Citations de Karen Viggers (307)
L'Antarctique possède un charme auquel on succombe pour la vie. Peut être est-ce l'effet du paysage, sa sauvagerie, son désert, sa nudité. Ou peut être est-ce sa force de voir tout ce blanc. Ou l'intensité des relations qu'o y noue. Quoi qu'il en soit, ce vaste espace et cette clarté resplendissante opèrent sur vous une transformation. Vous vous découvrez autre, nouveau.
C'est incroyable que nous soyons devenus si proches en si peu de temps. C'est peut-être parce que nous ne nous connaissions pas du tout avant. Nous savions tous les deux que le temps imparti serait court. Elle allait mourir et je le savais. Nous n'avions aucune raison de ne pas être francs l'un avec l'autre. Non qu'elle m'ait avoué un secret, non, rien qui ressemble à ça. Mais on discutait de tout. Elle m'écoutait, ce qui n'est le cas de personne dans mon entourage. p.543
Qu' elle ne soit pas douée de parole me convient tout à fait, les gens ont trop de mots. ils s entourent de murs,de toits,de divertissements . Trop de confinement, pas assez de ciel.
Je n'ai pas eu le courage de vivre, par crainte de nouvelles blessures. Quand la confiance est brisée, il est difficile de la retrouver.
Ce travail au grand air la ramène à son enfance. Combien de fois en se promenant à cheval à travers le bush en compagnie de sa mère, l’apparition soudaine d'un kangourou n'avait-elle pas effrayé leurs montures ? En le regardant s’enfuir en bondissant, Abby était déjà impressionnée par la puissance et la force de l'animal. Elle aime le voir se déplacer, tout à la fois élégant et rapide. Où ailleurs qu'en Australie peut-on admirer des sauts aussi gracieux, aussi prodigieux ?
Les tentacules de notre passé se glissent par on ne sait quelles circonvolutions jusqu'au cœur de notre présent, et plus loin encore, dans notre avenir. Et il est impossible de revenir en arrière.
Parfois, ce serait bon de pouvoir revisiter le passé. Ainsi, nous saurions vraiment. Si je pouvais prendre la plume et réécrire l’histoire, je changerais des choses. Mais c’est impossible et je suis bien obligée d’accepter ce qui a déjà été écrit. C’est injuste, mais on n’y peut rien.
Tous ceux de l'Antarctique Division savent qui est infidèle et quel mariage bat de l'aile. Mais motus. C'est une sorte de code. Personne ne dit rien au conjoint qui est resté au pays et soupçonne sa moitié d'avoir une aventure au pôle. L'infidélité peut se produire aussi à l'autre bout car telle est la tyrannie de l'éloignement (page 95).
Si on ne les prononce pas à point nommé, les mots s'effacent pour toujours.
"Mon coeur bat plus fort à la seule idée de retourner là-bas. Puis la culpabilité prend le dessus."
Leur amour avait eu l'art de s'esquiver, mais qui a dit que l'amour est éternel ? Ils avaient réussi à le sauver et, au prix de quelques concesssions, à jouir du plaisir d'un mariage qui dure longtemps: l'assurance d'avoir auprès de soi un compagnon sur qui on peut compter, dans une compréhension mutuelle qui n'avait pas besoin de mots.
Jan ne comprend pas les chiens. Elle ne comprend pas les gens non plus d'ailleurs, alors qu'elle se prend pour une experte en la matière.
C’était tout cela, un mariage. La ténacité. La capacité à faire face aux choses de la vie. L’accumulation de souvenirs communs.
Travailler sur un moteur a quelque chose de rassurant. Peut-être à cause de sa composition ou du fait que l’on peut prévoir de quelle manière ses constituants vont s’imbriquer. Ou bien encore à cause de l’ingéniosité de son mécanisme et de la beauté de l’agencement qui permet à une machine de produire assez d’énergie pour mettre en rotation un arbre de transmission et en mouvement un véhicule.
Oui, mais quand on a trop d'espace et trop de temps, le danger est de se perdre soi-même.
Mary se retint de lui dire qu'il était important de ne pas oublier de vivre. Jeune, on pense que l'existence n'a pas de fin. Et, quand la vie vous rattrape au tournant, on regrette de ne pas avoir mieux utilisé son temps. Pourtant, à ne jamais perdre la perception du temps qui passe - en quête d'intensité existentielle - on risque de passer à côté du sens de la vie.
"Le thé, c'est toujours meilleur préparé par quelqu'un d'autre."
Du haut de son grand âge, elle distinguait maintenant la maille qui avait sauté dans le tricot de leur vie commune. Elle avait mis des années à comprendre que, si on ne les prononce pas à point nommé, les mots s'effacent pour toujours.
Les livres nous montrent d'autres destins parce que nous ne pouvons pas tout vivre-- nous ne vivons que notre propre vie. Les livres sont capables de nous ramener dans le passé ou de nous transporter dans le futur. Ils élargissent notre esprit. Ils nous montrent de nouveaux mondes. C'est ça, la fiction. Son pouvoir est considérable.
De nos jours, les gens ne sont d'accord sur rien. Tout le monde est trop occupé à parler. Ils ont tous leur opinion.