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Critiques de Kerry Hudson (128)
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La Couleur de l'eau

Aléna, 20 ans, quitte sa Sibérie natale, avec l'espoir d'un travaille et d'une vie meilleure à Londres.Mais le rêve tournera vite au cauchemar....jusqu'à ce que son chemin croise celui d'un jeune vigile britannique, Dave, alors que la jeune femme vole une paire de chaussure dans la boutique où il travaille.L'histoire débute avec cette rencontre....ces deux-là ont en commun un lourd passé ,trouble et douloureux.

Pour commencer ma critique "killer", je voudrais bien savoir d'où vient le titre en français ."La couleur de l'eau", alors que le titre original est "Thirst", "Soif", littéralement, "Un désir fort pour quelqu'un ou quelque chose" au figuré, ce dernier étant le cœur de cette histoire; Le désir fou d'un homme et d'une femme, l'un pour l'autre,et celui d'une femme pour une vie meilleure.

Le sujet ne me disant rien, je n'aurai jamais abordé ce livre s'il n'avait pas reçu le Prix Femina étranger 2015, un prix dont les choix en général me plaisent.Le fait que l'écrivaine soit écossaise était la seconde raison de ma curiosité, adorant John Burnside.

Mais ces deux raisons n'ont pas suffit, je suis déçue.C'est un roman de gare qui aspire à être littéraire.Un livre où il n'y a ni imagination ,ni finesse,ni humour; De la misère à Londres à la misère en Sibérie, un roman fourre-tout , amour et sexe ( du chaste au bestial ,déclinés dans toutes ses nuances), prostitution, immigration,harassement sexuel,chômage....où tout est prévisible.Une prose des plus banales (lu en v.o.) et une construction qui m'a tuée...un va et vient entre passé et présent des deux protagonistes, à n'importe quel moment dans le méme chapitre.Il faut lire quelques lignes pour comprendre qu'on est déjà passé à autre chose.

Je ne sais pas sur quels critères ce livre à été primé, alors qu'il y a tant d'excellents livres étrangers dans la rentrée littéraire 2015. Mystère?!

Comme roman de gare ,excellent! Sinon vaut mieux éviter de perdre son temps! Ce n'est que mon avis, bien sûr.
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La Couleur de l'eau

Pourquoi agissons nous parfois de façon impulsive ? Qu’est ce qui fait que nos vies empruntent ce chemin et pas un autre ?

Pourquoi Dave vigile dans un magasin de luxe londonien laisse partir Alena qui vient de voler des chaussures ?

C’est pourtant un employé consciencieux qui mérite totalement la confiance de son employeur. S’il ne comprend pas ce qui l’a touché en elle pour agir ainsi, il est encore plus surpris de la trouver devant le magasin à l’attendre le soir-même.

La Couleur de l’eau est le récit d’une histoire d’amour entre deux êtres abimés qui s’apprivoisent, se cachent, s’aiment et se cherchent.

Chacun ses douleurs, son passé. Chacun pensant ne pas mériter l’autre.

Avec une écriture pudique et délicate, Kerry Hudson donne à voir ceux qui sont toujours dans l’ombre, classes sociales les plus modestes.



De la Sibérie aux quartiers pauvres de Londres, entre immigration, vols, humiliations, petits boulots, prostitution, maladie, alcool... et cela sans que rien ne paraisse glauque, juste réel, touchant, parfois brutal et révoltant, mais toujours plein de tendresse et d'empathie.

Le précédent opus de l’auteur m’avait intriguée par son titre pour le moins original : « Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman ». Je crois que je vais rajouter dans ma PAL.



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Basse naissance

"Quand on vous a dit tous les jours de votre vie que vous n'avez rien à offrir, que vous ne valez rien pour la société, pouvez-vous échapper au sentiment d'être de basse naissance quel que soit le chemin parcouru ?" (p. 15)



Un coup au coeur en lisant le quatrième de couverture... qui me rappelle

un panneau qui m'a dernièrement interpellée de façon brutale, dans la rue, provenant d'une campagne d'information . Comme quoi, né pauvre, pour sortir de la misère, il fallait plusieurs générations...et plus précisément, selon l'OCDE, il faut six générations pour qu'une famille pauvre atteigne le revenu moyen...



Cette autobiographie prend aux tripes, pose les questions essentielles quant à la construction d'un petit bout d'homme, quand il arrive au monde...du côtés des plus pauvres, des exclus... qu'il doit apprendre à survivre avec des adultes immatures , pauvres, qui se battent déjà pour construire leur propre chemin de survie !



"J'avais onze ans, bientôt douze et pas le bon accent (...)Pas non plus les bons vêtements. Pas d'amis, pas de liens familiaux. Encore plus grave, j'étais clairement, visiblement, pauvre-il n'y a rien de pire. Il était inévitable que je me fasse massacrer au collège. "(p. 190)



Une honte qui colle à la peau de notre auteure, en dépit d'un mari aimant, de succès professionnels, d'une réussite globale , l'ayant fait sortir de la spirale infernale de la précarité, de l'invisibilité désespérante que provoquent le manque cruel d'argent, la misère....



L'auteure, pour écrire ce livre, repart "enquêter", après de longues années d'absence, sur les nombreux lieux de son enfance, car faute d'argent, de stabilité professionnelle et de vie sentimentale agitée...la mère devait déménager fréquemment...Un livre douloureux mais aussi tonique...donnant espoir....



"Liverpool 2018

Cette année m'a permis de répondre à de nombreuses questions que je me posais et d'enterrer des mensonges sur la pauvreté qui m'ont fréquemment amenée à me sentir différente ou inférieure. Je comprends maintenant que beaucoup de monde a intérêt à ce que les pauvres restent pauvres, à faire croire aux gens du milieu d'où je viens qu'ils ne méritent pas mieux " (...) (p.275)



Un livre simultanément douloureux et constructif... ayant permis à l'auteure un nouveau départ , une renaissance...en éclaircissant son enfance ainsi que les questions faisant trop mal, restées en suspens !



Je finis par une parenthèse toute personnelle ; je dédie ces lignes à ma petite grand-mère maternelle que j'adorais, dont je me suis occupée les dernières années... Une grand-mère lumineuse, toujours souriante, affectueuse, alors qu'elle a vécu la majeure partie de sa vie dans une très grande pauvreté, un dénuement dont elle ne se plaignait jamais....

Petite fille, j'avais le coeur brisé de la voir humiliée, "rabaissée" par d'autres adultes, à cause de sa pauvreté et de sa difficulté à se défendre...Je souffrais de mon impuissance d'enfant...

Par contre, faute de pouvoir affronter "les persécuteurs"... je lui exprimais haut et fort mon affection, ma fierté qu'elle soit ma "mémé"...alors qu'en temps ordinaire, j'étais une enfant sauvage et silencieuse !

J'étais spontanément , viscérablement révoltée par un intolérable sentiment d'injustice !



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Basse naissance

Pour rester dans la thématique "enfance cassée", je me suis lancée dans l'oeuvre de Kerry Hudson, et notamment cette autobiographie écrite alors qu'elle a 38 ans et est sur le point de se marier, et peut-être de devenir mère.

Elle a ressenti un impérieux besoin de revenir sur son passé de petite fille pauvre, ayant grandi dans une multitude de logements précaires et plus vétustes les uns que les autres à travers le Royaume-Uni. Les lieux ont-ils changé, les villes ont-elles réhabilité ces quartiers où l'insécurité et la violence sont monnaie courante ? Kerry ressent viscéralement cette envie de retourner dans chaque ville, revoir chacune de ces maisons et trouver des témoins des années 80 pour tenter de se souvenir de cette fillette pas vraiment malheureuse mais manifestement laissée à elle-même par sa famille. Sa mère lui a donné naissance à Aberdeen, alors qu'elle avait 20 ans (comme la mienne...). Quant à son père, c'est un américain de 42 ans, ancien militaire diagnostiqué schizophrène rencontré à Londres avec lequel la relation a été brève. Mais elle le reverra de loin en loin, même si ces rencontres seront toujours frustrantes.

Le récit alterne entre la Kerry de 2018, auteure déjà reconnue, plutôt épanouie dans sa vie avec son compagnon, mais sujette à de fortes angoisses et à des cauchemars récurrents, et la Kerry enfant, puis ado, trimballée de B&B miteux en foyers pour enfants ou en logement social délabré, se construisant entre une mère dépassée et souvent alcoolisée, une grand-mère redoutée ancienne poissonnière (comme ses aïeules avant elle), et les compagnons souvent peu recommandables de sa maman.

Au début du livre, Kerry n'a plus aucun lien avec sa famille depuis de longues années, et son pèlerinage vise aussi à renouer peut-être avec certains. On la suit, parcourant l'Ecosse, cherchant (assez timidement d'ailleurs) à entrer en contact avec les nouveaux habitants des lieux où elle avait vécu, allant à la rencontre des associations qui font de leur mieux pour venir en aide aux personnes en situation de grande précarité, essayant de puiser de l'optimisme dans ces actions et ces personnes dévouées. Mais bien souvent les choses n'ont pas vraiment bougé, les boutiques ont fermé, la vie a encore plus déserté les banlieues les plus misérables.



Pas vraiment gai tout ça ! Heureusement que l'auteure nous annonce dès les premières pages qu'elle s'en est sortie, et qu'elle a échappé au pire, malgré le harcèlement scolaire, les agressions, les excès et les comportements à risque à l'adolescence, et même un viol. Et c'est vrai qu'avec un si mauvais départ dans la vie, on aurait pu s'attendre à encore pire, elle a quand même eu la chance de rencontrer des personnes qui se sont intéressées à elle, certains profs notamment. Et malgré tous ses défauts, on comprend que sa mère l'a profondément aimé.

Je suis en train de lire "Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman", écrit en 2014, donc 4 ans avant celui-ci, et c'est exactement dans la même veine, mais sous forme plus romancée. Kerry Hudson a manifestement besoin d'exorciser cette enfance de pauvre pour pouvoir vivre sereinement sa vie d'adulte. C'est parfois bien lourd à supporter, et certains chapitres sont un peu redondants, on ne suit pas toujours la chronologie des nombreux déplacements. C'est le reproche que je ferais à ce livre, auquel je reconnais par ailleurs de nombreuses qualités; Il est bien écrit, avec un style en totale cohérence avec le milieu qu'il décrit. Il y a bien sûr des passages assez crus, mais on imagine mal la population de ces quartiers s'exprimer dans un langage châtié, ce ne serait guère crédible ! L'auteure donne aussi pas mal d'éléments contextuels, politiques et sociologiques, qui permettent de mieux comprendre la société écossaise et anglaise des années 80. Personnellement j'ai préféré les passages concernant les jeunes années de Kerry à ceux évoquant sa vie d'auteure en 2018, où ses multiples hésitations et atermoiements m'ont parfois agacée.



Un dernier petit conseil : évitez cette lecture si vous êtes en phase dépressive, certains passages sont quand même assez plombants !

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Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant d..

Enfance misérable mais illuminée par l'amour maternel

*

Connaissez-vous la série TV anglaise Shameless ? Cette série qui raconte le quotidien d'une famille de loosers dans une banlieue anglaise. Ici, vous avez le pendant littéraire.

Une réalité sociale bien marquée vue à travers l'enfance et adolescence de Janie (personnage de fiction mais fortement inspirée par la vie de l'auteure). Et ce témoignage se ressent très bien dans ces détails.

De plus, la période des années 80/90 est comme un souffle de nostalgie à travers la musique, la mode vestimentaire.

*

La voix est celle de Janie à la naissance.

Le fil se déroule de manière linéaire. Elle dépose là ses impressions, ses pensées brutes puis en grandissant, elle se rendra compte du dysfonctionnement de sa famille et combien la toxicité est immense. Un cercle vicieux qu'elle essayera de briser. Ne voulant surtout pas reproduire les travers de sa mère.

*

Un ton à la fois violent et tendre se dégage de ce récit. Il prend à la gorge, il émeut. La précarité de cette famille nucléaire est immense, l'insécurité plane à chaque moment de la vie de Janie. Violence conjugale, malnutrition (plutot malbouffe), incurie, puis plus tard la délinquance juvénile. Tels sont les thèmes forts qui marquent.

*

Mais il y a aussi tout cet amour vache entre une mère et sa fille. C'est vraiment poignant !

Un roman d'apprentissage au ton cynique que je vous recommande uniquement si vous avez le moral au beau fixe.
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Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant d..

Version ultra-courte : reportez-vous à mon retour sur "Basse naissance" de la même auteure, supprimez les passages se rapportant à la vie actuelle de celle-ci et changez les prénoms. Vous aurez une critique de ce roman.

Version un (tout petit) peu plus élaborée : plus j'avançais dans ma lecture, plus je me disais que j'avais déjà lu tout ce qui est narré dans le récit. Mais en fait, c'est "Basse naissance" qui est un copié-collé de celui-ci, écrit quatre ans plus tard sous forme d'autobiographie. Ici on est soi-disant dans un roman, mais l'histoire est parfois au mot près la même, les personnages sont identiques, à part que la gamine se nomme Janie au lieu de Kerry, et que certaines périodes sont un peu plus développées, notamment la naissance.

Je me suis sentie flouée, parce qu'il m'aurait suffi d'en lire un des deux au lieu de perdre mon temps. L'auteure a sans doute ressenti le besoin de passer d'abord par une fiction pour raconter sa triste enfance-adolescence, et s'est sentie suffisamment forte quatre ans plus tard pour la réécrire en se l'appropriant, mais peut-être aurait-il été plus honnête d'avertir les lecteurs qu'il s'agit d'une seule et même histoire.

Pour dire deux mots de l'histoire en question, elle se déroule entre Aberdeen et d'autres villes d'Ecosse ou d'Angleterre, toujours dans des quartiers miteux et craignos, et relate les seize premières années de la vie de Janie entre sa mère paumée, les différents mecs de celle-ci et sa grand-mère peu affectueuse. Le vocabulaire colle à l'ambiance, il est souvent cru et peu élaboré. La jeune Janie est souvent laissée à elle-même, et les choses ne vont guère s'arranger quand sa mère va épouser Doug qui a succédé au fameux Tony Logan du titre. Une petite soeur va compléter la famille, Janie va fréquenter l'école et se faire bientôt harceler, et à l'adolescence les choses vont partir en sucette, comme il était prévisible.

je suis un peu en colère, je pense que cela se sent dans mon billet, tant pis !

En fait, je pense qu'il faudrait que j'inverse les notes entre ce livre et "Basse naissance", mais comme je les ai lu dans le désordre (une fois de plus, je suis spécialiste !), tant pis, c'est celui-ci qui a pris !
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Basse naissance

Ce que j’ai ressenti:



💔Des mots qui fracassent les perspectives…



J’imagine que lorsque qu’on avance avec cette farandole de mots dans la tête, tels que « racaille, vaurien, voyou, délinquant déscolarisé, déclassé, basse naissance« , le chemin de sa vie doit être plus escarpé que pour d’autres…Pourtant, Kerry Hudson sort de ce cercle infernal de la pauvreté, non sans quelques blessures indélébiles, mais elle revient nous écrire d’autres mots, d’autres perspectives plus encourageantes avec cette autobiographie bouleversante. C’est touchant cette façon qu’elle a, de s’exposer ainsi entre confidences et souvenirs flous, cauchemars venimeux et douceur. Elle est toute en sensibilité dans chaque phrase, alors que sa vie n’est qu’une succession de traumatismes divers…Elle m’aura touchée par son authenticité et cette puissance dans sa plume.



"J’ai échappé au désespoir."



💔Des mots qui réveillent les souvenirs…



Cette lecture m’a été particulièrement éprouvante. L’auteure en allant chercher au plus profond de ses souvenirs et en s’approchant des lieux de son histoire fait resurgir des traumatismes de son enfance et la somme de ces quotidiens précaires. En allant gratter comme ça, dans ses blessures enfouies, ça a remué en moi, des émotions que je n’avais pas forcément envie de voir réapparaître…Mais cette lecture me laisse penser qu’il y a des chances que je guérisse de mon en-dedans en regard de la victoire personnelle de Kerry Hudson. Dans tous les cas, c’est une lecture qui va me rester en tête pendant un long moment, j’en suis certaine puisque elle a fait bouillir quelques sentiments en sommeil. Pour la première lecture de la rentrée littéraire 2020, c’est un choc émotionnel très fort et elle résonne en moi d’une manière particulière.



« Tu sais ton problème? Tu es trop sensible. Il faut t’endurcir. »



💔Des mots qui bougent les statistiques…



Plus qu’une autobiographie, l’auteure cherche à faire le parallèle, à partir de son expérience, sur les ravages de la pauvreté. La pauvreté, la vraie, celle qui discrimine, celle qui isole, celle qui affame les estomacs des enfants, celle qui détruit la cellule familiale, celle qui dénature les relations filiales…Celle ci, oui, celle qu’on préfère occulter, ne pas regarder, la pauvreté… Et ça fait mal de lire ça. C’est une réalité dont on n’a trop peu conscience, alors qu’elle peut arriver si vite dans nos propres vies. Kerry Hudson met toute une volonté, à contrario, pour nous montrer que les mots peuvent sauver, que ce livre pourrait sans doute aider à mieux voir et à mieux comprendre ses autres vies en marge. Enfin voir la détresse et peut-être même, tendre la main vers eux. En cela, c’est une lecture lumineuse, Kerry Hudson ne garde aucun ressentiment envers cette inégalité des chances à son départ, au contraire. Elle se fait force et persévérance dans chaque page et c’est d’autant plus éclatant, quand on sait son parcours. C’est évidemment pour la puissance émotionnelle de l’écriture que je vous recommande Basse Naissance.



"Et ce ne sont pas seulement les pauvres d’aujourd’hui qui en souffriront car, comme je le sais que trop bien, la pauvreté se transmet de génération en génération, la misère s’hérite par le sang."



Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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La Couleur de l'eau

Sous le charme, Dave, vigile dans un luxueux magasin londonien, laisse, partir une jeune voleuse qu’il venait de surprendre. Sa journée terminée, il la découvre dehors, à l’attendre. C’est le début d’une relation complexe, entre deux êtres abîmés, chacun dissimulant un lourd passé. Comment Alena, venue avec tant de projets de sa Russie natale, se retrouve-t-elle à la rue et sans papiers ? Pourquoi Dave vit-il comme en exil à quelques kilomètres de chez lui ? Qu’ont-ils bien pu traverser l’un et l’autre pour être si tôt désabusés ?



Le parcours d’Alena, lié aux réseaux de prostitution, est chargé de compromissions, de peurs et d’espoirs étouffés. L’histoire de Dave part des cités anglaises, à l’horizon bien bas, celle d’un garçon aux rêves d’aventure mais trop obéissant et un peu lâche. Page après page, ils s’apprivoisent, se rapprochent – en prenant soin d’éviter leurs zones d’ombre qui, bien évidemment, finiront par les rattraper.



Se gardant des clichés et du larmoyant, Kerry Hudson ne juge jamais ses personnages, elle les raconte, avec leurs fragilités et leurs faiblesses. De Londres à la Sibérie en passant par Moscou, elle tresse un récit d’une grande finesse et livre une moderne et atypique histoire d’amour.



Car "la couleur de l'eau" est avant tout l'histoire d'un grand amour entre deux êtres malmenés par la vie : Alena, jeune fille russe arrivée à Londres pour trouver un emploi, a connu l'enfer et la violence. Dave, vigile dans un grand magasin, a du abandonner ses reves de voyage pour une vie étriquée. mais le bonheur semble impossible, Alena est rattrapée par ses bourreaux, Dave prêt à tout pour vivre avec elle.



Leur histoire est poignante, car ces deux êtres malmenés par la vie méritent tellement d'être heureux, mais pourront ils se retrouver enfin ? Seule l'ultime page de cette bien belle histoire d'amour nous le dira
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Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant d..

À Aberdeen, dans un quartier populaire, la petite Janie nait dans une famille de femmes avec une grand-mère cassante et une mère fêlée, peu diplômée, dénigrée par sa mère comme par les hommes qui la maltraitent, une mère transmet à la petite Janie, le mythe d'un père américain, une rencontre sans lendemain. le seul repére masculin est Franckie, l'oncle, bien souvent à la dérive. Dans l'Ecosse des années quatre-vingt, la vie est difficile pour la mère souvent alcoolique et sa fille, menacée d'être placée par les servies sociaux. La mère défaillante, mais aimante, sous l'emprise de Tony Hogan son compagnon violent et après une ultime agression, décide de partir et d'améliorer ses conditions de vie. C'est le début d'une vie d'errance de Canterbury à la banlieue de Glasgow, dans des HLM, vivant de l'aide sociale, une période durant laquelle la petite Janie doit grandir, devenir forte, supplanter les carences de sa mère, être adulte alors qu'elle est encore qu'une enfant.



Tony Hogan m' a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman est un quasi coup de coeur qui m'a plongée dans l'Ecosse et l'Angleterre des années Thatcher, une vie encore difficile pour les mères célibataires. C'est un roman âpre, quelquefois drôle avec des réflexions de la petite Janie, qui porte un regard mature sur sa vie et surtout sur celle de sa mère. Il y a beaucoup d'amour, mais également de violence dans les rapports dans les rencontres et les expériences vécues par la petite fille, puis adolescente qui se perd dans les liaisons d'un soir et doit s'adapter à l'environnement difficile de la pauvreté.

Un roman d'apprentissage picaresque dans lequel se mêle misère et lyrisme, dans un langage fleuri, justifié et souvent drôle.
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Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant d..

Bienvenue au pays de la loose ! Grossesse non désirée, fille-mère, accros au bingo, quartiers craignos, femme battue et harcèlement au collège, tout est là ! Ce roman sent la frite grasse, les murs imprégnés d'urine, on y voit presque les bagnoles brinquebalantes, les seringues et canettes abandonnées, la décrépitude des corps.

Pourtant, point d'apitoiement : le ton enlevé, délicieusement cynique de la narratrice fait de ce roman quasi social un roman d'apprentissage tendre et violent à la fois, aux relents de bière éventée et de mauvaise haleine matinale, sur un énorme matelas d'amour non-dit, filial, presque bestial, simple de naturel. Car cette mère paumée, qui trimballe sa puis ses gosses de bouge en bouge, qui fait la queue pour percevoir ses allocs, a quelque chose de touchant. On voit son corps lentement se faner au fil des pages, usé de pauvreté, de dépression et d'alcool, mais chaud de l'amour pour ses filles.

L'ambiance britannique de ce roman séduit, tout sonne juste et déglingué. Cela m'a fait penser à "Courir avec des ciseaux" ou à la série "Shameless" : réalité sociale glauque à souhait, gens abîmés mais propos juste et net, qui fait de ce roman un excellent moment de lecture très humaine.
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La Couleur de l'eau

Au 21ème siècle, le prince charmant porte un costume trop étroit en matière synthétique qui empêche la bonne régulation de la température de son corps et Cendrillon est une jeune sans papiers, sans domicile ni argent et guère plus d'illusions. Car c'est bien une histoire d'amour que nous conte Kerry Hudson, entre deux solitaires, deux cabossés de la vie. Deux êtres anonymes dans un Londres où la misère se fond dans le décor, deux êtres dont le sort n'importe à personne. Pourtant, ces deux-là vont se trouver, se renifler, s'apprivoiser. Non sans mal. Par la grâce d'une auteure qui parvient à émouvoir sans sombrer dans le misérabilisme, qui porte ses personnages à bras le corps et dévoile peu à peu leurs failles. Portrait lucide d'une société pleine de risques pour ceux qui sont à la traîne.



Qu'est-ce qui pousse David, vigile chez Harrod's d'habitude impitoyable avec les voleurs à laisser filer Alena, prise la main dans le sac (ou plutôt dans les chaussures) ? A-t-il reconnu en elle la même solitude que celle dans laquelle il s'enferme et se complaît ? Et pourquoi la jeune femme revient-elle l'attendre le soir même à la sortie de son travail ? Irrésistiblement attiré par cette fille au beau visage mais à la silhouette gommée par des vêtements informes venant d'oeuvres de bienfaisance, conscient de ses difficultés, il lui propose de l'héberger le temps qu'elle trouve un emploi. Se rend-il compte que c'était exactement ce qu'espérait Alena ? Est-elle une manipulatrice ou une fille véritablement à la rue ?



Par des allers-retours entre présent et passé, l'auteure éclaire progressivement les parcours de l'un et de l'autre faisant naître petit à petit l'empathie chez le lecteur. Alena est une de ces nombreuses filles qui ont quitté leur pays natal et un horizon bouché (en l’occurrence la Russie), pleines d'espoirs en une vie meilleure et dont la confiance a été abusée. David est un garçon trop gentil dont tous les projets ont été repoussés aux calendes grecques faute de savoir dire non aux femmes de son entourage, sa mère en premier. David ne pose aucune question à Alena, n'exige rien d'elle, se contente de sa présence, de l'idée de la retrouver le soir, sans que l'inquiétude ne le quitte, inquiétude qu'elle ne décide de partir. Alors que les deux commencent à s'apprivoiser, à faire des projets, le passé d'Alena refait soudain surface faisant exploser tous les rêves d'une nouvelle vie.



La force de ce livre c'est l'opposition entre le sordide du monde extérieur et la pureté des sentiments entre Dave et Alena au fur et à mesure qu'ils progressent l'un vers l'autre. David est confiant, profondément gentil, instantanément amoureux. Alena est méfiante, calculatrice, désespérément dure, elle voit David comme une bouée de sauvetage, sans trop s'autoriser à croire à sa chance. Comment lui en vouloir après ce qu'elle a vécu ? Chacun est de toute façon persuadé qu'il ne mérite pas d'être aimé. Il va gagner sa confiance et même une forme de tendresse. Elle va l'obliger à puiser au fond de lui-même le courage de prendre le contrôle de sa vie.



C'est un très beau roman que nous offre Kerry Hudson avec une petite musique qui détonne dans le paysage littéraire, un ton cru et pourtant empreint de délicatesse. Elle prend le temps d'installer et de faire vivre avec beaucoup de finesse deux personnages attachants qui ne peuvent que marquer profondément les esprits. Et que l'on quitte à regret.
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La Couleur de l'eau

Livre offert, donc que je n'ai pas choisi, il a attendu les vacances, sa pile de livres prévue avant le départ, pour être lu.



Selon la quatrième de couverture, ce roman est l'histoire d'une jeune voleuse sans papiers originaire de Russie qui noue une relation avec Dave, vigile dans un magasin londonien, originaire d'une cité anglaise « à l'horizon bien bas » et il mêle « portrait social et histoire d'amour moderne ».



Et tout ça ne m'attirait pas vraiment.

D'abord, en quoi une histoire d'amour peut-elle être moderne ? S'il y a bien une histoire ancienne, c'est l'amour. Peut-être se vit-il parfois dans la modernité. Les voitures, les trains, les avions ne sont rien d'autres que de nouveaux chevaux blancs dans lesquels le prince charmant peut embarquer sa princesse, les rôles ayant le droit d'être inversés, après tout dans les débuts du théâtre, ce n'étaient que des hommes qui jouaient tous les rôles, féminins comme masculins. Tout ce que ça finit par faire, c'est d'entendre jouer une sérénade et si l'on a inventé le téléphone portable c'est peut-être parce que le balcon de Juliette est maintenant au quinzième et que l'on manque d'organe vocal, privilégiant d'autres parties de notre anatomie, on l'espère. Et là aussi, nous oublierons les problèmes de genre, genre c'est pas un problème, même si en cela l'humain n'est pas encore très moderne, ça viendra.



Pas convaincue par la quatrième de couverture donc. Mais la couverture, elle, nous offre une jolie photo de deux jambes de femmes surmontant de belles chaussures à hauts talons et effleurées d'une jupe jaune, au-dessus du genou, que l'on devine virevoltante. Et la jambe est peut-être la chose que je trouve le plus esthétique chez une femme, regard de femme débarrassé de toute considération sexuelle. Et puis cette image m'a rappelé « Talons aiguilles » (même si ce n'en est pas ici), le film de Pedro Almodovar, avec cette scène où l'on voit d'un soupirail le bas des jambes des femmes passant dans la rue, perchées sur des talons aiguilles.



Vous l'aurez compris, un livre pour moi peut commencer bien avant sa lecture par ce qu'il évoque, ce qu'il provoque, ce qu'il donne à réfléchir.



A la lecture, ce livre m'a semblé assez difficile, de par les dialogues, de par sa construction opérant des retours sur le passé qui ne sont pas signalés clairement. Cependant, peut-être grâce à l'effet « vacances » et à la disponibilité qu'il offre, je me suis totalement immergée dans cette histoire et l'ai très peu lâchée avant d'arriver au bout.



Alena, cette jeune femme russe sans papiers voleuse a plus de profondeur que ne le laisse présager le début et Dave, personnage aux apparences claires se révèlera avoir fait preuve d'une discrétion loin d'être anodine sur sa vie.



Certes on peut craindre d'avoir été soumis à certains clichés, qu'espérer d'autre quand des personnes sont dépeintes, disons photographiées pour faire moderne et pour coller à l'image précédente.



Une bonne lecture pour moi, puisqu'elle a été meilleure que je ne l'attendais.







Le petit air provient du début de ma critique et de l'évocation de « Talons aiguilles ». C'est une musique qui est dans ce film. Mais comme le hasard fait bien les choses, les paroles collent très bien à ce livre, à mon avis :



« Lo nuestro se acabo

Y te arrepentiras

De haberlo puesto fin

A un año de amor

Si ahora tu te vas

Pronto descubriras

Que los dias son eternos

Y vacios sin mi



Y de noche, y de noche

Por no sentirte solo

Recordaras, nuestros dias felices

Recordaras, el sabor de mis besos

Y entenderas, en un solo momento

Que significa

Un año de amor

[…] »



Extrait de « Un año de amor », Luz Casal :

https://www.youtube.com/watch?v=C5rVi91TGNw


Lien : https://chargedame.wordpress..
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La Couleur de l'eau

Comme tant d'autres Alena a succombé aux sirènes de l'Europe de l'Ouest. Elle part pour Londres, dans l'espoir de gagner de l'argent pour faire vivre sa mère, dans l'est de la Russie. Comme tant d'autres, c'est une réalité bien plus sordide qui l'attend.

A l'inverse de beaucoup d'entre elles, elle s'échappe et rencontre Dave, jeune vigile un peu paumé, qui ne sait pas trop ce qu'il veut faire dans la vie. Lui aussi est un peu cabossé, mais tente de s'en sortir. Sa rencontre avec Alena va changer les choses.

Mais si tout était si simple...

Très beau roman d'amour (mais oui) pas mièvre pour un sou (mais non). Les personnages sont vraiment très bien campés, ont une vraie existence pas très drôle derrière eux. Mais ils feront tout pour se sortir de là, même changer de mode de vie et combattre leurs faiblesses.

Même si ce n'est pas un très grand roman, c'est un très beau roman qui vaut que l'on s'y attarde.

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La Couleur de l'eau

La trame de La couleur de l'eau est très actuelle, par sa dimension sociale (pauvreté, immigration), mais aussi intemporelle dans ses composantes et son enchaînement de circonstances. Le livre de Kerry Hudson décrit le croisement de deux solitudes, de deux destins cisaillés par la douleur. L'histoire d'amour qui va naître est celle de deux oisillons méfiants qui vont s'apprivoiser malgré les secrets ou mensonges liés à leur passé respectif qui met en péril une fragile relation. Entre David, le vigile aux rêves trop grands pour lui et Alena, la sibérienne qui a connu la prostitution, le dialogue est hésitant et la plume de Kerry Hudson le retranscrit dans des répliques maladroites de part et d'autre, accentuées par la maîtrise aléatoire de la langue anglaise d'Alena. Il y a un certain inconfort pour le lecteur dans ces bribes de phrases qui avortent soudain. Mais ce n'est rien au vu de la construction du roman dans sa première partie qui passe sans transition du présent à des flashbacks évoquant les "souvenirs" malheureux des deux personnages. L'effet est déconcertant et franchement pas très heureux même si l'auteure souhaite ainsi traduire le chaos de deux vies qui essaient de retrouver l'équilibre ensemble et une chaleur partagée. La couleur de l'eau est une sorte de mélodrame romantique dont le style heurté et le contraste entre douceur (toute relative) et noirceur, avec des moments très glauques, crée davantage de gêne que d'adhésion. En outre, la traversée de la Russie par David est particulièrement sinistre et, si elle correspond à une vision en partie lucide, force un peu trop sur l'aspect sombre des choses dans un schématisme encore une fois embarrassant.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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La Couleur de l'eau

Vigile dans un grand magasin à Londres, Dave laisse échapper Alena, un jeune fille russe qui tentait de voler des chaussures. Ils se retrouvent peu après et font connaissance. Touché par la précarité de la jeune fille, Dave l'héberge et commence d'éprouver des sentiments pour elle. Mais Alena est rattrapée par son souteneur qui la harcèle et menace sa mère si elle ne lui obéit pas. Arrêtée par les services de l'immigration, elle est reconduite en Russie. Dave va t'il pouvoir l'oublier alors que sa vie est complètement bouleversée ?

J'avais vu de bonnes critiques de ce roman Prix Femina 2015 sur Babelio, aussi quand je l'ai vu sur les rayons de la bibliothèque de ma ville, j'étais curieuse de le découvrir. Je n'ai pas été déçue de ma lecture même si je dois l'avouer, j'ai eu du mal avec les premiers chapitres car il m'a semblé complexe à suivre. Il y a une alternance entre les différents personnages, entre passé et présent et les pronoms personnels n'aident pas à identifier de qui il s'agit. Je me suis accrochée et je ne le regrette pas car ensuite l'histoire m'a saisie. Il y a beaucoup d'émotions, le poids des secrets est intense, rendant bien la tension dans l'histoire. A la fin, j'avais du mal à lâcher le livre, j'avais hâte de savoir comment l'intrigue allait se terminer. C'est une histoire forte qui me poursuivra je pense, un assez long moment, d'autant plus que les deux personnages sont très attachants et que l'auteur a su nous les rendre proches. Une belle réussite.
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La Couleur de l'eau

Un peu déçue !

Pour moi, c'est un excellent roman de gare mais pas un prix littéraire.

C'est un mélodrame fourre-tout, qui "empile"les sujets( immigration, pauvreté, sexe, violence, prostitution ...) en les effleurant et parfois de manière très glauque, avec un style sans finesse , sans profondeur, sans humour, et sans accroche.
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Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant d..

Quand je n'aime pas, je préfère faire court.



Donc je n'ai pas aimé mais, comme d'habitude, ai tenu à aller jusqu'au bout pour voir où tout cela nous menait. Pas très loin en fait...



Pourtant, la thématique sociale-paumée-survival + l'écriture cash et originale étaient de nature à me plaire. Mais soit la traduction est défaillante, soit c'est vraiment l'histoire qui tourne vite en rond et manque de souffle, d'élan, de grandeur.



Bref, une déception...
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Basse naissance

Tout le roman est contenu dans le regard de la petite-fille sur la photo. Un regard franc et déjà endurci.



Basse naissance c'est l'autobiographie de Kerry Hudson. Sa jeunesse avec une mère très jeune, un père schizophrène trop souvent absent, un beau-père violent, une petite sœur qui sera comme elle emmenée d'un B&B miteux à un autre B&B miteux. La pauvreté sans fard, avec quelques bouées de sauvetage. L'école où les professeurs vont répondre présent et la prendre en considération. La bibliothèque municipale, seul refuge au milieu du marasme, où elle découvre les livres. Le théâtre qui va lui permettre à 18 ans de rejoindre Londres.

Pas de misérabilisme, Kerry Hudson ne rejette pas la manière dont elle a grandi, elle cherche à comprendre, à combler les blancs de son histoire, elle qui va bientôt se marier. Et peut-être devenir mère à son tour. Elle dit avec justesse l'écart entre la pauvreté et sa vie d'écrivain, "comme l'eau et l'huile".



Il y a du Ken Loach dans ce texte, le même discours social, la même force de vie. Il y a quelques répétitions du fait de la structuration du texte : le souvenir d'une ville étape de son enfance et son retour pour les besoins du roman. Ce qui ne doit pas vous empêcher de lire ce livre de grande qualité !

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Basse naissance

LE PARCOURS D'UNE FEMME RÉSILIENTE 



Il y a cette couverture "young girls playing in the street "de Hulme, qui m'a appelée. Trois fillettes blondes, quatre pieds nus dans une bassine bleue délavée. Un regard perçant, celui de la petite fille à la queue de cheval entrain de terminer son cornet de glace à la vanille. Cette fillette, ça saute aux yeux, a besoin de trouver des réponses, et a déjà connu l'adversité dans sa vie… je m'imagine que c'est l'héroïne.



C'est un roman autobiographique de Kerry Hudson qui relate sa trajectoire. Elle a grandi dans la pauvreté, aux Royaume-Uni dans les années 1980. 

Dix huit années qui furent chaotiques : des déménagements fréquents, une mère célibataire, vulnérable et sans emploi, un père alcoolique et invisible, des séjours en famille d'accueil,  deux agressions sexuelles, un viol, et deux avortements… 

Cela dit, elle rassure de suite dans l'introduction, annonçant à son lectorat que tout cela s'est bien terminé, elle s'en est sortie.

"J'apprenais l'absence de permanence, j'apprenais qu'on peut se passer de tout. Qu'on peut se réveiller un matin pour s'apercevoir que la vie a changé radicalement. "



Ce livre est le résultat des questions qui se heurtent à elle, aujourd'hui. Elle est touchante quand elle se demande ce qui est arrivé aux villes où elle a vécu. Se disant que les choses se sont sûrement arrangées. Quelle proportion de son passé est aggloméré à la femme qu'elle est maintenant? Elle a décidé de chercher des réponses parce que si l'issue a été heureuse, elle dit se préoccuper de ce qu'elle a laissé derrière elle.

" Elle va jeter son filet pour récupérer des histoires et des faits, les éventrer et voir ce que leurs entrailles lui raconteraient."



Ces écrits ont vu le jour, pour lui permettre de regarder le monstre en face. Elle se retrouve alors dans tous les lieux dans lesquels elle a grandi, se rappelle, et tout cela est mis en corrélation avec son présent. 

Pour comprendre d'où elle vient. Elle va s'arrêter, sur les faits d'hier, elle va les regarder, aujourd'hui. 



"Pourquoi avais-je tout le temps si peur? M'avait-on fait quelque chose ? Pourquoi personne ne nous avait aidé ma mère et moi? Comment peut-on devenir adulte après une telle enfance ?"



J'ai été plongée dans les bas-fonds Britannique, de 1980 à aujourd'hui. Kerry Hudson est une femme inspirante, impressionnante, intelligente, courageuse, et résiliente. Je lirais d'autres de ses livres. 

Il y a un peu d'humour dans ce livre, et le ton n'est jamais pesant, jamais geignard. Il est écrit à la première personne, il m'a fait l'effet d'un documentaire, plutôt que d'un roman, le style d'écriture est simple, et surtout il y a de la profondeur, c'est ce qui m'a plu.

À lire si vous vous intéressez à cette autrice, à l'évolution de la pauvreté aux Royaume-Uni des années 1980 à nos jours et si vous voulez lire un parcours de femme résiliente.
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La Couleur de l'eau

Lecture en, demi-teinte pour ce prix Femina.

Trop brouillon à mon goût.

J'ai mis plus de la moitié du livre à entrer dedans.

Cette étape passée, les allers et retours entre les deux personnages principaux, alors éloignés l'un de l'autre, ne sont pas "marqués". Sur la même page Dave parle, Puis Leana, sans aucune transition.





l'histoire est bien entendu très jolie, et touchante. Les non- dits et les silences en disent long et cela donne une puissance aux dialogues et les mots sont très bien choisis.



Peut-être devrais-je le relire un jour...



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