Citations de Kate Mosse (224)
Avril 1912,
Église Saint-Pierre et Sainte-Marie
Marais de Fishbourne
Sussex
Mercredi 24 Avril
Minuit.
Dans le cimetière de l’église Saint-Pierre et Sainte-Marie, des hommes se rassemblent en silence, au bord des marais noyés de brume. En attente, aux aguets.
Car, selon la croyance, la vieille de la Saint-Marc, les esprits de ceux destinés à mourir durant l’année à venir apparaissent.
Les morts laissent une ombre derrière eux, l'espace où ils vécurent résonne encore de leur écho.Ils nous hantent sans jamais s'effacer ni vieillir comme nous faisons.Ce n'est pas seulement leur futur que nous pleurons, c'est aussi le nôtre.
Comme l'avion décollait, Meredith sortit son carnet de son sac et se mit à écrire tout ce dont elle put se souvenir. Un voyage. Le Magicien et le Diable, deux personnages aux yeux bleus à qui l'on ne pouvait totalement se fier. Elle, agissant pour rétablir la justice. Tout les huit.
La vieille poignée était dure, et la porte un peu voilée racla la dalle de pierre sous sa poussée. Une clochette tinta quelque part au fond de la boutique. Le sol tapissé d'une épaisse natte de jonc crissa sous les semelles de ses chaussures quand il entra.
La beauté des vallées de l'Ariege que j'avais traversées la veille cédait la place à un paysage de grottes et de falaises plongeantes évoquant des temps préhistoriques. Rochers et forêts mordaient presque sur la route, comme pour revendiquer ce que l'homme leur avait pris.
Une nuit , la statut de l'ange de pierre combattant, Y penser toujours, avait été dérobée dus square Gambetta, pour parer à sa destruction. Aujourd'hui, elle veille sur le carré militaire du cimetière Saint Michel, ponctué de croix et croissants blancs.
Les Martyrs de Baudrigues n'auront jamais vu, quelques jours plus tard, les hommes et les femmes de la Résistance descendre des collines pour reprendre possession de leur ville.
L'ennui, c'est que j'en savais trop ou pas assez. Après les dix années où j'avais tenté de découvrir ce qui était arrivé à George en ce jour fatal de 1916; je ne pouvais au bout du compte que faire des suppositions d'après toutes les informations que j'avais pu récolter. Mais au lieu de m'aider à accepter sa mort et à passer le cap, la violence de ce que j'avais appris n'avait fait que me détruire plus encore.
Il avait soif, terriblement soif. Il aurait tout donné pour un verre de bière, s’il avait eu encore quelque chose à donner.
— La police n’est pas là pour protéger les gens de votre espèce, Blum.
— La police nationale est censée protéger tous les citoyens français, sans exception.
Le moindre bruit était chargé de menace, de danger. Les rues désertes qu’elle connaissait comme sa poche ne lui semblaient plus aussi sûres.
La Résistance faisait de plus en plus appel à des jeunes filles pour porter des messages, des paquets. Il avait supposé que la présence de la demoiselle était fortuite, mais il commençait à en douter.
Boissons et victuailles circulaient, les hommes servaient de la bière, les femmes des gâteaux, biscuits et bonbons disposés sur des plateaux ; malgré le rationnement, chacun voulait partager le peu qu’il avait.
À certains égards, la vie n’était pas aussi pénible que durant la guerre proprement dite. Il n’y avait pas de couvre-feu, dans le Sud. Certes, les gens étaient soumis au rationnement, aux queues interminables, aux restrictions et sempiternelles démarches touchant la liberté de circulation et les papiers d’identité. Mais tant que l’on ne cherchait pas à franchir la ligne de démarcation, il était possible d’oublier, pour un moment, que la France avait été vaincue. Oublier le vide qu’avait laissé au cœur de la maison l’absence de leur père.
...c’était un gars au sang chaud, rancunier, prompt à s’emporter. Un loup solitaire. Mais aussi qu’il avait de l’instinct et savait jauger les gens.
On ne choisit pas ses camarades de combat sur des critères de sympathie.
Il était difficile de discerner les habitants originaires de la région de ceux qui étaient fraîchement arrivés.
La France redeviendra la France. Il y a assez de braves gars, des gars qui ont des principes, des hommes du Midi, courageux. Pas comme ces vendus de Vichy.
La pendaison est une mort cruelle, une agonie lente, dégradante.
La nuit tomba lentement sur le Domaine de la Cade, apportant avec elle une certaine fébrilité, un sentiment d'impatience, d'attente, d'observation.
Si es atal es atal.
[..]
"Ce qui doit arriver arrivera" traduisit-il doucement.