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Critiques de Kim Zupan (73)
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Les Arpenteurs

La mélancolie, l'isolement, la désillusion planent sur ce roman qui se joue entre grands espaces et petite cellule de quelques mètres carré.

Nous sommes dans le Montana (Etats Unis). Les gens de Kim Zupan ressemblent aux paysages dans lesquels ils vivent; ces derniers étant constitués de montagnes austères, petite végétation rachitique, oiseaux fébriles et climat cinglant.

Dans ce coin des Rocheuses, l'auteur nous fait suivre deux individus.

Il y a John Gload, le détenu, tueur en série, que l'on pourrait presque prendre pour un copain, tellement il a une vision claire et lucide des gens qui l'entourent.

Et, il y a Valentine Millimaki, le flic, qui est capable de débusquer, avec Tom, son chien, des cadavres jusqu'au pied des Rocheuses. Ce Millimaki, s'il n'est pas en vadrouille, passe la nuit à surveiller les cellules de la prison, et notamment celle de Gload. D'ailleurs, il reste des heures à écouter ce dernier, comme hypnotisé par ses dires. Millimaki parle aussi. Il se laisse aller dans ses propres histoires à lui... ses problèmes de communication, ses difficultés avec sa femme, sa vie un peu miteuse...

Dans ce livre, on est sur des va et viens incessants entre l'un et l'autre, deux êtres opposés que la Nature, sans doute, rapproche. Il y a une violence dans chacune de leur situation, mais elle n'est en aucun cas révélée de manière directe. On est dans une ambiance sombre permanente. Pas d'échappatoire possible.

Ce livre m'a un peu dérouté, au départ, dans sa narration. mais, au final, on est sur un livre bien ficelé du début jusqu'à la fin sans un dérapage. On pourrait croire ce roman ennuyeux. Mais, il ne l'est pas.

Bon, c'est sûr, la prochaine fois, je passe à quelque chose de plus gai.
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Les Arpenteurs

J’ai toujours apprécié les romans des Editions Gallmeister, car ils mêlent tragédie et beauté innocente de l’environnement.

Ce premier roman est atypique pour son histoire, le flic et le tueur qui se lient d’amitié. Ces personnes savent s’écouter, se parler, dans leur désarroi face à la finalité d’une vie, la morosité même voire la banalité. Val, écoute ce vieil homme qui a saigné plus d’une personne sans émotions, ni remords.

Le récit oscille entre présent et flashbacks, on découvre par petits morceaux le passé de ce John Gload qui sème la terreur, parsemant ses cadavres sans que personne n’ait pu les retrouver.

Pourtant, il semble paisible assis dans sa cellule attendant sa dernière heure. Alors il se confie, à son surveillant Val, qui lui aussi, lui dit en filigrane sa vie partant à vau de l’eau. Deux êtres au bout d’une route, fatigués et n’espérant plus grand-chose de cette vie.

Le contraste du milieu carcéral et les nombreuses descriptions de la vie extérieure avec des descriptions à vous propulser direct dans le Montana, donne à ce roman un bon équilibre et nous évite de se sentir opprimés par ce huis-clos.



Il y a aussi dans ce fin roman, toute la psychologie d’un tueur en série, dont l’apprentissage a commencé à 14 ans et s’est achevé à 77 ans, une longue carrière entrecoupée de quelques années d’emprisonnement. Comme dit John il est devenu à moitié avocat à force de côtoyer ce milieu carcéral. Et c’est par ses connaissances qu’il lègue un dernier geste d’amitié à Val en contre partie, il devra honorer ses dernières volontés.

C’est intéressant d’analyser ces deux portraits que tout oppose et pourtant qui savent se tenir la main et avoir de la compassion, l’un en vers l’autre.

Deux personnages qui malgré leur peu d’attrait à prime abord nous deviennent presque sympathiques de part leur relation amitié atypique.



Un roman à découvrir pour son originalité, et son côté touchant.





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Les Arpenteurs

« Bon sang, Val, voilà ce que tu es, à peine plus qu’un fantôme qui arpente la terre avec tous ces cadavres dans la tête. » Valentine Millimaki est shérif dans le Montana. Le jour, il arpente les contrées arides et rocailleuses à la recherche de disparus. La nuit, il surveille des prisonniers. Au fil des longues nuits d’insomnie, il se lie étrangement avec un serial killer très âgé, John Gload. Le jour et la nuit s’entremêlant dans l’esprit confus de Millimaki, les frontières se brouillent peu à peu entre le permis et l’interdit. Il se sent étrangement proche de la vie trouble du vieil homme, d’autant que sa vie conjugale s’étiole dangereusement, comme un fantôme porteur de ses propres ombres intérieures, passées et présentes.



« Les Arpenteurs » constitue le premier roman de Kim Zupan, « … originaire du Montana. Il a grandi aux alentours de Great Falls, dans la région qui tient lieu de décor à son livre. Il a été tour à tour fondeur, professionnel de rodéo, pêcheur de saumon en Alaska, réparateur d’avion à réaction et charpentier », comme le précise la quatrième de couverture. Cette œuvre est une merveille d’écriture, tant la poésie affleure sous chaque mot. Sous la plume de Kim Zupan, le paysage est sublimé, la nature se déploie dans sa majesté grandiose et menaçante : sous la rocaille, les serpents ne sont pas loin, qu’ils soient animaux ou humains. L’auteur sait également décrire très finement et poétiquement les tourments, la noirceur et la rédemption possible de l’âme humaine :

« La nuit, le dehors est à l’intérieur avec moi. Ça rentre avec moi, c’est comme si je pouvais regarder mon corps, et tout ce que je vois, c’est moi-même dans le lit, il n’y a rien entre moi et le reste, dehors. » (p. 128.)

Le lecteur progresse dans l’intrigue, aux côtés du shérif, comme dans un mauvais rêve. L’esprit de ce dernier se brouille à force d’insomnies. Les rares épisodes de sommeil sont autant de cauchemars sans fond d’où il lui faut vite se relever sous peine de se noyer. Sous les pavés du quotidien, la folie guette, tapie dans l’ombre. Dès lors, le vieux meurtrier apparaît comme le mauvais conseiller duquel il faudrait s’éloigner sans tarder, la prison comme une antre maléfique qui altère à jamais les êtres qui passent, comme cette mexicaine qui rendait visite à son mari, prisonnier : « A la gauche de Millimaki, la jeune Mexicaine était toujours assise, aussi blanche et immobile qu’une caryatide, ses yeux reflétant le vide au-delà de la chaise où s’était assis son mari si peu de temps auparavant, deux portails noirs d’un néant glacial et insondable, un espace lointain où les larmes ne pouvaient ni se former, ni couler. » (p. 260.)

La fin réserve de belles surprises, et ouvre à d’autres possibles. « Les Arpenteurs » est un premier roman noir fabuleux, qui laisse dans son sillage, à la lisière des souvenirs, quelques arpents de lumière.
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Les Arpenteurs

Un vieil assassin, un jeune adjoint du shérif, John et Valentine, des barreaux les séparent. L'un parle, l'autre écoute. L'autre parle peu et l'un écoute intensément.

Chacun a son histoire, douloureuse. Les deux manquent de sommeil.

Chacun a croqué une pomme à un moment décisif de son histoire personnelle.

Une sorte d'amitié, de reconnaissance s'amorce.

Le vieux est un meurtrier sans scrupule, le jeune a été enfant de choeur.

Un verger cache ses secrets, une herse suspendue siffle dans le vent, la poussière envahit tout, les mouettes s'arrachent le moindre bout de nourriture, charognards toujours présents.

L'insomnie remplit ce livre, mi-contemplatif, mi-suspens.

On a envie de prendre une vieille chaise en bois, paillée de l'installer au bord du chemin et de regarder ce qui va se passer.

Sans doute des horreurs malgré le chant des oiseaux...

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Trop loin de Dieu

Un roman sombre, ennuyeux, sans surprise, sans suspens.



HICKNEY travaille pour le comté local, il s’occupe du ramassage des animaux morts sur la voie publique. Il vit seul dans un motel sordide et se contente de sa vie simple et monotone.

Un jour, un suprémaciste blanc l’approche et lui propose un marché.

Ensuite, rien ne se passe vraiment.

L'auteur s’est attelé beaucoup plus à décrire tout dans les moindres détails qu'à raconter une bonne histoire, une bonne intrigue telle que la quatrième de couverture le laissait présager.



Je ne peux pas recommander un roman que j’ai eu envie d’abandonner.

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Les Arpenteurs

Le thème de ce roman présenté en cercle de lecture m'avait intéressée.

Mais qu'elle ne fut pas ma surprise de lire un tel premier roman : s'il s'agit d'un coup d'essai pour Kim Zupan, c'est un coup de maître.

Une écriture magistrale qui balaye le fond de l'histoire, laquelle pourrait se révéler noire, horrible, pour ne laisser en premier plan que cette histoire humaine entre deux personnages masculins enfermés dans une vie totalement opposée.

Une histoire d'amitié, de destin, qu'est-ce qui fait que tel chemin ou tel autre est le nôtre ?

A lire impérativement, et à Monsieur Kim Zupan, un seul mot : encore

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Les Arpenteurs

Le délitement de la vie.

L’arpentage des terres agricoles s’est développé dans l’Egypte ancienne mais si les techniques ont évolué depuis avec les relevés par satellite, l’arpenteur peut encore se servir de l’empan de ses jambes pour mesurer le monde. Autant John Gload, serial killer incarcéré, que son gardien de nuit, Valentine Millimaki, en savent quelque chose puisque tous deux ont eu des vocations et des vies contrariées. Insomniaques, ils occupent leur temps, pour Gload, à concevoir des rendements agricoles obtenus à partir de surfaces imaginaires, pour Millimaki, à parcourir les étendues sauvages du Montana à la recherche de portés-disparus. Toujours les mêmes obsessions les taraudent : Gload entend les vols vociférant des mouettes, Millimaki ne trouve que des morts qu’il photographie inlassablement. Entre les deux hommes une entente secrète s’instaure, masquée par les rôles sociaux à tenir, les non-dits agissant comme des caisses de résonance, les obligations réciproques. Toute parole compromettante émanant de Gload sera rapportée au supérieur hiérarchique de Millimaki afin d’alourdir un dossier déjà accablant. Toute sa vie, John Gload a tué, décapité et mutilé ses victimes, les enterrant dans la nature afin qu’elles ne puissent jamais être identifiées. La peine de mort abolie, il craint l’enferment qui est une mise à mort programmée et différée. Le jeune policier n’a pas vu son couple partir à la dérive. Sa femme qu’il adore le quitte. Valentine devient une ombre le jour et la nuit. John perçoit les changements chez son gardien et loin d’en profiter, il compatit à sa manière, montrant une lucidité et une subtilité d’esprit qui l’humanisent profondément.

Ce 1er roman sans pathos de Kim Zupan est diablement réussi d’autant qu’il joue d’échos entre des comportements humains où les notions de bien et de mal se brouillent ainsi du flic arriviste Weldon Wexler prêt à tout pour parvenir à ses fins quels que soient les moyens utilisés. John Gload est effrayant car il tue sans état d’âme et sa clairvoyance à propos des vies lobotomisées n’en est pas moins troublante mais sa finesse psychologique le hisse bien au-dessus des rustauds policés. Alors que le roman se recentre sur un huis-clos avec un assassin incarcéré et un policier dépassé, la tension demeure de bout en bout et jamais l’attention du lecteur ne se relâche. Le titre original : « The Ploughmen » pouvait se traduire par : « Les laboureurs », au sens littéral. La traductrice a préféré lui calquer un titre de son invention autrement plus évocateur.
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Trop loin de Dieu

Je me suis ennuyée à la lecture de ce nouveau roman de Kim Zupan. La déception est d’autant plus grande que j’avais aimé son premier livre, Les Arpenteurs, paru il y a dix ans également aux éditions Gallmeister.



Hickney vit dans une petite ville du Montana. Il habite une chambre miteuse dans un motel. Son métier consiste à ramasser les cadavres d’animaux sur le bord des routes. Son seul ami Jimmy est amputé des deux jambes suite à un grave accident. Depuis Hickney veille sur lui, ce qui consiste en général à aller chercher Jimmy dans les différents bars de la ville ou à s’assurer qu’il s’alimente suffisamment. Ajoutez à cela que le père de Hickney est en prison depuis qu’il a assassiné sa femme, le tableau est donc particulièrement sombre et déprimant.



« Longtemps auparavant, il avait découvert que les mensonges qu’il se racontait avaient la capacité d’éliminer la douleur, et toute sa vie il avait mis de côté les vérités les plus pénibles, comme des immondices qu’il ramasserait plus tard. »



Dès le début du récit, on apprend qu’un mystérieux groupe d’individus s’est installé dans un ranch à proximité de la ville. Hickney passe un marché avec leur leader, un dénommé Van Zyl, lui permettant de mettre un peu d’argent de côté. On se dit alors que sa vie va prendre un vrai tournant. Raté !

Sur la première grosse moitié du roman son quotidien est finalement peu chamboulé. Hickney continue à ramasser des carcasses. Hickney continue ses visites au magasin d’Ingersoll. Hickney continue d’aller chercher Jimmy soit à l’Elegance soit au Stockman. C’est monotone, pour ne pas dire lassant.



Quand un homme mort est découvert sur le bord de la route, le récit reprend un peu de rythme. Ce qui va se passer ensuite est un peu tiré par les cheveux, et le comportement parfois surprenant de Hickney n’arrange rien ! J’y ai retrouvé le même problème que lors de ma récente lecture du livre de Peter Heller, Le guide : un début prometteur mais qui traine en longueur, puis un scénario qui s’emballe en toute fin de roman de façon assez artificielle.



C’est d’autant plus dommage que Kim Zupan sait parfaitement dépeindre ce coin isolé du Montana, tout comme la torpeur ambiante qui porte avec justesse son personnage solitaire, empli de doutes et de culpabilité.



« Il s’habilla et sortit dans le froid glacial de cette nouvelle journée. La neige qui tombait était aussi légère que de la cendre. Quelque part, au milieu des cabanes et des mobile-homes du bidonville, un chien enfermé se mit à hurler. Une fumée sombre de feu de bois s’étendait au-dessus de l’enchevêtrement de toits bas, et à l’est, dans l’obscurité, une lueur blafarde suggérait vaguement le soleil. »



Un récit que j’ai trouvé poussif et trop misérabiliste avec une accumulation excessive des marqueurs du roman noir : alcoolisme, racisme, violences intrafamiliales, meurtres, pauvreté, drogue, … Les quelques très rares rayons de lumière ne suffisent pas à infléchir l’impression générale plutôt démoralisante qui perdure jusqu’à la fin de la lecture.
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Trop loin de Dieu

Découverte de Kim Zupan pour moi avec Trop loin de Dieu son nouveau roman sorti dix ans après Les Arpenteurs.



Trop loin de Dieu, est un roman noir, qui je trouve manque de rythme, malgré une fin rapide. J’ai lu les plus de 600 pages avec plaisir, car j’ai bien aimé le personnage d’Hickney. Un homme torturé par son passé et par une culpabilité. Il est dans une sorte de logique pour laquelle il mérite la vie qu’il a et même s’il a des rêves, il les pense inatteignables. Il y a sa relation avec Jimmy, son meilleur ami handicapé que j’ai également trouvé touchante. Mais quand j’ai refermé mon livre, j’ai eu le sentiment de tout ça pour ça… Au final, il ne s’est pas passé grand chose.



Ce n’est pas quelque chose qui me dérange en soit dans mes lectures, mais là, il y a quelque chose qui m’a manqué. Un groupuscule extrémiste, violent et raciste s’installe dans un ranch près de la ville où vit Hickney. On sent donc une tension qui commence à monter, surtout après la découverte du corps, c’est assez prometteur, mais, je ne sais pas ça ne prend pas et malgré le final, je suis resté un peu sur ma faim.



Par contre, Kim Zupan nous embarque complètement dans le Montana, et au fil des saisons on ressent le froid et la neige en hivers, mais également la chaleur intense de l’été. J’ai vraiment apprécié le rapport à la nature, c’est très bien écrit.



C’est donc une lecture en demi teinte pour moi malgré qu’on retrouve dans ce roman des thèmes qui fonctionnent bien tel que le racisme, la solitude et l’alcool.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
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Les Arpenteurs

Le premier (!) opus de Kim Zupan s'apparente à un coup de maître. Nous sommes là dans une tendance lourde du roman américain : un rapport à la nature direct et sensuel. On entend les grillons striduler, on hume l'odeur entêtante de l'herbe fraîchement coupée, on sent le sable crisser sous nos pas. A la manière d'un Jim Harrison (et oui quand même), Kim Zupan décline toute la palette de l'homme face à la sauvage infinitude mais ne s’égare pas dans des descriptions sans fin du moindre bosquet touffu ou sentier serpentant.



Kim ne perd jamais de vue ses personnages, principalement son duo singulier : le vieux tueur en série, bourru, taiseux et étrangement sympathique (et dangereux pour cette même raison) et son jeune adjoint insomniaque, qui perd pied mais qui ne manque pas de maintenir une distance courtoise et respectueuse envers le vieux Sam distance qui tend à se raccourcir sans jamais totalement disparaître. John n'oublie pas qu'il fait fait face à un tueur, un vrai, de profession.



Les échanges qui se nouent entre ces deux là constituent la trame de ce beau roman. Le sexagénaire assassin déroule, dans le secret des nuits de garde de John, son parcours sanglant et sa philosophie particulière. John revient ensuite à une vie diurne où le sommeil, sa femme, le fuient et le laissent face à ses démons.



Un beau livre, simple et profond qui nous conte une histoire narrée par un artisan des mots, tel un charpentier faisant glisser inlassablement son rabot pour obtenir la patine idéale.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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Les Arpenteurs

Certains livres ont le pouvoir de nous transporter aux côtés des personnages et de nous plonger dans leur quotidien ! C'est le cas dans Les Arpenteurs...



Kim Zupan nous livre un roman d'ambiance au rythme lent et à la description détaillée, ce qui facilite l'approche des personnages et de leur vie, interminable et sans grand événement, au sein d'une prison.



L'idée du livre est originale et intéressante : deux personnages que tout oppose - un adjoint du shérif et un criminel - vont se retrouver à partager leur quotidien et finalement, découvrir qu'ils ne sont pas si différents et qu'une amitié est possible entre eux.



Le livre est noir, obscur. Le temps s’égraine au fil de leur discussion nocturne, dévoilant chapitres après chapitres, leur passé, leur caractère, leurs émotions...

John Gload, serial killer prolifique, dévoile quelques clartés alors que Millimaki, jeune adjoint du shérif, doit faire face à ses noirceurs jusqu'ici bien cachées.



Pas de fioriture, pas de page turner, pas de suspens haletant ni de rebondissements incessants... juste le temps qui s'égraine au fil des pages et si la plongée dans le début du roman m'a été difficile, c'est finalement avec entrain que je me suis dirigée vers les dernières pages...
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Les Arpenteurs

Rencontre plus que particulière entre l' adjoint d' un shérif et un assassin. Situation en huis clos. J'ai apprécié !
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Les Arpenteurs

L’amitié ambigüe et crépusculaire entre un vieux tueur en série derrière les barreaux et un jeune shérif. Hypnotique.



Installé dans une maison au confort sommaire dans le Montana du Nord avec son épouse, Val Millimaki, jeune adjoint du shérif, passe ses journées à arpenter la nature pour rechercher des randonneurs perdus ou des personnes disparues en compagnie de son chien, en dernier recours après l’échec des recherches de la police, et ses nuits en prison à surveiller John Gload, un tueur en série finalement capturé à près de quatre-vingt ans après avoir échappé à la police pendant des décennies.



L’accumulation des recherches de disparus pour lesquelles Val Millimaki arrive trop tard, réussissant seulement à retrouver des cadavres, les nuits passées dans le couloir humide de la prison en compagnie du tueur, une proximité avec les morts en écho à l’épisode terrible de son enfance raconté en prologue, entraînent la dislocation du sommeil du jeune policier et font voler en éclat sa perception du monde, des vivants, et sa vie de couple.



La suite sur mon blog ici :

https://charybde2.wordpress.com/2016/03/02/note-de-lecture-les-arpenteurs-kim-zupan/

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Les Arpenteurs

Arpenteur : nom masculin. Arpenter : Mesurer la superficie d’un terrain (sens propre) ; parcourir à grands pas un lieu délimité (sens figuré).

Valentine (Val) Millimaki est officier de police. Il passe ses nuits dans une prison à surveiller John Gload, un criminel âgé et retors.

Au fil des conversations ou plutôt des monologues de Gload, Val découvre un homme complexe et sans empathie. Un homme dont les actes ne sont pas déterminés par la colère mais la nécessité et l’opportunité.

A partir de quelques déclarations de Valentine, Gload devine la bonté et l’innocence de l’officier. Il comprend que la force de cet homme introverti est également sa plus grande faiblesse.

Chacun, nuit après nuit, va arpenter une partie de la vie de l’autre. Et par ricochet, ils vont mesurer le poids de leurs erreurs.

Une plongée au cœur de l’âme humaine.
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Les Arpenteurs

Un roman étonnant sur l'amitié improbable entre un jeune policier et un vieux criminel . Deux êtres que tout oppose - si ce n'est leur insomnie - vont se rapprocher à l'occasion de gardes nocturnes . Valentine Millimaki est un jeune adjoint su shérif local qui utilise l'odorat de son chien Tom pour tenter de débusquer , mort ou vivant, les disparus du coin . John Gload est un tueur septuagénaire multi récidiviste qui a enterré les corps de ses victimes dans toute la région . John attendant derrière les barreaux son jugement définitif au tribunal fait la connaissance de Val qui est son gardien la nuit . Un lien de parole se tisse progressivement entre les deux , confession pour l'un , besoin de conseils pour l'autre .

Un style particulier pour un roman qui sort des sentiers battus en nous proposant une tonalité différente , une lumière qui brille malgrè tant de noirceur . Un livre dur , qui ne nous épargne rien mais qui laisse une once d'espoir : celle que deux hommes puissent être complices malgré des choix et des parcours totalement différents .

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Les Arpenteurs

Kim Zupan natif du Montana, illustre sa région natale Great Falls dans ce premier roman Les arpenteurs comme un décor vivant s’articulant autour des personnages pour les mouvoir selon ses caprices. La nature s’insère lentement dans l’esprit de nos deux personnages centraux comme un spectre lointain pour s’emparer de leurs âmes, les vampiriser en les métamorphosant au grès de leurs caprices. Kim Zupan surprend avec ce premier roman, une maturité certaine dans l’écriture, les dialogues et la peinture des paysages s’entremêlent avec justesse pour nous happer avec force et une jubilation hypnotique nous porte jusqu’aux derniers mots de ce roman Les arpenteurs.

Un duo improbable se forme dans une petite prison provinciale entre un vieux septuagénaire à la vie de turpitude et un jeune paysan de plus de vingt ans adjoint du shérif. Une amitié se cristallise tacitement entre ces deux âmes grises, l’une figée dans la mort, ce vieil homme meurtrier de profession dès son jeune âge, un choix de ne pas travailler et ce jeune représentant de l’ordre sombrant lentement dans l’obscurité de son travail nocturne l’éloignant de sa vie, tel un fantôme, quittant le monde de sa femme pour survivre avec les conversations de ce détenu de 77 ans.

Un roman vous ensorcelle dès les premières pages pour faire tenir en haleine jusqu’à la fin avec ce jeu de piste dans les méandres des vies intimes de ces deux hommes aux passés troubles et ténébreux dans ce décor épousant leurs états d’âme pour le modeler, s’évaporant dans l’atmosphère de leurs destinés communes.

Comme un équilibriste, Kim Zupan arpente la vie de ces deux hommes pour les réunir dans une conversation amicale où se diffusent en filagramme leurs secrets inconscients personnels. Cette union de mots aspire ces deux hommes dans une fissure où se craquellent les codes établis, toutes les certitudes habituelles se brisent dans une forme de besoin de l’un à l’autre.

Puis la pomme fruit du pêcher, comme un symbole lie ses deux hommes dans le secret de leur enfance, croquer le fruit défendu restera sans le savoir le choix futur de leur voix à suivre…

La mort semble être aussi un lien invisible, l’un par le suicide de sa mère, l’autre la mort accidentelle de son père, disséminant à petit feu leur adolescence pour les réunir dans ce hasard incertain.

Un roman ensorcelant par sa nature, celle décrite en osmose avec l’intrigue, ce paysage comme un second rôle important, les dialogues troublent comme les humeurs multiples surgissant des profondeurs de ces deux âmes en peine où s’amusent les animaux peuplant cette région …Une vrai réussite, j’ai adoré

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Les Arpenteurs

Un arpenteur, c'est une personne qui évalue la superficie d'un terrain, c'est un professionnel de la mesure; c'est aussi une personne qui marche beaucoup, regarde et cherche.

Valentine Millimaki est l'adjoint du shérif, affecté au service de nuit il se retrouve à couler les longues heures de la nuit dans les couloirs de la prison et à partager l'insomnie qui le ronge pendant la journée à celle nocturne de John Gload, 77 ans, en attente de son procès et homme aux nombreux cadavres dépecés et enterrés.

Étrangement, et contrairement au code moral et éthique, ces deux hommes vont se parler et développer un lien troublant, car ils ont de nombreux points en commun, à commencer par leur enfance douloureuse : "On est juste deux orphelins malchanceux, pas vrai, Valentine ?".

Chacun à leur manière est un arpenteur, John Gload parce qu'il a parcouru maints espaces pour y enterrer ses cadavres, Valentine Millimaki parce qu'en dehors de ses heures de service il part à la recherche de personnes disparues, que bien souvent il retrouve mortes.



"Les arpenteurs" est le premier roman de Kim Zupan, et comme toute première oeuvre il y a dedans quelques maladresses, mais c'est surtout un très beau roman psychologique et très prometteur pour les récits à venir de cet auteur.

C'est un roman à l'atmosphère bien particulière, le lecteur y ressent le désert et le danger du Montana, une beauté sauvage à l'état pur, mais il y a aussi l'enfermement, la lourdeur et la noirceur d'une cellule de prison, ainsi que la laideur et les mauvaises intentions des personnes qui entourent Val et John Gload.

Le personnage de Val est particulièrement travaillé, il est sans nul doute l'un des plus complexes mais surtout le plus abouti.

C'est un homme torturé, n'arrivant plus à dormir et ne comprenant pas ce qui se passe autour de lui : ses collègues ne l'apprécient pas et cherchent à se jouer de lui, sa femme le quitte car elle ne supporte plus la vie isolée et cet homme absent mentalement : "Bon sang, Val, voilà ce que tu es, à peine plus qu'un fantôme qui arpente la terre avec tous ces cadavres dans la tête.", et c'est dans la personne de John Gload qu'il va trouver une forme d'ami, ou en tout cas une oreille attentive.

A l'inverse, John Gload reste plus mystérieux, presque comme un fantôme, et pour le coup j'aurai souhaité que l'auteur décortique de la même façon ce personnage par rapport à celui de Val.

Mais ses motivations restent floues : pourquoi a-t-il tué autant toute sa vie ? Qu'est-ce qui l'a motivé à chaque fois ?

Du début à la fin ce personnage demeure insaisissable, il y a une noirceur qui l'habite mais également une certaine lumière.

C'est un personnage dual qui aurait pu être exploité un peu plus.

Néanmoins la relation qui se tisse entre ce dernier et Val est tout simplement fascinante, j'ai beaucoup aimé cet homme à la dérive qui ne trouve comme seule bouée de secours qu'un taulard au passé plus que sanguinaire.

L'autre aspect que j'ai trouvé maladroit, c'est la construction par moment du récit à travers des flashbacks qui laissent planer le doute sur l'époque et les personnes concernées.

Le récit est parfois déstructuré, je m'y suis un peu perdue, sans doute une maladresse de débutant.

Pour le reste, ce roman est noir à souhait et fut un moment très plaisant de plongée en plein cœur du Montana et de la noirceur humaine.

C'est un polar noir qui change de l'ordinaire et transporte dans un univers différent de notre confort quotidien, un voyage littéraire que j'ai pris beaucoup de plaisir à effectuer.

Une nouvelle fois une très belle découverte des (décidément) formidables éditions Gallmeister.



"Les arpenteurs" de Kim Zupan est un polar bien noir, bien psychologique et dépaysant, une première oeuvre prometteuse à découvrir sans plus attendre.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Les Arpenteurs

Toutes les critiques déjà publiées sont justes et pertinentes, mais en revanche, le texte de présentation en fait trop, et finalement, ne rend pas justice au texte et au style de Zupan. Celui-ci est beaucoup délicat, nuancé, allusif que ce que laisse croire cette introduction.

Un roman qui prend son temps, qui fait confiance au lecteur, qui ne ferme aucune porte, qui laisse des espaces entiers à l'imaginaire du lecteur, ce n'est pas si fréquent.

La mélancolie du paysage... Diable, heureusement qu'il y a bien plus de richesse dans les descriptions des lieux, et des rapports que les protagonistes entretiennent avec eux.

Ce roman est aussi une superbe description de terrible solitude humaine, où les hommes semblent des planètes perdues dans un vide absolu, échangeant quelques lueurs mal interprétées et transportant leur monde avec eux, à peine perceptibles par les astres croisés en chemin.

Quant au style de Zupan, chapeau (et aussi au traducteur). C'est écrit de dans une prose ciselée, précise, élégante, foisonnante tout en restant simple, loin de toute affèterie.

Un grand plaisir de lecture.

Alain Michon
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Les Arpenteurs

L'opposition ne pourrait pas être plus grande qu'entre ces deux hommes. D'un côté, il y a Valentine Millimaki, l'adjoint du shérif, ouvrier obstiné de la loi, chercheur, à ses heures perdues, des promeneurs volontaires ou involontaires perdus dans les paysages déserts du Montana. De l'autre, il y a John Gload, septuagénaire aux mains d'ours et véritable prédateurs pour ses congénères humains auxquels, quand ils ont fait leur mue d'être vivant à cadavre, ils coupent les mains et arrachent dents pour éviter toute identification. Entre les deux hommes, il a suffi d'un regard porté sur un verger, d'une question sur la variété d'une pomme pour que la connexion fut établie. Et, loin de l'attraction mutuelle et malsaine qui peut exister entre ces deux types de personnages, et qui a déjà été décrite dans nombre d'œuvres littéraires ou cinématographiques, se crée plutôt un lien d'ordre filial. A l'adjoint du shérif, le tueur donne la vie ; à l'assassin, le représentant de l'ordre donne l'amitié. Entre ces deux personnages marginaux, évoluant dans un territoire des confins se noue un récit oscillant entre la poésie de la nature et la brutalité des hommes.



Que John Gload soit un monstre sanguinaire, capable de tuer de sang froid n'importe lequel de ses congénères, ne fait aucun doute. Les motivations de ses meurtres nous sont inconnues. Qu'ils aient été désignés par la malchance ou que leurs vies, leurs caractères, aient porté un stigmate impardonnable pour Gload, le résultat est que ces personnes soient désormais enterrées, leurs cadavres démembrés et éparpillés aux quatre coins du vaste État du Montana. Tout juste Gload avoue-t-il à Millimaki qu'à quatorze ans, étant devenu orphelin quelques semaines plus tôt, il a éprouvé la facilité du meurtre et a jugé, avec pragmatisme, que celui-ci lui permettrait sans doute de vivre sans efforts. Que Val Millimaki soit in brave garçon ne fait guère de doutes non plus. C'est un agent respectueux de sa hiérarchie, un agent respectueux aussi des prisonniers sur lesquels il veille, plutôt qu'il surveille ; c'est aussi un époux aimant, bien que maladroit, qui ne s'aperçoit pas que sa femme supporte mal que lui côtoie jour après jour. Ce qui les rapproche, c'est d'abord cette marginalité sociale, à laquelle ils se sont accoutumés. Le premier marqueur de cette marginalité, c'est la perte des parents, et plus particulièrement du père pour John Gload, et de là mère pour Val Millimaki. Les deux décès ont été violents - suicide par pendaison pour Val, la disparition dans une tempête de neige pour John -, et Val comme John en ont été, d'une certaine manière, les témoins. Val a ainsi dépendu sa mère, John a reçu les dernières instructions, comme des dernières volontés, de son père. La première marge est donc familiale : John a été seul dès son adolescence, Val n'a plus que sa jeune sœur avec laquelle il a une relation épistolaire très espacée. Cette marginalité sociale s'exprime ensuite par leurs rapports sociaux, quasi inexistants. Même avec Sid White, lequel semble être un criminel endurci, aucune accointance n'est possible pour John Gload. De la même façon, Val Millimaki est en forte opposition morale avec ses collègues Dobek et Wexler. On cherchera alors dans les relations amoureuses les vestiges de rapports sociaux apaisés, voire exaltants. Las, John Gload affirme que celle qui partageait sa vie, Francie, est partie et ne reviendra pas ; quant à l'épouse de Val Millimaki, elle a fini par quitter ce foyer qui l'effrayait. Seuls absolument, John Gload et Val Millimaki se retrouvent donc, chacun sur la route de l'autre, dans cette prison à l'écart du mouvement du monde libre, dans cet État à l'écart des grands axes et des métropoles, dans cette nuit à l'écart des sommeils troublés des autres détenus, à l'écart eux-mêmes d'un sommeil qui les fuit. De ces personnages en marge de tout, Kim Zupan fait des centres de sa narration.



En équilibre sur cette arête de la ressemblance et du paradoxe, l'auteur fait de Millimaki le reflet de Gload, comme s'ils se regardaient dans un miroir. Les deux hommes sont connectés par une situation semblable. D'une certaine manière, les deux hommes travaillent, ou plutôt œuvrent, dans le même secteur d'activité. Si Gload tue des gens et les enterrent, Millimaki, lui, les retrouve ; mais l'un comme l'autre côtoient la mort quotidiennement. Cela pèse sûrement bien plus chez Millimaki que chez Gload, et l'omniprésence de la mort - car Millimaki est régulièrement appelé avec son chien pour retrouver des promeneurs perdus - éloigne peu à peu l'adjoint du shérif de la société : de ses collègues représentants de la loi, de son épouse aussi. Dès lors, pour les deux hommes, un lien semble s'imposer : celui qui les unit mutuellement. Du fait de la différence d'âge, ce lien prend la forme d'une relation quasi filiale entre le septuagénaire et le jeune homme (Millimaki doit avoir moins de trente ans). On l'a dit, la ressemblance entre leurs caractères (goût de la solitude, mêmes difficultés à trouver le sommeil) et leurs parcours (ils sont tous les deux orphelins, ils sont tous les deux dans des situations amoureuses délicates) les rapproche naturellement, et la nuit protège leurs confidences. Entre les mots, entre les silences, dans les ombres tenaces et les lumières blafardes, apparaissent des marques de tendresse brute ou de confiance filiale : c'est une main posée sur celle d'un autre à travers les barreaux, c'est le nom d'un adjoint du shérif désigné comme légataire dans un testament. Ce sont aussi des choix, toujours tus, de donner l'occasion de respirer l'air libre dans le parc à côté de la prison, ou de ne pas briser la nuque ou couper le souffle de ce jeune adjoint lorsqu'il tourne la tête. De fait, il y a, chez Gload, comme un instinct de protection envers ce jeune homme qui pourrait être son fils ou son petit-fils. C'est ce qui explique l'acte commis par Gload à l'encontre de Wexler, ou la virée qu'il fait pour rencontrer l'épouse de Millimaki. Sans familles, Millimaki et Gload semblent donc avoir trouvé, dans les couloirs sombres de la prison du comté, quelque chose qui y ressemble.



Qu'ils soient arpenteurs ou laboureurs (la traduction littérale du titre anglais, The ploughmen), Millimaki et Gload répondent à une même définition : celle de l'homme attaché à son territoire. L'arpenteur, c'est celui qui mesure le terrain vierge, pour mieux le maîtriser ensuite, tel un éclaireur pour les hommes qui viendraient par la suite. Sur des territoires en marge, territoires géographiques comme conceptuels, comme le territoire des confins de la vie et de la mort, cela fait sens. Sur ces territoires-là, Gload, l'homme qui a fait de sa vie un parcours de mort, et Millimaki, l'homme qui dédie sa vie pour retrouver celles et ceux qui, peut-être, oscillent encore entre la vie et la mort, sont seuls. Laboureurs, ils le sont aussi, hommes simples et rudes, qui sèment la terre ou en récoltent les fruits. On retrouve d'ailleurs la filiation entre Gload et Millimaki à la fin du roman, lorsque Val enterre John, comme s'il reprenait l'œuvre de son mentor, tout en lui donnant une visée positive, à savoir rendre au défunt un dernier hommage en le plaçant à côté des siens. Le rapport à la terre, au territoire, est aussi évident. Toutes les pages du roman font apparaître les couleurs, les odeurs, la description botanique des paysages, qui donnent un aspect quasi poétique à ce roman, rappelant en cela un livre comme Le boogie des rêves perdus, qui se passe dans le Montana lui aussi, de James Lee Burke. Dans ce désert d'hommes, voilà qui donne force et cohérence à Val Millimaki et à John Gload, qui apparaissent alors parfaitement au centre de leur environnement.
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Les Arpenteurs

Sur la couverture, les Crazy Mountains, terrain de jeu des deux anti-héros du roman. Elles sont là, froides, imposantes, hostiles. Un arrière-plan propice à la relation étrange qui va se nouer entre ces deux hommes.

Valentine Millimaki est un jeune adjoint du shérif du comté de Copper ; il arpente les paysages sauvages avec son chien à la recherche des randonneurs égarés, des disparus refroidis par ces terres hostiles Il assure également son quota d’heures à la prison du tribunal du comté. Face à lui, derrière les barreaux, John Gload, 77 ans, assassin sanguinaire de grand chemin qui attend son procès.



L’un confesse ses errements assassins, l’autre écoute et se met à parler de son mal-être quotidien. Et un subtil jeu de miroirs se met en place. Val ne dort plus ou très mal et ses soucis du quotidien font écho aux angoisses du condamné. Une relation étrange entre amitié et distance, entre respect et interrogations.

Et en filigrane, il y a le Montana : « Un vent venu des prairies d’Alberta agitait les branches des vieux arbres contre les bords du toit, et la porte de la cabane tremblait contre ses montants. »



Un roman noir, où l’éthique et la morale vacillent, au bord du gouffre de l’âme humaine. Un roman noir dans lequel vous plongerez sans peine si tant est que vous surviviez au prologue (l’enfance de Val ne fut pas rose, loin de là…).
Lien : https://deambulationsrennais..
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