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Citations de Knut Hamsun (316)


Tout en marchant je la regarde et je deviens de plus en plus vaillant ; elle m’encourage et m’attire à soi par chacune de ses paroles. J’oublie pour un moment ma pauvreté, ma bassesse, toute ma lamentable existence, je sens mon sang courir, chaud, par mon corps, comme autrefois, avant ma déchéance
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L'obscurité régnait autour de moi, tout était tranquille, tout. Mais dans les hauteurs bruissait le chant éternel de l'atmosphère, ce bourdonnement lointain, sans modulation, qui jamais ne se tait. Je prêtai si longtemps l'oreille à ce murmure sans fin, ce murmure morbide, qu'il commença à me troubler. C'étaient certainement les symphonies des mondes tournant dans l'espace au-dessus de moi, les étoiles qui entonnaient un hymne...
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L'ouvrage commence sur ces mots:
Oui, notre vie sur cette terre n'est qu'une longue errance. Nous parcourons les routes et traversons les champs, à quatre pattes ou sur nos deux pieds, en nous piétinant les uns les autres. Comme ce Daniel qui piétina et fut piétiné à son tour.
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Je me dégoûtais de moi-même. Jusqu'à mes mains qui me paraissaient répugnantes. Cette expression avachie, impudique, du dos de mes mains me tourmente, me cause un malaise ; je me sens brutalement impressionné par la vue de mes doigts maigres, je hais tout mon corps flasque et j'ai horreur de le porter, de le sentir autour de moi. Seigneur Dieu, si cela pouvait en finir maintenant ! Je voudrais tant mourir.
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Il y avait une pierre devant ma cabane, une grosse pierre qui avait l'air d'être bien disposée à mon égard, on aurait dit qu'elle me voyait quand j'arrivais et qu'elle me reconnaissait. J'aimais bien passer devant cette pierre en partant le matin, c'était comme si je laissais un bon ami qui attendrait là que je revienne.
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Il regrettait profondément sa négligence; il aurait peut-être sauvé sa mère avec des vêtements chauds, mais il avait gaspillé ses achats de Bergen à Fosenland dans son délire amoureux. (p.178)
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L'HIVER 18..Je partis pour les Lofoten avec un des cotres de Ronneberg, d'Alesund. Nous fîmes la tournée en quatre petites semaines. Je débarquai à Skroven, où j'attendis une occasion de poursuivre mon voyage. A Pâques, un bateau qui rentrait chez lui pour les fêtes devait se rendre à Saltenland et, bien qu'il n'allât pas exactement à mon but, je le pris tout de même. La raison de mon déplacement était que j'avais dans ces contrées une connaissance, un camarade qui s'appelait Munker Vendt et nous étions convenus de faire ensemble un voyage à pied. Il y a quinze ans de cala, une demi-génération !
Le mercredi 16 avril, en ce jour de grâce, j'arrivai au centre commercial de Sirilund. C'est là que vivait le négociant Mack, le grand seigneur. Y vivait également, à ses côtés, l'excellent Benoni Hartvigsen, riche et secourable. Tous deux étaient propriétaires à l'égalité de Sirilund, des bateaux de pêche et de l'exploitation. "Allez voir Mack, ou allez voir Hartvigsen comme vous voudrez !" me dirent les gens de l'équipage en congé.
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La seule chose qui me gênât un peu, c'était, malgré mon dégoût de la nourriture, la faim quand même. Je commençais à me sentir de nouveau un appétit scandaleux, une profonde et féroce envie de manger qui croissait et croissait sans cesse. Elle me rongeait impitoyablement la poitrine ; un travail silencieux, étrange, se faisait là-dedans.
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Rien n'échappait à mon attention, j'avais toute ma clarté et ma présence d'esprit, le flot des choses me pénétrait avec une netteté étincelante comme si une lumière intense s'était faite subitement autour de moi.
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Je riais, je riais en me tapant les cuisses, je riais comme un enragé. Et pas un son ne me sortait de la gorge, mon rire était silencieux et fébrile, il avait la profondeur d'un sanglot.
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Hé ! voilà ce qu’on pouvait appeler une conduite ! Ne rien dire, ne pas adresser la parole à la canaille, mais froisser tout tranquillement un gros billet et le jeter à la face de ses persécuteurs. Voilà ce qu’on pouvait appeler se conduire avec dignité !
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Je demeure ici dans une cour où il y a une écurie en bas et un atelier de ferblantier au-dessus. La porte est fermée la nuit et personne, absolument personne ne peut l’ouvrir ; alors, pourquoi ne perdrais-je pas mes clefs ? J’étais mouillé comme un chien, j’avais faim, un peu, un tout petit peu faim, et j’avais les genoux un brin ridiculement fatigués… alors, pourquoi ne perdrais-je pas mes clefs ?
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J’ai pris la ferme résolution d’obtenir la paix à tout prix.
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Elle dit quelque chose que je compris comme : " Je vous aime quand-même !" Elle dit cela très bas et indistinctement, peut-être n'entendis-je pas correctement, peut-être ne dit-elle pas ces mots-là précisément. Mais elle se jeta violemment à mon cou, garda les deux bras autour de mon cou un petit moment, se haussa même un rien sur la pointe des pieds pour arriver à bonne hauteur, et resta ainsi une minute entière peut-être.
J'avais peur qu'elle se forçât à manifester cette tendresse, je dis simplement :
"Comme vous êtes délicieuse maintenant !"
Je n'en dis pas davantage. Je l'étreignis violemment, reculai, poussai la porte et sortis à reculons. Et elle resta dans la pièce.
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On s’habitue à une chose, on la reconnaît parce que nos prédécesseurs l’ont reconnue avant nous ; tout n’est que supposition ; même le temps, l’espace, le mouvement, la matière ne sont que suppositions. Le monde ne sait rien, il accepte…
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Sachez que j’ai une oreille très fine. Lorsque je parle avec quelqu’un, je n’ai pas besoin de le regarder pour savoir s’il essaie de me faire marcher. La voix est un instrument dangereux. Comprenez-moi bien : je n’entends pas le son matériel qui peut être haut ou bas, aigu ou profond, je ne veux pas dire la tessiture de la voix, sa tonalité, mais j’entends le mystère qui est derrière, le monde qui s’y cache… Au diable tout ça ! Toujours un monde derrière ! Qu’est-ce que ça peut bien me foutre !
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« Mais comment peux-tu me remercier alors que je t’ai fait souffrir ? » « Je te remercie parce que tu ne m’as pas fait souffrir davantage, parce que tu as été bon et tu n’es pas allé plus loin. »
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« Vous perdez votre livre, mademoiselle.
- Mais quel livre ? dit-elle d’une voix angoissante. Tu comprends de quel livre il parle ? »
Et elle s’arrête. Je me délecte cruellement de son trouble ; la perplexité que je lis dans ses yeux me ravit. Sa pensée est incapable de concevoir cette apostrophe insensée. Elle n’a pas de livre sur soi, pas trace, pas le moindre feuillet d’un livre. Et pourtant elle cherche dans ses poches ; à plusieurs reprises elle ouvre les mains et les regarde ; elle tourne la tête et examine la rue derrière elle ; elle surmène son petit cerveau fragile jusqu’à la plus extrême contention, pour trouver de quel livre je parle.
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Ah ! combien toute notre littérature paraît, auprès d’un tel livre, raisonnable. Quels gouffres nous environnent de toutes parts, dont nous commençons seulement à entrevoir les profondeurs ! Notre culture méditerranéenne a dressé dans notre esprit des garde-fous, dont nous avons le plus grand mal à secouer enfin les barrières ; et c’est là ce qui permettait à La Bruyère d’écrire, il y a déjà deux siècles de cela : « Tout est dit ». Tandis que devant La Faim on est presque en droit de penser que, jusqu’à présent, presque rien n’est dit, au contraire, et que l’Homme reste à découvrir.

-Préface d’André Gide-
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Comme je me sentais chez moi ici ! Ce n’était pas pour rien que j’avais hoché la tête en enlevant mon sac. « Est-ce que c’était ici que tu voulais venir ? » me dis-je pou plaisanter et me faire la conversation. « Oui » répondis-je.
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