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Critiques de Julie Otsuka (929)
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Quand l'empereur était un dieu

Pendant la deuxième guerre mondiale, après l'attaque américaine sur Pearl Harbour (décembre 1942) les Américains ont interné dans des camps de prisonniers les personnes d'origine japonaise vivant dans le pays. Ils étaient accusés d'être des espions à la solde de l'empereur, une cinquième colonne préparant l'invasion des Etats-Unis.



Dans Quand l'empereur était un dieu, Julie Otsuka raconte l'histoire d'une famille japonaise de Berkeley. Le père a été arrêté au lendemain de Pearl Harbour. La mère et ses deux enfants (11 et 8 ans) sont déportés quelques mois plus tard vers un camp situé dans le désert de l'Utah. Tous ne seront libérés qu'après la fin de la guerre, plus de trois ans plus tard.



Julie Otsuka écrit dans un style apparemment détaché. Les personnages ne sont jamais nommés. Ils sont désignés comme "la femme", "le père", "la fille", "le garçon". Malgré cela ils apparaissent comme très vivants et il n'y a rien de froid dans la narration grâce notamment aux dialogues particulièrement bien observés entre le frère et la soeur ou entre les enfants et leur mère. Sans s'appesantir l'auteur dit très bien les difficultés de l'internement et de la séparation d'avec le père puis du retour à une vie normale, entourés de voisins qui vous regardent de travers. J'ai beaucoup aimé ce petit livre.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Quand l'empereur était un dieu

Après la lecture de « certaines n’avaient jamais vu la mer », où j’ai découvert l’immigration nippone aux États-Unis et où le sort qui attendait ces émigrants pendant la seconde guerre mondiale est un peu évoqué, j’ai eu envie de me plonger un peu plus sur cette partie de l’histoire inconnue pour moi.

Une curiosité satisfaite avec la lecture du premier roman de l’auteur qui nous fait remonter le temps.

Un retour aux sources pour découvrir les deux principales religions nippones, le shintoïsme (1) et le bouddhisme (2) et le rôle particulier qu’a jouer l’empereur du Japon et le culte qui y est (ou y était) associé (3).

L’écriture se cherche, on devine ce qui va devenir sa marque de fabrique, une écriture distanciée, froide qui cache sous les mots et les phrases des sentiments qui ne demandent qu’à exploser quand … la coupe est pleine !

La chronologie met en avant les moments importants, la situation d’une famille avant, le choc de l’annonce du départ, le trajet de déportation, le séjour dans le camp d’internement, le choc du retour dans un pays qui ne sera plus jamais le même et il faut parcourir les dernières pages pour assister impuissant à l’explosion des aveux.

Un livre puissant … une parole retrouvée qui enfin se libère !



(1)

Le shintoïsme est né au Japon d’un mélange entre animisme, chamanisme et culte des ancêtres. Peu à peu, tous ces cultes de la fertilité, ces vénérations de la nature, parfois capricieuse (tremblements de terre, typhons, tsunamis, etc), se sont amalgamés et codifiés pour former le shinto.



(2)

Le bouddhisme fut quant à lui importé de Chine et de Corée à partir des Ve et VIe siècles. En 592, après des luttes d'influence avec le shinto, le bouddhisme fut déclaré religion d'État. Le bouddhisme s'est introduit par le « haut », dans les classes sociales dominantes, avant d'atteindre le peuple, car ses enseignements relativement difficiles ne pouvaient pas encore être compris par l'ensemble de la population, non lettrée, du Japon.



(3)

L'empereur du Japon est le chef de l’état japonais. Selon la constitution promulguée en 1947 lors de l’occupation ayant suivi la seconde guerre mondiale, il a un rôle uniquement symbolique et détient sa fonction des citoyens japonais.
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Quand l'empereur était un dieu

Poignant dans sa neutralité , ce court roman raconte l’histoire des Américains d’origine japonaise arrêtés et/ou déportés pendant la Seconde guerre mondiale, à travers le destin d’une famille. Après l'arrestation de son mari, la mère se prépare lucidement au départ. Les détails sont cruellement vrais. Il faut se fondre dans le décor, remplacer alors le repas à base de riz par des sandwichs au beurre de cacahuète. La mère brûle ses kimonos précieux, enterre les objets de valeur, prépare les valises, donne un dernier bon repas à Chien Blanc, trop vieux pour être confié à des voisins, avant de le tuer miséricordieusement…Le long trajet amène les déportés dans un camp sinistre, où chacun survit psychiquement comme il peut. Détresse de la mère, angoisse du petit, adolescence difficile de la fille. Et au retour… comment sera papa ? Comment les amis, les voisins accueilleront -ils ceux qui sont revenus ?

Une réflexion transposable…
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Quand l'empereur était un dieu

L'histoire se situe aux Etats unis pendant la 2nde guerre mondiale et fait reférence à un évènement méconnu de l'histoire des Etats Unis : à la suite de l'attaque des Japonais à Pearl Harbor ( décembre 1941), les Japonais installés aux EU sont désormais considérés comme des ennemis, des traitres potentiels. Roosevelt a, alors, fait passer un décret en 1942 qui stipulait que tous les Japonais devaient intégrer des " relocation camps"... L'histoire nous permet de suivre le point de vue des 4 membres d'une famille japonaise obligée de se soumettre à ce décret. le 1er chapitre s'ouvre sur les préparatifs de départ de la maison que la mère entame avec un grand stoîcisme : elle va jusqu'à tuer le chien de la famille car personne ne pourra plus s'en occuper. On ne s'appesantit pas sur les états d'âme de la famille même si le désespoir et la déprime sont palpables; le père est loin déjà : c'est la figure absente du père déjà arrêté auparavant dont on guette aussi les nouvelles. On partage le quotidien de cette famille enfermée dans ces camps aux fils de barbelé ...puis le retour, enfin, à leur maison quand la guerre est finie mais rien n'est plus pareil. La maison est délabrée, les relations avec le voisinage sont distantes: les Japonais restent entachés de la marque du soupçon alors même qu'ils se comportent avec la plus grande des dignités.
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Quand l'empereur était un dieu

Californie, décembre 1941. Nous sommes en pleine guerre mondiale. Le 7 décembre 1941, les États-Unis sont touchés par l'attaque japonaise de Pearl Harbor, une base navale américaine du Pacifique. Le pays entre alors en guerre. Au lendemain de ces événements, un homme sans histoire, vivant tranquillement avec sa famille à Berkeley, est embarqué par la police pour un interrogatoire. Il part menotté, sous les yeux de sa femme et de ses enfants, en chaussons et en robe de chambre. Cet homme est japonais. Il vit aux États-Unis depuis une quinzaine d'années comme des milliers d'autres familles. Mais, en quelques jours, ce sont des familles entières qui sont contraintes de tout quitter, de se faire enregistrer et de se rendre en gare. Elles sont alors déportées dans un camp de l’Utah, en plein désert.



Dans ce livre, Julie Otsuka parle d'un fait historique réel, celui de l'internement forcé de milliers d'Américains d'origine japonaise dans plusieurs camps des États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale. Ces hommes, ces femmes et leurs enfants sont ainsi devenus les ennemis de l'État. 



Entre résilience et espoir de retrouver une vie normale, on suit cette famille durant les différentes étapes de ce bouleversement.



L’autrice à diviser son roman en plusieurs parties. Il y a l'avant Pearl Harbor, le lendemain, et l’après-guerre.



On suit l'arrestation d'un père, le questionnement des enfants nés aux États-Unis qui n’en comprennent pas les raisons, la suspicion, puis le départ.



Puis, il y a le voyage jusque dans le désert, l'internement et la survie. Il y a l'attente, l'obéissance, le changement de vie et la reconstruction durant l’après-guerre.



Il s'agit d'un roman empreint d'espoir qui parle d'un événement historique marquant dans un texte touchant, avec respect et sans jugement.



 Un très beau livre.



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Quand l'empereur était un dieu

Quand l'empereur était un dieu est un roman qui narre l'histoire d'une famille américaine d'origine japonaise, envoyée dans un camp d'internement durant la seconde guerre mondiale, peu après les événements de Pearl Harbor. L'autrice met en lumière une période sombre de l'histoire américaine, qui reste encore tabou.



Durant une centaine de pages, nous allons suivre une mère et ses enfants, un garçon et une fille, qui doivent quitter leur maison pour se rendre dans un de ces centres d'internements. Son mari a déjà été embarqué par le FBI quelques semaines avant et emmené dans un camp. Ils ont de ses nouvelles grâce à des lettres, où il raconte peu de choses, et reste optimiste. On les suit dans leur quotidien, on voit les pensées de la mère et des enfants, comment ils perçoivent différemment leur environnement, le racisme ambiant et l'absence du père. On sent la douleur des enfants de voir leur reflet dans le miroir et d'y trouver ce que déteste les américains alors qu'eux-mêmes sont américains, de devoir du jour au lendemain gommer toutes les coutumes qui sont liés au Japon de leur quotidien, de répondre “je suis chinois” à la question “Chinois ou Jap ?” pour ne pas s'attirer des problèmes.



C'est un roman percutant tant par le style assez impersonnel que par le sujet si important. Le style assez froid m'a mis à distance du récit mais j'ai été emportée par le destin de ces personnages.

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Quand l'empereur était un dieu

Soupçonnée de traîtrise comme tous les japonais des Etats-Unis, une femme d'originaire et ses deux enfants sont emmené dans un camp suite au bombardement de Pearl Harbor. Elle a préparé soigneusement sa maison pour amené l'essentiel et cacher ses effets personnels les plus précieux. Sans connaître une possible date de libération, ils devront survivre à sa deportation vers un camps où les conditions de révèlent sont particulièrement difficile.

Alors que je n'avais pas appréciée "Certaines n'avaient jamais vu la mer", j'ai été charmé par ce livre qui dénonce un événement historique peu connu. Empruntant largement à l'histoire de ses grands parents ayant vécus cet exil, l'autrice dénonce l'aveuglement et les decisions arbitraires des autorités américaines, même si l'on peut comprendre la méfiance qui s'installe durant la guerre contre le Japon. Récit écrit du point de vue du jeune garçon, on ressent vivement l’incompréhension et l'angoisse perpétuelle des personnes qui vivent ce drame. C'est poignant, émouvant et on est remué devant les conditions de vie au limite du supportable. Pourtant, il n'y a pas de haine ni de pathos ce rend le récit d'autant plus intense. On retrouve le style si particulier de Julie Otsaka, qui ne nomme pas ses personnages mais qui restitue avec intensité les émotions et le ressenti de ces femmes, hommes et enfants broyés par le système. Un très bon roman, qui me donne l'envie d'approfondir la bibliographie de cette autrice.
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Quand l'empereur était un dieu

Il s'agit dans cet ouvrage de dénoncer les exactions commises après l'attaque de Pearl Harbour contre les japonais qui vivaient aux Etats Unis. Sujet intéressant et nécessaire à connaitre, mais qui est trahi par une écriture froide, descriptive qui nous prive d'affect envers cette famille contrainte d'abandonner sa maison et emprisonnée pendant plus de trois années dans un camp au milieu du désert de l'Utah. Les protagonistes sont, la femme, la fille, le garçon, le père, pas de nom, pas de prénom. Tout est dénué de sentiments, froid, glacial, sidérant comme ce que vivent ces personnages pendant cette période trouble de la seconde guerre mondiale. Notre connaissance de ce qui s'est passé, nous permet de comprendre l'histoire, sinon rien n'est dit clairement. Aucune révolte, juste des faits, leur vie de déportés décrite chirurgicalement. Seul, le dernier paragraphe de quatre pages : "Aveux" est un cri de révolte contre ce que les américains ont fait subir aux japonais qui vivaient sur leur territoire et pour certains depuis de nombreuses années.
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Quand l'empereur était un dieu

Lorsque l'on parle de déportation, on ne pense jamais aux USA ! Pourtant, ses dirigeants ont bel et bien eu recours à ces ignobles pratiques après l'attaque de Pearl Harbour en 41. La cruauté et la bêtise n'a malheureusement pas de frontière.

Julie Otsuka s'est inspirée de l'histoire de sa propre famille d'origine japonaise pour nous raconter l'internement des Nippon-americains. Dans ce roman, on ressent bien l'incompréhension, l'injustice, l'inquiètude, l'ennui... des 2 enfants et de leurs parents. Tout est suggéré, tout est dans la subtilité, la retenue, la pudeur.

Après avoir adoré "Certaines n'avaient jamais vu la mer", j'ai retrouvé avec plaisir la plume délicate de cette autrice. Grâce à elle, ces faits ne vont pas tomber dans l'oubli. C'est capital à notre époque où les décisions de certains dirigeants ne peuvent que nous inquiéter. Qu'aurait fait un certain républicain bien connu s'il avait été au pouvoir à cette époque ?
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