Dans la nuit du 29 au 30 juin 1860, chez les Kent, à Road Hill House, grande maison bourgeoise du Wilthshire, Saville Kent, trois ans, disparaît de la nursery. Il est retrouvé, un peu plus tard, égorgé de manière atroce, dans les latrines qui jouxtent la demeure.
L'affaire passionne les médias de l'époque, la rumeur. Un détective de Scotland Yard, Jack Whicher, est dépêché sur les lieux. Il s'avère vite que le criminel ne peut être qu'un habitant de la bâtisse, les volets ayant été ouverts de l'intérieur, oui mais lequel ? Les hypothèses et fausses pistes vont bon train tandis qu'on décortique les indices et questionne les domestiques.
Kate Summerscale ne se contente pas dans son essai de dépecer le crime qui suscita autant de passion et d'effervescence à l'époque, en Angleterre, elle met en lumière et en perspective sa place importante dans l'histoire de la criminalité. Elle évoque la création de Scotland Yard, des brigades de détectives, la mise en place de tout un système d'enquête, qui nous semble si évident aujourd'hui, acquis. L'affaire de Road Hill House est, avec d'autres affaires, à l'origine d'une autre vision du foyer bourgeois, autrefois impénétrable, secrète. Elle est également le fondement, en quelque sorte, des premières intrigues policières, et de cette littérature à énigme qui remportera ensuite de plus en plus de succès.
L'affaire de road hill house brosse par le biais d'un crime domestique tout un pan de l'histoire d'Angleterre, et c'est terriblement passionnant. J'ai plongé avec délectation dans ce pavé foisonnant et riche, avide de connaître le dénouement, intéressée par ces portraits très fouillés des protagonistes proches ou lointains du crime, conquise par l'excellente technique de Kate Summerscale qui sait rendre chaque détail captivant. Ce livre est une réussite.
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