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Citations de Julien Messemackers (19)


Comme personne ne parlait, Stern se dévoua :
- Alors, Simon, tu ne racontes rien ce soir ? Toi qui es si bavard d'habitude... Vous savez que Simon me bat déjà aux échecs ? dans ma jeunesse, j'ai joué contre Kasparov une fois. Il m'a battu lui aussi... Vous pratiquez, Alexandre ?
- Les échecs ? Oui, beaucoup : professionnels, affectifs, paternels...
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Étant donné la situation d'Alexandre, son désarroi touchait l'officier de police. Un peu d'humanité, voilà ce qui manquait à ce type qui portait ses problèmes en bandoulière. Mais elle ne voulait pas s'apitoyer. Elle était flic, pas assistante sociale.
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Après son bain, Hélène se réfugia dans sa chambre. Pour ne pas tout à fait rompre le contact avec son père, elle laissa sa porte entrouverte. Il y avait un code tacite entre eux : la porte grande ouverte, c'était la paix, la porte fermée, c'était la guerre, et la porte entrouverte, c'était le statu quo.
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Marianne aussi avait cru au prince charmant. Mais sa vie était devenue une tragédie sordide. Et le prince s'était transformé en fossoyeur de rêves.
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Devant le miroir de la salle de bain, elle pressentait que l’enfer ne faisait que commencer. C’était comme une hémorragie impossible à juguler, elle aurait beau essayer d’appuyer pour empêcher de laisser jaillir la cruauté, celle-ci lui passerait toujours entre les doigts. C’était comme un liquide visqueux qui lui collait à la peau. Elle se passa le visage sous l’eau pendant cinq bonnes minutes.
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C’était kafkaïen et ils avaient fini par en rire, mais il disait parfois que ce pays ne voulait pas de lui, qu’on lui avait offert un strapontin en lui faisant sentir qu’il n’était pas le bienvenu. Il ressentait comme une profonde injustice le soupçon qui pesait tout le temps sur lui. S’il réussissait tant bien que mal à désamorcer le mépris du père de Margaux, il savait n’avoir aucune prise sur celui de l’État, qui revenait sans cesse le questionner en mettant en cause sa loyauté. Il était fier d’être parvenu jusqu’ici en s’en sortant par le haut, toujours droit et sans faire de vagues.
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Par le passé, la musique l’avait sauvé. Arraché à sa Kabylie natale après la mort de ses parents, il avait trouvé refuge dans Bach et Berlioz, au milieu des tours de béton de Nanterre. Pour lui, l’expression artistique transcendait ce que l’humanité avait de plus laid et il avait décidé d’y consacrer sa vie. Amasser des fortunes, bâtir des forteresses, tout ça lui importait peu. La seule chose que l’on emportait avec soi dans la tombe, c’était le chant des oiseaux et la splendeur des cimes. Et Mozart, bien sûr.
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Il avait endossé un rôle que tout le monde respectait, et que nombre d’assassins et de criminels avaient emprunté avant lui : celui de père. À vingt-cinq ans, il allait faire son entrée dans la cour des grands. Il leur montrerait à tous que lui aussi savait assumer des responsabilités. Élever des mômes, c’était quelque chose. Et il sentait bien l’admiration secrète que son beau-père avait pour lui. Il verrait bientôt qui était vraiment Antoine Durieux-Jelosse. Mais savait-il seulement lui-même qui il était ? À cette époque-là, sa vie n’était déjà plus qu’une illusion, une faille béante dans laquelle il avait peur de tomber. En lui, il y avait le vide.
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Elle avait toujours trouvé suspect les gens trop serviables. Elle leur préférait les misanthropes et les égoïstes, qu’elle suspectait moins de dissimulation. Combien de gentilles nounous qui avaient empoisonné des bébés ? De voisins charmants qui avaient violé leur voisine ? Pourtant, Judith n’était pas cynique. Elle faisait preuve au contraire d’une grande miséricorde envers les faiblesses humaines.
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À travers sa jupe, il caressait son bas-ventre. Doucement. Il se colla un peu plus à elle. Ils restèrent comme ça un moment en se frottant l’un contre l’autre d’un mouvement presque imperceptible. Elle posa la main sur son épaule, ses bras, et descendit jusqu’aux fesses. Elle sentait son sexe durcir. Cela faisait trop longtemps qu’ils n’avaient pas fait l’amour. Ils n’étaient jamais pressés pour ça, et laissaient plutôt le désir venir à eux.
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À présent, n’importe quoi pouvait se retourner contre eux et c’était exactement le genre d’occasion qu’ils attendaient, tous. Qu’ils prêtent le flanc à la surenchère et ils en seraient les premières victimes. Mais ils ne pouvaient pas se contenter de courber l’échine. Ils n’avaient rien à se reprocher. Là-dessus, il était d’accord avec elle.
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Elle ne pouvait rien faire contre les cauchemars mais jamais elle ne laisserait son fils se faire tyranniser, quand bien même ses parents seraient des criminels de guerre. C’était inutile de se battre contre la cruauté des mômes, mais les adultes pouvaient s’interposer.
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Elle en voulait à la terre entière, elle s’en voulait à elle-même et en fin de compte, elle ne savait même plus à qui en vouloir. Sa vie lui donnait l’impression d’un manège qui s’était emballé et dont une force diabolique avait accéléré la rotation sous les yeux d’une foule hilare.
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Elle savait comment les mecs pouvaient être bêtes et ce genre de plan ne menait à rien. Elle n’avait pas l’intention de se mettre à genoux. Même si pour cela elle devait peut-être ne jamais le revoir.
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Pour le moment, il doit donner le change, jouer l’innocent, en mettant cette affreuse méprise sur le compte de son passé. Mais il sait qu’il m’a sur le dos. Que je vais pas le lâcher. Il va finir par paniquer. Faire une erreur. La façade va commencer à se craqueler. C’est à ce moment-là que je lui tomberai dessus.
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La machine policière était lancée. C’était comme un rouleau compresseur qui commençait à les écraser. C’était comme ça qu’on en arrivait à des erreurs judiciaires. Ils avaient des droits à faire respecter.
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Cette flic faisait peur. Elle ressemblait à un démon qui voulait vous ouvrir le crâne pour regarder ce qu’il y avait à l’intérieur. Teigneuse, elle ne reculait devant rien.
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Cette humanité dans laquelle elle se fondait, elle s’en considérait l’égale, ni plus ni moins. À l’encontre du fracas de ce monde tapageur, c’était cette vie qu’elle aimait. Tout cela n’avait rien de mirobolant mais elle était heureuse comme ça, même si son père avait eu d’autres ambitions pour elle.
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À quarante-deux ans, elle n’avait effectivement rien à envier à celle qu’elle était une décennie auparavant. Ses rides commençaient à peine à se voir. Sans rien faire, elle gardait une silhouette athlétique. Elle en connaissait d’autres qui s’infligeaient des séances de torture pour arriver à ce résultat.
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