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Citations de Kaouther Adimi (414)


Dans les années soixante-dix, l'armée algérienne proposait aux jeunes de leur verser un salaire mensuel pendant toute la durée de leurs études en échange de vingt-cinq ans dans ses rangs sans possibilité de démissionner.
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Certaines femmes qui avaient accepté de jouer dans le film se trouvaient empêchées à la dernière minute de sortie par un père ou un frère et le réalisateur était forcé de se déplacer, accompagné de Yacef Saâdi, pour convaincre ledit père ou frère. À Saâdi, nul ne pouvait rien refuser, il était le héros de la Casbah.
(page 86)
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Aimer les filles ou les garçons, c'est aimer de toute façon.
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Un homme qui lit en vaut deux.
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Il se contentait d’acquiescer à son binôme dont les autres ouvriers disaient qu’il était devenu à moitié fou à force de lire de la littérature, mais Tarek avait vu les yeux de l’homme et avait compris, lui, que c’était la guerre qui lui avait fait perdre un peu de sa raison. Laquelle de guerre, il l’ignorait, mais peu importait au fond car toutes les guerres font la même chose aux hommes, elles transforment vos yeux en deux billes figées. Et la littérature, se disait Tarek, c’était peut-être au contraire ce qui avait sauvé son binôme, ce qui l’empêchait de sombrer, de faire rouler hors de leurs orbites ses yeux-billes.
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Prenez le temps de vous asseoir sur une des marches de la Casbah. Écoutez les jeunes musiciens jouer du banjo, devinez les vieilles femmes derrière les fenêtres fermées, regardez les enfants s'amuser avec un chat à la queue coupée. Et le bleu au-dessus des têtes et à vos pieds, le bleu ciel qui plonge dans le bleu marine, tache huileuse s'étirant à l'infini. Que nous ne voyons plus, malgré les poètes qui veulent nous convaincre que le ciel et la mer sont une palette de couleurs, prêts à se parer de rose, de jaune, de noir.
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Elle essuya la poussière rouge sur la pierre blanche fissurée et put lire l’unique date : 1977. Il n’y en avait pas d’autre. Safia n’avait jamais su sa date de naissance. Une phrase avait été gravée en dessous : Au vent mauvais elle tint tête.
(page 222)
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Est-ce que les cachous ont une date de péremption ou sont-ils comme les livres impérissables?
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La littérature, elle, ne me quittera jamais.
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Il n'est pas naturel pour un parent d'enterrer son enfant. Jamais.
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-Que fait quelqu'un qui préfère les maladies aux livres dans une librairie ?
-Je dois la vider et la repeindre.
-Pourquoi ?
-C'est mon travail.
-Détruire une librairie, c'est un travail, ça ?
-C'est un stage.
-Un stage ? tu veux devenir destructeur de librairies ? C'est un métier ? (...)
-Je dois faire un stage manuel pour valider mon année d'ingénierie. Je vide le lieu , je repeins, je pars. Sans réfléchir.
-Tu vas dans une librairie pour ne pas réfléchir, toi ? (p. 63)
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C'est donc ça ce qu'on appelle la littérature ? C'est ce que font les grands hommes ? Prendre les vies des petites personnes comme nous, pour les mettre dans les livres ?
... ...
Les écrivains mentent et en mentant, eux s'élèvent, et nous ils nous rabaissent.
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Il faudrait réussir à raconter toutes les vilaines histoires, celles dont on a si peu envie de se souvenir, celles qu'on a voulu enterrer au plus profond de soi. Il faudrait oublier la pudeur, montrer les cicatrices toujours là sur le dos que peu de gens ont vues, les écrire ces mots si difficiles : torture, guerre, indépendance.
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A travers la grande vitrine des "Vraies Richesses", il voit les nuages qui défilent dans les flaques. Cette ville est sinistre sous la pluie. Seuls quelques moineaux brisent la quiétude du matin. Il n'est jamais simple d'être heureux à Alger (...)
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22 décembre 1937 (...)

Le matin, quand j'arrive à la librairie, je m'arrête devant la petite marche pour contempler ce lieu qui m'appartient. je reste parfois immobile si longtemps que le garçon de café d'à côté s'en inquiète et me demande si tout va bien. Eh oui, tout va bien : les livres sont rangés par ordre alphabétique, les oeuvres d'art accrochées juste au-dessus, et seuls ont droit de cité la littérature, l'art et l'amitié. (p. 72-73)
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Vous parviendrez enfin rue Hamani, l’ex rue Charras. Vous chercherez le 2 bis que vous aurez du mal à trouver car certains numéros n’existent plus. Vous serez face à une inscription sur une vitrine : Un homme qui lit en vaut deux. Face à l’Histoire, la grande, celle qui a bouleversé ce monde mais aussi la petite, celle d’un homme, Edmond Charlot, qui en 1936, âgé de vingt et un ans, ouvrit la librairie de prêt Les Vraies Richesses.
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Une enseignante de français nous fit étudier le mouvement Dada.
Un des textes comportait les phrases,
Mon cul! Ton cul! Son cul!
Elle refusa de prononcer ces mots
arguant que sa religion ne le lui permettait pas,
demandant si quelqu'un d'autre pouvait s'en charger
nous hurlâmes tous d'une même voix, Mon cul! Ton cul! Son cul!
P68
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Quand nous ne sommes que tous les deux dans ce village, nous sommes deux garçons, fils du même lait. Deux frères qui ont en commun les matins d’hiver dans les champs à courir, les cornets de fèves chaudes épicées au cumin que nous partagions petits, les après-midi avec le bétail à garder, les soirées auprès des sages à écouter leurs histoires de batailles et de conquêtes.
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Comment ça s’est passé? demanderont les jeunes du quartier qui n’étaient pas présents au moment des faits. Youcef, âgé d’une vingtaine d’années, racontera alors dans les moindres détails la matinée du mercredi 3 février 2016.
C’était à nouveau un jour pluvieux, il était environ 10 heures du matin. Une grande voiture noire aux vitres teintées s’est arrêtée devant le terrain vague de la cité du 11-Décembre à Dely Brahim. La pluie tombait depuis l’aube et formait comme un grillage. Le chauffeur descendit rapidement, deux parapluies ouverts à la main, et les tendit aux occupants qui sortirent du véhicule.
Le premier, le général Saïd, était un homme de petite taille, avec une moustache bien taillée, il portait des lunettes à monture carrée et aux verres fumés. Il avait des cheveux raides, noirs, quoique déjà grisonnants par endroits, coiffés en arrière avec une raie sur le côté. Youcef ajoutera qu’il dégageait quelque chose de froid, de difficile à décrire. Il bredouillera :
– Vous savez, comme quand on voit un serpent, pas un gros, pas un boa ou un truc comme ça, mais un tout petit qui vous fixe d’une telle manière que vous êtes paralysé de peur et que vous avez la chair de poule.
Les autres jeunes présents ce matin-là approuvent vivement de la tête.
– Un homme effrayant, ajoutera un jeune.
Le deuxième, le général Athmane, était immense, avec un crâne dégarni et des sourcils broussailleux. Il était rasé de très près.
C’était le premier militaire sans moustache que Youcef voyait. Il affichait un petit sourire narquois et même au milieu de la bagarre, il continuait de sourire. Youcef terminera sa description en ajoutant que les généraux devaient avoir presque soixante-dix ans, qu’ils étaient dans une sacrée forme malgré leur âge et qu’ils portaient tous les deux un costume sombre et un pardessus en laine noire.
Après leur avoir tendu les parapluies, le chauffeur se remit derrière son volant sans plus bouger. Les deux hommes allèrent sur le terrain. Ils marchèrent dessus, sans se presser, comme s’ils faisaient une balade. Au bout de quelques pas, ils s’arrêtèrent et sortirent des plans de leurs poches. p. 29-30
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Être journaliste en Algérie dans les années quatre-vingt-dix, c'est comme être résistant pendant la guerre. C'est exactement la même chose.
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