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Critiques de Julie Otsuka (930)
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Tout est dans les sugestions et les non-dit. Subtil et sensible.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Ce livre m'a tout d'abord dérouté par le parti pris narratif. Puis, je me suis prise au jeu et ai eu beaucoup de plaisir à le lire. Tout à déjà été dit mais tant pis : cette facette de l'histoire que je ne connaissais pas, ce "nous" qui rassemble toute une génération de femmes dans une histoire commune.

Je me suis demandé si j'allais tenir la distance vu ces énumérations. Et bien oui ! C'st le génie de l'auteur et la grande qualité du livre.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Le destin souvent tragique de ces femmes japonaises qui on migré, au début du 20e siècle, vers les Etats-Unis, un Eldorado ?, pour trouver un mari qu'elles n'avaient jamais vu.



Une écriture très belle, très incisive pour ce récit qui déchire le coeur.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

bien, mais trop de "nous" et pas assez de "je" : l'auteur rassemble les témoignages en utilisant le "nous", mais manque de lien pour en faire un seul et unique témoignage à valeur universelle
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

"Sur le bateau, nous étions presque toutes vierges."



Encore une belle découverte littéraire avec ce deuxième roman de la talentueuse Julie Otsuka. Après Quand l'empereur était un dieu, consacré à une famille japonaise internée pendant la Seconde Guerre mondiale, Julie Otsuka s'intéresse ici plus largement à l'immigration japonaise aux Etats-Unis pendant la première moitié du XXe siècle. Elle en dresse un portrait fin, mi-fresque mi-tableau, toujours dans son style d'épure et d'efficacité.



"Qu'allions-nous devenir, nous demandions-nous, dans un pays aussi différent ?"



Otsuka suit le fil des femmes, qui de jeunes filles mariées par contrat et arrivées très jeunes, deviennent ensuite mères puis grands-mères. Originalité de la narration : il est écrit à la première personne du pluriel (sauf le dernier chapitre ... et pour cause) où le moi se dilue, Certaines n'avaient jamais vu la mer met en résonance les expériences individuelles et collectives avec une maîtrise subtile. Ce "nous" réunit des filles d'horizon très différents dans un destin finalement commun et un unisson presque parfait, esquissant au fil des chapitres un portrait polyphonique au féminin pluriel, empreint d'une mélancolie profonde.



"Sur le bateau, nous ne pouvions imaginer qu'en voyant notre mari pour la première fois, nous n'aurions aucune idée de qui il était. Que ces hommes massés aux casquettes en tricot, aux manteaux noirs miteux qui nous attendaient sur le quai, ne ressemblaient en rien aux beaux jeunes gens des photographies. Que les portraits envoyés dans les enveloppes dataient de vingt ans. Que les lettres qu'ils nous avaient adressées avaient été rédigées par d'autres, des professionnels à la belle écriture dont le métier consistait à raconter des mensonges pour ravir le cœur. Qu'en entendant l'appel de nos noms, depuis le quai, l'une d'entre nous se couvrirait les yeux en se détournant - je veux rentrer chez moi - mais que les autres baisseraient la tête, lisseraient leur kimono, et franchiraient la passerelle pour débarquer dans le jour encore tiède. Nous voilà en Amérique, nous dirions-nous, il n'y a pas à s'inquiéter. Et nous aurions tort."



Le roman est organisé autour de pôles thématiques qui déroulent un fil chronologique. "Bienvenues, mesdemoiselles japonaises !" résonne aussi cyniquement que la déception de ces jeunes filles est grande - le rêve américain avait en effet bien dissimulé son lot de désillusions, tout comme "La première nuit". "Les Blancs" renvoient au quasi-esclavage auquel ces jeunes femmes se trouvent réduites et au racisme ambiant. "Naissances" puis "Les enfants" sont l'occasion de très belles pages sur la maternité ("nous avons accouché"). Les trois derniers chapitres , "Traîtres", "Dernier jour" et "Disparition" reprennent les thématiques du premier roman, mais d'une manière totalement renouvelée. Tour à tour révolté, indigné, attaché, le lecteur est envoûté par cette voix originale de la littérature états-unienne.



"Tout ce que nous savons c'est que les Japonais sont là-bas quelque part, dans tel ou tel lien, et que nous ne les reverrons sans doute jamais plus en ce bas monde."
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Pendant l’entre-deux guerres, fuyant une vie de misère assurée, elles étaient parties pour l’Amérique confiantes et pleines d’espoir, assurées d’y trouver le mari beau et riche qui leur avait écrit et avait payé leur traversée, à elles qui n’auraient jamais pu trouver un mari au Japon…

C’est l’histoire poignante de ces femmes que nous conte Julie Otsuka dans un « nous » qui martèle la force de ces destins. Sous la forme singulière du « nous » collectif, elle parvient à faire ressentir des centaines de destins personnels tout en racontant une histoire collective, une multitude de trajectoires singulières qu’elle embrasse ainsi en même temps, la voix de centaines de jeunes femmes japonaises débarquées aux Etats-Unis au début du XXe siècle, mariées sur photo à des hommes japonais déjà installés outre-mer et dont elles vont partager, ¬souvent pour le reste de leur vie, la couche et le sort peu enviable d’ouvriers agricoles, de mains-d’œuvre à bon marché. Elles accompagneront aussi, plus tard, leurs maris et leurs enfants dans les camps d’internement où, durant la Seconde Guerre mondiale, les Américains déporteront les Japonais installés sur leur sol.

L’impression collective qui ressort de ces japonaises au destin tragique est la volonté inébranlable de s’intégrer dans ce pays, de faire une nouvelle vie de l’autre coté du Pacifique, loin de leur famille et de leur pays, avec douceur et détermination, avec discrétion et courage. Las, ce destin sera brisé par la deuxième guerre mondiale, anéantissant leurs efforts d’intégration et les dures années de labeur aux cotés de ce mari qui n’était pas celui dont elles rêvaient.

J’ai trouvé le premier chapitre de ce petit roman d’une force incroyable ; si la forme peut finir par lasser en présentant une énumération infinie de destins, il en reste néanmoins un récit implacable, dont la puissance permet de se souvenir, de faire mémoire de ces destinées tragiques anéanties par la guerre et l’ostracisme.



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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Julie Otsuka reste attachée au déracinement des japonais aux USA : Après "Quand l'empereur était un dieu" qui s'attachait aux camps de concentration américains pour américano-japonais pendant la 2nde guerre mondiale, "Certaines n'avaient jamais vu la mer" remonte plus loin, au lendemain de la 1ère, accompagnant des exilées nippones promises à ces américano-japonais qui ne se déferont pas de leur prime identité. Récit d'une intégration vouée à l'échec du fait des aléas de l'histoire.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

On ne peut évoquer ce roman sans parler de son style narratif original qui sert à merveille la solidarité qui a liée ces femmes que le destin n'a pas épargnées. L'émotion est présente à chaque page, on a le cœur serré face à tant d'injustices et pourtant, Julie Otsuka ne tombe jamais dans le pathos.

Le "nous" et la multiplicité d'histoires et de points de vue font de Certaines n'avaient jamais vu la mer un roman presque documentaire, un véritable devoir de mémoire qu'il est très intéressant et agréable de lire.


Lien : http://ca-sera-comment-dis.b..
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Une situation qui m'était inconnue, que je découvre avec effroi.



Belle écriture singulière, en phase avec les faits.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Ce Roman nous raconte le destin de jeunes femmes japonaises , immigrant au État unis pour se marier avec des hommes qu'elles ne connaissent pas..Dans le seule but de faire venir de la main d’œuvre dans les fermes américaines. Écrit à la 2ème personne du pluriel afin de pouvoir parler de toutes ces Japonaises exilées , l'écrivaine c'est certainement aussi inspirer de son histoire personnel car dans le '' nous '' il y a le '' je'' , bref La forme narrative est super !

Roman émouvant et très agréable à lire .
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Au début du XXème siècle, des jeunes femmes japonaises quittent leurs familles pour une vie meilleure aux Etats-Unis où les attendent un mari qu'elles ne connaissent pas. Mais cette nouvelle vie est-elle réellement à la hauteur de leurs espérances.



Une histoire de l'émigration bien méconnue et mise ici en lumière.



C'est en découvrant les nombreuses chroniques plus qu'élogieuses sur cet ouvrage que j'ai moi aussi tenté la lecture.



Mais malheureusement le charme n'a pas opéré sur moi. Tout d'abord, j'ai été décontenancé par l'utilisation de la première personne du pluriel et par l'accumulation de faits et de désillusions. J'ai eu l'impression que rien de positif ne sort de cette histoire. Comme si de toutes façons elles étaient toutes vouées au malheur avant même d'avoir posé le pied sur la sol américain.



J'ai presque été contente d'achever la lecture c'est donc peu dire.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Au début du XXe siècle, des centaines de japonaises, malheureuses dans leur pays, partent aux Etats-Unis pour se marier. Leur mari, elles ne l'ont vu qu'en photo, une photo qui ne les quittera pas. Les Etats-Unis sont pour elles l'espoir de vivre plus heureuses, de devenir une femme riche et aimée. Or leur future vie ne s'annonce guère plus réjouissante que celle qui les attendait au Japon, elles épousent un mari qu'elles n'aiment pas, travaillent durement dans les champs et dans le meilleur des cas sont employées dans une riche demeure américaine.

Ce livre, écrit à la première personne du pluriel dresse chapitre après chapitre la vie de ces femmes japonaises de la nuit de noce à la déportation japonaise qui a eu lieu aux Etats-Unis durant la seconde guerre mondiale.



Un énorme coup de coeur tant pour la peinture des sentiments et le témoignage bouleversant d'une population souvent oubliée que pour l'écriture atypique qui, grâce à l'emploi de la première personne du pluriel, devient un livre choral où les voix ne cessent de se mêler.
Lien : https://d1livrealautre.wordp..
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Julie Otsuka avait fait une entrée remarquée dans le monde des lettres avec son premier roman Quand l'empereur était un dieu, inspiré de la vie de ses grand-parents et qui traitait d'un sujet rarement abordé: celui des camps d'internement des Japonais aux Etats-Unis suite aux évènements de Pearl Harbor. Cette fois-ci, pour sa deuxième création, elle s'est attaquée au destin de ces nombreuses Japonaises mariées sur catalogue et contraintes à l'exil.



Ce qui m'a frappé tout d'abord, c'est le style utilisé par cette auteure. A la fois poétique et sobre.



Le choix de ce "nous" omniprésent, "à la façon d'un choeur antique" comme le souligne la 4ème de couverture, confère une force surprenante à ce court récit.



Les phrases de ce collectif s'enchaînent, se superposent...nous laissant toujours l'esprit en alerte. On suit avec passion leurs vies faites de renoncements, de privations, d'acceptations, de silences, de rejets, de non-compréhensions, de tristesses... mais aussi de quelques petits bonheurs (leurs enfants). On s'indigne devant la xénophobie qu'elles subissent au quotidien.



"Leurs enfants nous jetaient des pierres. Leurs serveurs s'occupaient de nous en dernier. Leurs ouvreuses nous faisaient monter tout en haut, au deuxième balcon, où elles nous donnaient les plus mauvaises places de la salle. Le paradis des nègres, comme elles appelaient cela. Leurs coiffeurs refusaient de nous couper les cheveux. Trop durs pour nos ciseaux. Leurs femmes nous demandaient de nous éloigner d'elles dans l'omnibus lorsque nous étions trop près"



Cette xénophobie atteint d'ailleurs son paroxysme au moment de Pearl Harbor. Des rumeurs courent autour d'une liste où il vaudrait mieux ne pas voir son nom cité.



"Que savions-nous exactement de cette liste? On l'avait établie à la hâte, au lendemain de l'attaque. On l'avait établie plus d'un an auparavant. Dix ans auparavant[...] La liste était écrite à l'encre rouge indélébile. La liste était tapée à la machine. La liste n'existait pas..."



Grâce à ce livre, on découvre donc un pan de l'histoire américaine.



L'importance de la mémoire constitue également une thématique essentielle de cette oeuvre: mémoire de ces femmes déracinées, mémoire de leurs existences difficiles, mémoires du sort qu'elles ont subi pendant le deuxième conflit...



De plus, j'ai beaucoup aimé le passage du "nous" des Japonaises au "nous" de leurs voisins (précédemment désignés par la troisième personne du pluriel). En effet, il m'a paru très intéressant de voir la vision des autochtones. Tout manichéisme m'a semblé ainsi évité.



Bref, vous l'aurez compris: ce roman constitue un vrai coup de coeur. Certaines de ses phrases vont rester longtemps ancrées en moi.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

La dure réalité de la conditions des femmes asiatiques en Amérique, elles sont traitées comme des animaux alors qu'ont leur avaient promit le reve.

Cette lécture est dure mais il faut aller chércher aux font des choses pour comprendre ce recit. C'est un excellent livre.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Très bon livre je ne regrette pas de l'avoir lu.

Une histoire vraiment bien racontée qui ne ma pas laisser indifférente, ont n'a l'impression par moment de faire parti de l'histoire... c'est vraiment très bien écrit, très touchant sur se qu'ils ont pût faire, sur ce qu'ils leurs est arrivés... Je le recommande vivement!
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Quel rythme ! Très belle narration, même en traduction, qui se lit d'une traite. Et m'a fait découvrir une émigration insoupçonnée du Japon vers les Etats-Unis.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Livre tout simplement magnifique. Beau témoignage. A lire absolument.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Un très beau roman, agréable à lire. L'écriture est fluide et poétique, malgré quelques longueurs. Une oeuvre forte, toute en émotion et en subtilité.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Très beau, très bien écrit
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Le style "incantatoire" m'a dérangée, la documentation historique sur des évènements occultés par les Etats-Unis, m'a beaucoup intéressée. Ce livre m'a fait penser à une lecture récente : "Les fiancés d'Odessa" (Janet Skeslien Charles) où le lien commun avec "Certaines n'avaient jamais vu la mer" est la misère qui pousse les femmes de quelque pays qu'elles soient, à croire toutes les balivernes des hommes pour mieux les séduire à distance et les amener à accepter de devenir légalement leur bonne à tout faire, leur reproductrice, leur objet sexuel, leur esclave. Encore une fois, les hommes n'en sortent pas grandis.
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