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Critiques de Kader Abdolah (22)
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Il sentiero delle babbucce gialle

Sultan Farahangi cinéaste iranien exilé aux Pays-Bas, raconte son enfance iranienne au temps du Shah, dans la vieille ville d'Arak. Fils unique d'un des fils de la famille Farahangi, marchands en gros de safran, l'or jaune du pays, il vit dans un château. Son passe-temps préféré muni d'une longue-vue installé dans sa tour, est de contempler les immenses champs de safran et pas que 😁....Cette habitude de regarder le monde à travers une lentille, le mènera vers son destin de cinéaste.

Sultan est un petit garçon privilégié, fruit d'un amour particulier. Son père fils de marchand aisé s'éprend d'une ouvrière boiteuse des champs de safran. Pour pouvoir ramener chez son père une bru sans handicap , il lui confectionnera comme chaussures nuptiales, une magnifique paire de babouches jaunes compensant toute claudication . Confectionner des chaussures originales et artistiques pour sa femme, il en fera sa passion, un trait de sa personnalité. Magnifique non ? de plus, tous les hommes Farahangi une fois retiré de la vie active, dont ici le grand-père, passent leur temps à restaurer et relier les vieux livres de leur bibliothèque. Deux passions qui donnent une idée de l'immense richesse de la culture persane que les Mollahs au nom de Dieu et de l'Argent ont plus ou moins éradiquée.



Navigant entre sa vie présente hollandaise et celle iranienne dans l'esprit de contes et légendes persanes, Sultan nous fait voyager entre deux époques, deux pays, deux vies, totalement différents. Celle iranienne digne des contes de Mille et Une Nuit, foisonnent d'anecdotes et de personnages délicieux. Sultan qui grâce aux 5000 papiers d'emballage de chewing-gum ramassés dans la rue va pouvoir posséder son premier appareil photo, Sultan grand lecteur de Mike Hammer, à seize ans, qui va devenir le bras droit de Hushang le mafioso local et cousin de sa mère,....sera à jamais marqué par Rahmatollah l'handicapé, Hushang, le fils du boucher, le propriétaire arménien du seul cinéma d'Arak, sa superbe fille,....futurs personnages de ses films.

La deuxième partie de sa vie iranienne est plus compliquée. Jeune cinéaste à succès à Teheran, il va se mêler à la politique, et aprés avoir connu la prison, la torture, la guerre et même presque la mort, il finira en exil aux Pays-Bas.

Durant tout le récit, "La paire de babouches jaunes" est l'objet totémique grâce auquel Sultan entreprend son voyage symbolique à travers le chaos politique et social de son pays, à la recherche de son vrai moi . D'ailleurs Abdolah débute son livre avec un prologue racontant la fameuse histoire de Simorgh, récit symbolique du poète persan Farid Al-Din Attar, où Simorgh l'oiseau qui vit au sommet de la montagne Kaf, est un symbole de l'Esprit Universel dont peu de personnes arrivent à en sentir la présence en eux-même.





Inspiré de la vraie vie du poète et cinéaste révolutionnaire Said Sultanpour, pour le personnage de Sultan, Abdolah passe de la dictature du Shah à celle encore pire des Mollahs, que ironie du sort sont arrivés au pouvoir grâce à la révolution réalisée par le peuple, qui voulait se débarrasser de la dictature du Shah et instaurer une démocratie mais non une théocratie. En Orient il y a un proverbe qui dit " En essayant de se sauver de la pluie on se fait rattraper par la grêle ", c'en est ici le cas. Pluie et grêle où la patte de l'Américain est constamment présent . En possession du pays au temps du Shah, suite à la révolution ils utiliseront Saddam Hussein et l'Irak pour anéantir le régime de Khomeiny en suscitant la guerre , ......le reste vous connaissez. Quel scénario tragique....

Kader Abdolah, écrivain iranien, exilé politique en Hollande est présent sur Babelio avec plusieurs livres très appréciés. Quand à moi c'est ma première rencontre avec son dernier livre non encore publié en français, mais dont la traduction j'espère ne tardera pas. Un livre passionnant dont la synthèse est l'importance de nos racines ("qui nous sommes et d'où nous venons"), et que je vous conseille vivement déjà d'en noter le titre et son auteur si vous ne le connaissez pas encore.





" Chacun suit le chemin qui lui a été tracé sous les pieds."

Zarathustra













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Le messager

Zayd ibn Thâlith, le narrateur de ce roman, est le fils adoptif de Muhammad. A sa mort, il est chargé par Omar, général des armées de Muhammad, de retrouver et de compiler, à partir de ses propres souvenirs et de ceux de ses fidèles, les messages divins reçus en état de transe par celui qu'on appelle "Le Messager". Mission grandiose et sainte que la sienne : il sera le transcripteur du Coran.



Après un voyage de sept mois à travers tout le pays, puis une année entière de rédaction, la mission est accomplie, la compilation et la mise en forme achevées. Mais le résultat, hélas, est diversement apprécié, la version de Zayd est contestée, de puissantes oppositions se dressent contre le texte. Modifications, suppressions, ajouts, réorganisation rationnelle des éléments épars… Après de longs mois de travail, la version définitive est validée : le Coran est né.



Cependant, en parcourant les routes à la recherche des souvenirs, des fragments et des textes destinés à la rédaction du futur livre saint de l'islam, Zayad redécouvre le parcours de Muhammad, de ses jeunes années jusqu'à sa mort, et décide de consacrer le reste de sa vie à interroger tous ceux qui l'ont connu afin d'en écrire le récit : ce sera "Le Messager".



Kader Abdolah, par la voix de Zayd, retrace l'épopée de Muhammad, seul contre tous ou presque. Banni, humilié, agressé et menacé de mort, mais fort du soutien de quelques fidèles, des esclaves et des femmes qu'il a su rendre réceptifs au paroles nouvelles d'un dieu inconnu : Allah, il va réussir, à force de violence, de ruse, de persécutions et de pillages, à conquérir Yathrib - qu'il renomme Médine -, puis La Mecque, et à imposer la foi nouvelle, quitte à inventer de toutes pièces de nouvelles sourates pour justifier ses actes.



Au fil des pages se dessine le portrait d'un homme complexe, tourmenté et paradoxal, un homme “qui voulait sauver seul son peuple du déclin et cherchait l'aide des cieux” et que Kader Abdolah, lui-même musulman modéré et réfugié politique iranien, nous restitue avec beaucoup de précisions et de détails dans ce roman bien écrit, documenté et instructif.



"Le Messager", écrit au plus près de la vérité historique, se lit avec plaisir, comme un vaste conte oriental dont il a le charme et la saveur et rend, au passage, justice à ce que le futur prophète de l'islam doit aux textes de la Torah et à l'Avesta de Zarathustra, lui qui “plagiait, pillait les récits antiques d'autres peuples et les couvrait d'une belle patine arabe.”



Une lecture intéressante qui peut permettre d'approfondir sa connaissance des origines de l'islam, et que j'ai beaucoup appréciée.

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La maison de la mosquée

Si comme moi, vous ne connaissez la révolution islamique en Iran que par l’excellent Persépolis de Marjane Satrapi et que vous souhaitez en savoir plus, je vous propose de découvrir La maison de la mosquée.

Ce roman retrace la vie des habitants d’une maison qui abrite en son sein la mosquée de la ville. Aga Djan, riche marchand de tapis, héberge l’imam et le muezzin dans sa propriété (une coutume assez répandue alors). Dans ce petit monde gravite également la famille de chacun, épouses et enfants. La vie y est prospère, calme jusqu’au jour où l’imam décède. Il est remplacé par Galgal, son beau-fils, qui fait entrer dans la mosquée et par là, dans la ville un islam plus radical. La maison de la mosquée ne sera plus jamais la même… Avec la révolution islamique de Khomeiny, la répression et les arrestations sauvages toucheront le cœur même de la maison. Aga Djan, le patriarche, véritable pilier de sa communauté, sera ébranlé dans ses convictions et devra se battre pour garder sa dignité.

C’est un magnifique roman, riche et puissant, qui nous révèle les conséquences désastreuses de la révolution islamique et l’horreur de ses méthodes. Nous suivons les chemins de plusieurs personnages. Hommes et femmes. Vieux ou jeunes. Certains sont des musulmans modérés, effrayés par le régime. D’autres s’y complaisent totalement et enfin, il y a ceux qui se révoltent et en paient le prix. Au centre de tous, Aga Djan reste fidèle à lui-même et aux autres.

Malgré tout, ce roman, même s’il condamne l’intégrisme, n’est pas un violent réquisitoire contre le régime de Khomeiny, il est nuancé et donne les points de vue des uns et des autres. J’ai apprécié ce respect, cette modération à l’image du personnage principal Aga Djan empli de sagesse.

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Cunéiforme

Quel immense plaisir de lecture ! Kader Abdolah est un fabuleux conteur iranien (est-ce un hasard si les contes des mille et une nuit sont en partie persans ?) qui nous prend par la main et nous guide sans jamais nous lâcher parmi les époques (de celle du Shah Reza Khan à la fin du 20e siècle), les lieux (différents sites d'Iran et aux Pays-Bas) et les personnages (Aga Akbar et sa famille).

Ismaël, réfugié aux Pays-Bas, reçoit un jour les carnets remplis par son père Aga Akbar, sourd-muet analphabète. Carnets qu'il a remplis toute sa vie dans une écriture inspirée de l'écriture cunéiforme, après que son oncle (qui faisait office de père) lui ait montré cette écriture ancestrale (vieille de trois mille ans) dans une grotte proche de chez eux, dans le mont Safran à la frontière avec l'URSS. Ces carnets sont illisibles, car cette écriture n'appartient qu'à lui. Ismaël ressent cependant le besoin, le devoir, de traduire ces carnets et d'écrire l'histoire de son père et de sa famille dans un livre, de leur rendre hommage. Il plonge alors dans la mémoire familiale, qu'il complète des éléments du contexte politique dont nous avons besoin.

Un roman merveilleusement tissé et coloré comme les tapis iraniens que réparait Aga Akbar.

Un roman dans lequel on se sent bien, qui dégage énormément d'amour, malgré le danger permanent pour des opposants au régime intégriste de Khomeini, et les drames inhérents.

Un roman dans lequel je m'interroge sur la part d'autobiographie, car Ismaël est un physicien qui a travaillé dans un journal d'opposition en Iran avant d'obtenir l'asile politique aux Pays-Bas, tout comme Kader Abdolah lui-même…
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Le messager

Texte plutôt surprenant en ces temps de censure religieuse (?!) puisqu'il nous décrit un Mahomet analphabète, calculateur, menteur, fourbe, porté sur les choses du sexe, violent, sanguinaire, etc... L'artifice littéraire consistant à faire cette biographie du prophète Mahomet à travers la voix d'un enfant qu'il avait adopté si elle permet de noircir des pages ne saurait masquer la pauvreté du vocabulaire et le peu qu'il y a à dire sur le thème (en tout cas qui aurait pu tenir en beaucoup moins de pages). A la lecture, me revenait sans cesse la remarque d'un ami au sortir de la projection du film "Benedetta" (2021) de Paul Verhoeven : de l'hystérie à la sainteté, il n'y a qu'un pas.

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La maison de la mosquée

Aga Djan, riche marchand et véritable sage, conduit toute sa tribu au travers d'un islam modéré empreint d'usages ancestraux. Et c'est la catastrophe… L'Iran, en pleine mutation, se transforme en guêpier et fait vivre à ses habitants une véritable tragédie. L'occidentalisation des uns favorise la montée du pouvoir intégriste. Les pro-russes divisent encore plus les familles. C'est l'Iran actuel qui se dessine dans toute son horreur. Ce livre, véritable fresque historique et politique doublé d'une grande force poétique est à lire absolument. Quel beau roman. M.B.
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Cunéiforme

Aga Agbar est né sourd muet et n'est jamais allé à l'école. A sa mort, il a tout de même laissé un cahier de notes à son fils Ismaël. Mais ces notes sont écrites avec des signes bien à lui.



Ismaël essaye de déchiffrer les mots de son père, et à partir de là, nous raconte sa vie et en même temps, la révolution iranienne.



Le résultat...Superbe! Avec son écriture simple, Kader Abdolah nous plonge dans la culture iranienne et essaye de nous faire comprendre l'histoire récente de l'Iran, et ce sans jamais tomber dans le mélodrame.
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La maison de la mosquée

La maison de la mosquée, c'est cette vaste demeure attenante à la mosquée de la ville. Ici, on est à Sénédjan, dans cette maison, il y a trois cousins : Aga Djan le chef du bazar, Alsabéri l'imam et le Muezzin ainsi que leurs familles. Dans tout l'Iran, la tension monte entre les partisans du shah, proche des Américains et ceux de l'ayatollah Khomeyni. Et bientôt, cette agitation arrive à Sénédjan...

J'ai beaucoup aimé suivre l'histoire de cette famille et à travers celle-ci, celle de l'Iran. Le style de l'auteur est simple à comprendre et au début du livre, on a un dessin de la mosquée vu du dessus et un récapitulatif des différents personnages de l'histoire. C'est un roman fort, on découvre certains passages du Coran, les habitudes de la maison et l'histoire agitée de l'Iran. Il y a de la violence, mais il y a aussi de la douceur, de la poésie dans ce roman. Un roman qui fait réfléchir, qui donne envie d'en savoir plus sur cette époque. Vraiment, une belle découverte que cet auteur.

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La maison de la mosquée

L'actualité brûlante de ces derniers jours place ce magnifique roman sous les quinquets de la rampe. Le récit de Kader Abdolah retrace un demi-siècle tumultueux de l'histoire persane. Débutant par une sorte de chronique douce-amère d'une fratrie occupant la maison de mosquée avec son imam débonnaire, son beau-frère, chef du bazar respecté et expert dans l'art de confectionner de magnifiques pigments pour ses tapis persans, ses grands-mères bigotes et garantes des traditions, le roman nous entraine subrepticement dans l'histoire politique et religieuse avec un style étonnant de compréhension et d'acuité. On ne peut qu'être attendri par ces iraniens dont la force apparente vacille dès que les traditions et les coutumes sont mises à mal par l'ordre nouveau qui s'impose sans mal face à leur ignorance et leur crédulité. La grande force de ce roman réside peut-être dans la manière dont sont imbriquées les différentes scènes et les atmosphères changeantes qui les éclairent ; un peu à la manière d'un opéra en plusieurs tableaux. Le rideau se lève à chaque tableau, sur un nouveau décor et l'orchestre campe le climat.
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La maison de la mosquée

Kader Abdolah raconte la vie d'une maison et de ses habitants et l'influence des évênements politiques sur leur vie: Le règne du Sha, la prise du pouvoir par l'Ayatollah Komeini, la guerre contre l'Irak et le retour à la paix.



Ce livre est très intéressant et très bien écrit. Il ne tombe pas dans le mélodrame et raconte d'une manière qui m'a semblé objective la vie dans un Iran qui cherche sa voie quelque part entre la laïcité et la loi de l'Islam. Il s'agit d'un roman très didactique que je conseille à tous ceux qui veulent en savoir plus sur ce pays.
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La maison de la mosquée

Voici un roman qui était dans ma wishlist depuis des années. Lorsque je l'ai vu dispo dans ma nouvelle médiathèque j'ai sauté de joie et dessus. Et je n'ai pas été déçu !



La maison de la mosquée est un roman choral familial où l'on va donc suivre la vie des habitants de la maison de la mosquée, hihi, dans une petite ville iranienne.

Mais ce roman est bien plus que ça, c'est aussi l'histoire d'un pays et particulièrement de la révolution iranienne qui a eu lieu durant les années 70. Avec la montée de l'extrémisme religieux, la chute du Shah qui était considéré à la solde des américains et la modification très rapide des mœurs du pays.



J'ai adoré ce roman, déjà pour la découverte de la culture iranienne très riche que je ne connaissais pas, pour les personnages attachants et parfois haut en couleur comme les grands mère, le sage Aga Djan et le jeune Shahbal. Mais aussi pour l'aspect plus sombre avec la montée de l'extrémisme religieux que l'on sent poindre assez vite avec l'arrivée de Galgal, le nouveau imam.



Le roman se déroule sur 10 ans et on se rend très bien compte à quel point les changements politiques, religieux, de la vie quotidienne ont été rapide. L'auteur retranscrit parfaitement la rapidité avec laquelle les gens sont capables de tourner le dos à leurs amis et même parfois à leur famille. L'absurdité des extrêmes religieux est également bien décrite, les horreurs que les hommes font au nom de Dieu...



J'ai appris beaucoup de chose sur l'Iran mais aussi sur l'Histoire contemporaine de notre monde. Si vous êtes comme moi, si vous aimez découvrir, apprendre en lisant une belle histoire, touchante, La maison de la mosquée est fait pour vous !



Un roman qui fera partie de mes meilleures lectures de l'année !

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Le messager

C est un roman..mal ecrit..mal documenté..pas du tout historique. Totalement faux!!!

Utilisez quelqu un d autre pour vos romans science fiction..pas un prophète!..

A ne pas considérer..

décevant!







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La maison de la mosquée

Kader Abdolah grandit dans une région islamiste d'observance stricte. En imitation de son arrière-arrière-grand-père Qhaem Megham Ferahni, il veut devenir écrivain et, dès l'âge de 12 ans, il étudie la littérature occidentale. De là vient son intérêt pour l'Occident dont il écoute clandestinement des émissions radio.

Il étudie la physique à l'université de Téhéran et obtient un poste de directeur dans une usine d'emballage. C'est à cette époque qu'il s'intéresse à l'écriture et produit de nombreux textes en langue persane. Après avoir publié deux recueils de contes, sous le nom de deux membres de l'opposition exécutés, Kader et Abdolah, les autorités découvrent qu'il est un membre actif de l'opposition et il doit fuir son pays en 1985. Il décide de se réfugier aux Pays-Bas. Áprès un séjour dans le centre de réfugiés à Apeldoorn, il obtient une maison à Zwolle où il reste jusqu'en 2003, année où il déménage à Delft.

Il apprend le néerlandais largement en autodidacte à l'aide de livres d'enfants et de recueils de poésie. Il écrit dès ce temps en néerlandais, tout en luttant pour mieux maîtriser la langue. Il débute en 1993 avec le recueil de nouvelles "De adelaars" (Les aigles), qui est lauréat du prix néerlandais de débutants : le Gouden Ezelsoor.

Il publie un nombre croissant de livres sous le pseudo de Kader Abdolah et il écrit chaque semaine une rubrique dans le journal "de Volkskrant" sous le pseudo deMirza, qui signifie "chroniqueur" et qui est en plus le nom de son père décédé. Son œuvre a la plupart du temps pour objet la vie entre deux cultures, celle d'Iran et celle des Pays-Bas, ainsi que sur la vie dans la diaspora.

Le 26 avril 2008 sort en librairie son livre De Boodschapper - De Coran (Le Messager - Le Koran), un diptyque, formé d'une biographie romancée de Mahomet et des textes traduits du Coran. L'auteur a l'intention de contribuer avec ce livre de façon positive au débat sur l'islam1.

Il a reçu plusieurs prix, il est décoré "Chevalier de l'Ordre du Lion néerlandais" et la France l'a décoré "chevalier de l'Ordre des arts et des lettres"2.

En 2007, les lecteurs ont choisi son livre "La maison de la mosquée" comme le deuxième meilleur livre néerlandais de tout temps.

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La maison de la mosquée

Super l histoire des grand mère et la vie de la maison apport beaucoup

Cela montre une autre façon de voir les événements d hier et d aujourd'hui

Et c est plein d amour
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Cunéiforme

Un très beau livre, très bien écrit, poétique et politique. On se laisse bercer par la "culture persane millénaire". On aime tendrement "Aga Akbar", ce père sourd et muet. Et "Clochette d'or". Et "Ismaël". Bref, les personnages sont attachants. Ce roman nous offre un regard lucide de l'intérieur,sur l'Iran et sa gestion politique. Des poèmes d'écrivains perses du Moyen-âge sont parfois introduits. Excellent!
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La maison de la mosquée

Avec La maison de la mosquée, l’auteur nous transporte dans l’Iran des années 70 au moment de la Révolution.

Dans cette Maison située à Sénédjian dans le centre du pays, vivent trois hommes d’une même famille, leurs femmes et leurs enfants. Il y a Aga Djan, le riche marchand de tapis et chef du bazar ; Alsabéri, l’iman de la mosquée, et Aga Shodja, le muezzin aveugle (l’homme qui appelle à la prière). Chacun a une fonction bien définie dans la mosquée et vis-à-vis de la population : si le premier détient une autorité liée à son statut privilégié, les deux autres sont des religieux qui ont une autorité spirituelle.

On le sent au fil des pages, des mouvements durs commencent à apparaître depuis Qom. Des ayatollah sont ouvertement anti-Shah (le Shah Mohammed Reza Pahlavi, le dernier Shah d’Iran) qu’ils accusent d’être trop proches des Américains et trop occidentalisés. Ce mouvement de fond va petit à petit donner lieu à l’émergence d’un roulement de fond contestataire avec à sa tête l’ayatollah Khomeiny (un temps exilé, notamment en France). A son retour en février 1979, c’est la fin de la royauté, le Shah et sa famille s’enfuient.

La Révolution va broyer tout le monde car ceux qui n’ont pas su choisir « le bon camp » seront « purgés ». La maison de la mosquée sera aux premières loges car ses membres vont être confrontés aux choix, à la fuite ou à la mort. Les masques vont tomber ou des choix seront faits.

Il est rare de trouver des romans traitant spécifiquement de la Révolution iranienne, car désormais les auteurs s’intéressent à l’Iran d’aujourd’hui. Là, il est intéressant de comprendre ce qui a fait basculer tout un pays dans un enfermement. L’auteur mêle savamment le réel et la fiction car certains faits sont historiques et certains personnages ont existé. L’ensemble ressemble à un livre d’histoire. C’est selon moi l’un des meilleurs romans pour comprendre l’Iran des années 70-80.
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Papegaai vloog over de Ijssel

Le style

Tout d'abord, je n'ai pas aimé ce livre à cause du style. Abdolah ne maîtrise pas très bien le néerlandais et cela se sent. Au début, cela semble avoir été fait délibérément, pour exprimer la confusion du premier migrant qui ne parle pas encore très bien le néerlandais. Mais lorsque ce style s'étend aux descriptions, aux tentatives de poésie, et lorsqu'il s'agit de vrais Néerlandais qui parlent ainsi, ce langage ne tient pas la route.

Nous ne lisons pas non plus ce que vivent les personnages eux-mêmes, nous lisons constamment de courts fragments à leur sujet, et ce style de narration devient ennuyeux.

Enfin, il y a des références constantes aux mille et une nuits, mais toujours dans ce langage très simpliste.

Mais le contenu est le plus important pour moi, alors examinons-le.





Aucun contenu

En ce qui me concerne, Kader Abdolah n'a rien dit du tout dans ce livre. L'intention d'Abdolah était d'expliquer, à partir de ses propres expériences, comment les migrants arrivaient aux Pays-Bas il y a vint-cinq ans, et à quel point les Pays-Bas sont devenus plus difficiles, plus dures pour les migrants après vingt-cinq ans.

Je ne retrouve pas cela dans le texte. Quand il est arrivé là-bas, les Néerlandais étaient méfiants, comme dans le livre, ils ne sont amicaux avec les étrangers que parce qu'ils y sont obligés à cause de leur foi, mais dès que l'intérêt personnel est en jeu (trop de migrants dans mon café, cela va faire fuir les touristes, vous n'avez plus le droit d'entrer), certains Néerlandais étaient aussi durs qu'ils le sont maintenant. Et il y avait autant de Néerlandais bien intentionnés à l'époque qu'aujourd'hui - du moins, dans ce livre.





Confirmation de clichés dangereux

En outre, Abdolah a écrit en confirmant des clichés, les clichés sur les Néerlandais et ceux sur les migrants. Et pour les Néerlandais, Abdolah a surtout confirmé les clichés que les migrants ont d'eux (" tout le monde le fait avec tout le monde ", ce n'était pas une blague, c'est tout simplement offensant.

Doit-il vraiment rabaisser un personnage, une femme qui fait du bénévolat pour les migrants, à quelqu'un qui veut tous les migrants dans son lit ? L'aide de l'église doit-elle vraiment faire un enfant du migrant ? Un migrant ne pourrait-il jamais rencontrer une femme qui ne couche pas avec quelqu'un dès qu'elle en a l'occasion ? Pourquoi ces femmes-là sont-elles absentes du livre ?



Et est-il vraiment vrai que les homosexuels obligeront moralement un migrant doué pour la peinture à faire des tableaux d'hommes nus contre son gré, même à participer à la Gay Pride ? Bien sûr que ce n'est pas vrai ! N'est-il pas beaucoup trop exagéré de décrire la maison de ces gays comme des maisons où des pénis et des couilles sont accrochés au mur... Quelle image du peuple néerlandais est-il en train de donner ?





Sans doute, les musulmans qui comprennent la langue liront son livre, et ils ne seront que confirmés dans les clichés qu'ils ont sur nos pays occidentaux comme pays dissolus, et aussi dans leurs clichés sur les gays.





Où sont les femmes migrantes ?

Nous faisons à peine connaissance avec le quotidien des migrants. Les grandes absentes de ce livre sont aussi les femmes migrantes. Elles n'entrent en scène que si elles sont célibataires et épousent un Néerlandais (ou un autre migrant). Mais les femmes migrantes mariées à leur homme musulman ? C'est comme si elles n'existaient pas. En une phrase, j'ai pu lire qu'elles parlaient entre elles de l'autre côté de la rue que les hommes. Il est dit ici et là qu'elles travaillent dans des magasins ou sur des chaînes de montage. Sinon, elles ne semblent pas exister.





La responsabilité d'un auteur

Il se peut que l'écrivain ait vécu les situations qu'il décrit dans les années qui ont suivi et qu'il s'y fie, ou peut-être pense-t-il créer des faits artistiques, des exagérations, pour rire. Mais Abdolah n'est-il pas aussi un écrivain avec un certain sens de la responsabilité envers le lecteur, et ne devrait-il pas montrer l'image complète de la culture néerlandaise, avec ses situations extravagantes, mais aussi avec les situations normales ?

J'ai rencontré de nombreux homosexuels, et je n'ai jamais vu de photos ou de statues de pénis et de couilles accrochées aux murs de leurs maisons, comme Abdolah le décrit dans son livre.

Je ne peux me soustraire à l'idée qu'Abdolah a eu une pensée (trop) commerciale en écrivant le livre.



Ce n'est que le premier livre d'Abdolah. Il parait que d'autres livres de sa main sont meilleurs - pas tous, mais il y en a certainement. Si vous voulez découvrir cet auteur, je vous conseille de commencer par un autre livre que celui-ci. D'ailleurs, il n'est pas traduit en français, ce n'est sans doute pas un hasard...

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Le messager

très décevant; mal écrit, anachronismes, pas de vision personnelle; j'ai laissé tomber au bout d'une centaine de pages

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Le messager

Auteur iranien et néerlandophone, Kader Abdolah raconte la vie de Muhammad avec la voix de Zayd, son chroniqueur, celui qui, dans l'Histoire, a pris la plume pour réunir le texte du Coran.



Dans ce récit, après la mort de Muhammad et après avoir fini de compiler le Coran et l'avoir remis au calife Omar, Zayd décide de recueillir les témoignages de ceux qui l'ont connu et cotoyé, depuis son enfance et sa jeunesse de commerçant mecquois. Il le présente comme un homme presque ordinaire, un commerçant riche et respecté mais que l'on voit grandir petit à petit pour devenir un dirigeant, un leader, un prophète.



Au début Muhammad apparait humain, attentif aux autres, respectueux de sa femme Khadija, doux, préoccupé de spiritualité, sincère et prêt à subir l'opprobre pour ce qu'il croit. Puis, avec le temps, et surtout après l'arrivée à Médine et la mort de Khadija, le portrait, toujours admiratif, devient celui d'un chef de tribu, rusé et habile, prêt à utiliser la violence ; d'un homme insatiable de femmes et disposant toujours d'une révélation et d'une sourate pour justifier ses actes.



J'ai très vite accroché au texte au départ : des chapitre courts au ton lyrique et laudateur, dont le rythme emporte le lecteur, émaillé en outre de poésie arabe et d'extrait du Coran. J'ai eu un peu plus de réticence sur la fin ; ce qui m'avait plu au départ devenant finalement lassant.



Cela reste un récit de fiction intéressant, basé sur la réalité historique des premiers temps de l'Islam. Une façon agréable d'approcher la naissance de l'islam.
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Uno scià alla corte d'Europa

Entre conte des mille-et-une nuits et conte moderne, Kader Abdolah, écrivain perse installé aux Pays-Bas nous raconte le voyage extraordinaire accompli par le Shah de Perse dans l'Europe de la fin du XIXè siècle en pleine révolution industrielle.

Réflexion sur le pouvoir et sa précarité, les traditions et leur obsolescence, l'accélération de l'histoire, les chocs de culture, la fin d'un monde et la naissance de celui qui reste encore le nôtre.

L'auteur entrelace le récit des étapes du Shah dans les grandes villes européennes, de flashs contemporains sur sa façon de vivre, lui l'immigré intégré aux Pays-Bas, la vague des réfugiés venus de Syrie suite à la guerre civile. Il essaie de reste objectif, de ne pas tomber dans le manichéisme et il réussi ainsi à composer une petite musique de sagesse et d'ouverture d'esprit.

J'ai hâte qu'il soit publié en français!
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