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Critiques de Kate Chopin (51)
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L'éveil

Je n'avais jamais entendu parler de ce roman avant de visionner la série Treme sur la Nouvelle-Orléans. Selon moi, ce roman est un véritable trait d'union de l'histoire littéraire entre deux très grandes oeuvres du patrimoine mondial : Madame Bovary, d'une part, et Mrs Dalloway, d'autre part.



C'est un très petit roman, qui commence tout doucettement, comme les minces gargouillis d'une source puis qui, peu à peu, prend de l'ampleur jusqu'à devenir un fleuve impétueux, qui vit son apothéose au moment où il se jette dans la mer.



On y suit quelques personnages : des créoles de Louisiane (c'est-à-dire, contrairement à l'idée que l'on a chez nous de la signification du mot « créole », des descendants de Français installés à la Nouvelle-Orléans) et principalement une héroïne, Edna Pontellier.



Les Pontellier sont un couple de la haute bourgeoisie locale, gravitant autour d'autres familles du même milieu et de la même origine : les Ratignolle, les Lebrun, les Mandelet… Bien qu'on se situe après la Guerre de Sécession et l'abolition officielle de l'esclavage dans les états du sud, c'est encore une vie très coloniale, sans doute assez proche de ce que peut encore nous décrire cinquante ans plus tard Marguerite Duras dans Un barrage contre le Pacifique.



Et dans ce monde encore très empreint de la mentalité coloniale, bienpensante et chrétienne de l'époque, le mariage et l'adultère ou encore la maternité et la liberté constituent, pour une femme, les repères authentiques du bien et du mal. Une femme doit être deux fois soumise, à son mari et à son rôle de mère auprès des enfants, sans quoi elle n'est rien. (On pourrait même ajouter trois fois soumise car, si le père est encore vivant, elle se doit d'être bien entendu soumise à son père.)



Edna Pontellier, encore jeune et cependant déjà épouse et mère depuis quelque temps, vit languissamment cette vie faite à la fois d'opulence et de conventions qui pèsent sur elle comme un couvercle de plomb. Certes, elle aime ses enfants, mais ne respire pas qu'à travers eux. Certes, elle apprécie les qualités de son mari, mais il ne la fait pas vibrer. Certes, certes, certes…



Beaucoup de certes mais pas beaucoup de passion, pas beaucoup d'envies assouvies, pas beaucoup de liberté ni de libre arbitre. Peut-être se sent-elle un peu fatiguée de tout cela. Peut-être, lorsqu'elle se projette quelques années en avant, considère-t-elle qu'elle ne se sentira jamais épanouie dans cette vie.



Alors il y a cette étonnante Mlle Reisz, artiste reconnue, pianiste hors pair, mais que tout le monde évite plus ou moins car elle a la réputation d'être très désagréable. Pourtant, Edna ne parvient pas à la trouver désagréable. Peut-être admire-t-elle le fait que cette femme parvienne toujours à dire exactement ce qu'elle pense sans se soucier de plaire ou de satisfaire à une quelconque convention. le prix à payer est certainement le célibat…



Et puis il y a ce Robert Lebrun, ce jeune homme qui lui semble si différent des autres. Qu'en sera-t-il ? Qu'adviendra-t-il d'Edna et des démons qui la taraudent ? Je m'en voudrais de vous le dévoiler. En tout cas, d'après moi, un bon roman, qui explore la psychologie féminine mais pas seulement, je dirais plutôt l'état de soumission et la volonté de s'en émanciper. Ce roman illustre également la fameuse dualité, l'opposition constitutive de la condition féminine qu'a analysé Elisabeth Badinter dans son ouvrage le Conflit.



Mais de tout cela, souvenez-vous qu'il ne s'agit que de mon avis, cueilli très tôt, dès l'éveil, c'est-à-dire, pas grand-chose…
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Une nuit en Acadie



Avoir tant de talent et être punie parce qu'on est des décennies en avance sur son temps, tel fut le triste sort de Kate Chopin, née Kate O'Flaherty en 1850 à Saint-Louis. Son nom de compositeur lui vient de son mari, Oscar Chopin, un courtier en coton, qu'elle a épousé à 19 ans et avec qui elle a eu 6 enfants : 5 garçons et une fille. Le couple s'est installé à La Nouvelle-Orléans, mais 12 ans plus tard, en 1882, Oscar est mort de paludisme, laissant sa veuve et gosses sans le sou.



Malgré tous les efforts pour soutenir un ménage, à partir de 1890, à l'âge de 40 ans, elle a commencé à publier, d'abord un roman "At Fault" (Pris en défaut - pas traduit en Français) et des nouvelles, comme ce recueil-ci paru en 1897. Kate Chopin n'a écrit qu'un seul autre roman, "L'éveil" ou "The Awakening" en 1899, une oeuvre brûlante provocant un scandale immédiat et immense, souvent comparée à Madame Bovary, mais qui a eu un effet tragique sur sa vie. Elle s'est sentie rejetée et n'a pas réussi à s'en remettre.

Abattue, elle n'a plus rien écrit et est décédée d'une hémorragie cérébrale, en 1904, à l'âge de 54 ans.



Il a fallu un demi-siècle avant que ses dons pour la littérature ne soient pleinement découverts et que plusieurs rééditions de son oeuvre voient le jour.



"Une nuit en Acadie" compte 8 nouvelles, 155 pages et une préface exemplaire sur la vie et l'oeuvre de Kate Chopin par la grande écrivaine d'origine canadienne, Nancy Huston, qui la compare à un "météore...tant sa trajectoire fut courte et fulgurante". Historiquement, elle la situe après George Sand, Germaine de Staël, Jane Austen et les soeurs Brontë, mais avant Virginia Woolf, Katherine Mansfield, Violette Leduc et Colette pour "évoquer les élans les plus profonds de l'âme féminine".



Dans la nouvelle du titre de l'ouvrage, nous faisons la connaissance de Telèsphore Baquette, un beau jeune fermier acadien de 28 ans qui a, comme dans la chanson "Aux marches du palais", tellement d'amies qu'il ne sait laquelle prendre pour construire un avenir. Elvina a de beaux yeux, mais la peau trop basanée, Amaranthe a une très jolie peau, mais les yeux moins réussis .....



Un samedi matin, il en a un peu marre de son bayou et il décide d'aller à Marksville dans La Louisiane où il y a une fête foraine. Et là, assis gentiment dans le train à la dernière place à l'ombre, par temps de canicule, apparaît Zaïda Trodon, qui n'est ni grande ni petite, ni grosse ni maigre, ni belle ni laide, mais vêtue de batiste avec dans le dos un décolleté assez profond. Zaïda ne passe pas inaperçue surtout à cause de son allure décidée. Une petite féministe ? Kate Chopin précise qu'elle " avait l'air d'une jeune personne habituée à prendre des décisions pour elle-même..."



Notre Telèsphore la voit déjà comme son épouse, car ses lèvres sont "une révélation, une promesse, un souvenir à emporter..." mais la demoiselle a déjà un amoureux, André Pascal.

Il y aura-t-il un duel ? Et qui gagnera le coeur de la jeune femme très sûre d'elle pour l'époque ?



Dans "Le divorce de Madame Célestin" maître Paxton, avocat, est sérieusement épris de la jolie madame Célestin, dont le mari est depuis 6 mois en vadrouille sans lui laisser des sous. Elle envisage donc un divorce, quand bien même si le curé de la paroisse et même l'évêque du coin essaient de l'en dissuader. Maître Paxton voit ses chances de mariage augmenter, lorsque tout à coup ....



La description des villages de La Louisiane de la seconde moitié du XIXème siècle est fascinante, avec ses riches Créoles propriétaires de plantations de riz ou de canne à sucre, ses Cajuns encore francophones, descendants des Acadiens venus du Canada, qui vivent chichement souvent des travaux saisonniers et ses Noirs qui entretiennent des rapports ambigus avec tout le monde.



Ce qui m'a vraiment surpris c'est que la langue de Kate Chopin soit si "moderne", outre d'être riche et agréable à lire.

Je viens de me commander le roman "L'éveil" pour vérifier dans quelle mesure c'était elle qui était en avance sur son temps ou, au contraire, l'Amérique qui avait un si important retard.

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L'éveil

Ça faisait un bon moment que je n'avais pas lu de roman américain dans la veine de Henry James et d'Edith Wharton.J'y retourne avec Kate Chopin découverte grâce à mes amis de Babelio . Une auteure que je ne connaissais pas du tout et pensais contemporaine.

Parût en 1899 et dés sa sortie critiqué pour son atteinte aux interdits moraux de l'époque concernant la sexualité féminine,il est reconnu comme un roman précurseur des oeuvres féministes du XX iéme siècle.

C'est l'histoire d'Edna Pontellier,jolie jeune femme de vingt-neuf ans,mariée et mère de deux jeunes garçons,de la haute-société de la Nouvelle-Orléans, une société créole,c'est-à-dire ici,mi-américaine, mi-française( lu en v.o.,beaucoup d'expressions directement en francais dans le texte).

Edna s'ennuie dans cet univers fait de bonnes manières et de relations mondaines,et se distrait avec des jeunes soupirants....dont l'un lui sera fatal....On assiste à l'éveil d'une femme qui aspire à sa liberté dans une société puritaine et phallocrate ,mais qui m'a parue, beaucoup plus indulgente que les sociétés européennes (anglaise,notamment), de la même époque.

Un éveil qui évolue dans un texte solaire, qui a pour cadre la Louisiane fin XIXéme siécle, avec ses odeurs,ses paysages ,ses villas en bord de mer,ses soirées musicales, ses robes de mousseline, ses baignades.....

Un belle prose, fluide et poétique,une agréable lecture,mais dans le fond et la forme je l'ai trouvé trop classique et un brin désuet pour notre époque.















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L'éveil

C'est un roman publié en 1899 qui fit scandale en son temps ...une écriture magnifique, une construction magistrale, une belle densité émotionnelle qui nous parle encore maintenant, un art de la suggestion qu'on devrait enseigner à tous les apprentis écrivains, et pourtant dans l'ambiance moite de cet été de Louisiane , au bord de l'océan, où démarre le roman, les passions sont torrides derrière les éventails.



L'auteure, une américaine de Louisiane nous emmène chez elle, dans une bonne société créole d'après la guerre civile qui s'est adaptée à la nouvelle économie. On parle français ou anglais, on lit des auteurs européens, Emerson aussi. On écoute Chopin ou Beethoven.

C'est l'histoire d'une émancipation individuelle, une prise de conscience douloureuse. A la faveur d'un nouvel amour, Edna découvre que le mariage est une prison qui l'étouffe, la maternité aussi. Elle cherche alors à s'affirmer comme femme et artiste.



C'est une écriture simple et dépouillée qui va droit au but dans ce portrait d'une femme torturée par sa conscience aiguë de son inadaptation aux conventions de son monde. On sent sa dépression latente qui émerge de son difficile combat solitaire pour exister entièrement, corps et esprit, à être aussi libre que son amie pianiste. On passe par toutes sortes d'émotions . On sent aussi le désarroi des hommes formatés dans une logique de possession. On perçoit quelques nuances de cette société métissée de différents peuples, où l'on parle un Français dans de multiples accents, La réserve anglo-saxonne qui s'oppose à l'exubérance latine...



Certains trouvent des parentés avec d'autres grands romans européens de cette époque qui exploraient la condition féminine et nous ont livré des héroïnes sublimes et tragiques. Celui-ci va plus loin . Edna veut échapper à toute tutelle masculine .

Un beau texte fluide qui nous questionne encore par delà le temps et l'océan.
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L'éveil

Kate Chopin est assez méconnue en France. C’est d’ailleurs un peu par hasard que j’étais tombée sur son nom. Ce manque de notoriété est bien regrettable lorsqu’on voit la qualité de son roman « l’éveil ».



« L’éveil » a beaucoup été comparé à « Madame Bovary » de Flaubert. Il est vrai qu’on peut y voir un cousinage. Deux portraits de femmes finalement mal adaptées à leur époque, tentation de l’adultère, fin malheureuse, style réaliste. Mais malgré ces ressemblances, les deux romans sont tout de même assez dissemblables. J’ai trouvé que la tonalité des deux romans étaient très différentes. D’une part, cela est dû au contexte géographique. Dans « Madame Bovary » on est dans l’austérité d’une ville de province française tandis que dans « l’éveil » on est plongé dans le climat si singulier de la Louisiane. J’ai trouvé également que l’inadéquation des deux femmes à la société s’exprimaient de façon très différentes. J’ai toujours eu le sentiment qu’Emma Bovary se lançait à corps perdu dans l’adultère et dans la frivolité d’achats compulsifs, poussée par le désespoir. Au contraire, dans « l’éveil », Chopin dresse le portrait d’une femme qui se découvre une envie de vivre pour elle-même. Ainsi, si Edna se laisse tenter par l’adultère, il m’a semblé que ce n’était pas par désespoir mais parce que son corps et son cœur s’éveillent au désir. Emma Bovary est insatisfaite de son existence sans savoir ce qu’elle aurait voulu. Edna, au contraire, comprend peu à peu le genre de vie qu’elle aurait aimé connaître et si elle comprend également qu’elle n’aura pas droit de goûter à cette existence rêvée elle semble trouver une forme de satisfaction à avoir ressenti ces désirs, ces envies. Ces différences de ton se retrouvent même dans les dénouements.



Le roman de Kate Chopin est tout à fait remarquable. La peinture de la société créole de la fin du XIXème siècle est subtile et délicate. Un peu frivole, cette bonne société a des apparences de liberté, les femmes, même mariées, pouvant sans crainte du qu’en dira-t’on se trouver en compagnie d’hommes. Mais cette liberté n’est qu’apparence. Si les femmes ont le loisir de profiter de cette frivolité, elles sont malgré tout soumises à l’autorité masculine, que ce soit leurs pères ou leurs maris. Subtilement évoquée, l’évocation de cette prison féminine ouatée est frappante.

Les personnages féminins sont remarquablement caractérisés. En tête, bien sûr, Edna dont les doux tourments sont évoqués avec beaucoup de justesse. Ses pensées sont disséquées avec finesse et de façon très vivante. Les autres personnages féminins sont tout aussi intéressants. Mme Ratignolle incarne la femme modèle selon les critères de l’époque, mère et épouse dévouée qui ne vit qu’à travers son foyer. A l’opposé, Melle Reisz vit comme elle l’entend, dit ce qu’elle pense, ne se soucie pas de ce qu’on pourrait penser d’elle. Cette liberté a un prix. Sans être ostracisée, elle est largement critiquée.

Tandis que les portraits féminins sont fouillés, les personnages masculins intéressent moins Kate Chopin. C’est tout à fait volontaire et permet de se focaliser sur le sujet même du roman, la condition féminine. Ainsi, les personnages masculins sont réduits à l’état d’esquisses et certains sont assez interchangeables.



J’ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture. La façon de traiter le sujet m’a captivée et j’ai été charmée par l’écriture de Kate Chopin. Je suis d’ailleurs ravie qu’un recueil de nouvelles de l’auteure m’attende déjà dans ma PAL.

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Le sorcier de Gettysburg

Un lecteur dubitatif énumérait ses réticences à lire un recueil de nouvelles retraçant la vie dans le "vieux sud" écrit par une romancière issue de la meilleure société louisianaise. Il n'y voyait en effet que le délassement d'une bonne âme désireuse de rompre avec les mondanités. Comme ladite novéliste fut également une femme "déclassée" par la faillite de son époux, perdue à Cloutierville, dans la paroisse de Natchitoches au milieu des blancs pauvres, des noirs et des cajuns, il l'imaginait observant les "petites gens" comme une entomologiste. Quel regard pouvait donc porter sur la vie quotidienne dans les bayous, les petites plantations, les grandes propriétés ruinées par la guerre une honorable mère de six enfants issue de la bonne société de la ville de Saint-Louis?

Et bien ce lecteur devrait se plonger sans tarder dans Le sorcier de Gettysburg, merveilleux recueil de la romancière Kate Chopin qui esquisse en dix-huit nouvelles un tableau fidèle de la société louisianaise des XVIIIème et XIXème siècles, où apparaissent riches descendants des familles françaises, cajuns chassés d'Acadie par le "Grand Dérangement", Indiens Choctaws, anciens esclaves, petits propriétaires terriens...

Kate Chopin était une fervente admiratrice de Guy de Maupassant dont elle traduisit des contes (elle écrira qu'il eut une grande influence sur son oeuvre). Comme lui, elle s'intéresse à toutes les couches de la population, évoque un vieux soldat amnésique qui rentre chez lui vingt ans plus tard, un esclave abîmé par la vieillesse qui a oublié qu'il était libre, une femme acadienne entourée d'une nuée d'enfants... C'est une société complexe qui se dessine, et dont on perçoit le mode de fonctionnement, une société sur le déclin régie par des codes sociaux et raciaux complexes ("L'esclave des Bênitou", "La vieille tante Peggy").

Les nouvelles sont passionnantes parce qu'elles font état des répercussions qu'eurent trois événements majeurs sur la société francophone du sud des Etats-Unis: le Traité de Fontainebleau qui nourrit chez la population un sentiment de trahison et d'abandon ("La jeune fille de Saint-Philippe"), la guerre de Sécession qui brisa les familles et changea à tout jamais le visage du sud ("Le sorcier de Gettysburg", "Le médaillon", "Le retour d'Alcibiade"), et la vente de la Louisiane par Napoléon, qui isola les francophones.

Mais ces nouvelles sont avant tout de beaux portraits de femmes, toutes les femmes, jeunes, vieilles, noires, blanches, indiennes... Il y a Mentine mal mariée et usée par la maternité ("Visite à Avoyelles"), l'aristocrate déchue qui revit inlassablement le pillage de sa demeure par les troupes de l'Union ("Ma'ame Pélagie"), l'indienne Choctaw déchirée entre l'attrait pour la vie dans le bayou et son affection pour un bébé acadien ("Loka"), l'ancienne esclave qui ne sait où aller après l'abolition ("La vieille tante Peggy"). .. Si Kate Chopin parle aussi bien des femmes c'est qu'elle est une figure singulière dans une société sudiste où leur existence était bien morne. Kate Chopin lisait, fumait en public, sortait sans chaperon et montait à cheval comme un homme. Nous lui devons le merveilleux L'Éveil, vibrant hommage à l'émancipation sexuelle et intellectuelle, bel ouvrage qui est au même titre qu'Une chambre à soi ou Mrs Dalloway un hymne à la féminité. Le livre provoqua lors de sa publication en 1899 un véritable scandale, les âmes bien pensantes n'étant pas prêtes à s'émouvoir des aspirations d'une mère de famille à la liberté.

C'est d'ailleurs sur un hymne à la liberté que s'ouvre Le sorcier de Gettysburg, avec le beau portrait de Marianne Laronce ("La jeune fille de Saint-Philippe") Car si certains s'acharnent à vivre au milieu des vestiges d'un passé révolu, le plus simple serait finalement d'aller de l'avant, libéré de toute entrave ("Les souliers du mort").
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L'éveil

L'Eveil n'est pas sans faire penser à Madame Bovary. J'ai étudié l'oeuvre de Flaubert pour mon baccalauréat et Flaubert lui-même disait que son Madame Bovary était un “livre sur rien”. C'est un peu ce que l'on peut penser de L'Eveil. L'aspect très introspectif du roman m'a également rappelé le Mrs Dalloway de Virginia Woolf bien que les thèmes abordés soient différents. 



 



Edna Pontellier est une mère de famille qui vit en Louisiane. Son mari et elle ont une belle situation et leur famille est bien intégrée dans la bonne société de la ville. Toutefois Edna s'ennuie et découvre peu à peu des activités comme la peinture et la nage qui la sortent d'une forme de torpeur, d'un quotidien routinier et établi. Elle “s'éveille”. Mais elle s'éveille en négligeant ses devoirs, ne recevant plus ses amis et, aux yeux de certaines de ses connaissances, en minimisant l'amour qu'elle porte à ses enfants. 



 



C'est un roman délicat, descriptif et à l'écriture subtile. J'admets qu'il faut être concentré quand on décide de lire L'Éveil, mais les enjeux du roman sont tellement importants qu'on se recadre tout seul si notre esprit en vient à vagabonder ailleurs. 



 



Pendant de nombreuses années, L'Eveil a été censurée à cause de son côté subversif, de cette femme mariée dont l'esprit s'émancipe de son mari, des convenances et de sa place dans la société. Pendant plusieurs décennies, le roman n'a en effet pas été réédité, censuré par les bonnes moeurs de l'époque. Madame Bovary n'a-t-il également fait l'objet d'un procès lui aussi, avant d'être finalement réhabilité…? 



 



Un livre à lire pour une culture littéraire et féministe.



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L'éveil

Un livre intimiste et profond sur fond de féminisme et d'éveil des sens. Quel dommage que ce soit le seul roman de Kate Chopin...

Edna Pontellier est une jeune femme mariée, maman de deux jeunes garçons. Elle a une vie confortable, un mari gentil mais souvent absent pour affaires. Elle s'ennuie. Elle tombe amoureuse d'un autre homme et se pose des questions sur sa condition de femme... Tout bascule et tout se bouscule dans son esprit et dans sa vie



Un coup de coeur ! Pour moi une oeuvre magistrale de la littérature féministe. Edna Pontellier, l'héroïne de ce roman est plus que convaincante. L'écriture de Kate Chopin est précise, fine et remarquablement sensible. C'est un livre qui s'adresse autant aux hommes qu'aux femmes, car Kate Chopin n'écrivait pas contre les hommes, mais pour l'émancipation et la liberté des femmes.

Cette auteure ne connait le succès que depuis quelques années, mais encore trop peu en France à mon avis. Si je peux, par cette simple critique, contribuer à la faire connaître davantage, j'en suis ravie !
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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L'éveil

Un très court roman qui se déguste avec délectation, un verre de citronnade bien fraîche à la main.

Edna est jeune, jolie et mariée, elle a un mari gentil bien que souvent absent, deux petits garçons en parfaite santé mais voilà, elle s'ennuie. Alors, pour lutter contre ce vide qu’elle ressent, elle va céder aux avances d’un homme.

Cela la rendra t’-elle enfin heureuse ? Pas sûr…

Un "Emma Bovary" version Louisiane, avec des jolies robes en mousseline, du thé glacé, des terrasses ombragées l’après-midi, un soleil brûlant et des corps moites...

Ce très court roman nous emmène loin d'ici, dans un endroit où le temps semble figé sous une chape de chaleur et où l’héroïne semble complètement perdue dans sa vie trop parfaite.

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L'éveil

Du Jane Austen avec une grosse touche de féminisme. C'est un roman magnifique qui m'a profondément marqué et fait réfléchir à la liberté, l'émancipation des femmes, le bonheur personnel. Très bien écrit, l'atmosphère de la Louisiane est très présente et magnifiquement retranscrite.
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L'éveil

Une femme de la bonne société se découvre elle-même et ses propres aspirations au cours d’un séjour au bord de la mer et essaie de vivre plus en accord avec elle-même, avec les difficultés que ça implique vu l’époque.



Ce roman m’a rappelé un peu les livres d’Edith Wharton pour l’ambiance, le contexte et la façon d’aborder l’héroïne. La description de l’époque et de la société dans laquelle vit le personnage était intéressante. Mais tout l’intérêt du livre réside dans l’introspection à laquelle se livre Edna, dans son évolution et la façon dont elle essaie de changer sa vie pour se sentir plus en phase avec elle-même. Il y a une réflexion intéressante sur le regard des autres, la pression sociale, sur le mariage et sur la maternité. Certains éléments sont très modernes, on se pose toujours certaines de ces questions aujourd’hui.



Le seul reproche que j’aurais à faire est que la prise de conscience de l’héroïne soit due à un homme, comme si une femme ne pouvait pas prendre conscience d’elle-même et de ses désirs sans un mec. Mais j’imagine que pour l’époque (1899) c’était déjà beaucoup, vu que le livre avait fait scandale. J’aurais également davantage apprécié une fin différente.



Une lecture intéressante, même si pas forcément palpitante, qui traite de la condition des femmes et de leurs aspirations.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Le sorcier de Gettysburg

Des trois livres que j'ai lus de Kate Chopin, c'est celui que j'ai le moins aimé. de petites historiettes intéressantes et amusantes certes, mais pas très passionnantes. Dans l'ensemble, j'aime l'écriture de cette auteure, cependant je la préfère largement quand elle se libère des carcans d'une société qui la confinent dans des récits convenus et parfois même un tantinet colonialistes.



CHALLENGE ABC 2014-2015
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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L'éveil

Quelle belle lecture que celle de « L’éveil », de Kate Chopin ! Grand classique de la littérature américaine, il reste peu connu de par chez nous, et cela est bien dommage, tant son récit d’émancipation féminine allié à une écriture fine et touchante en font un petit bijou.

Nous sommes dans la Louisiane du XIXème siècle. Les épouses trompent leur ennui lors de séjours en bord de mer, où les nounous s’occupent des enfants pendant que les mères badinent avec ceux qui les entourent. C’est ainsi que la belle Edna se lie avec Robert, le fils de son hôte. Tout d’abord sans ambiguïté, cette relation prend sans crier gare une autre tournure, et sort alors la jeune femme de sa torpeur…

Roman féministe bien avant l’heure, ce livre porte très bien son nom, en nous décrivant l’éclosion d’une femme libre dans une société patriarcale et puritaine. Tout d’abord résignée, Edna prend peu à peu conscience de sa condition, et décide alors de s’affranchir des codes pour se révéler. C’est peu de dire que le roman a fait scandale à sa sortie, et a même contraint son auteure à abandonner l’écriture. J’ai adoré le cadre de l’intrigue, dans ce Sud nonchalant et cultivé que j’avais tant aimé découvrir il y a vingt ans.

Bref, un beau coup de cœur.
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L'éveil

Edna Pontellier ne répond pas aux attentes de la société de la fin du 19è siècle : elle n'est pas considérée comme une mère dévouée, poursuit des rêves de romance avec d'autres hommes que son mari. Elle se sent enfermée et oppressée. Entravée par ses obligations maritales et familiales.

Peu à peu, Edna va laisser plus de place à ses émotions, à ce qu'elle ressent. A elle-même tout simplement. Elle va se donner le droit de s'évader, grâce à la peinture par exemple. Au fur et à mesure, Edna va oser affirmer ce dont elle a envie et tenter de prendre sa vie en main.



Kate Chopin était définitivement en avance sur son temps en osant dévoiler ici ce besoin d'émancipation de la femme. Sans vouloir révéler complètement une partie de l'oeuvre, un élément fait fortement écho à A Room of One's Own de Virginia Woolf, qui sera pourtant publié 30 ans plus tard, quant à la nécessité d'avoir un lieu à soi, pour s'émanciper, pour créer, loin des conventions, de la pression sociale et des contraintes patriarcales.



J'avais commencé The Awakening il y a plusieurs années, puis je l'avais abandonné sans me souvenir pourquoi. Comme l'une de mes résolutions pour 2021 est de lire les livres qui sont restés depuis bien trop longtemps sur les étagères de ma bibliothèque, il a bien fallu que je laisse une seconde chance à Kate Chopin. Je suis ravie de l'avoir fait, c'est une lecture que j'ai beaucoup appréciée tant sur le fond que la forme.

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L'éveil

La préface de cette édition laissait entrevoir un talent hors du commun dans l'écriture et le thème. À vrai dire, j'ai été déçue de l'ensemble. L'histoire de la femme insatisfaite de sa vie, coincée dans la maternité et le mariage, a souvent été recensée dans le roman moderne et de bien meilleure façon. Le seul fait intéressant du roman dont l'action se situe à la fin du XIXe siècle : les relations quotidiennes avec la domesticité noire évoluant dans les maisons des Créoles, les descendants des Français qui ont colonisé la Louisiane à ses débuts. Des phrases parsemées ici et là qui en disent long :

« ils avaient ramassé des noix de pécan avec les négrillons de Lidie »

« regarder les nègres dans les champs de canne »

« Madame Lebrun était occupée à coudre à la machine. Une petite fille noire, assise par terre, actionnait des mains la pédale. »

« Une fois, elle crut entendre mademoiselle Reisz arriver. Mais ce n'était qu'une jeune fille de couleur, chargée d'un petit paquet de linge, qu'elle déposa dans la pièce voisine avant de repartir. »
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L'éveil

Après avoir lu un roman pareil dès le début de l'année, je doute d'en retrouver un aussi bon de sitôt ! Mais aussi, mon histoire personnelle me mène à trouver nombre d'affinités avec le personnage d'Edna, cette femme qui s'éveille à la vie et à sa conscience personnelle à une époque et dans un milieu où c'était loin d'être évident. Ce livre est une perle à lire absolument.
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L'éveil

Une histoire de femme, écrite par une femme d’un autre siècle, qui ouvre la voie au féminisme.



Nous sommes en Louisiane à la fin du 19 ème siècle. Les femmes trompent encore leur ennui en « recevant , chez elle le mardi après midi », de blanc vêtues portant ombrelle et crinolines, dirigeant de main de maître une maisonnée remplie de métis, quarteronnes et mulâtres à leur service……….Un temps où les dames étaient des mères avant tout et épouses assujetties à leur maris; pour ce qui était de la femme……..autre temps , autres mœurs.



Edna Pontellier a 28 ans, deux enfants, et semble décidée à passer outre ces injonctions sociales et sociétales. Elle s’ennuie avec Léonce, son époux ; s’éprend de Robert, et succombe à Alcée Arobin. Elle s’éveille à la vie, à une autre vie.



« Elle abandonna complètement les mardis, et ne rendit pas las visites qu’on lui faisait. Elle ne s’obligerait plus vainement à diriger sa maison en bonne ménagère. Elle allait et venait selon son humeur, et se prêtait autant qu’elle le pouvait à ses fantaisies passagères. »



Elle aime ses enfants, mais sans plus ; ne s’en occupe pas plus que cela. Edna ne semble pas résolue à se sacrifier pour sa progéniture. Elle a le désir d’accéder à son indépendance en vivant de son art, la peinture. Mais, n’est pas artiste qui veut. Son amie la demoiselle Reisz, pianiste, le lui rappelle cruellement.

Edna, ne veut suivre le modèle en vigueur dont sa bonne amie Adèle Rastignolle, la mère par excellence, est l’archétype. Elle ne sera pas l’artiste qu’elle souhaitait être. Robert, dont elle est éperdument amoureuse ne veut s’engager avec elle dans une relation adultère. Le passage à l’acte n’est pas plus satisfaisant. Que lui reste t-il ?.....

Ce court roman a des allures « d’autant en emporte le vent », pour tout l’atmosphère coloniale qu’il dégage. La Louisiane, en ce temps là a beau avoir aboli l’esclavage, la ségrégation raciale est omniprésente, avec, dans le roman, l’usage d’un vocabulaire bien spécifique.

L’influence française est également bien relatée par des expressions que l’auteur a glissée telles quelles.

Le rythme est à l’image de la région, ralenti par la chaleur, et la moiteur que l’on sent à travers l’écriture, sans pour autant que la lecture en soit affectée.



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L'éveil

Dans la Louisiane du XIXe siècle, à la Nouvelle Orléans, Edna, jeune mère de famille âgée de vingt-huit printemps coule une existence sereine ponctuée par des soupers mondains, des promenades sur la plage en compagnie de ses enfants. En apparence, son existence est idyllique. Il est d'ailleurs intéressant de noter que le prénom d'Edna vient d'Eden, nom du paradis où vécurent jadis Adam et Ève. Toutefois, en dépit de son quotidien sans histoire que beaucoup pourraient lui envier, Edna est en proie à une lassitude ; elle éprouve le sentiment que quelque chose lui échappe. Ni son époux, pas plus que ses amis, ne peuvent l'aider, encore moins la comprendre. Heureusement, notre héroïne trouve toutefois du réconfort dans la peinture. Edna est souvent plongée dans un état d'apathie lorsque son époux ou même ses enfants sont auprès d'elle. C'est alors que surgit soudainement dans son existence un nouveau visage jeune, au caractère impétueux et déterminé. Il lui plaît. Edna vit alors une renaissance, une révélation, et sort d'une longue torpeur. Elle prend conscience qu'elle a laissé filer les plus belles années de sa jeunesse. Qu'à cela ne tienne, il n'est pas trop tard pour rattraper le temps perdu: qu'est-ce que la vie au fond? Un long chemin ponctué de rencontres et de séparations. Il suffit de prendre provisoirement congé de la société. Mais comment faire dans un microcosme où vous êtes constamment observée, où l'on jase sur les visites que vous faites? Edna étouffe, et de ce fait, ce jardin d'Eden est une prison. Certes, son existence est impeccable : son mari est un homme très aimable, ses enfants sont vifs et d'une compagnie délicieuse, mais la Louisiane est terriblement enracinée dans le passé. Après tout, Edna n'a pas été libre de faire son choix lorsqu'elle a épousé Léonce Pontellier: les événements se sont déroulés à toute vitesse.



L'éveil est un très court roman qui suscita un vif scandale à sa sortie. Nombreux furent les critiques qui condamnèrent l'attitude d'Edna. Lorsque j'ai découvert ce roman et que je me suis documenté à son sujet, j'ai constaté que beaucoup de lecteurs dressaient des parallèles avec Madame Bovary de Gustave Flaubert. Certes, l'attitude de l'héroïne peut nous rappeler Emma. En revanche, la diégèse de l'œuvre n'a rien à voir avec la vie provinciale à Yonville. D'autre part, l'attitude d'Emma Bovary découle d'un désenchantement, tandis que celle d'Edna est déterminée par le retour d'espoirs et d'attentes qui sommeillaient au plus profond de sa conscience. En effet, à l'inverse de Madame Bovary, Edna n'a pas grandi isolée du monde dans un couvent avec pour seule fenêtre sur le monde des romans à l'eau de rose portés par une lavandière. Edna a été traitée comme un pion, un ornement par la société, et veut sortir de ce schéma monotone. Elle revendique le droit de disposer d'elle-même et de ses choix comme elle l'entend. Le dénouement, bien qu'ambigu, est assez prévisible, mais ce qu'il symbolise est frappant. Lorsque vous refermerez ce livre, vous sortirez éberlués de votre lecture.
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L'éveil

Louisiane, fin du XIXe siècle : une jeune femme mariée et mère de famille s'éveille à la liberté. Plus lucide qu'Emma Bovary, moins contrainte que la Princesse de Clèves, Edna Pontelier est une héroïne exemplaire. Jugé scandaleux à sa publication en 1899, ce roman est devenu un classique des Lettres américaines. La description des mœurs de la bonne société y est bousculée par le portrait d'une femme qui sort du cadre, petit à petit puis de façon radicale. Sans qu'elle puisse toutefois devenir une "icône" féministe car sa fin tragique est sans fracas. C'est l'éveil d'une conscience, d'une liberté, d’une jeune femme de chair et d’esprit. Servi par un style où le classicisme, vibrant de sensualité, fait miroiter les multiples facettes d’une conscience en mouvement.
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L'éveil

L’Eveil de Kate Chopin est un classique que j’avais très envie de découvrir depuis que j’ai su qu’il devait paraître dans la collection Romans Éternels et, bien qu’assez inspiré de Madame Bovary, j’ai passé un moment de lecture agréable et dépaysant.



En effet, avant de parler de l’histoire propre à Edna, j’ai été assez surpris du cadre de ce roman. L’intrigue prend place en Nouvelle-Orléans, en bord de mer où il semble faire bon vivre. J’ai fortement apprécié ce côté exotique et totalement rafraîchissant dû à la population créole peuplant ces contrées à l’époque. Ainsi, plusieurs cultures sont dépeintes et représentées par Kate Chopin, offrant un aspect multiculturel inédit et plaisant à découvrir. Malheureusement, derrière ces paysages paradisiaques dignes des plus beaux contes de fée gravite Edna notre jeune femme mariée et mère plutôt bien rangée comme le souhaite et l’exige la société. C’est en découvrant de nouvelles personnes comme Mlle Reisz et surtout un certain Robert que notre héroïne découvrira véritablement le monde qui l’entoure et qui, ainsi, commencera à s’émanciper et à s’éloigner de son mode de vie actuel afin de vivre mille et une passions.

J’ai vraiment aimé suivre cette élévation au travers du personnage d’Edna. C’est une jeune femme assez insouciante et innocente que l’on découvre et la voir s’éveiller a été un vrai régal. Sans pour autant vibrer, j’ai malgré tout ressenti énormément d’émotions au cours de cette lecture du fait de mon empathie pour cette jeune femme qui représente et porte à elle seule les apparences et conditions sociales d’antan.



Il faut admettre qu’en publiant ce très court roman, Kate Chopin est assez directe et tranchant dans son style et dans sa plume. Elle ne perd pas de temps et entre très rapidement dans le vif du sujet. Ainsi, un certain rythme s’opère et l’histoire se dévoile assez intrigante et palpitante. J’ai vraiment pris plaisir a pénétrer quelques instants dans cette société dans laquelle les cultures et les classes s’oppose. L’auteure retranscrit avec merveille ces antagonismes et j’ai fortement apprécié cela. De plus, sa plume se dévoile par moments poétique et assez mélancolique et ce de manière totalement abordable par chacun.



Ainsi, Kate Chopin accorde au travers de son personnage Edna, une énième franche et juste critique de la société de l’époque. J’ai apprécié découvrir l’éveil de ce personnage si attachant et incompris de beaucoup. De plus et tout comme son héroïne, le style de l’auteure se veut entier et permet un certain rythme de lecture plaisant à lire.
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