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Citations de Khaled Hosseini (763)


C'est là que Pari entrevoit son reflet dans la vitrine. D'habitude - surtout ces derniers temps -, un processus mental automatique se met en branle quand elle s'avance devant un miroir afin de la préparer à cette vision plus âgée d'elle-même. Cela la protège. Cela atténue le choc. Mais dans cette devanture, elle se surprend à l'improviste, totalement démunie face à une réalité non déformée par son propre aveuglement. Elle aperçoit une femme d'un certain âge vêtue d'une tunique lâche et terne et d'une jupe de plage qui ne cache pas assez les bourrelets sur ses genoux. Le soleil fait ressortir ses cheveux gris, et malgré son eye-liner et son rouge à lèvres, son visage est de ceux sur lesquels le regard d'un passant ne se pose que pour s'en écarter, comme devant un panneau de signalisation ou un numéro de boîte aux lettres.
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Combien de temps?
Je ne sais. Un moment.
Il haussa les épaules. Son sourire s'épanouit.
Pas grave. je serai patient. C'est comme avec les pommes acides.
Les pommes acides?
Un jour, quand j'étais petit, j'ai grimpé à un arbre pour en manger. Mon ventre a gonflé et est devenu tout dur. J'avais très mal. Mère m'a expliqué que si j'avais attendu qu'elles mûrissent, elles ne m'auraient pas rendu malade. Alors maintenant, quand j'ai très envie de quelque chose, j'essaie de m'en rappeler.
Les pommes acides, Mashallah, tu es le garçon le plus futé que j'aie jamais rencontré, Sohrab jan.
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Panique.
Vous ouvrez la bouche. Vous l'ouvrez si grande que vos mâchoires craquent. Vous ordonnez à vos poumons d'aspirer de l'air, MAINTENANT, vous avez besoin d'air, là MAINTENANT. Mais vos voies respiratoires vous ignorent. Elles s'affaissent, elles se raidissent, elles se compriment, et soudain vous avez l'impression de respirer par une paille. Votre bouche se ferme, vos lèvres se pincent, et vous ne parvenez qu'à émettre un son rauque et étranglé. Vos mains se tordent et tremblent. Quelque part, un barrage s'est fissuré, livrant passage à un flot de sueur froide qui se déverse hors de votre corps. Vous aimeriez hurler. Vous n'hésiteriez pas si vous le pouviez. Mais il faut respirer pour ça....
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- C'est la guerre. Il n'y a pas d'honneur qui tienne en temps de guerre.
- La guerre ne dispense pas de se comporter décemment. Elle l'exige même, encore plus qu'en temps de paix.
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Je suis devenu ce que je suis aujourd’hui à l’âge de douze ans, par un jour glacial et nuageux de l’hiver 1975. Je revois encore cet instant précis où, tapi derrière le mur de terre à demi éboulé, j’ai jeté un regard furtif dans l’impasse situé près du ruisseau gelé. La scène date d’il y a longtemps mais, je le sais maintenant, c’est une erreur d’affirmer qu’on peut enterrer le passé : il s’accroche tant et si bien qu’il remonte toujours à la surface. Quand je regarde en arrière, je me rends compte que je n’ai cessé de fixer cette ruelle déserte depuis vingt-six ans.
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Elle garda un souvenir fragmenté de la cérémonie. Les rayures crème du costume de Rachid. L'odeur âpre de son spray pour les cheveux. La petite coupure qu'il s'était faite en se rasant, juste au-dessus de la pomme d'Adam. Le bout dur de ses doigts tachés de nicotine lorsqu'il lui passa l'alliance. Le stylo qui ne marchait pas. Celui qu'il fallut chercher. Le contrat. La signature - d'une main assurée pour lui, tremblante pour elle. Les prières. Le reflet de Rachid dans le miroir. Ses sourcils épilés.
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Leila pouvait à peine bouger, comme si tous ses membres avaient soudain été coulés dans du béton.
Elle se représenta sa vie sous la forme d'une corde pourrie et cassée qui s'effilochait sous ses yeux.
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Il repoussa la couverture et quitta la pièce, laissant derrière lui l'empreinte de sa tête sur l'oreiller et une Mariam prostrée, réduite, en attendant que sa douleur s'estompe, à fixer les étoiles pétrifiées dans le ciel et la lune autour de laquelle un nuage s'était drapé tel un voile de mariée.
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Elle inspectait les tiroirs de guingois, les cuillères et les couteaux dépareillés, les vieilles spatules en bois, les passoires - tous ces objets, symboles de son nouveau quotidien, qui lui rappelaient le séisme survenu dans son existence tout en lui donnant le sentiment d'être déracinée, déplacée, comme une intruse dans la vie d'autrui.
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Ces rêve la laissent brisée, en nage, et lui font monter les larmes aux yeux. Leur effet sur elle est toujours dévastateur. A chaque fois.
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Dieu, dans sa grande sagesse, nous a donné à tous des faiblesses.
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tu es devenu quelqu'un de bien.
Hier soir, alors que je méditais ces paroles, étendu sur le canapé, mes pensées ont dévié vers Madaline. Je me suis rappelé comment, lorsque j'étais petit, je rageais devant tout ce que Mama me refusait, contrairement aux autres mères. Tenir ma main en marchant. Me laisser m'asseoir sur ses genoux, me lire des histoires au coucher, m' embrasser pour me souhaiter bonne nuit. Ces choses-là, je ne les avais pas inventées. Mais durant toutes ces années, j'avais été aveugle à une autre vérité, plus grande encore. Une vérité restée ignorée, méprisée, enfouie sous tous mes griefs. A savoir que ma mère ne m'aurait jamais abandonné, elle. [...] et je ne l'avais pas plus remerciée que je ne remerciais le soleil de briller.
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« Le cœur d’un homme n’est jamais beau à voir, Mariam. Il ne saigne pas, il ne s’élargit pas pour te faire de la place. » (p. 33)
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Les regrets ne peuvent pas nous faire revenir en arrière. Ce que nous avons perdu est irrécupérable.
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Hassan et moi avions bu le même lait. Nous avions effectué nos premiers pas sur la même pelouse, dans le même jardin. Et, sous le même toit, nous avions prononcé nos premiers mots.
Le mien avait été "Baba".
Le sien, "Amir". Mon prénom.
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Pour finir, elle dut le forcer à partir.
Elle lui fit jurer de s'en aller sans dire au revoir, puis referma la porte sur lui avant de s'y appuyer, un bras agrippé à son ventre et une main plaquée sur la bouche, tremblante face aux coups de poing que Tariq assenait au battant et à ses promesses répétées de revenir la chercher. Elle attendit là qu'il se décourage et baisse les bras, et écouta alors le bruit inégal de ses pas jusqu'à ce qu'ils deviennent inaudibles, et que le silence retombe autour d'elle - un silence que brisaient seulement l'écho des coups de feu dans les montagnes et les battements assourdissants de son coeur.
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Pieds nus dans les flaques, je les aurais poursuivis en leur hurlant de s’arrêter, j’aurais tiré Hassan de son siège pour lui dire que j’étais désolé, si désolé, mes larmes s’étaient mêlées à l’ondée et nous nous serions jetés dans les bras l’un de l’autre.
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Notre watan s'appelle I'Émirat islamique d'Afghanistan. Voici les lois que nous allons faire appliquer et auxquelles vous obéirez :
Tous les citoyens doivent prier cinq fois par jour. Quiconque sera surpris à faire autre chose au moment de la prière sera battu.
Tous les hommes doivent se laisser pousser la barbe. La longueur correcte est d'au moins un poing en dessous du menton. Quiconque refusera de respecter cette règle sera battu.
Tous les garçons doivent porter un turban - noir pour ceux scolarisés en primaire, et blanc pour ceux des classes supérieures- ainsi que des habits islamiques. Les cols de chemise seront boutonnés.
Il est interdit de chanter
Il est interdit de danser.
Il est interdit de parier et de jouer aux cartes, aux échecs et aux cerfs-volants.
Il est interdit d'écrire des livres, de regarder des films et de peindre des tableaux.
Quiconque gardera des perruches chez soi sera battu et ses oiseaux tués.
Quiconque se rendra coupable de vol aura la main coupée. Et s'il recommence, il aura le pied coupé .
Il est interdit à tout non musulman de pratiquer son culte en un lieu où il pourrait être vu par des musulmans, au risque d'être battu et emprisonné.
Quiconque sera surpris à essayer de convertir un musulman à sa religion sera exécuté.

À l'attention des femmes :
Vous ne quitterez plus votre maison. Il est inconvenant pour une femme de se promener sans but précis. Pour sortir, vous devrez être accompagnée par un mahram, un homme de votre famille. Si vous êtes surprise seule dans la rue, vous serez battue et renvoyée chez vous.
En aucun cas vous ne dévoilerez votre visage. Vous porterez une burqua à l'extérieur de votre maison sinon, vous serez battue.
Il vous est interdit de vous maquiller.
Il vous est interdit d'arborer des bijoux.
Vous ne vous afficherez pas avec des vêtements aguichants.
Vous ne parlerez que lorsqu'on vous adressera la parole.
Vous ne regarderez aucun homme droit dans les yeux.
Vous ne rirez pas en public. Sinon, vous serez battue.
Vous ne vernirez pas les ongles. Sinon vous serez amputée d'un doigt.
Il vous est interdit d'aller à l'école. Toutes les écoles pour filles seront fermées.
Il vous est interdit de travailler.
Si vous êtes reconnue coupable d'adultère, vous serez lapidée.
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Elle est sidérée de voir combien le destin de chaque afghan est marqué par la mort, le deuil et la douleur. Et pourtant, force lui est de constater que les gens réussissent à survivre. Elle songe soudain à sa propre vie, à tout ce qui lui est arrivé, et elle s'étonne d'avoir survécu elle aussi, d'être encore vivante et assise dans cette voiture, à écouter le récit de ce chauffeur de taxi.
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De même que l'aiguille d'une boussole indique le Nord, un homme qui cherche un coupable montrera toujours une femme du doigt. Toujours. Ne l'oublie jamais, Mariam.
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Mille Soleils Splendides

Quand elle est petite, Jalil parle à Mariam d'un lieu où est enterré le grand poète Jami. Il s'agit :

D'une Vallée
Du Pied d'un Arbre
D'un Cimetière Persan
D'un Minaret d'Herat

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