AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Karen Russell (55)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Foyer Sainte-Lucie pour jeunes filles élevées p..

Ce recueil de nouvelles est une curiosité plutôt agréable à lire. Le style de l’autrice est plaisant, Karen Russell raconte avec une certaine tendresse ces histoires, mettant en scènes des enfants, des adolescents dans des situations plus ou moins ordinaires. Oui, parce que l’étrange est présent dans ce recueil : deux frères qui recherchent le fantôme de leur sœur décédée, une famille dont le père est un minotaure, ou encore des jeunes filles élevées par des loups-garous (et rééduquées par des religieuses).



Pourtant, même si ces nouvelles sont plutôt bien écrites, seulement quelques unes m’ont vraiment marquées : Obsédante Olivia, extrait de Souvenirs d’enfance sur la conquête de l’Ouest et Foyer Sainte-Lucie pour jeunes filles élevées par les loups.
Commenter  J’apprécie          20
Des vampires dans la citronneraie

Quelle déception.

1 livre, 8 nouvelles, 3 syllabes : É – CLA – TÉ



Une jolie couverture et surtout un titre comme je les aime qui m’a tapé dans l’œil au premier regard. Je me suis dit que ça allait être frais, original, drôle et peut-être même un peu poétique. Bref, un bon moment lecture…une fois encore et comme toujours, Amel, tu es à l’ouest !



Alors, oui, cela ne manquait pas d’originalité. C’est le gros point fort de ce bouquin. Maiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis (un très grand mais), pour chaque nouvelle, j’ai eu la monstrueuse impression que l’histoire n’était pas terminée !

Je ne suis pas contre les fins ouvertes, au contraire même, j’apprécie beaucoup cela, en fait. Sauf que l’autrice nous laisse ici sur des fins qui sont archis frustrantes. C’est pas des fins ouvertes ça, c’est même pas des fins tout court. C’est inadmissible de terminer un récit de cette manière mdr. C’est comme si je venais de regarder les 20 premières minutes d’un film et qu’on me coupe la suite sans explication. Ça ne fonctionne pas comme ça ; on doit regarder le film de A à Z puis finir sur une dernière scène mystérieuse et pleine de suspense qui attise la curiosité du spectateur et le fait réfléchir dessus. Voilà, ça, c’est une fin ouverte. Sans blague, je viens quand même de lire 8 petits bouts d’histoires désarticulés sans aucun aboutissement.



La suite sur mon blog 🌈
Lien : http://difunkychronicles.com..
Commenter  J’apprécie          00
20 plus 1 short stories

J'ai beaucoup apprécié ce recueil de 21 nouvelles publié en 2016 chez Albin Michel.

On y parle des grands et rudes espaces avec les hivers rigoureux pour les héros de l'Ouest, de la marginalité des descendants indiens souvent invisibilisés, des minorités ethniques et des ravages de l'alcoolisme. En somme une image façon Far-West d'aujourd'hui avec la misère et la violence des rapports humains où percent quelquefois des îlots de tendresse inattendus.

Au risque de faire des jaloux, je distinguerai parmi ces récits forts et intrigants ces cinq qui m'ont touchée particulièrement :

Parmi les disparus de Dan Chaon

La femme du chasseur d'Anthony Doerr

Les meilleurs sont déjà pris de Ben Fountain

Pièces détachées de Holly Goddard Jones

Sous la bannière étoilée de Benjamin Percy







Commenter  J’apprécie          90
Le lévrier de Madame Bovary et autres histoires

C'est toujours un moment très excitant pour moi de découvrir un auteur (en l'occurrence une autrice) avec une nouvelle.

Et là j'ai été cueillie dès la première nouvelle, Les prospectrices ; j'ai immédiatement plongé dedans, y trouvant un petit soupçon de Stephen King, là où je m'attendais à suivre l'aventure de deux jeunes femmes pendant la Grande Dépression.



Les nouvelles suivantes ont confirmé cette première impression positive et ce mélange de réalisme, de dépaysement et d'étrange, que le sujet principal soit un éleveur de tornades, le fameux lévrier d'Emma Bovary, des soeurs gondolières dans une Floride futuriste...



Chaque nouvelle a été pour moi source de surprise, mais d'une agréable surprise, je ne savais jamais à quoi m'attendre et je n'ai jamais été déçue.



Karen Russell traite l'élément surnaturel de manière si naturelle que c'en est troublant. Nul besoin de lourdes explications, on entre facilement dans cet univers étrange et à la fois si familier.
Commenter  J’apprécie          00
Swamplandia

La narratrice Ava a douze ans, son frère Kiwi 17 et sa sœur Ossie 16.

Elle vit avec père, mère et grand-père en Floride dans une île qui est un parc d’attraction autour de crocodiles. Dans la tribu Bigtree, le père est dompteur d’alligators, la mère réalise le clou du spectacle : plonger au milieu des crocodiles, les enfants font de menus travaux : billetterie, musée, cafétéria.

Tout se passe bien pour la famille jusqu’au jour où la mère tombe malade : cancer… en six mois la famille explose…Voilà pour les premières pages.



Le reste du livre alterne les points de vue d’Ava et de son frère.

Chacun sa réaction face au deuil : Le frère fugue devant la dépression du père, il se fait embaucher dans un parc d’attraction voisin (une sorte d’Aqualand appelé le Monde de l’Obscur). La seconde sœur se réfugie dans le spiritisme, quant à Ava, elle essaie de garder la cohésion familiale en élevant un crocodile…Le père se démène bien peu entre des difficultés financières et son chagrin.



Le début m’a beaucoup plu, l’auteur a une façon de raconter l’histoire que j’ai trouvé proche de Joyce Mainard qui excelle, selon moi, à expliquer ce qui se passe dans la tête des adolescents : certains passages sont tristes, d’autres désopilants (ils m’ont fait penser à John Irving). Il y a du rythme, de l’émotion…



Et puis, à un moment, il y a un tournant auquel je n’ai pas cru et adhéré, j’ai lu la première moitié en deux jours et il m’a fallu trois semaines pour finir la seconde partie : celle-ci est aussi bien écrite que la première mais l’action m’a semblé peu crédible : l’histoire s’enfonce dans le bayou et l’improbabilité … et puis ce happy-end improbable…qui sort comme un alligator du marigot (à défaut d’un lapin du chapeau)



Avis mitigé donc mais un livre qui peut plaire cependant, avec un grand sens de la narration et des personnages bien campés (ce livre a été finaliste du prix Pulitzer). Je suis juste totalement passée à côté de la deuxième partie alors que la première m’a passionnée.
Commenter  J’apprécie          40
Des vampires dans la citronneraie

J’ai entendu parlé de ce recueil de nouvelles à sa sortie en 2013. L’article lu faisait mention d’une nouvelle avec la métamorphose d’anciens présidents des USA en chevaux 😉



Voici un recueil enthousiasmant et quelques mots sur chaque nouvelle (tournées résolument vers le fantastique…)



1- Des vampires dans la citronneraie : Italie : il s’agit de la nouvelle qui donne le titre au recueil.

Un vampire (très vieux et très humain) nous parle de son coup de foudre pour Magreb une vampire. Fabuleusement écrit : moins qui n’aime pas le citron, j’en avais l’eau à la bouche…



2- De la soie pour l’Empire : Japon : L’histoire est racontée par une jaune fille de 23 ans qui se retrouve dans une usine surréaliste où des jeunes filles après avoir bu une substance étrange ont du fil de soie qui leur sort des mains….Étrange et envoûtant



3- Une armée de mouettes à Strong Beach 1979 : Un jeune garçon bascule à 14 ans dans la précarité car sa mère a été licenciée et ne retrouve pas de boulot….Percutant



4- La fenêtre de la Hox River : Comment devenir propriétaires en 1872 au USA (Arkansas) ? Nous suivons un petit garçon dont le père a donné un message à faire parvenir aux voisins (une demi journée de cheval pour les voisins les plus proches..). Un effrayant jeu de miroirs…



5- La Grange à la fin de notre mandat : Il s’agit de la nouvelle qui m’a incité à acheter ce livre : des présidents américains se réincarnent en chevaux.

Bizarrement ce n’est pas ma nouvelle préférée même si le propos m’a intéressée.

Peut être parce que je n’ai pas compris toute la subtilité de la nouvelle (n’étant pas très au fait des présidents cités)



6- Règles à respecter pour soutenir son équipe dans l’Antarctique

11 règles très drôles pour toutes les femmes (ou ex-femmes) de supporters sportifs.

Je ne vous dis pas qu’elle est l’équipe que soutient le narrateur mais elle vaut le déplacement (indice : cf le titre de la nouvelle : Antarctique)

Un ton très drôle pour moi mais qui ne serait peut-être pas apprécié par un supporter sportif tellement c’est caustique…



7- Les nouveaux vétérans

La rencontre entre Beverly, kinésithérapeute aux USA, qui reçoit comme patient Derek

Sur le dos de Derek un paysage et une scène a été tatouée : En Irak, pendant le guerre l’ami de Derek meurt sa jeep explose suite à un attentat.

Beaucoup de tendresse dans cette nouvelle. Beverly tente de soigner Derek de son traumatisme suite à cet attentat.

Le ton est fantastique : Beverly voit elle réellement la scène sur le dos de Derek s’animer ?



8- La marionnette sans sépulture d’Éric Mutis : Un groupe de 4 garçons trouve un épouvantail qui ressemble à Éric Mutis. Le narrateur remonte le fil de sa mémoire, 8 mois plus tôt, alors que les garçons harcèlent Éric.Celui-ci part de l’école. A-t-il déménagé ? A-t-il été enlevé ? A-t-il existé ?

Une nouvelle très intrigante sur ce qui se passe dans la tête de jeunes ado d’un milieu pauvre.



L’auteure est comparée sur le net à Flannery O'Connor. Pour ma part, je citerai plus Raymond Bradbury.



En conclusion : A lire ! pour le côté fantastique et caustique
Commenter  J’apprécie          70
Des vampires dans la citronneraie

Des nouvelles voguant autour des thèmes de l'obsession, la transformation, la liberté ; le tout prenant des formes différentes dans chaque histoire. Un beau tour de force même si mon engouement n'était pas le même pour chaque texte.
Commenter  J’apprécie          00
Foyer Sainte-Lucie pour jeunes filles élevées p..

1. Obsédante Olivia

Sur une île deux frères partent inlassablement chaque nuit à la recherche de leur petite soeur disparue dans la mer deux ans auparavant.



2. le camp de sommeil Z.Z. pour dormeurs perturbés

Des jeunes enfants sont placés dans un camp de rééducation spécialisé pour leur faire récupérer un sommeil normal et sont affectés dans chalets en fonction de leur symptômes.



3. Notes d'un astronome amateur sur la délinquance estivale

Un jeune astronome amateur se remémore la période où sa famille avait intégré une caravane en route vers de nouvelles terres, tandis que les chariots des autre famille étaient tiré par des boeufs, le sien était tiré par son père, un Minotaure.



4. Lady Yeti et le Palais des Neiges Artificielles

Deux jeunes garçons pénètrent illicitement dans une patinoire, qui, le soir venu, se transforme en boîte de nuit pour adultes qui s'adonnent à toutes turpitudes à l'abri des regards dans le blizzard artificiel.



5. La cité des conques

Sur une île faite de coquillages géants, une jeune fille s'égare et se retrouve prisonnière d'une conque en compagnie du gardien venu à sa recherche.



6. le grand large

Des vieillards habitent sur des bateaux abandonnés et reçoivent la visite de jeunes délinquants en phase de réinsertion avec la société.



7. Rapport d'enquête occurrence n° 00/422

Chaque année, de jeunes garçons sont envoyés dans la montagne en avion pour y chanter et déclencher une avalanche qui fait la joie des parents restés en bas. Cette année là, le pilote s'écrase et ses 3 passagers doivent être secourus.



8. Foyer Sainte Lucie pour jeunes filles élevées par les loups

Les enfants de loup-garou sont éduqués afin de pouvoir vivre dans le monde des hommes, les filles fréquentent le foyer Sainte Lucie mais certaines adaptations réussissent moins bien que les autres.



********************

Très belle surprise que ce roman trouvé par hasard dans le coin livres en français d'une supérette de Majorque, tandis que je cherchais une nouvelle lecture, ayant achevé les livres que j'avais emportés dans mes valises. Une prose très intéressante et poétique, qui narre des histoires dans un monde parallèle à celui que nous connaissons, peuplés d'êtres fantastiques et obéissant à des règles sociales extravagantes ou exubérantes.

Karen Russell a vraiment une belle écriture. Le "Bowl-a-bed hotel" fait des apparitions dans la moitié des histoires, pourtant rien d'autre ne les relient, comme un fil rouge énigmatique. Les thèmes principaux restent l'enfance, le passage au monde adulte et les craintes ressenties. L'eau joue également un rôle prépondérant dans la majorité des récits, comme un vaisseau capable de transporter l'enfant d'un monde à l'autre.



A lire !
Commenter  J’apprécie          20
Des vampires dans la citronneraie

C’est la quatrième de couverture de ce recueil qui a attiré mon attention. Et je n’ai pas été déçue ! Des vampires dans la citronneraie est un superbe recueil où chaque nouvelle se situe sur cette frontière mouvante qui sépare le réalisme du fantastique. Difficile, donc, de coller une quelconque étiquette de genre sur ces textes, aussi nous contenterons-nous de celle de « réalisme magique« .



De quoi parlent ces textes ? La nouvelle d’ouverture, Des vampires dans la citronneraie, nous présente des vampires qui cherchent à étancher leur soif inextinguible à l’aide de citrons. On trouve d’emblée le cadre réaliste (l’Italie contemporaine) et la touche fantastique (les vampires), bien que les créatures aux dents longues en question n’aient que peu de rapport avec celles du folklore. L’histoire est à l’image des citrons : acidulée, tirant même sur l’amer. Karen Russell a su bien rendre la quête de ces êtres pour apaiser leur soif.



Vient ensuite un texte plus dérangeant. De la soie pour l’Empire met en effet en scène des jeunes filles japonaises qui se métamorphosent lentement en vers à soie. Métaphore de l’exploitation des ouvriers par l’industrie (qu’il s’agisse de celle des animaux ou de celle des hommes), ce très beau mais très perturbant texte témoigne d’une capacité à brosser de subtils mais forts portraits de femmes. De fait, le dérangement finit par disparaître pour laisser place à un final superbe.



Alors que la nouvelle précédente laisse quand même une impression positive, Une armée de mouettes à Strong Beach, 1979 va nous entraîner sur la pente inverse. Le langage de l’auteur se fait ici plus proche de la voix interne du narrateur, Nal, un jeune ado qui a vu sa seule porte de sortie vers un avenir meilleur lui être claquée au nez. Il découvre par hasard un nid formé par les mouettes qui envahissent la plage lors de cet été morne. Nid fabriqué à partir de tickets, coupons, et autres menus objets qui sont pourtant autant de facteurs d’influence majeurs sur la destinée des habitants. Une armée de mouettes à Strong Beach, 1979 nous glisse habilement dans la peau de ce garçon affligé par un avenir aussi obscur que morose.



La Fenêtre de la Hox River nous emmène cette fois au temps de la colonisation des Etats-Unis. On y suit la quête acharnée de colons pour obtenir un titre de propriété sur une terre plus que rétive à leur permettre de subvenir à leurs besoins. Très peu de surnaturel dans ce texte, cette fois, voire même pas du tout, malgré certains passages oniriques. Mais cela n’empêche pas la nouvelle de transmettre l’espoir qui confine à la folie de ces personnages qui cherchent à devenir propriétaires de leur terrain, aussi aride soit-il.



La Grange à la fin de notre mandat offre une petite pause bienvenue après ces textes qui exploraient le renoncement désespéré et l’acharnement fou. D’anciens présidents américains se réincarnent en chevaux, dans une mystérieuse Grange. Une nouvelle douce-amère dans laquelle on se laisse emmener tranquillement, en souriant parfois face à ces équidés autrefois hommes les plus puissants du pays.



On continue dans le léger, mais cette fois sous le signe de l’absurde avec Règles à respecter pour soutenir son équipe dans l’Antarctique qui évoque toute une série de conseils pour les supporters des Krills – équipe qui perd systématiquement ses matches contre les Baleines. Absurde, mais aussi un peu triste.



Retour à une nouvelle très forte avec Les Nouveaux Vétérans. Je vous défie de ne pas avoir les tripes nouées en lisant ce récit d’une masseuse qui se découvre un étrange pouvoir alors qu’elle s’occupe d’un vétéran, traumatisé par la perte d’un camarade et qui porte un tatouage à sa mémoire. Le texte évoque avec brio le syndrome du stress post-traumatique mais aussi, à travers le personnage de la masseuse, le poids de certaines épreuves qui finissent par engluer dans une routine malheureuse. Les deux personnages sont construits très finement et le pouvoir de Beverly, la masseuse, va peut-être pouvoir aider ces deux êtres à retrouver une sérénité d’esprit. Peut-être.



On poursuit dans l’émotion avec La Marionnette sans sépulture d’Eric Mutis qui a pour personnage principal et narrateur un adolescent bagarreur. Habitué à harceler d’autres élèves, Larry et ses amis vont un jour faire une étrange découverte : quelqu’un a attaché à un arbre une marionnette grandeur nature à l’effigie de l’une de leurs anciennes victimes, qui a quitté la ville depuis. Dans ce texte final, l’auteur donne de la voix à ces terreurs de cour d’école. Et, au final, confronté à cette imitation sans vie d’Eric Mutis, Larry va réaliser à quel point il cherche une rédemption – en vain.



Huit textes, huit parcours de personnages aux vies désespérées lancés dans une quête du bonheur qui n’aboutira pas forcément. Huit nouvelles qui se trouvent à mi-chemin entre l’émerveillement et l’effroi et qui, servies par une plume maîtrisée, offrent au regard du lecteur l’exploration de ces failles qui hantent l’humain.



Un bijou acide, adouci par une pointe de sucre. [Lire la critique sur le blog]
Lien : https://lullastories.wordpre..
Commenter  J’apprécie          00
20 plus 1 short stories

Aimant bien les recueils de nouvelles, j'ai été ravie de recevoir celui-ci grâce à un concours sur Facebook.

On trouve dans ce recueil 21 nouvelles sur le thème L'Amérique, pour fêter les 20 ans de la collection "Terres d'Amérique".

J'ai découvert des auteurs totalement inconnu, et dans l'ensemble j'ai bien aimé ces nouvelles, mais sans plus.

Quelques semaines après l'avoir fini, je garde surtout des souvenirs de "Ce que savent les saumons" de Elwood Reid, avec un avis assez mitigé dessus. Par contre j'ai beaucoup "Montée des eaux" de Callan Wink ou encore "La Cooper Kings" de Callan Wink.

Ce sont des nouvelles variées et dans l'ensemble bien ficelées, même si je n'ai pas eu de coup de cœur pour une d'elle, je mets trois étoiles :)
Commenter  J’apprécie          20
Foyer Sainte-Lucie pour jeunes filles élevées p..

Une histoire de fantôme émouvante où deux frères voient tout ce qu'il y a de mort sous l'eau sauf ce qu'ils voudraient, un camp pour dormeurs perturbés dotés de pouvoirs entre l’Ile du Dr. Moreau et Camps de vacances à Cucamonga, des bébés tortues, des astres et les choix d'un ado quant à ses fréquentations, la traversée de l'ouest sauvage américain d'un minotaure et du reste de sa famille aux traits humains, une patinoire dirigée de main de maître par Lady Yéti où se frôlent les adultes dans le blizzard, des conques géantes, vestiges d'un passé inconnu que l'on vient voir comme les statues de l’île de Pâques, des rencontres entre générations explosives, des traditions dangereuses sur des glaciers et des nonnes qui entreprennent d'éduquer des jeunes filles dont les parents sont des loups garous...



Neuf nouvelles qui nous plongent dans un univers fantastique avec pour constante l'enfance/l'adolescence et l'eau. Ah l'eau...mon élément préféré quand on aborde le fantastique. L'eau, source de vie et de mort, l'eau qui peut être claire, limpide mais aussi boueuse et opaque et qui cache bien des choses...à l'image de ces nouvelles! Avec ces textes assez insolites et inclassables, on frôle le bizarre pour notre plus grand plaisir (enfin, il faut aimer et se laisser porter sinon c'est la déception assurée).



Je sortais de la librairie et c'est l'illustration assez fantastico-kitsch qui m'a sommée d'y retourner pour adopter ce recueil de nouvelles.



Le talent de Karen Russell réside pour moi, ici, dans le fait qu'elle arrive à créer une ambiance fantastique, surnaturelle, sans avoir parfois clairement recours à ces éléments. On nage en plein surréalisme, on plonge dans l'intrigue, on est porté par les vagues de l'écriture si fluide et si riche à la fois. Et ce qui est fantastique justement c'est que tout ceci est normal, les éléments fantastiques servent l'histoire et les personnages. Ton père a une tête de minotaure? Normal...mais comment avez-vous traversé l'ouest et qu'as tu retiré de cette expérience? Tes sœurs arrivent à se gratter le dos avec les pieds et hurlent à la lune? Normal...mais comment ça se passe pour le bal de fin d'année? Il n'y a pas vraiment d'effet de surprise, à part l'ambiance générale bien sur, assez inhabituelle pour la plupart de nouvelles. Nous sommes en plein réalisme magique où des éléments irrationnels, surnaturels surgissent dans un environnement défini comme réaliste. Il y a aussi beaucoup de sensibilité et de poésie dans le traitement des émotions adolescentes car tous les protagonistes grandissent un peu, sous nos yeux, et changent.



Mais, le problème, avec des univers aussi riches c'est que l'auteure nous laisse parfois carrément en plan. Une phrase de fin coupe l'action en plein milieu et pouf! Format nouvelle oblige mais là, avec tant de choses développées c'est assez frustrant et ça rajoute au côté "heu...bon...ok...voilà voilà". L'impression d'avoir collectionner des boules à neige avec un petit univers à l’intérieur mais une fois secouée et reposée, elle ne veut plus rien offrir.



J'ai fait l'acquisition de Swamplandia du même auteur le même jour mais je le garde pour plus tard! Il y a également un autre recueil de nouvelles, "Des vampires dans le bosquet de citrons" non traduit à ce jour, avec une couverture tout aussi sympa. Je me laisserai peut être tenter!
Commenter  J’apprécie          50
Foyer Sainte-Lucie pour jeunes filles élevées p..

Recueil de nouvelles loufoques, le Foyer Sainte-Lucie fut pour moi un grand coup de coeur à la fois de titre et de couverture. Mettant en scène la plupart du temps des enfants, ces petites histoires nous transportent dans des univers assez cocasses, souvent même extraordinaires.
Lien : https://juliejuz.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          10
Foyer Sainte-Lucie pour jeunes filles élevées p..

En leurs temps, nombreux furent les contes à traiter du délicat passage de l'enfance à l'âge adulte, de cette initiation à de nouveaux codes, de nouvelles expériences, de nouvelles relations. Karen Russell renouvelle le genre en nous livrant dans ce recueil des nouvelles fantasmagoriques, voire complètement foutraques, sur certains aspects de ce changement. Des jeunes filles loups-garous sont rééduquées pour devenir humaines (quitter l'animalité, la spontanéité de l'enfance pour passer aux relations policées, mais plus hypocrites des adultes). Deux garçons recherchent sur une île le fantôme de leur petite soeur (faire l'expérience de la mort et de son caractère irréversible). Un jeune passionné d'astronomie vole des bébés tortues (se faire accepter par des ados populaires quand on est un nerd). Un garçon part à la conquête de l'Ouest avec son père Minotaure (gérer et accepter un parent différent). Des enfants souffrant de problèmes de sommeil sont en cure sur une île (accepter sa différence grâce au contact d'autres jeunes souffrant du même problème). Une jeune fille se retrouve prisonnière d'une conque avec un homme (découvrir sa sexualité latente). Toutes ces nouvelles éminemment métaphoriques n'ont pas vraiment de fin définie, comme si elles représentaient une porte ouverte vers un avenir inconnu. Car après tout, ainsi va la vie...
Commenter  J’apprécie          20
Swamplandia

J'ai pas accroché à cette histoire. J'ai arrêté au bout d'une vingtaine de pages.
Commenter  J’apprécie          10
Swamplandia

Eh ben...

Un voyage délirant entre alligators, marais, fantômes et membres d'une famille marginale. Parfois complètement onirique, parfois ancré des deux pieds dans la boue. Il est agréable d'être balloté par l'histoire et ses rebondissements inattendus lorsque l'on s'est laissé entrer dans l'histoire.
Commenter  J’apprécie          10
Foyer Sainte-Lucie pour jeunes filles élevées p..

8 nouvelles essentiellement centrées sur des adolescents, et flirtant plus ou moins avec le fantastique, et dans certaines franchissant carrément le pas. C'est cruel, triste, un peu tendre aussi parfois. Plutôt pas mal écrit.



Mais je vois quand même ce livre comme une sorte de galop d'essai, d'un écrivain qui s'exerce avant de se lancer dans quelque chose de plus achevé, qui sera pour Karen Russell Swamplandia. On retrouve ici certains éléments qu'elle va reprendre dans son premier roman à venir, les adolescents mal dans leur peau, les relations frères-soeurs, l'imagination de quelque chose d'autre que le réel qui pourrait exister (et qui ici existe parfois vraiment), les difficultés d'être un parent pas dépassé, même certains noms ou l'idée d'un parc d'attraction.



Mais tout cela est encore épars, et chaque nouvelle ne joue que sur une dimension, ce qui donne par moments un aspect simpliste aux textes. Et un peu le goût d'inachevé, l'auteur ne faisant pas à mon sens la démonstration dans ce livre, qu'elle possède vraiment l'art de poser une nouvelle, qui doit être un monde à elle toute seule et se suffire à l'intérieur de sa propre logique, tout en donnant la sensation de contenir tout dans sa longueur limitée. Là on en reste un peu à une idée par texte, et les fins ne sont pas assez mordantes pour moi. Ou trop à sens unique.

Commenter  J’apprécie          10
Swamplandia

Comment évoquer ce roman pour en donner une idée pas trop fausse ? L’idée de départ, résumée sur des commentaires trouvés ici et là sur net, nous place sur un terrain pas trop exotique au final, malgré les apparences. Nous sommes dans un parc d’attraction en Floride, parc centré sur les alligators, une denrée locale. La famille Bigtree, propriétaire des lieux, l’exploite en famille. La star du show est Hilola, la mère, qui dans son numéro, dans un maillot seyant, dompte ces bestioles, nage dans leur bassin, et provoque l’enthousiasme des foules. Enfin, elle le faisait, jusqu’à ce qu’un cancer l’emporte, laissant le parc, les alligators, et surtout son mari et ses trois enfants orphelins.



Le parc périclite rapidement, d’autant plus qu’un concurrent de poids s’installe à proximité : Le monde de l’obscur, dont le concept (parlons moderne) est de présenter des attractions sur le thème de l’enfer.

Le monde des Bigtree semble se déliter : entre décrépitude des lieux, l’absence des touristes, le gâtisme du grand-père, rien ne va plus. Kiwi, l’aîné se sauve sur le continent dans l’espoir de pouvoir faire des études, Osceola, se réfugie dans le spiritisme et fréquente de plus en plus les fantômes, et Ava, la benjamine, rêve de sauver le parc, et de remplacer sa mère, en faisant le même numéro. Le père part sur le continent pour « arranger les affaires ».



La thématique essentielle du roman, est à mon sens la fin de l’enfance, cette page que l’on tourne pour passer à autre chose. Que les jeunes Bigtree devront tourner chacun à sa façon. L’enfance période d’enchantement du monde par l’imaginaire, période protégée. Elle l'est plus fortement pour nos personnages que pour d’autres enfants ou adolescents, puisqu’ils vivent sur une île, sans aller à l’école, et que leurs parents et l’environnement dans lequel ils évoluent est particulièrement propice à l’imaginaire, et donne la possibilité à chacun d’être ce qu’il est, sans devoir se conformer à des normes sociales. Kiwi peut se consacrer à l’étude, Osceola aux fantômes, sans que cela ne gêne personne.



Mais évidemment, cela ne peut durer. Et ce sera très douloureux pour les jeunes Bigtree. Chacun vivra à sa façon son voyage vers l’Enfer. Pour Kiwi, ce sera Le monde de l’obscur, la vie des salariés précaires non qualifiés. Pour Osceola un voyage vers les Enfers où l’entraîne la voix d’un fantôme dont elle et amoureuse et veut épouser. Et c’est Ava, partie à la recherche de sa sœur, qui vivre l’expérience la plus difficile et la plus dangereuse.



Au final le livre est très noir, et dessine une image guère optimiste de notre monde, de son évolution, et des relations qui y règnent. Mais cela est fait avec un grand tact, et ne tombe jamais complètement dans le sordide et le pessimisme total. Grâce à l’écriture, et à une sorte de magie, venue en partie de l’imaginaire et rêves de l’enfance, que les enfants Bigtree, ne perdent et ne perdront jamais. Malgré tout. Comme au final ils ne perdent pas l’attachement que les unit les uns aux autres.



Pourquoi ce roman m’a tellement touchée ? Certainement grâce à l’écriture de Karen Russell, qui colle complètement au sujet, une partie du livre est raconté par Ava, et dans la partie qui concerne Kiwi, même si elle est partiellement à la troisième personne, l’auteur arrive à nous suggérer qu’elle écrit comme il aurait parlé. Cela nous met très en phase avec les personnages. Et c’est le deuxième immense atout de ce livre, la capacité à créer des personnages, denses, crédibles, et très attachants. Surtout Ava et Kiwi, puisque ce sont eux que nous suivons de plus près, voyant les autres par leurs yeux. Enfin Karen Russell a un talent de conteuse hors du commun. A partir de la situation de départ, les événements se succèdent, s’enchaînent, sans que l’on puisse prévoir où elle va nous entraîner. J’avoue que souvent, je m’ennuie dans les romans, parce que j’ai l’impression de deviner où l’auteur veut en venir. Et là, à aucun moment. Pour un événement très important, après coup, je me suis dit que ce n’était pas possible, que j’aurais du l’anticiper, que c’était la seule possibilité logique, mais Karen Russell, brouille si bien la frontière entre le réel et l’imaginaire, que l’on préfère croire au surnaturel plutôt que de voir le côté le plus atroce du réel. Même si au final il finit par nous tomber dessus. Mais pour un petit moment, l’auteur nous ramène vers l’irrationnel de l’enfance, et nous fait regretter de l’avoir quitté un jour. Un dernier atout du livre que je n’ai pas évoqué jusqu’à maintenant, et qui est vraiment essentiel, est une sorte d’humour, léger, qui ne fait pas s’esclaffer, plutôt sourire, présent quasi en permanence et qui allège sensiblement des choses vraiment très dures.



Un auteur que je vais suivre très attentivement, en commençant par lire l’autre livre disponible d’elle, un recueil de nouvelles écrit avant ce roman. En espérant qu’elle ne soit pas l’auteur d’un seul livre, mais sache renouveler son univers.

Commenter  J’apprécie          20
Swamplandia

Commenter  J’apprécie          20
Foyer Sainte-Lucie pour jeunes filles élevées p..

Pas convaincue...



Il y a pleins de bonnes idées mais... sans doute un peu trop. J'ai l'impression que l'auteur essaye de créer des mondes/ des histoires gigantesques mais qu'elle n'arrive pas à les exploiter à fond, donc elle en retire une histoire courte. Histoire qui en plus n'a pas vraiment de fin.



Personnellement je reste un peu sur ma faim avec l'impression de passer longtemps à aborder un univers pour qu'on me ferme le livre au nez au moment où tout est mis en place.
Commenter  J’apprécie          00
Swamplandia

Bien du mal à m'y intéresser...
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Karen Russell (215)Voir plus

Quiz Voir plus

Karine Giebel ou Barbara Abel

Je sais pas ?

Karine Giebel
Barbara Abel

10 questions
66 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}