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Citations de Knut Hamsun (316)


Autrefois le canton tout entier ne faisait qu'une seule propriété, l'actuel domaine de Segelfoss en était le centre.
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Il commence à geler tandis que je retourne à ma cabane de bûcherons, bientôt le gel forme une croûte dure sur toutes les landes et les marais, il rend la marche facile. Je flâne doucement, indifférent, les mains dans les poches. Rien ne me presse, peu importe où je suis.
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Mon dieu que d'énergies gaspillées! Mais tôt ou tard, elles nous mènerons à la mort inévitable. Celui qui n'y réfléchit pas est un imbécile. Il se croit supérieur seulement parce qu'il refuse d'y penser.
- Mais à quoi cela nous mène t'il d'y penser?
- A la mort.
- Et si nous l'oublions?
- A la mort.
- Alors?
- L'un a donc un joie imbécile supplémentaire que l'autre ne lui envie point.
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Je ne pleurais pas, j'étais trop fatigué pour cela.
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Elle n'avait plus qu'une dent de devant. Nerveux et impressionnable comme je l'étais devenu ces derniers jours, le visage de la femme me causa soudain une sensation de dégoût. Sa longue dent jaune avait l'air d'un petit doigt qui lui sortait de la mâchoire, et son regard était encore tout chargé de saucisses quand elle le tourna vers moi. Du coup je perdis l'appétit et le coeur me leva.
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Comment vous expliquer ce que je ressens à votre propos ? Votre pureté d’âme me brutalise, toutes vos belles paroles et actions me dévient de mon but : vous faire tomber dans le piège. Je veux vous démasquer, et vous faire avouer votre vraie nature ; mon sang bout d’antipathie pour vous et je sais qu’au fond vous n’êtes qu’un faussaire. En ce moment même, il me semble que vous riez intérieurement, que malgré la mine désespérée et désolée que vous affichez, vous riez d’un rire secret et porcin, du fait que je ne puisse rien contre vous par manque de preuves.
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L’adversité avait pris le dessus, elle avait été trop rude ; j’étais extraordinairement délabré, je n’étais plus que l’ombre de ce que j’avais été jadis. Mes épaules s’étaient affaissées, toutes déjetées sur le côté, et j’avais pris l’habitude de marcher complètement courbé pour protéger ma poitrine du mieux que je pouvais. J’avais passé l’inspection de mon corps quelques jours plus tôt, un après-midi dans ma chambre, et j’avais pleuré sur lui durant tout ce temps. Depuis bien des semaines, je portais la même chemise, elle était roide de vieille sueur et m’avait rongé le nombril. Il sortait de la plaie un peu d’eau sanguinolente, ce n’était pas douloureux, mais c’était affligeant d’avoir cette plaie au beau milieu du ventre. Je n’avais pas de remède là contre et la plaie ne se refermait pas toute seule ; je la lavai, l’essuyai soigneusement et remis la même chemise. Il n’y avait rien à faire…
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Mon Dieu, comme Tolstoï s’efforce de tarir les sources de non-vie de l’humanité et de rendre la terre grosse d’amour pour Dieu et les hommes ! J’en ai honte. Il est culotté de dire qu’un comte fait honte à un agronome, mais c’est la vérité… Je ne dirais rien si Tolstoï était un jeunot qui avait des tentations à dépasser, un combat à remporter pour ainsi prêcher la vertu et la vie saine. Mais c’est un vieillard, complètement desséché, sans la moindre trace d’humanisme. Toutefois, pourra-t-on rétorquer que cela ne touche pas à sa doctrine ! Ah ! oui, mais c’est seulement quand on est devenu coriace et imperméabilisé par la vieillesse, rassasié par les délices de la vie, qu’on va voir le jeune pour lui dire : « Renonce ! » Et le jeune réfléchit et reconnaît que c’est conforme aux Ecritures ; mais il ne renonce quand même pas et pèche allégrement pendant quarante ans. C’est dans la nature des choses ! Au bout de quarante ans, quand il est devenu à son tour un vieillard, alors là, il selle lui aussi sa jument blanche et s’en va avec une bannière de croisé dans sa main rugueuse intimer à coups de trompette aux jeunes de renoncer. Ah ! ah ! C’est la même comédie qui recommence tout le temps. Tolstoï m’amuse, je suis ravi que le vieil homme puisse encore faire tant de bien ; il finira par faire plaisir à son maître !
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- Le Christ, bien sûr ! […] Je suis heureux que nous soyons d’accord sur ce point… Le don de transcription, de prédication, cette façon d’avoir toujours la gueule grande ouverte, je l’estime très peu, en fait. Qu’est-ce au juste qu’un prédicateur professionnel ? Un homme qui accomplit l’œuvre négative de l’intermédiaire, un représentant de commerce. Et plus son chiffre d’affaire progresse, plus il acquiert de renommé dans le monde ! C’est ça, plus il crie sur les places, plus il agrandit son commerce. Mais à quoi bon prêcher auprès de mon bon voisin Ola Nordistuen Faust, sur la signification de l’existence ? Est-ce que ça changera quelque chose à la philosophie du siècle à venir ?
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Cette paix si douce qui se jette contre mes oreilles, c’est le sang de la nature qui bout, Dieu alliant mon existence à celle de l’univers. – Un filet de la lumière de mon feu brille à mes regards, j¡entends les rames d’un bateau frapper l’eau du port, une aurore boréale glisse du ciel vers le nord. Oh ! par mon âme immortelle, je remercie aussi, car c’est moi, bien moi que voilà assis en ce lieu. (p. 16).
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Il peut pleuvoir et tempêter, ce n'est pas cela qui importe, souvent une petite joie peut s'emparer de vous par un jour de pluie et vous inciter à vous retirer à l'écart avec votre bonheur. Alors on se redresse et on se met à regarder droit devant soi, de temps à autre on rit silencieusement et on jette les yeux autour de soi. A quoi pense-t-on? A une vitrine éclairée dans une fenêtre, à un rayon de soleil dans la vitrine, à une échappée sur un petit ruisseau, et peut-être à une déchirure bleue dans le ciel. Il n'en faut pas davantage.
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La seule chose qui me gênât un peu, c'était, malgré mon dégoût de la nourriture, la faim quand même ? Je commençais à me sentir de nouveau un appétit scandaleux, une profonde et féroce envie de manger qui croissait et croissait sans cesse. Elle me rongeait impitoyablement la poitrine ; un travail silencieux, étrange, se faisait là-dedans. On eût pu croire à une vingtaine de fines petites bestioles qui penchaient la tête d'un côté et rongeaient un peu, penchaient la tête de l'autre et rongeaient un peu, restaient un moment tranquilles, recommençaient, se frayaient un chemin sans bruit et sans hâte et laissaient des espaces vides partout où elles avaient passé...
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Pour expliquer l’état de Hamsun, je vous dirai qu’il n’a pas un seul prétendu ami, il ne parvient pas à écrire des lettres amicales, tout le monde lui est devenu progressivement indifférent. Il se peut que ce soit une erreur, mais Hamsun est ainsi. […] Vous ne comprendrez peut-être pas qu’un homme puisse changer ainsi, moi non plus, je ne comprends pas, mais c’est un fait. Son travail est son unique ami, son unique amour.

[Lettre de la femme d’Hamsun, Marie, à un ami.]
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Était-il possible de se moquer d’un métier dont elle avait tiré tant d’années sa subsistance pour elle et ses deux enfants ? Ce n’était possible que pour un esprit inintelligent et superficiel. Edevart se sentait fâché contre elle. Il observait comme elle s’asseyait devant son métier, les genoux rapprochés pour paraître décente, elle qui venait justement de lui promettre une nuit ardente, sans avoir honte. Elle avait désappris la nature et appris l’artifice. Quand elle lui avait montré son jupon de dentelle, elle avait soulevé sa robe du bout de ses doigts, comme avec des pinces. Comment s’installait-elle autrefois à son métier ? Elle passait une jambe d’abord, sa jupe légère se tendait sur sa cuisse, son buste se courbait par deux fois, puis elle s’asseyait. C’était une belle et saine jeune femme qui s’asseyait à califourchon…
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Elles se sont naturellement lavées ce matin, les dames. Mais cette espèce de vanité-là a son revers. En voyage, en chemin de fer, il ne faut pas se laver ; il faut s'essuyer un peu avec un chiffon sec.
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Et toujours pas un bruit qui vînt me déranger; la clémente obscurité avait caché l'univers à mes yeux et m'avait enseveli dans un calme introublé... Seule la monotone rumeur assoupie du grand silence vide se tait à mon oreille.
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Le fait est que ma pauvreté avait aiguisé en moi certaines facultés au point de me valoir de véritables désagréments, oui je l’assure, de véritables désagréments, hélas ! Mais cela avait aussi des avantages, cela me venait en aide dans certaines situations. Le pauvre intelligent était un observateur bien plus fin que le riche intelligent. Le pauvre regarde autour de soi à chaque pas qu’il fait, épie soupçonneusement chaque parole qu’il entend dire aux gens qu’il rencontre ; chaque pas qu’il fait lui-même impose à ses pensées et à ses sentiments un devoir, une tâche. Il a l’oreille fine, il est impressionnable, il est homme d’expérience, son âme porte des brûlures.
Et je parlai fort longtemps de ces brûlures que portait mon âme.
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Au milieu de ces stériles efforts, le désordre commençait à revenir dans mes pensées, je sentais littéralement des ratés dans mon cerveau, ma tête se vidait et finalement elle était sur mes épaules légère et dépourvue de contenu. Je percevais avec tout mon corps ce vide béant de ma tête, je me faisais à moi-même l'effet d'être évidé du haut en bas.
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Nous nous mîmes à rire et à plaisanter, nous parlions sans arrêt, tout le temps, je ne savais pas ce que je disais, j'étais joyeux. Elle raconta qu'elle m'avait vu une fois avant, il y avait longtemps, au théâtre. J'étais avec trois camarades et j'avais fait le fou , très certainement j'étais ivre aussi cette fois-là, elle en avait bien peur.
"Pourquoi croyait-elle cela ?
- J'avais tellement ri.
- Oui-da. C'est vrai, je riais beaucoup dans ce temps-là.
- Mais plus maintenant ?
- Oh ! si, maintenant aussi. C'était si magnifique d'exister."
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Je crois que je puis lire un peu dans l’âme des hommes qui m’entourent ; peut-être n’en est-il rien. Oh ! quand je suis dans mes bons jours, il me semble que je vois très avant dans l’âme d’autrui, bien que je n’aie pas une tête autrement intelligente. Nous sommes assis dans un salon, quelques hommes, quelques femmes et moi, et il me semble voir ce qui se passe au-dedans de ces gens et ce qu’ils pensent de moi. J’attribue un sens à chaque signe fugace qui passe dans leurs yeux ; par moments le sang monte à leurs joues et les empourpre, à d’autres instants ils font semblant de regarder d’un autre côté, et m’observent cependant un brin du coin de l’œil. Et je suis là qui regarde tout cela, et personne ne soupçonne que je pénètre chacune de ces âmes. Plusieurs années durant j’ai pensé pouvoir lire dans les âmes de tous les hommes. Peut-être n’en est-il rien…
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