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Citations de Knut Hamsun (316)


Près du feu

Je musarde dans les bois
et, le soir venu, allume un feu.
A présent un jour de fini
à l'occident, la lune décline.

L'univers est parti se reposer,
brousailles et sentes se taisent,
mais les ailes des chauves-souris
noircissent face à la lueur du feu.

Mon coeur se repose, rêve,
s'apaise comme dans l'ivresse.
Autour de moi dans les bois, l'immense,
le doux bruissement me submerge.
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Nuit d'été

Le soir tombe sur la ferme, l'horloge sonne.
Lentement, le bruit résonne dans la chaumière.
A présent, des papillons jouent dans les champs.

Un loquet se lève vers le silence du jardin -
La jeune femme saute comme une flamme dans les bras
de ce jeune homme à la rencontre du feu, qui s'embrase.

Et l'herbe prépare un emplacement
aux deux jeunes qui, d'un pas léger, partent
heureux rejoindre leurs lits.

Ainsi les papillons jouent-ils sur la terre.
Un son sourd vient du sud, du nord,
un murmure céleste vers l'éternel et au-delà.
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"Je suis très heureux ce soir, c'est peut-être pour cela que j'ai trop bavardé. Tout me rend heureux : je marche ici à côté de vous, et c'est la plus belle nuit de ma vie. Je n'arrive pas à le comprendre : c'est comme si j'étais une partie de cette forêt, ou de ce sol ; une branche, un sapin, une pierre, oui même une pierre, mais une pierre remplie de tout ce parfum et de toute cette paix qui nous entourent. Regardez là-bas, le jour se lève : on voit une raie d'argent."
Ensemble ils regardèrent l'horizon.
"Moi aussi, je suis heureuse ce soir."
Elle avait dit cela spontanément, librement, impulsivement, comme si cela avait été la chose la plus naturelle du monde.
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La vieille couverture ne pouvait plus me garantir du courant d'air et je me réveillais le matin parce que l'acerbe vent de frimas qui entrait chez moi m'avait enchifrené.

p152
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Place du grand marché, je m'assis sur un des bancs près de l'église. Grand Dieu! Comme l'avenir commençait à me paraître sombre. Je ne pleurais pas, j'étais trop fatigué pour cela. Au comble de la torture, je restais là sans rien entreprendre, immobile et affamé.Ma poitrine surtout était en feu, j'y ressentais une cuisson tout particulièrement pénible. Mâcher des copeaux ne servirait plus à rien; mes mâchoires étaient lasses de ce travail stérile et je les laissai au repos.
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Par Dieu, soit elle s'en va, soit elle veut pontifier. Si c'est ça, elle va sûrement me réfuter en disant : "Hum ! Cet homme a une opinion de la vie qui conviendrait mieux à un sauvage. Jamais entendu quelque chose de semblable ! C'est ça la vie ? Ce monsieur ignore sans doute ce qu'un des plus grands penseurs de la terre a dit de la vie : "La vie est une lutte constante contre les démons du coeur et de la raison".
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Le lavage du poisson commença par une distribution d'eau-de-vie et de biscuits. August faisait la tournée avec la bouteille et Edevart avec les biscuits. Le lavage était très bien payé car c'était un travail pénible et malpropre; la rémunération était calculée par "grande centaine", de cent vingt. On tirait les morues de la cale et on les transportait à terre avec des canots. Les hommes et un certain nombre de femmes étaient là, avec de l'eau jusqu'aux genoux, et lavaient les poissons. On avait à enlever le sang figé et la peau noire du ventre, pour que la marchandise fût bien blanche. Une fois lavés, les poissons étaient transportés sur les rochers , à l'aide de brancards. August et Edevart dirigeaient l' opération, du pont de la Maase; ils avaient la surveillance de tout, criaient les ordres dans la cale, désignaient les bateaux. Karolus gagnait beaucoup d'argent avec sa barque à huit rames, qui pouvait charger une grande centaine d'un coup. Le capitaine Skaaro était souvent à terre, faisait des tournées sur la falaise, plaisantait avec les femmes qui lavaient les poissons.
Quelques jours plus tard, l'opération était terminée et on procéda à un nettoyage complet de la Maase. Les morues avaient été réparties en petit tas dans les rochers, et on attendait que les dernières traces de neige eussent disparu pour procéder au séchage.
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L'automne est venu. Déjà il commence à plonger toutes choses en léthargie. Déjà les mouches et autres bestioles en ont ressenti les premières atteintes. Là-haut dans les arbres, en bas sur la terre, on entend le bruit de la vie qui s'obstine, grouillante, bruissante, inquiète, luttant pour ne pas périr. Dans le monde des insectes, toutes ces petites existences s'agitent une dernière fois. Des têtes jaunes sortent de la mousse, des pattes se lèvent, de longues antennes tâtonnent, puis tout-à-coup la bestiole s'affaisse, culbute et reste là le ventre à l'air.
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Me voici dans les forêts.
Ce n'est pas que quelque chose m'ait offensé ou que j'aie été particulièrement blessé par la méchanceté humaine ; mais si les forêts ne viennent pas à moi, il faut que cesoit moi qui aille à elles.
C'est ainsi.
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Il n'y avait pas un nuage dans mon âme, pas une sensation de malaise, et aussi loin que pouvait aller ma pensée, je n'avais pas une envie, pas un désir insatisfait. J'étais étendu les yeux ouverts, dans un état singulier ; j'étais absent de moi-même, je me sentais délicieusement loin.
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Il y avait la lune et les étoiles, mais j'aimais pénétrer à tâtons dans la forêt, aux endroits les plus denses, et m'assoir dans l'obscurité. C'était là aussi qu'il faisait le plus doux. Comme tout était calme sur la terre et dans les airs !
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Toute mon âme subissait une transformation, comme si au fond de mon être un rideau s’était écarté, comme si un tissu s’était déchiré dans mon cerveau.
(Poche, p. 71)
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C'était au temps où j'errais, la faim au ventre, dans Christiana, cette ville singulière que nul ne quitte avant qu'elle lui ait imprimé sa marque...
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Edevart savait par expérience que son camarade avait l'esprit inventif; il ne riait donc pas de ses idées. Mais il crut prudent de le refréner et dit:
"Je suis un peu inquiet pour toi, August. N'entreprends rien qui risquerait de t'attirer une mauvaise affaire!"
August, dédaigneux:
"N'aie pas peur! Tiens, je vais te dire à quoi je pense. Il s'agit de pilules que les femmes prendraient pour ne pas avoir d'enfant. Je t'en ai déjà parlé, mais tu n'as rien voulu savoir.
- Je n'en veux toujours rien savoir!
- Tant pis pour toi!" dit August.
Et il poursuivit:
"Ca m'étonnerait si je ne réussissais pas. Moi qui parle tant de langues, y compris l'anglais et le russe, je trouverais bien un nom pour ça. J'ai navigué une fois avec un second qui avait un flacon de pilules blanches: elles contenaient du mercure et il les employait, disait-il, pour sa femme quand il était à la maison. Mais il n'osait pas laisser le flacon chez lui: car sa femme aurait pu courir tant qu'elle aurait voulu pendant qu'il n'était pas là et elle n'aurait eu qu'à prendre des pilules. Il m'a montré le flacon. Il y avait sur l'étiquette: "Secale cornutum." Je ne l'ai pas oublié.
- Tu pourrais bien me relayer de temps en temps dans la boutique", dit Edevart.
August n'eu pas l'air d'entendre.
"Imagine- toi combien de pilules de ce genre je pourrais vendre ici à tous les jeunes gars!... et même aux filles, si on y réfléchit!"
Edevart:
"Je voudrais pouvoir m'absenter une fois pour m'acheter à manger.
-Oui...Entendu! Je reviendrai pour te remplacer", dit August en s'éloignant.
Mais il ne revint pas.
Edevart ferma la boutique, le soir, et se promena par les rues. Il s'était acheté des petits pains chez le boulanger et les mangeait en marchant.
La foire était en pleine animation dans la paisible nuit d'été. Elle retentissait de toutes sortes de bruits, de sifflets et de chansons, et du tintamarre des boîtes en fer-blanc. Les gens s'accordaient une heure de détente. Des garçons qui avaient abusé du brandevin se prenaient à partie, se menaçaient de leurs poings vigoureux et invincibles.
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Il leva la tête et aperçut un homme qui arrivait de la ville. Il portait un grand pain sous un bras et de l’autre tirait une vache par une corde. Il était en bras de chemise et la chaleur l’obligeait à s’essuyer continuellement le front. Cependant, il avait une écharpe de laine rouge enroulée deux fois autour du cou. Nagel contempla le paysan sans bouger. Le voilà, c’était lui le cul-terreux, le Norvégien, l’indigène au pain sous le bras et la vache au cul ! Quelle image ! Brave viking norvégien, si tu retirais ton écharpe pour aérer un peu tes puces ? Non, pas possible, l’air frais t’achèverait, t’en crèverais, la presse tout entière regretterait ton départ précipité, et ferait son grand numéro ; puis, pour éviter que cela se renouvelle, le député libéral Verle Vetlsenen présenterait une proposition de loi sur la protection et la défense des puces nationales.
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Je devais être inconcevablement maigre. Et les yeux étaient en train de rentrer dans la tête. De quoi avais-je l’air? C’était le diable aussi d’être forcé de se laisser défigurer vivant, uniquement par la faim!
(Poche, p. 71)
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Avez-vous déjà, ne fût-ce qu'une seule fois, vu un homme épouser celle qu'il aurait dû ?

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Prenez n’importe lequel des dirigeants socialistes ; de quel genre d’hommes s’agit-il ? De maigrichons échevelés qui passent leur temps dans des mansardes à écrire des thèses sur l’amélioration du monde ! De braves gens, bien sûr, mais incapables de parler d’autre chose que de Karl Marx. Et lui aussi, ne faisait que rédiger dans sa tête la fin de la misère dans le monde –théorie donc. Son cerveau a emmagasiné tout ce qu’on peut rêver dans ce domaine. Alors il prend sa plume et il noircit page après page, sort des chiffres, prend aux riches pour donner aux pauvres, distribue des fortunes, bouleverse l’économie mondiale et déverse des milliards sur les misérables qui s’en étonnent ; et tout cela scientifiquement, théoriquement !
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Quand Ragna eut achevé le ménage dans le carré, l'après-midi, elle appela; et Edevart envoya un gamin la chercher. Elle annonça:
"J'ai fait le ménage dans le carré, lavé l'escalier et les carreaux; j'ai battu les couvertures et fait le lit.
- C'est bien, dit Edevart.
- L'as-tu essayé? ne put s'empêcher de demander Ane-Maria.
- Essayé? Essayé quoi?
- Le lit! L'as-tu essayé?
- Salope!" dit Ragna.
Elles se déchaînèrent l'une contre l'autre. Edevart dut employer la force et exiger la paix. Mais ce fut en vain: elles continuèrent à s'invectiver, sans s'occuper de lui. Les femmes abandonnaient leurs tas de poissons pour faire le cercle. Le travail était arrêté.
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L'humanité n'avance qu'à travers des symboles.
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