa femme Sophie tenant un paquet de linge qu’elle ne quitte pas, à l’intérieur Alice leur fille tant attendue qui est mort-née.
L’intrigue est difficile et Julia Leigh construit dans ce huis clos une atmosphère pesante et douloureuse, presque qu’angoissante. Le château dans lequel vit la famille est luxueux mais froid, vide, les règles qui y règnent sont strictes, le silence est de rigueur. Hormis l’apparition dans le récit d’un téléphone portable et d’un vendeur de kebab nous ne saurions le situer dans le temps.
Les personnages sont déshumanisés, nous ne connaissons aucune de leurs pensées, de leurs états d’âmes. L’auteur n’utilise que très rarement leur prénom, elle les nomme le plus souvent par la femme, le petit garçon ou la petite fille. Julia Leigh ne relate que des faits, des rapports familiaux distants parfois suspects, illogiques frôlant parfois le fantastique dans une froideur extrême. Elle utilise des phrases courtes avec très peu de dialogues, nous relevant malgré tout au gré des pages quelques indices permettant de comprendre cette étrange atmosphère. Le lecteur se sent loin, spectateur sans aucun pouvoir devant cette déchéance psychologique.
Un roman poignant sur l’acceptation, le deuil et la reconstruction qui mènera tous ces personnages sur un « Tiens bon ! » autoritaire et final.
Julia Leigh a un talent incontestable. Ailleurs est un fulgurant roman sur la douleur intime auquel il est difficile de ne pas penser un fois livre fermé.
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Cette histoire courte de 105 pages se situe quelque part en France dans un château d'un autre âge où travaillent encore jardiniers et gouvernante, mais à l'époque actuelle.
Une famille se retrouve dans des circonstances tristes, l'un d'eux a perdu son bébé.
Ce huis-clos est bien étrange. L'auteur n'explique jamais totalement les évènements et les sentiments reliant les personnages. C 'est à nous lecteur de deviner sinon d'interpréter, comme par exemple les paroles crues de la petite fille qui déconcertent et auxquelles seul le frère réagit. Il y règne une tension sous-jacente permanente dès le début du récit créant ainsi un certain suspense.
En cours de lecture on ne peut s'empêcher d'attendre des éclaircissements de la part de l'auteur, c'est là tout le charme du roman.
Ce roman à l'atmosphère pesante qui évoque la mort sans jamais la nommer, cette histoire morbide sous forme de drame fait appel à notre imagination et notre réflexion. Et si Julia Leigh a voulu nous choquer, c'est réussi. A découvrir.
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Roman très original autour d'un thème rebattu (la perte d'un enfant) : on est en effet ici très loin de la psychologie ou de l'introspection. L'ambiance se situe entre le roman gothique, le fantastique et le grotesque (quand le petite fille de 8ans dit des obscénité à table, on pense à Gombrowicz). Un excellent livre mais qui s'adresse à un public averti.
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Certes, l'écriture est belle mais c'est un livre très dur....
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Julia Leigh : Edition Bourgois - 104 pages
Rentrée littéraire 2008
Un minuscule roman écrit avec un immense talent ! En effet, il a fallu juste 104 pages à Julia Leigh pour nous transporter dans un univers très énigmatique, où se mêle une époque ancienne et moderne à la fois, où les drames, et la violence sont omniprésents. Mais qu'est-ce qui hante cette demeure : Secrets de famille, non-dits ?
Une femme et ses deux enfants arrivent près d’un château, dont on comprend très vite qu’elle n’en connait pas ou plus les habitudes car elle ne sait pas comment y pénétrer, le portail central est muni d’un dispositif de sécurité dont elle ignore le code d’ouverture.
Avec l’aide de ses enfants, Elle arrivera à écarter la vigne vierge, à ouvrir une vieille porte oubliée et à pénétrer dans ce domaine au décor suranné. Les jardiniers et les serviteurs la saluent et l’appellent Olivia, elle n’est donc pas une intruse même si son arrivée est un peu singulière.
Olivia a un frère qui arrive lui aussi d’une façon impromptue avec sa jeune femme et comble de l’horreur leur enfant mort-né que la mère ne veut pas enterrer tout de suite. Olivia elle, a fuit un mari violent. Ce château est le berceau de leur enfance mais aussi et surement de leur névrose, on peut deviner un amour incestueux entre le frère et la sœur, mais quoi d’autre ? Le mystère plane.
Les journées dans ce château sont étouffantes, les tensions montent, le seuil de la folie n’est pas loin. Chez ces adultes fragilisés, en proie à des émotions douloureuses, qu’ils ont du mal à maitriser, le quotidien est difficile. Et les enfants dans tout ça ? Et bien pour rajouter une dose d’angoisse à ce décor macabre, il y a un bébé qui attend sa sépulture, une petite fille qui a un comportement et un vocabulaire des plus étranges et un petit garçon qui a décidé de s’enfuir.
Je vous conseille la lecture de ce roman, dont l’ambiance me fait beaucoup penser à celle des livres de Marguerite Duras et ses personnages qui avancent sur une corde raide.
Julia Leigh est un auteur à suivre, pour le moment "Ailleurs" est le seul roman édité en France. On peut remarquer qu'elle est édité chez Christian Bourgois qui est une excellente maison d’édition.
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Coup de coeur de la rentrée littéraire 2008
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Une femme veut un enfant et ce que veut une femme ... surtout qu'entre les annonces de femmes ayant accouché d'octuplés, celles qui à l'âge d'être grand-mère deviennent mère et que les médias présentent comme un formidable prodige, la narratrice a une foi en la science touchante. Sauf que le parcours est loin d'être heureux : entre médical, psychologie et commerce, vouloir devenir mère par PMA en Australie est un parcours du combattant, parfois perdu d'avance, mais vendu quand même.
La narratrice raconte ses errances, ses doutes, ses séparations/remises en couple et re-séparation avec celui qui devait être le père de cet enfant qu'elle attend pour finalement obtenir l'usage du sperme d'un copain donneur. Je le reconnais, elle ne m'est pas très sympathique la narratrice : autant je reconnais la difficulté de son parcours et son courage pour l'entreprendre (et l'argent aussi ...) autant son égoïsme, son envie dévorante d'enfant me semble inquiétants. Pendant un temps, ce n'est pas le bon moment et puis soudainement, cela doit fonctionner, mais se caler dans un emploi du temps surbooké où je ne peux imaginer la trace d'un enfant. Il faudrait du temps à la narratrice pour comprendre qu'un enfant, l'amour qu'on lui porte ne passe pas obligatoirement par le ventre d'une mère : il se trouve dans celui d'une nièce, du fils d'un ami, d'une adoption peut être ...
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Ailleurs. Je devais effectivement être ailleurs lorsque j'ai lu ce petit roman. Je n'ai pas aimé et pas compris grand chose. Je passe !
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à trente-huit ans, après avoir renoué avec l'homme dont elle était amoureuse étudiante, la romancière australienne Julia Leigh se lance dans un processus devant aboutir ,en principe, à une grossesse.
D'emblée, elle prévient qu'il ne s'agit pas d'une œuvre de fiction et que "sa propre interprétation de l'histoire peut différer de celles d'autres personnes dépeintes dans le livre."
Elle n'omet rien des dimensions éthiques, corporelles et financières d'un projet qu'elle sera finalement amenée à porter seule, projet sur lequel ne se porte pas que des regards bienveillants : "Dans l'imaginaire public-tel que je le perçois-les femmes qui font des FIV n'ont droit qu'à une sympathie mitigée, pas si différente de celle qu'on montre aux fumeurs à qui l'on diagnostique un cancer du poumon. Implicitement: "vous l'avez bien cherché, alors qu'est-ce que vous espériez ? "
En 132 pages, denses et lumineuses, Julia Leigh parvient à donner à cette expérience forcément intime une dimension riche d'humanité qui intéressera même ceux et celles qui n'ont pas été confrontés à cette problématique.
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