Australie-Méridionale, décembre 1959. Lors d’une journée étouffante de chaleur, Percy Summers, qui tient avec son épouse l’épicerie du village de Tambilla, fait une macabre découverte. Abritée sous un saule, près du lac qui longe leur domaine, la famille Turner se tient presque au grand complet. Isabel Turner et ses enfants (Matilda, John et Evie) semblent paisiblement endormis. Pour toujours. Que s’est-il réellement passé ? D’autant que la petite dernière, Théa, qui était alors dans son berceau semble avoir disparu… Des années plus tard, Nora, qui a vécu le drame, se refuse encore à l’évoquer face à sa fille (Polly) et à sa petite-fille (Jess). Mais est-elle toujours autant accablée par le chagrin ou cache-t-elle plutôt les sombres secrets de toute une famille ?
Après avoir beaucoup aimé Les brumes de Riverton ainsi que L’enfant du lac, il me tardait de retrouver la plume de Kate Morton. J’avais été un brin moins emballée par La prisonnière du temps (qui restait malgré tout une bonne lecture). L’autrice a ce don de nous faire voyager dans le temps, tout en réunissant différentes temporalités. Manoirs immenses, drames familiaux ou encore secrets inavouables se retrouvent toujours dans ses romans. Et il faut croire que la recette fonctionne toujours autant ! J’ai à nouveau passé un bon moment en compagnie de cette intrigue, bien qu’elle ne fasse pas partie de mes favorites. Quelques longueurs et répétitions font que je suis passée à côté d’un possible coup de cœur.
Nous nous envolons ici pour l’Australie. Les descriptions des paysages, la beauté d’une nature omniprésente mais également ses dangers liés à une atmosphère parfois suffocante sont dépaysants à souhait. L’intrigue policière est quant à elle captivante. Des corps retrouvés sans vie. Un berceau vide. Un mari souvent absent. Une épouse délaissée et quelque peu déprimée. L’enquête démarrée dans les années 50 piétine, pour finalement aboutir à des conclusions hâtives. L’arrivée de Jess sur les terres de son enfance risque bien de remuer le passé.
La narration alterne entre l’année 1959 et l’époque actuelle (2018). Les écrits d’un journaliste, Daniel Miller, servent de fil rouge et l’on s’attache à suivre Jess dans sa quête de vérité. Notre héroïne sent bien que Nora, sa grand-mère, lui cache des choses alors même qu’elles ont pu construire une relation solide. Des souvenirs d’enfance, des questionnements restés sans réponse remontent peu à peu à la surface : ce que Jess s’apprête à découvrir dépasse tout ce qu’elle aurait pu imaginer et risque de rebattre les cartes.
Peu à peu, les pièces du puzzle s’assemblent. Auparavant, Kate Morton nous mène de fausse piste en fausse piste et j’ai tout simplement adoré me sentir menée en bateau. J’ai surtout été touchée par le personnage d’Isabel dont nous ressentons l’extrême solitude, tout comme j’ai beaucoup aimé découvrir le lien unissant la famille Turner évoluant dans les fifties et les personnages dessinés dans notre époque actuelle. Le final est captivant ; les pages auront tourné à une vitesse folle.
J’ai par contre été moins sensible au lien unissant Jess et Polly, et j’ai largement préféré les chapitres consacrés au quotidien des habitants de Tambilla à la fin des années 50. Malgré une intrigue qui aurait mérité d’être allégée en termes de nombre de pages, Les ombres d’Adelaide Hills fut plutôt une bonne lecture. J’ai aimé mener l’enquête aux côtés de Jess, tout comme j’ai adoré voyager en Australie, terre de sécheresse, au milieu des cacatoès et légendes aborigènes.
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