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Critiques de Katja Petrowskaja (8)
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Peut-être Esther

L'auteur, née à Kiev en 1970, y a passé son enfance; actuellement elle vit et travaille en Allemagne. Peut-être Esther est le récit de ses recherches vagabondes, dans l'est européen et l'Autriche en particulier, au sujet de sa famille, originaire en partie de Pologne. Il faut dire que les frontières dans le coin ont pas mal bougé. Une famille en partie juive. Elle a connu quelques-uns de ses grands parents, et entendu des histoires familiales.



S'il y avait eu un arbre généalogique, ma lecture aurait été facilitée, surtout que certains ont changé de nom et que les prénoms aussi varient, sont abrégés, etc. Mais j'ai décidé assez vite de me laisser porter, surtout que j'ai aimé la façon d'écrire de l'auteur.



Je retiens des moments. Quand elle ramène de Pologne un disque et que sa grand mère Rosa, qui jamais n'avait parlé cette langue devant elle et sa mère, se met à chanter en yiddish. Quand au cours de ses recherches, elle retrouve Dina, une ex voisine, vivant aux États-Unis. L'incroyable survie de Mira pendant la seconde guerre mondiale. Les dalles funéraires du cimetière juif de Kalisz utilisées pour les rues, tournées de sorte qu'on ne voie pas les lettres, puis retournées après des travaux (et les lettres visibles). Babi Yar où est morte une arrière grand mère appelée peut-être Esther. Une visite à Mauthausen sur les pas d'un grand père.



Dans son enfance, les voisins avaient un jardin. Pas eux. A cause des livres, pense-telle. "Nous en avions des milliers qui faisaient tous les déménagements, et si on pouvait encore respirer dans notre appartement, c'était bien grâce aux amis de la famille qui ne rapportaient pas les livres empruntés."
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Peut-être Esther

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour leur confiance dans ce partenariat Masse critique.



Dans ce récit, Katja Petrowskaja nous décrit tout le périple qu'elle a effectué pour combler les silences sur ses origines. Sa famille, originaire de Kiev et de Pologne, avait le tort d'être juive dans un espace et un système où cette religion n'était pas bien vue. L'un des patriarches de cette famille a créé un institut pour les enfants sourds-muets et beaucoup des membres de la famille y ont travaillé entre les pogroms, les deux Guerres mondiales et le système soviétique.

Entre diaspora, perte de langues (russe, yiddish, polonais, allemand), disparitions, assassinats, migrations et changements de nom , la famille de Katja Petrowskaja devient pour ainsi dire emblématique du sort qu'on connu les communautés ashkénazes. Peut-être Esther montre comment l'Histoire a frappé ces individus du sceau du tragique, ou comme le dit l'auteur de façon plus poétique : " (…) comme si nous nous trouvions dans la rose des vents des évènements, (…)"



Le sujet, sur le fond, paraissait tout à fait intéressant : tout le problème se trouve dans la forme. L'ensemble est très confus, on passe d'une branche de la famille à une autre, de la Première Guerre mondiale au temps présent, puis on reviens au système soviétique sans crier gare. Sans compter le fait que l'éditeur aurait pu faire en annexe un arbre généalogique clair de la famille car on se perd très vite dans ce récit chaotique. Malgré la construction en chapitres, il n'y a pas vraiment de développement logique entre le début et la fin : Katja Petrowskaja va dans tous les sens sans arrêt !



Pourtant, j'ai appris des choses intéressantes du point de vue historiques sur la Seconde Guerre mondiale. Et l'auteur nous amène à des questionnements pertinents sur la multiplication des monuments au mort, sur le passé, sur l'identité mais malheureusement tout cela est ternis par le manque de structure du récit. J'ai eu l'impression de lire une accumulation de notes faites sur plusieurs années rangées de façon assez aléatoire ; au lieu d'avoir un point précis à développer par chapitre.

Je finis par me dire que ce livre a été publié bien trop tôt et qu'il aurait mérité plus de travail afin que les lecteurs puissent apprécier tous les aspects intéressants pourtant soulevés par ce récit.



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Peut-être Esther

Katja Petrowskaja a grandi dans une famille juive à Kiev, en Ukraine, dans les années 70. Enfance ordinaire dans l'Union Soviétique de l'époque, Katja sent des manques et des non-dits autour de la table familiale, sans s'en préoccuper davantage. Et c'est au moment où elle se sent prête à questionner que meurt la tante Lida, dernière détentrice de l'histoire familiale.



Katja n'a plus d'autre solution que d'aller à la recherche de sa filiation dans les archives et sur lieux mêmes où ses ascendants ont vécu, Varsovie, Berlin, Kiev, reconstituant peu à peu les éléments épars qu'elle trouve, les moments les plus forts se situant à Kiev et ce qui s'est passé au ravin de Babi Yar. C'est toute la Mitteleuropa disparue qui ressurgi, avec son cortège d'arrestations, de massacres, de camps nazis et soviétiques.


Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Peut-être Esther

La lecture c'est avant tout une histoire de rencontre. Parfois le rapport est fusionnel, parfois tendre, parfois désastreux. En général lorsqu' un livre a été vraiment pénible pour moi, j'évite tout bonnement d'écrire mon article. J'aime moyennement l'idée de critiquer un travail aussi fastidieux que celui de l'auteur.

Mais voilà, les partenariats l'exigent ...



Au départ j'avais de grandes attentes , l'histoire me parlait, m’intéressait avant même d'avoir lu la première ligne. Le questionnement identitaire d'une petite fille marchant à cloche pieds, habitée par le manque, l’absence et les non-dits. Puis l'urgence, après le décès de la tante Lida, peut-être la dernière dépositaire de l'histoire familiale, des vérités enfouies, tues ...

Commence alors un voyage initiatique, à la recherche de la vérité, des faits, de l'histoire dans laquelle sa famille a inscrit son destin, sa tragédie.



Sujet poignant, qui ne peut laisser indifférent.

Oui mais voilà, l'auteure choisit un style d'écriture qui me laisse sur le bord de la route avant de me perdre définitivement. J'aurais aimé l'entendre me raconter son voyage avec émotion et sagesse. Pour moi il y a beaucoup trop de remarques inutiles qui parasitent le texte, des choses que l'auteure a pensé au moment de son voyage et qui n'ont pas d’intérêt, et ce, dès les premières pages avec des élucubrations sur un panneau de gare qui durent quatre pages. Je ne dis pas qu'elle a eut tort, que le choix est mauvais, elle m'a juste laissée en dehors de l'histoire, dès le départ. Je voulais rester au cœur de ses souvenirs, au plus proche, cette foule de détails s'est placée entre nous, me distanciant.



Ce livre et moi aurait pu être une rencontre remarquable, malheureusement j'ai compté les pages qui me rapprochaient de la fin.
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Peut-être Esther

Katja Petrowskaja nous livre avec ce roman une passionnante quête identitaire, de celles qui déterminent une vie, de celles qui donnent un sens à une vie.

Katja Petrowskaja est ukrainienne, née à Kiew dans une famille juive. Mais ses origines sont complexes, sa famille ancestrale est polonaise et ses ancêtres sont atypiques, pour la plupart ils ont été des enseignants pour les sourds-muets dans toute l'Europe de la Mitteleuropa.

Lorsque Katja Petrowskaja entreprend d'écrire ce roman, elle a 44 ans, presque une moitié de vie. Elle vit alors en Allemagne qu'elle a adoptée par amour.



Son récit est fascinant et saisissant, l'idée est de dévoiler les zones d'ombres de sa famille intimement liées à différents pays dont certains ont disparu comme l'Union soviétique , l'Ukraine, la Pologne et l'Autriche.

Pour cela, elle tente de remonter le cours du temps, notamment cette période soviétique qu'elle a bien connue puisqu'elle a été soviétique elle-même et d'ailleurs elle a une vision très pertinente de ce que fut le communisme soviétique pour l'enfant qu'elle était alors.

Kiev est au cœur de son histoire personnelle puisque c'est sa ville natale. Elle nous en parle avec nostalgie mais aussi avec beaucoup de lucidité notamment lors de l'évocation de l'extermination des juifs de Kiev à Babi Yar.

Peut-être Esther, le titre du roman évoque le prénom "possible" de son arrière grande-mère, une femme appelée "Babouchka par son père et nommé mère par ses enfants, de ce fait, on n'a jamais su quel était son prénom réellement et son destin tragique qui la certainement contrainte à rejoindre la mort à Babi Yar.

La quête identitaire de Katja Petrowskaja est personnelle et en même temps universelle.

Combien d'êtres humains au sortir de la deuxième guerre mondiale ont perdu leur identité ?

Ont parcouru des listes, des pays en quête de leurs familles, de leurs origines, de leur destin tragique ?

C'est cela qui m'a beaucoup touchée dans ce roman.

J'ai beaucoup aimé aussi l'écriture de Katja Petrowskaja, douce, lucide, avec un humour parfois acide, une nostalgie de ce qui n'est plus ou de ce qu'on a perdu sans savoir exactement quoi.



Un roman qui marque, qui mérite amplement le détour d'une lecture.
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Peut-être Esther

Alors que j'avais abandonné le livre Vaterland, d'Anne Weber, dont le ton péremptoire m'avait rendu la lecture un peu irritante (principalement le passage sur Sebald), tomber sur ce premier livre de Katja Petrowskaja, sorti lui aussi dans la collection Cadre Vert au Seuil, et de manière simultanée à Vaterland, m'a immédiatement réconciliée avec cette forme d'enquête familiale utilisant à la fois l'essai, qui consiste à tourner autour du sujet sans pour autant épuiser celui-ci, et le témoignage. L'énigme de Peut-être Esther n'est ainsi évoquée que partiellement, et se révèle au lecteur plutôt vers la fin, de manière discrète, le temps de quelques pages importantes, certes, mais diluées dans cette extraordinaire quoique tragique voyage dans la mémoire familiale que propose l'auteur, d'une plume à la fois légère et agréable, touchant parfois à l'intime, mais en gardant une distance respectueuse. C'est aussi que la famille de Katja Petrowskaja est impressionnante - et puis le vingtième siècle est passé par là, entre les soviétiques d'abord, puis l'invasion allemande, la shoah, pour finir avec la chape de silence imposée par les communistes, ces ancêtres proches ont été sans cesse déplacés, bousculés, éparpillés ; un arrière grand-oncle qui tente d'assassiner un diplomate allemand à Leningrad au début des années 30 ; une arrière grand-mère qui veut absolument se rendre à la convocation des allemands en 1941 alors que tous lui conseillent de ne pas bouger de chez elle ; un grand-père prisonnier de guerre qui ne réapparait dans sa famille, à Kiev, qu'au début des années 80, ramenant avec lui - pour le plus grand bonheur de sa petite-fille Katja - un jardin privatif (sa famille ne disposait pas d'une datcha dans ses années là, faut de moyens suffisant) ; et puis ces voisins, ces proches, qui aident Katja à recomposer le puzzle de sa famille. Beau portrait, belle enquête, sur la vie et ses doubles, la fiction et la réalité, les langues aussi. Magnifique livre avec une scène de délire assez saisissante au milieu, qui fait directement allusion à la Double vie de véronique, le film de Krzysztof Kieslowski, au milieu de l'ouvrage.
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Pourquoi lire

Ce livre est un recueil de raisons pour lire, ou ne pas lire. Plusieurs auteurs se cachent derrière ces quelques pages où l'on découvre les raisons propres à chacun qui peuvent nous amenés à lire, à aimer le monde des lettres et qu'est-ce qu'iels en retirent dans leur vie en générale.



Chacun des auteurs y va de sa petite anecdote, de son histoire personnelle, avec son propre style, ce qui donne une lecture enrichissante et intéressante.



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Pourquoi lire

Mis à part ceux d’Annie Ernaux et de 3-4 autres auteurs sur les 13, les textes de ce recueil sont très exigeants sur le plan du vocabulaire et/ou de l’écriture et surtout passent souvent à côté de la question « Pourquoi lire ? », n’y revenant que dans le paragraphe final. C’est vraiment dommage car on trouve ici et là des arguments très pertinents (pas toujours en faveur de la lecture d’ailleurs).
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