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Citations de Justine Niogret (287)


Ce qui est touchant, aussi, chez King, c'est qu'il ne se présente pas en professeur. On a l'impression qu'on pourrait aller pique-niquer avec lui, lui raconter nos soucis, jouer au base-ball, promener son chien. King n'a jamais de grands airs. King est humble.
King, c'est le grand frère qu'on n'a pas eu, qui vous raconte des histoires horribles, les soirs d'été, cachés sous les couvertures. Il a ce goût-là. Les soirs d'été d'enfance, quand le monde vous fait si peur mais qu'il vous appartient encore, parce qu'on a pas encore fait de choix. Et puis, la vie vous pousse à en faire, et de plus en plus, et on se retrouve adulte.
Alors, des fois, on lit et on relit Stephen King. Pour retrouver les soirs d'été sous les couvertures.
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Stephen King n'est pas un auteur de livres, cest un auteur d'humains. Il parle de notre nature, de nos peurs, de nos espoirs, de nos angoisses. Sans prose de poète maudit, sans grand mots qui rendent timides, sans tours de manches de soap-opéras. C'est un conteur.
Je suis persuadée que le plus vieux métier du monde est raconteur d'histoires. King pratique le plus vieux métier du monde. Il raconte. Il y a sans doute eu des Stephen King à côté des cheminées des siècles passés, dans les navires où l'on s'ennuie, dans les grottes peintes. Il y a toujours eu des Stephen King. Il y'a toujours eu des conteurs de génie qui ne cachent pas nos vérités.
Stephen king est précieux. Ses romans sont précieux.
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Ça m'a pris longtemps pour comprendre pourquoi le varan. Ça se voit ici, dans ces lignes-là. Je ne sens rien. Enfin si, quelque part dans un espace auquel je n'ai pas accès, je sens. Je dois hurler de haine et de terreur, avec la bouche pleine de bave. Mais je ne m'entends pas. Je suis là, sur le bord du marigot, à épaissir encore, à durcir, à cuire au soleil et à la boue. Je raconte, je dis les faits, je les écris, je les relis, une fois. Je les fais lire. Il y a les faits, il y a un goût d'ironie, de douleur passée, mais il n'y a pas ce que j'ai ressenti. Il n'y a pas ma fibre, celle qui hurle et crie et voudrait brûler le monde dans l'acide jusqu'à ce qu'il n'en reste que les os. Il n'y a pas ça. Il n'y a que le varan. Le varan épais qui parle de sa vieille voix de cadavre dans une langue trop tiède pour qu'elle lui plaise.
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En général les gens en état de choc profond, comme moi, sont des gens gentils. On fréquente peu de gens. Que des gens de confiance, d'ailleurs, des gens qui ne parlent pas trop fort, qui écoutent, qui ne prennent pas toute la place. Quand on a un conjoint on l'aime brutalement, dans le sens où quand on décide que c'est bon on lui donne tout le carton de déménagement qui contient ce qu'on est, et on ne change plus d'avis. Quand on a des enfants on est gentils avec eux. On vit chez nous, on bricole, on fait pousser des plantes. On fait du crochet, on fait des fromages, on fait de l'hypocras, on a du plaisir et de la joie dans le prévu, le connu, l'habituel, et surtout le putain de sa race de silence.
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Nous n'étions pas les choses de nos parents quand ils nous torturaient, nous ne sommes pas les vôtres quand vous nous instrumentalisez pour faire de nous des poupées morveuses et brisées à jamais, pour faire de nous vos badges de bonne conscience quand vous parlez en soirée à propos de "drames familiaux".
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Et ce que je devais dire sur le varan, c'est ça ; Mes parents voulaient que j'en sois un. C'était leur but. Ils voulaient casser mon radar, mon radar à cons, et quand on casse un radar, on devient un varan. On ne réagit plus. On laisse pisser sur soi, on laisse faire, on reste immuable, stoïque. On ne sait plus se mettre à l'abri.
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J'aurais dû trouver un moyen pour ne pas m'infliger sa présence et son comportement, mais je n'ai pas réussi. Parce que j'ai été un varan, parce que c'était la définition de moi-même, parce que je ne pouvais expérimenter que sur ce domaine ; à quel point je pouvais rester immobile sous les coups, les insultes, les blessures. A quel point le renard pouvait bouffer mes tripes sans me faire grimacer.
Je l'ai recadré, le poivrard. Mais il est resté chez nous, il a dormi chez nous, je l'ai laissé nous faire du mal, ou même simplement nous gâcher une soirée.
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Les gens qui hurlent et demandent la mort ne sont pas des héros, ils veulent simplement se dire qu'ils ne sont pas des agresseurs, qu'ils ne peuvent pas l'être, qu'aucun de leurs gestes, jamais, n'a posé problème.
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Être un être humain de qualité n'a rien à voir avec l'intelligence.
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Je n'ai pas été élevée que par mes parents. La société a ri de mes seins. La société a ri de ma situation. La société a choisi de se taper dans le dos en voyant comment je vivais, et elle en a conclu que je devais être responsable, que je méritais qu'on me méprise et qu'on me juge. La société n'a jamais méprisé ou jugé mes parents.
(...)
On ne m'a jamais demandé comment j'allais. On ne m'a jamais demandé, pas une fois, si mes parents, eux, allaient voir un psy. C'est à moi qu'on le demande. Comme si j'étais l'élément actif de cette enfance.
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Il semble que tu aies gagné en langue ce que tu as perdu en doigts, mon amie. Je préférais tes questions avant. Quand tu ne les posais pas, de fait.
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Chacun doit assumer de quel côté il range son empathie.
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Un enfant, par hasard, se tourna pourtant vers la plate-forme en se torchant le nez. A voir la manière dont son doigt s'enfonçait loin, il touchait l'os. Au danger de sa vie il arrêta son geste en voyant le masque de cuir puis, heureusement, retira son doigt et sans se l'essuyer tira sur la main de sa mère. Elle aussi s'écarta de la scène des jongleurs, hésita, se fixa sur le comédien avec le même air de passion que portent les vaches au pré lorsqu'elles sont particulièrement sottes.
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Son genou tenait bien, et à part son épaule droite, sans doute
cognée avant que la golem ne le protège, rien ne lui
semblait particulièrement douloureux. Il s'approcha
de Dresde.
— Merci. De m'avoir pris dans tes bras.
Elle haussa les épaules sans même se tourner vers
lui.
— Vous êtes fragiles. Je n'allais pas te laisser te
briser dans la chute. Je ne sais pas vous réparer.
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Saxe s'était enfoncé dans les petits passages que plus
personne ne prenait, sauf les chats et les ivrognes
perdus. Il avait marché là, et quand il avait débouché
dans le quartier des artistes, il s'était arrêté.
Il avait dû enjamber des amas de planches pour y
arriver. Plusieurs. Escalader les tas que font les
meubles morts et les déchets quand on ne les
regarde pas.
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Elle le fait tomber, et elle lui écrase la tête avec le pied. Longtemps. Pendant un long moment. Vraiment longtemps. Sans aucune expression sur le visage, à part celle de quelqu'un qui travaille. Concentrée. Gueule de Truie attend qu'elle ait fini. Les détails ne sont pas très importants. On dirait juste qu'elle tue un insecte.
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Elle repense aux photos, au bruit léger de la pluie. Elle se demande si le vieux a pu connaître le Flache, si c'étaient des photos à lui. Elle se dit que non, que ce n'est pas possible, que le Flache remonte à très longtemps. D'un autre côté, la fille n'a jamais été très douée pour deviner l'âge des gens.
Les vieux, de toute façon, on n'en voit presque plus.
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Elle sait comment faire avec ceux qui racontent ce qu'on ne cherche pas à entendre. Laisser l'esprit s'échapper.
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Se protéger, faire peur. Finir le monde.
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L'amour ne se love en un cœur que pour mieux y mordre, et Chien du heaume ne connut rien des jours qui suivirent.
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